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entra comme novice dans l’ordre du Carmel, et il fit sa profession le 5 octobre 1603. Ardent à l’étude et ferré sur la philosophie scolastique, ses supérieurs le destinèrent à la carrière du professorat. Il enseigna la théologie dogmatique au collège de Coïmbre et au couvent des Carmes de Lisbonne. Il était docteur en théologie de l’université d’Evora. Il y fut reçu le 19 mai 1624 ; et comme jusque-là aucun religieux, sauf quelques membres de la Compagnie de Jésus, n’avait pris ses degrés dans cette faculté, sa réception fut un véritable événement. Francisco de Silva passait pour un grand prédicateur et un profond théologien. Son savoir était immense et son imagination très-riche. Au milieu de ses graves occupations et de ses études si sévères, il trouva le temps de cultiver la poésie et se fit une place parmi les poëtes les plus distingués. Jacinto Cordeiro le loue emphatiquement dans ses éloges des poëtes portugais. Mais en ne prenant que le quart des louanges qu’il lui accorde, Silva se trouve assez loué. Comme tant d’autres qui étaient possédés du démon des vers, le carmélite portugais sacrifiait à la poésie ses moments perdus et n’attachait pas une grande importance à ses productions poétiques. Francisco de Silva jouissait d’une juste considération dans son ordre ; il fut tour à tour prieur du couvent des Carmélites de Lisbonne en 1625, provincial en 1628. Il mourut en 1633, âgé de cinquante ans environ.


Silveyra (Miguel de), gentilhomme portugais, de race juive, et, d’après Rodriguez de Castro, juif converti. Né vers le milieu du seizième siècle, son éducation fut très-soignée, et il fit de brillantes et fortes études, d’abord à Coïmbre, ensuite à Salamanque. Il apprit tout ce qui s’en-