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en neuf églogues ; la prose en est belle et correcte, sinon tout à fait exempte d’affectation. Les vers, très-nombreux, valent beaucoup mieux que la prose ; et à ne considérer que la poésie de ce roman, on peut affirmer qu’il l’emporte sur toutes les compositions du même genre. Il n’eut cependant qu’un succès d’estime, malgré sa valeur réelle, l’auteur s’étant montré trop sobre d’érudition et de citations savantes. En 1821, L’Académie espagnole a donné une belle édition du Siècle d’or de Balbuena, et a vengé de la sorte cet auteur de l’indifférence de ses contemporains. Quoique le livre de Balbuena ait été écrit en Amérique, on n’y trouve aucune de ces chaudes descriptions de la nature des tropiques, aucun des éléments de cette plantureuse littérature coloniale dont on nous a saturés. Balbuena avait composé un poëme héroïque sur la bataille de Roncevaux : « El Bernardo, ó victoria de Roncesvalles, poema heroico. » Madrid, 1624, in-4, et un ouvrage moitié historique, moitié fabuleux : « Grandeza Mexicana, » Madrid, 1604, in-8, qui est un mélange de prose et de vers. Ce n’est pas du Bernardo de Valbuena qu’il est question dans l’examen des livres de don Quichotte par le curé, mais d’un poëme en octaves portant un titre analogue d’Agustin Alonso de Salamanque : « Historia de las hazañas y hechos del invencible caballero Bernardo de Cárpio, » Tolède, 1585. Le Bernardo de Balbuena ne parut qu’en 1624.


Balmaseda (Andrés de), poëte lyrique. Lope de Vega l’a loué en ces termes :

Si se perdiera el arte
Lirico, no lo dudes que se hallara,

O todo ó la mas parte,