Abdelghafour Merhouar
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Quand un sans abri chante
modifierMon unique lit est le sol
Quel que soit le climat qu’il fait.
Ça me couvre, l’air qui me frôle
La peau nue de mon corps grêlé.
Qu’il pleut ou qu’il neige à son guise !
Qu’il souffle un vent doux ou glacial !
Peu importe ma mine est grise.
Que me dit-il le bleu du ciel ?
Le coucher sur les horizons,
De vos yeux c’est très adorable,
Il inspire vos oraisons,
Pour moi c’est plutôt désagréable !
Si vous le trouvez affriolant
Et vous admirez son orangé,
Moi, ça renvoie mon cœur brûlant,
Mon âme si mal arrangée !
Rien ne me disent ces couleurs,
Ces chants entendus dans les rues.
Savez- vous ce que moi je pleure ?
Ma faim, mon froid sous la pluie drue !
Vos allures quand vous passez
Tantôt pressés, tantôt passifs,
Devant ma demeure glacée,
Me rendent sceptique et craintif !
Votre indifférence, ô mes frères,
M’est un mal aussi capital
Que mes privations et misère,
Que tous mes maux en général !
Quand irez-vous vous rendre compte
Que je suis là comblé d’ennuis,
Que je meurs chaque jour de honte
Qui au fond de moi me détruit?!
Fès le 25-01-2013