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27 c — 28 a
La syllabe
  1. liaire (§ 22 a), p. ex. יַֽעֲמֹד *i̯a̦ʿmọḏ ; dans le cas d’une voyelle pleine auxiliaire remplaçant un ḥaṭef auxiliaire (§ 22 c), p. ex. יַֽעַמְדוּ i̯a̦ʿa̦meḏū ; dans le cas de la voyelle auxiliaire des formes segolées, par exemple סֵ֫פָר sẹ́fe̦r (proprement sẹ́fe̦r, § 96 A b), וַיִּ֫גֶל u̯a̦i̯i̯íḡe̦l (forme apocopée de יִגְלָה, § 79 i)[1].
  2. 2) la syllabe virtuellement fermée. C’est une simple variété de la syllabe semi-fermée, celle qu’on a dans le cas du redoublement virtuel, p. ex. וַיְקַטֵּל u̯a̦i̯eqa̦ṭṭẹl (§ 18 b), יְבַעֵר (§ 20 a) ; אַחִים (redoublement spontané, § 20 c).

d Remarques. 1) Les demi-voyelles, à savoir le shewa mobile et les ḥaṭef en position de shewa mobile, constituent des demi-syllabes, p. ex. dans קָֽטְלָה, קְטֹל, עֲמֹד.

Dans les lois rythmiques on ne tient compte que des syllabes pleines ; ainsi dans יֽ֫וֹרְדֵי בוֹר Ps 28, 1, le premier mot est compté comme dissyllabe (cf. § 31 c). De même, on ne tient pas compte des voyelles auxiliaires ; p. ex. dans נַ֣עַמְדָה יָ֑חַד Is 50, 8 le premier mot est compté comme dissyllabe (cf. § 22 c).

2) Une syllabe est censée commencer toujours par une consonne, et graphiquement il en est ainsi. Mais phonétiquement la syllabe commence parfois par une voyelle ; tel est souvent le cas avec א, p. ex. dans des mots comme אָמַר, בֵּאֵר où l’א n’est pas prononcé (§ 24 c), dans le cas du וּ initial (§ 26 e) et peut-être du י initial (§ 26 e).

§ 28. Des voyelles
par rapport aux diverses espèces de syllabes.

a Il y a certains rapports entre telle espèce de voyelles et telle espèce de syllabes[2]. Certaines voyelles sont impossibles ou exceptionnelles dans certaines positions. Nous donnerons un tableau pratique des rap-

  1. Dans ces formes la dernière voyelle est en réalité très brève ; au contraire, la voyelle finale est brève dans les formes comme וַיֵּ֫שֶׁב (du futur יֵשֵׁב) où le ◌ֶ n’est pas auxiliaire (division syllabique : u̯a̦i̯-i̯ẹ́-še̦ḇ).
  2. C’est ainsi qu’en français moderne, e en syllabe fermée est toujours un ouvert. L’orthographe académique événement suppose la prononciation de l’e muet et la division syllabique é-vé-ne-ment ; en réalité, l’e muet n’étant plus prononcé, le mot devient phonétiquement é-vèn-ment.