qu’on peut lire soit le qal יִרְדֹּף soit le piel יְרַדֵּף. Cette hypothèse des lectiones mixtae permet d’expliquer d’une façon plausible certaines formes dont la vocalisation est, autrement, injustifiable[1].
h Il reste à signaler quelques menues particularités de notre texte massorétique, dont la signification n’est pas toujours claire, et qui du reste sont en partie négligées par les éditeurs.
- 1) Les points extraordinaires mis sur certaines consonnes, p. ex. Gn 16, 5 sur le yod postérieur de וּבֵינֶֽיׄךָ, ou sur des mots entiers, p. ex. Gn 33, 4. Ces points semblent toujours demander une suppression.
- 2) Les lettres majuscules, p. ex. Gn 1, 1 ; Ct 1, 1 ; Lev 11, 42 (ו indiquant le milieu du Pentateuque), et minuscules, p. ex. Gn 2, 4.
- 3) Les lettres suspendues, p. ex. Jug 18, 30 ; Ps 80, 14 (ע indiquant le milieu du Psautier).
- 4) Enfin certaines lettres écrites d’une façon anormale pour quelque raison subtile.
a Consonne ajoutée au commencement du mot : alef prosthétique. Un alef initial (en réalité non prononcé) avec sa voyelle est ajouté quelquefois pour faciliter la prononciation, p. ex. אֱתְמוֹל hier (5 fois) à côté de תְּמוֹל (23 f.), אֶזְרוֹעַ bras (2 f.) à côté de l’usuel זְרוֹעַ[2]. On observe le même phénomène phonétique dans nos langues, p. ex. en latin vulgaire iscientia, istare, estatio, Estephanus ; fr. esprit, espérer. Très rarement on a alef formant demi-syllabe ouverte, p. ex. אֲבַתִּחִים melons (ar. biṭṭīḫ بِطِّيخ) cf. § 88 L a.
b Métathèse de consonne. Dans la conjugaison hitpael, le ת permute avec une première sifflante, p. ex. *hit-ša̦mmẹr > הִשְׁתַּמֵּר se garder. On évite ainsi les groupes ts, tš, tṣ qui répugnaient déjà au sémitique commun (cf. § 53 e).