Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/498

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
158 ns
486
Proposition relative

je suis J. votre frère que vous (m’)avez vendu ; Nb 22, 30 ; Is 49, 23 ; — après un vocatif : Is 41, 8 Et toi Israël, mon serviteur, Jacob que je (t’)ai élu יַֽעֲקֹב אשׁר בְּחַרְתִּ֫יךָ ; mais p. ex. 54, 1 רָנִּי עֲקָרָה לֹא יָלָ֑דָה réjouis-toi, femme stérile, qui n’a(s) pas enfanté ; Éz 26, 17 ; 29, 3[1].

o 2) Paronomase en proposition relative. L’emploi du même mot dans la proposition principale et dans la proposition relative sert à exprimer certaines nuances d’indétermination (figure idem per idem)[2] : 2 R 8, 1 גּ֫וּרִי בַּֽאֲשֶׁר תָּג֫וּרִי séjourne où tu séjourneras (= où tu voudras, n’importe où) ; 1 S 23, 13 וַיִּתְהַלְּכוּ בַּֽאֲשֶׁר יִתְהַלָּ֑כוּ ils circulèrent à l’aventure ; 2 S 15, 20 je vais je ne sais où ; Ex 33, 19 j’aurai pitié de qui je voudrai ; Ex 4, 13 envoie qui tu voudras.

p 3) Bien que l’emploi de אשׁר soit très large[3], on ne relie pas deux propositions principales par אשׁר, comme on fait économiquement dans nos langues[4] par un qui. Ce qui, équivalent de et il, et lui, doit se rendre par un waw (suivi ou non d’un pronom séparé) et une forme verbale. Ainsi une phrase telle que : Elle en mangea et en donna à son mari qui en mangea devra se traduire וַתֹּאכַ֑ל וַתִּתֵּן לְאִישָׁהּ וַיֹּאכַֽל (cf. Gn 3, 6). Comp. § b la double construction pour le poids et le nom, et § 159 d.

q אשׁר peut se rapporter à l’idée totale exprimée par la proposition principale : Jér 7, 31 « … pour brûler leurs fils et leurs filles par le feu, אשׁר לֹא צִוִּ֫יתִי ce que je n’ai pas ordonné … » ; cf. § 152 c.

r Sur la proposition relative avec אשׁר en casus pendens cf. § 156 k.

s L’ordre des mots après אשׁר est généralement Sujet — Préd. en proposition nominale (§ 154 f), Verbe — Sujet en proposition verbale (§ 155 m).

  1. Le passage subit de la 2e personne à la 3e se trouve aussi, en dehors de ce cas, p. ex. Éz 26, 3-4 ; 28, 22 ; 32, 12 (textes qu’il faut bien se garder de « corriger »).
  2. Phénomènes semblables dans nos langues : J’ai composé un livre qui vaut ce qu’il vaut. Je suis bien loin de savoir tout ; mais cependant je sais ce que je sais (= quelque chose). — We shall see what we shall see (nous verrons ce que nous verrons). — A chi la tocca, la tocca (= qui se sent morveux se mouche).
  3. Trois אשׁר en cascade Gn 49, 30 qui … qui … quem.
  4. P. ex. : Un Lorrain ne comprend pas un Picard qui ne comprend pas un Berrichon. (A. Meillet).