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157 g — 158 b
Proposition relative

le plus souvent par l’infinitif construit (sans ou avec ל, § 124 c), parfois par l’infinitif absolu (§ 123 b). Très rarement, au lieu de l’infinitif, on trouve le participe (comme en grec et souvent en araméen, en syriaque, en néo-hébreu) : Is 33, 1 כַּֽהֲתִֽימְךָ שׁוֹדֵד quand tu auras achevé de violenter (littt violentant) ; Jér 22, 30 ; 1 S 3, 2 ⸮.

5) Sur la proposition avec waw équivalant à une proposition-objet, cf. § 177 h.

§ 158. Proposition relative.

a Une proposition relative est généralement l’équivalent d’un attribut du substantif ; elle équivaut le plus souvent à un adjectif ou à un participe en apposition. Cependant, comme la proposition ordinaire (non relative, § 157), elle peut être substantivée : cf. § 157 a, f et infra § d, l. La proposition relative est syndétique (avec אֲשֶׁר, שֶׁ◌ּ) ou asyndétique. La proposition asyndétique semble avoir précédé ; dans nos textes elle se trouve surtout en poésie et dans la prose relevée[1].

I. Proposition asyndétique. Proposition verbale : après un nom déterminé : Jér 13, 20 אַיֵּה הָעֵ֫דֶר נִתַּן לָ֔ךְ où est le troupeau (qui) te fut donné ? ; Ps 34, 9 אַשְׁרֵי הַגֶּ֫בֶר יֶֽחֱסֶה־בּוֹ heureux l’homme qui se confie en lui ; après כֹּל (déterminé par lui-même) : Ps 71, 18 ; après un suffixe : Ps 16, 4[2]. — Plus souvent, après un nom indéterminé : Gn 49, 27 בִּנְיָמִין זְאֵב יִטְרָ֔ף Benj. est un loup ravisseur (ō̦ en pause pour ọ̄ § 32 c) ; Is 51, 12 אֱנוֹשׁ יָמוּת un homme mortel ; 55, 13 ; Dt 32, 17 אֱלֹהִים לֹא יְדָעוּם des dieux qu’ils n’ont pas connus ; Is 56, 2 ; Ps 78, 6 ; Pr 30, 17 ; Lam 1, 10 ; aussi dans le type 1 S 6, 9 מִקְרֶה הוּא הָיָה לָ֫נוּ c’est une rencontre (qui) nous est arrivée ; Job 31, 12.

b Proposition nominale. Généralement après un nom indéterminé : Job 3, 15 שָׂרִים זָהָב לָהֶם des princes qui ont de l’or. Ainsi, dans les

  1. Une proposition telle que Jér 13, 20 signifie matériellement : où est le troupeau, il te fut donné ; la subordination du second membre au premier est opérée par l’esprit : … qui te fut donné. Cette considération peut servir à expliquer les cas comme Is 61, 11 כָּאָ֫רֶץ תּוֹצִיא où le sens n’est pas comme la terre qui produit, mais comme la terre produit (où donc כּ est employé d’une façon conjonctionnelle, avec la valeur de כַּֽאֲשֶׁר ; cf. § 174 d) ; Ps 42, 2 (vocaliser probablement כָּֽאַיָּל).
  2. D’après plusieurs Ps 49, 14, mais cf. § 143 i.