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Génitif et état construit

m Avec une préposition : on trouve construits sur une préposition suivie de son nom : 1) le participe (assez nombreux exemples, même en prose) ; 2) le substantif (assez peu d’exemples ; rarement en prose simple) ; 3) le nombre un dans le groupe אַחַד מִן (comp. la forme légère de אחד dans אַחַד עָשָׂר, § 100 b).

1) Participe : La fréquence du participe à l’état cst. devant préposition s’explique probablement par la fréquence du participe construit sur un nom[1] (§ 121 k sqq.). Exemples : Is 9, 1 b יֽשְׁבֵי בְּאֶ֫רֶץ צַלְמָ֫וֶת ceux qui habitent dans la terre de l’ombre de la mort (opp.a הַהֹֽלְכִים בַּח֫שֶׁךְ) ; Ps 2, 12 כָּל־חוֹסֵי בוֹ tous ceux qui ont confiance en lui. Encore avec בּ : Is 5, 11 ; Ps 84, 7. Avec ל : Is 30, 18 חוֹכֵי לוֹ ceux qui espèrent en lui ; 64, 3 ; 56, 10 אֹֽהֲבֵי לָנוּם aimant à dormir (avec un infinitif) ; Éz 38, 11 ; Job 24, 5. Avec אֶל־ : Is 14, 19 (cité § 121 n) ; Éz 21, 17. Avec עַל : Jug 5, 10. Avec מִן : Is 28, 9. Avec אֵת exposant de l’acc. : Jér 33, 22 מְשָֽׁרְתֵי אֹתִי qui me servent (cf. § 121 k N). — Voir aussi les exemples comme Jér 49, 16 (§ 93 n).

n 2) Substantif : Is 9, 2 שִׂמְחַת בַּקָּצִיר joie au temps de la moisson. Avec ל : Ps 58, 5 ; Lam 2, 18 ; 1 Ch 6, 55 ; 23, 28. Avec מִן : Jér 23, 23 ; Os 7, 5. Avec אֶת־ : Is 8, 6.

o 3) Avec אַחַד : Gn 3, 22 כְּאַחַד מִמֶּ֫נּוּ comme un de nous ; 1 S 9, 3 אַחַד מֵֽהַנְּעָרִים (p.-ê. à l’analogie de אַחַד הַנְּעָרִים) ; Jug 17, 11 etc.

Remarque. C’est p.-ê. à l’analogie de cet emploi qu’on a parfois אַחַד dans des cas où il ne peut pas être considéré comme nomen regens : 1) en liaison : Is 27, 12 לְאַחַ֥ד אֶחָד (accent conjonctif et répétition) ; 2) sans liaison : Gn 48, 22 שְׁכֶם אַחַ֖ד (accent disjonctif) ; 2 S 17, 22 ; Zach 11, 7.

p Nom construit sur une proposition. Une proposition, verbale ou nominale, forme un bloc qui peut, dans certains cas, être regardé comme un substantif (§ 157) ; elle pourra donc être considérée comme un génitif par rapport à un nom précédent, qui sera comme son nomen regens. En fait, on trouve comme nomen regens en cette fonction : 1) principalement des noms devenus prépositions ; 2) secondairement quelques noms employés d’une façon quasi prépositionnelle ; 3) enfin (assez rarement) de purs substantifs gardant leur pleine valeur nominale.

  1. Ainsi à l’analogie de יֽשְׁבֵי צִיּוֹן on a pu dire יֽשְׁבֵי בְצִיּוֹן.