Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/355

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
343
121 km
Participe

verbe, c.-à-d. qu’il régit le mot suivant à l’accusatif ; quand, au contraire, le sens est plutôt nominal, il est construit comme un nom, c.-à-d. que le mot suivant est au génitif. Cependant il y a une tendance assez forte à traiter le participe comme un nom.

Avec les suffixes (§ 66) le participe est généralement traité comme un nom, c.-à-d. qu’il prend les suffixes nominaux, même quand le sens est verbal. Ainsi, avec sens verbal, à côté de רֹאָ֔נִי (§ 66 b, pour רֹאֵ֫נִי) Is 47, 10, on a רֹאִי Job 7, 8 ; de même : כָל־מֹֽצְאִי Gn 4, 14 ; מַצְדִּיקִי Is 50, 8 ; שֹֽׁלְמִי Ps 7, 5 ; מְשַׂנְאִי 55, 13 (par contre on a עֹשֵׂ֫נִי Job 32, 22 au sens de mon créateur) ; מַֽאֲכִילָם Jér 9, 14 ; יֹֽדְעָיו לְפָנִים Job 42, 11 ceux qui le connaissaient auparavant ; שֽׂנְאַי חִנָּם Ps 35, 19 ceux qui me haïssent sans raison. Si le participe a l’article, le suffixe ne peut être qu’à l’accusatif ; on a donc normalement הַֽמְאַזְּרֵ֫נִי Ps 18, 33 ; הַמַּכֵּ֫הוּ Is 9, 12 (mais הָֽעֹשׂוֹ qui fecit eum, Vulg., Job 40, 19 ; הַיֹּֽלְדָהּ celui qui l’a engendrée Dn 11, 6)[1]. Comparer le traitement de l’inf. cst. avec suffixes § 124 g, i.

l Avec substantif : Le participe à l’état absolu : Ex 20, 6 a עֹשֶׂה חֶ֫סֶד faisant miséricorde (mais b שֹֽׁמְרֵי מִצְוֺתָ֑י) ; 1 S 2, 13 כָּל־אִישׁ זֹבֵחַ זֶ֫בַח (mais Nb 35, 30 כָּל־מַכֵּה־נֶ֫פֶשׁ) ; Jér 22, 13 הוֹי בֹּנֶה בֵיתוֹ ; Hab 2, 12 הוֹי בֹּנֶה עִיר (mais Ps 147, 2 בֹּנֵה יְרוּשָׁלַ֫יִם יְהֹוָה malgré le sens clairement verbal) ; Jér 17, 26 a מְבִאִים עֹלָה (mais b וּמְבִאֵי תוֹדָה, si texte correct) ; 1 R 5, 1 מַגִּשִׁים מִנְחָה (mais 2 S 8, 2, 6 נֹֽשְׂאֵי מִנְחָה tributaires). L’adjectif verbal יָרֵא au sens respectant, craignant se construit à l’accusatif : Gn 42, 18 אֶת־הָֽאֱלֹהִים אֲנִי יָרֵא ; 2 R 4, 1 ; Jon 1, 9 (mais au sens nominal respectueux de, cultor, on a יְרֵא : Gn 22, 12 כִּי־יְרֵא אֱלֹהִים אַ֔תָּה ; Is 50, 10 ; Ps 25, 12 etc. ; יִרְאֵי : Ex 18, 21 יִרְאֵי אֱלֹהִים ; Mal 3, 20 ; Ps 15, 4 etc.) ; adjectif verbal חָפֵץ : Ps 5, 5 חָפֵץ רֶ֫שַׁע (mais Ps 35, 27 חֲפֵצֵי צִדְקִי ; cf. 40, 15 ; 70, 3).

m Le participe à l’état construit : outre les exemples cités au § l, on remarquera qu’on a toujours au pluriel אֹֽהֲבֵי (11 fois), par exemple Ps 5, 12 אֹֽהֲבֵי שְׁמֶ֑ךָ, sauf 1 fois Dt 13, 4 אֹֽהֲבִים (avec יֵשׁ § 154 k) [au sing. אֹהֵב la forme ne varie pas à l’état cst.] ; de même on a toujours

  1. Si מְשָֽׁרְתֵי אֹתִי Jér 33, 22 (pour מְשָֽׁרְתָ֑י v. 21) est authentique, on pourrait rapprocher le fait que le participe est souvent à l’état cst. devant une préposition (§ 129 m) ; or Jérémie confond souvent les deux particules אֵת (§ 103 j). Ou bien את aurait-il ici son sens primitif de substantif ? (cf. § 103 k Rem.)