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Infinitif construit

h En dehors de ces cas, il y a doute, même avec les infinitifs en ת final comme שֶׁ֫בֶת, גְּלוֹת qui ont nécessairement la même forme s’ils sont nomen regens ou non. Ainsi dans Gn 2, 18 לֹא־טוֹב הֱיוֹת הָֽאָדָם לְבַדּוֹ l’inf. n’est pas nécessairement nomen regens.

Dans le cas où un verbe a deux formes d’infinitifs, il est possible qu’on ait préféré l’une comme nomen regens. Ainsi dans Gn 8, 7 עַד יְב֫שֶׁת הַמַּ֫יִם † il y a probt génitif, et probt nominatif dans Is 27, 11 בִּיבשׁ קְצִירָהּ. L’autre infinitif en ◌ֹ֫◌ֶת (§ 75 i) est probt aussi nomen regens dans Dt 9, 28 מִבְּלִי יְכֹ֫לֶת יְהֹוָה לַֽהֲבִיאָם (suivi de מִשִּׂנְאָתוֹ) ; Nb 14, 16 †.

i L’objet de l’action exprimée par l’inf. cst. est normalement à l’accusatif et même probablement toujours. L’objet est évidemment à l’accusatif quand il est précédé de la particule אֵת, p. ex. 1 S 19, 1 לְהָמִית אֶת־דָּוִד pour tuer David. Par analogie on doit très probablement le considérer comme étant à l’accusatif même quand il n’y a pas אֵת, p. ex. Pr 21, 15 שִׂמְחָה לַצַּדִּיק עֲשׂוֹת מִשְׁפָּט c’est une joie pour le juste de pratiquer la justice.

L’accusatif est supposé par la vocalisation dans des cas comme Gn 18, 25 לְהָמִית צַדִּיק (non לַֽהֲמִית ; cf. § g). De même, la vocalisation forte לָ (§ 103 c) suppose l’accusatif : Is 3, 13 לָדִין עַמִּים (non לְדִין).

Avec les suffixes, l’objet doit être également considéré comme étant à l’accusatif, quelle que soit la forme du suffixe (§ 65 a). En conséquence, si le suffixe d’un inf. cst. se rapporte à l’objet de l’action, il est censé à l’accusatif ; s’il se rapporte au sujet de l’action, il est au génitif (§ g)[1].

j L’objet de l’action est également à l’accusatif avec certains substantifs verbaux, p. ex. Is 11, 9 דֵּעָה אֶת־יְהֹוָה la connaissance de Jéhovah (mais ⸮) ; Jér 50, 40 כְּמַהְפֵּכַת אֱלֹהִים אֶת־סְדֹם comme la destruction que Dieu fit de Sodome ; avec l’article : Gn 2, 9 עֵץ הַדַּ֫עַת טוֹב וָרָ֑ע l’arbre de la connaissance du bien et du mal (דַּ֫עַת est ici un infinitif substantivé ; cf. § d N).

k Inf. cst. avec prépositions. L’inf. cst. régi par une préposition est d’un usage très fréquent : c’est l’équivalent d’un temps fini avec

  1. Dans 2 S 16, 7 בְּקַלְלוֹ on ne voit pas si le suffixe se rapporte au sujet de l’action (son action de maudire) ou à l’objet de l’action (l’action de le maudire) ; mais pour son action de maudire on aurait probt בְּקִלְלָתוֹ cf. v. 12.