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97 D — 97 E b
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Flexions des noms féminins
§ 97 D. Flexion des noms
avec 1re voyelle primitive brève et 2e longue.

a Par l’accession de la finale ◌ָה, la 1re voyelle primitive brève de ces noms se trouvant en syllabe antéprétonique tombe, p. ex. קָטוּל, קְטוּלָה. La flexion de ces noms n’offre aucune difficulté. Il en est de même des formes comme מְגִלָּה rouleau, תְּהִלָּה louange, où la voyelle brève se trouve en syllabe fermée. (Comp. § B f forme קְטֻלָּה).

b Dans le mot תְּעָלָה canal le qameṣ est stable (comme celui de כְּתָב, מְצָד § 96 D d) : cst. תְּעָלַת ; pl. avec suff. תְּעָֽלֹתֶ֫יךָ. Il est donc probable que ce ◌ָ est long. (Opp. p. ex. סְעָרָה tempête, cst. סַֽעֲרַת). De même le qameṣ de מְעָרָה caverne est stable : cst. מְעָרַת, pl. abs. et cst. מְעָרוֹת. Mais ici le qameṣ est seulement moyen, car la forme primitive est maʿarrat : il a été protégé par la consonne primitivement redoublée (comp. שָׂרֵי etc. § 96 A n).

§ 97 E. Flexion des noms
à deux consonnes avec voyelle primitive brève.

a La voyelle primitive brève (a, i) est traitée comme la 1re voyelle des formes קָטָל, קֵטָל §§ 96 B b, c.

b La flexion de 23. שָׁנָה année (rac. שׁנה) et de שֵׁנָה sommeil (rac. ישׁן) ne présente donc aucune difficulté. Par la chute de la voyelle, les formes des deux mots viennent à coïncider, p. ex. cst. שְׁנַת, שְׁנָתוֹ ; pl. cst. שְׁנוֹת (cf. § 90 b).

Les noms de racines ע״ו (types קָמָה, מֵתָה) ont la 1re voyelle stable § 80 d. C’est ainsi que עֵדָה témoin f. (rac. עוד) ferait עֵֽדָתִי* tandis que עֵדָה rendez-vous, assemblée (rac. יעד § 75 m) fait עֲדָתִי. De רָמָה hauteur (rac. רום) on a רָֽמָתֵךְ, רָֽמֹתַ֫יִךְ.

Le ◌ֵ se maintient dans cst. זֵעַת sueur (rac. יזע) ; comparer מַהְפֵּכַת etc. § C b.

Dans le mot בָּמָה hauteur, haut-lieu, dont l’origine[1] et la forme sont obscures, le qameṣ est stable (mais pas nécessairement long ; comp.

  1. Cuny, Les mots du fonds préhellénique en grec, latin et sémitique occidental (Rev. des Etudes anciennes, 12 (1910) pp. 154-164), rapproche βωμός estrade, autel.