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reur sur la terre, veut courber les cèdres superbes ; ils tiennent bon sans plier. Celui qui est un exemple vivant de cette force de résistance se nomme Don Lorenzo Ramirez de Prado.

Celui qui vient après est Don Antonio de Monroy, modèle d’esprit et de courtoisie. Pour la valeur héroïque, autant que pour la science, son capital est si riche qu’il peut donner satisfaction aux désirs les plus ambitieux. Je vois en lui bien plus qu’il ne promet.

Celui-ci est un seigneur de noble prestance, et dont l’âme ressemble de tout point à celle de Torquato. Je parle de Don Antonio de Paredes, que ses amies les Muses ont comblé, pour ce qui est du génie et des mœurs, des dons de l’âge mûr, en ses vertes années.

Celui-ci, dont tu envies l’aide, c’est Don Antonio de Mendoza ; en l’emmenant à ta suite, tu rendras un signalé service à Apollon.

Celui-ci, qui fait le charme des Muses, plein de grâce, de bon goût et de sens, emporte la palme du discernement ; il se nomme Pedro de Morales, façonné par la politesse des cours, un asile ouvert à mon malheureux sort.

Celui-ci, qui a sa pointe de Zoïle, est le grand Espinel, dont l’incomparable style mérite le premier rang que lui a valu la guitare[1].

  1. « … Que en la guitarra, »
    « Tiene la prima, y en el raro estilo. » Jeu de