Grammaire de l’hébreu biblique/Morphologie/Nom/Paragraphe 96C
et 2e voyelle primitive brève.
a Dans cette catégorie rentrent les noms avec 1re voyelle primitive longue en syllabe ouverte ou brève en syllabe fermée et 2e voyelle primitive brève, p. ex. les formes qātal et maqtal, qātil et maqtil[1]. Les particularités de la flexion ne concernent généralement que la 2e voyelle (une exception § c). Nous donnons dans les paradigmes un qātal, un qātil et un qātal-qātil de ל״ה.
b Flexion de 15. עוֹלָם siècle (forme qātal § 88 F a) et autres noms avec 1re voyelle longue en syllabe ouverte ou brève en syllabe fermée et 2e voy. brève a (p. ex. מַקְטָל). La flexion de ces noms est très simple. La 1re voyelle est stable ; la 2e voy. a est traitée comme la 2e voyelle de דָּבָר § B b.
Dans les participes nifal ל״א (type נִמְצָא), au lieu du type normal נִמְצָאִים (avec ◌ָ prétonique comme dans עוֹלָמִים, דְּבָרִים) on a souvent le type נִמְצְאִים ; par exemple on a presque toujours נִמְצְאִים et נִבְּאִים (§ 78 h)[2]. Par contre, on a un ◌ָ indu comme voy. pénultième de l’état cst. de מִקְרָאִים convocations : מִקְרָאֵי[3] (comparer חֲטָאֵי § A e, גְּדָיֵי § A q).
Plusieurs noms de la forme מַקְטָל ont le redoublement spontané au pluriel § 18 f, p. ex. מַֽעֲמַקִּים lieux profonds, מַֽחֲמַדִּים belles choses, מַרְבַֿדִּים tapis, מַטְעַמִּים ragoût, מַֽעֲדַנִּים délices ; de la forme מִקְטָל, p. ex. מִשְׁמַנִּים mets succulents, מִכְמַנִּים trésors (avec le redoublement virtuel on a, avec suff., מִבְטַחִי etc. § 20 c). Noms d’autres formes : עֲקְרַבִּים scorpions, אַשְׁמַנִּים (sens douteux), נִכְבַּדֵּי־ (mais נִכְבָּדִים) honorés. Il semble que la 1re syllabe fermée a provoqué la fermeture de la 2e syllabe. Le pluriel de מוֹרַג (var. ◌ָ) Is 41, 15 † est מוֹרִגִּים, avec affaiblissement de a en i.
c Flexion de 16. אֹיֵב ennemi (forme qātil § 88 F b) et autres noms avec 1re voyelle longue en syllabe ouverte ou brève en syll. fermée et 2e voyelle brève i > ◌ֵ (p. ex. מִקְטֵל, מַקְטֵל). La 1re voyelle est stable ; la 2e voyelle ◌ֵ n’est pas traitée comme la 2e voy. ◌ֵ de זָקֵן § B d.
D’une façon générale tandis que dans זָקֵן le ◌ֵ ne se maintient pas à l’état cst. mais se maintient en syll. ouverte (זְקֵנִי, זְקֵנִים), dans אֹיֵב (et aussi dans la plupart des autres formes) le ◌ֵ se maintient à l’état construit, mais ne se maintient pas en syll. ouverte (אֹֽיְבִי, אֹֽיְבִים).
L’état cst. a généralt ◌ֵ : ainsi les participes קֹטֵל, מְקַטֵּל, מִתְקַטֵּל, p. ex. שֹׁפֵךְ Gn 9, 6 ; חֹלֵם Dt 13, 6 ; subst. כֹּהֵן prêtre, חֹתֵן beau-père (la forme קֹטַל est rare : אֹבַד Dt 32, 28 † [poét.], nom propre עֹֽבַדְיָה) ; de plus, p. ex. תֵּבֵל orbe, מָגֵן bouclier (tous deux avec 1re voy. stable), עִקֵּשׁ tortu, מַקֵּל baguette (1 f. מַקַּל). Mais la forme מַקְטֵל (§ 88 L h) a l’état cst. מִקְטַל[4] (avec ◌ִ pour ◌ַ par dissimilation ; cf. Brockelmann, 1, 147) : מַרְבֵּץ gîte, cst. מִרְבַּץ ; et de même מַשְׁעֵן, מִשְׁעַן appui, מַשְׁבֵּר, מִשְׁבַּר siège obstétrical (?), מַרְזֵחַ, מִרְזַח cris. De même, pour la forme מִקְטֵל (pour מַקְטֵל § 88 L i) : מִסְפֵּד, מִסְפַּד action de se lamenter, מִזְבֵּחַ, מִזְבַּח autel.
La voyelle ◌ֵ en syllabe ouverte se maintient dans quelques mots, ainsi dans la forme קִטֵּל (§ 88 H b) seulement שִׁלֵּשִׁים et רִבֵּעִים de la 3e, 4e génération ; מַקְהֵלִים, מַקְהֵלוֹת assemblées ; סַנְוֵרִים cécité, berlue, פַּרְדֵּסִים jardins. Dans les formes de participes le ◌ֵ se maintient très rarement, p. ex. שֽׁוֹמֵמִין Lam 1, 4 ; שֽׁוֹמֵמִים 1, 16 (comparer pour le féminin § 97 C a).
En syllabe semi-fermée, à savoir devant ךָ, כֶם on a ◌ֶ ou ◌ִ, mais ◌ַ avec 2e gutturale : יֹֽצֶרְךָ, אֹֽיִבְךָ, גֹּֽאַלְךָ, אֹֽהַבְךָ. Avec 3e gutt. on a soit le type בֹּרַֽאֲךָ, soit le type שֹׁלֵֽחֲךָ.
Le mot מָגֵן bouclier (rac. גנן) a son ◌ָ moyen stable : cst. מָגֵן (supra), מָֽגִנִּי, מָֽגִנִּים, מָֽגִנֵּי, § 88 L h.
d Flexion des noms à 1re voy. stable et 2e voy. brève u > ◌ֹ. Le ◌ֹ est traité comme celui du type קָטֹל § B e, par exemple עֵירֹם nu, עֵֽירֻמִּים ; קַרְדֹּם hache, קַרְדֻּמּוֹ, קַרְדֻּמּוֹת. Pour מָעוֹז cf. § 88 L e.
e Flexion de 17. חֹזֶה voyant (formes qātal et qātil des racines ל״ה et des noms avec 1re voyelle brève en syllabe fermée, p. ex. מַֽעֲלֶה partic. hifil faisant monter et subst. montée[5]). La 1re voyelle, longue en syll. ouverte ou brève en syll. fermée, est stable ; le ◌ֶה est traité comme dans שָׂדֶה § B f.
Au lieu du ◌ֶה de l’état abs. on aurait ◌ֵה dans הָֽעֹשֵׂה Éz 17, 15, et inversement ◌ֶה au lieu de ◌ֵה à l’état cst. dans חֹזֶה 2 S 24, 11 (var. ◌ֵ) ; רֵעֶה (var.) 2 S 15, 37 ; 16, 16 ; 1 R 4, 5 †. Toutes ces anomalies sont suspectes.
Pluriels apparents (cf. § 94 j) dans les noms en ◌ֶה (de toute forme). Avec certains suffixes on trouve des formes qui ont l’ apparence du pluriel, quant au son et même généralement quant à la graphie, mais qui en réalité sont des singuliers. Dans ces formes la finale ai̯ a été contractée en ẹ̄, lequel a été généralement écrit ◌ֵי, avec un י comme au pluriel. Sans י on trouve נְוֵהֶם leur pâturage Jér 49, 20 ; Éz 34, 14 ; אֹֽפֵהֶם leur boulanger Os 7, 6 . Avec י : מַרְאֵיהֶם leur aspect Dn 1, 15, מַרְאֵיהֶן Gn 41, 21 ; Nah 2, 5 ; נֽוֹטֵיהֶם qui les étend Is 42, 5 (cf. § 136 e N) ; — מַֽחֲנֶ֫יךָ ton camp Dt 23, 15 (après מַֽחֲנֶ֫ךָ), שָׂדֶ֫יךָ ton champ 1 R 2, 26 ; מִקְנֶ֫יךָ ton bétail Is 30, 23.
- ↑ Dans le cas de mots de plus de deux syllabes il faudrait dire avant-dernière et dernière voyelle au lieu de 1re et 2e.
- ↑ Dans ces deux mots on a une prononciation rapide et comme négligée, p.-ê. à cause de leur fréquence.
- ↑ L’étrange תֹּֽשָׁבֵי colons 1 R 17, 1 † est suspect (cf. LXX).
- ↑ Donc une forme מִקְטַל est ambiguë : elle peut venir de מִקְטָל, de מַקְטֵל et aussi de מִקְטֵל (infra).
- ↑ Le participe est probt un maqtil et le substantif probt un maqtal.