Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/H

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H.


Halles (les).

Circonscrites par les rues Saint-Denis, de la Cordonnerie et de la Tonnellerie. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.
1re partie.

À l’époque où l’île de la Cité était encore tout Paris, on voyait près de Saint-Germain-le-Viel un établissement nommé le marché Palu. Aussitôt que les Parisiens eurent franchi le fleuve, la ville se développa rapidement du côté septentrional et, bientôt, sur la place de Grève s’éleva un second marché qui subsista jusqu’au règne de Louis VI, dit le Gros. Cette halle d’approvisionnement ne suffisant plus alors à la population parisienne, Louis VI résolut de créer à côté du chemin qui conduisait à l’abbaye de Saint-Denis un établissement beaucoup plus vaste que celui qu’on était forcé d’abandonner. L’emplacement que choisit ce prince faisait partie du territoire nommé les Champeaux (les petits champs) ; ce territoire était la propriété du roi, de l’évêque de Paris, du chapitre Sainte-Opportune, du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, de Saint-Denis de la Chartre et de l’évêque de Thérouenne. Dès son avènement à la couronne, Philippe-Auguste s’occupa d’embellir Paris. « Les malades de la prieuré Saint-Ladre, dit Gilles Corrozet, avoient dans ce temps et d’ancienneté acquis le droict de marché et foire publique pour distribuer toutes marchandises, lequel marché se tenoit près de leur maison. Mais le roy ayant faict fermer sa ville de Paris, achepta le droict d’iceux et ordonna qu’il seroit tenu dedans la ville en une grande place vague nommée Champeaux, auquel lieu furent édifiées maisons, habitations, ouvroirs, boutiques et places publiques, pour y vendre toutes sortes de marchandises, et les tenir et serrer en seureté, et fut appelé ce marché les halles, ou alles de Paris, pour ce que chacun y allait. »

Un accord fut passé entre Philippe-Auguste et Guillaume, évêque de Paris, par lequel l’entière propriété des halles fut acquise par le roi, moyennant une redevance annuelle. Les halles reçurent de nouveaux accroissements sous le règne de Saint-Louis. On y compta trois marchés ; deux étaient affectés aux drapiers ; le troisième, placé au milieu, servait aux merciers et aux corroyeurs, qui étaient tenus d’acquitter un loyer de 75 livres. En 1263, le roi leur vendit ce marché pour le prix de 13 deniers parisis de rente et de 12 deniers d’investiture. Les acquéreurs s’obligèrent en même temps à faire toutes les réparations et laissèrent au roi et à ses successeurs la faculté de former à l’endroit qu’ils choisiraient un nouvel établissement pour les corroyeurs et les merciers. Saint-Louis traita aussi favorablement les marchands de friperies et leur reconnut le droit de s’établir aux halles. Dans cette concession respire un véritable esprit de charité. En 1302, la libéralité de Saint-Louis fut confirmée par une ordonnance du prévôt de Paris, qui règle ainsi la manière dont seraient établies aux halles les vendeuses de lingeries, de friperies, de petits souliers et autres menues marchandises. « Come jadiz il eust une place vuide à Paris, tenant aux murs du cimetière des Innocents, et en ycelle place povres fames lingières, vendeurs de petis sollers, et povres pitéables persones vendeurs de menuls ferperies, avons desclairci et desclaircissons que les dites persones vendront leurs denrées d’ores en avant souz la halle en la fourme qui s’ensuit ; c’est assavoir que il i aura iij estauz de petis sollers de la quantité des estauz des lingières et povres pitéables persones par devers champiaus, et non plus, et seront les estauz des baseniers et autres petis sollers par derrière, ateignant du devant dit mur, et les estauz des lingières et povres pitéables persones au devant des estauz des baseniers et des vendeurs de petis sollers. » Dès la fin du XIIIe siècle, les halles avaient pris un immense développement ; elles contenaient à cette époque un marché aux tisserands, deux étaux aux foulons, une halle du lin et des chanvres, une pour les toiles, une pour le blé, une des merciers, une halle des chaudronniers, des étaux aux gantiers, aux pelletiers, aux fripiers, aux chaussetiers, aux drapiers, aux tapissiers, aux cordonniers, aux tanneurs. C’était à cette époque un bazar d’une grande étendue et qui renfermait tout ce que la nature et l’industrie pouvaient alors produire. Non seulement il servait à la vente des marchandises de tous genres, mais encore il était fréquenté par les habitants de la banlieue. Des marchands venus même de très loin y formèrent des établissements fixes ; nous mentionnons les halles de Saint-Denis, de Lagny, de Pontoise, de Chaumont, de Corbie, d’Aumale, d’Amiens, de Douai, d’Avesnes, de Beauvais, de Bruxelles, de Malines et de Louvain. Enfin, le chiffre exact du produit du loyer des halles de Paris se montait à la fin du XIIIe siècle à 908 livres 10 sous 4 deniers parisis ; ce revenu annuel était considérable pour l’époque où il était perçu. Au milieu du XVIe siècle, cet établissement n’était plus en rapport avec la population parisienne, et l’industrie et le commerce y étouffaient faute d’air. « En 1551, dit Gilles Corrozet qui vivait à cette époque, les halles de Paris furent entièrement baillées et rebasties de neuf, et furent dressez, bastis et continuez excellens édifices, hostels et maisons somptueuses par les bourgeois preneurs des vieilles places et ruynes. » En 1553, on élargit les anciennes voies publiques qui se trouvaient aux abords de cet établissement, et l’on perça de nouvelles communications. Chaque corps de métiers eut, pour ainsi dire, sa rue spécialement affectée à son commerce. Telles furent les rues de la Cordonnerie, des Petite et Grande Friperies, de la Cossonnerie, des Fourreurs, de la Heaumerie, de la Lingerie, de la Chanverrie, de la Tonnellerie, des Potiers-d’Étain, etc. Les halles furent presqu’entièrement entourées d’une galerie couverte dont une partie subsiste encore aujourd’hui sous le nom de Piliers des Halles. Les sages règlements des prévôts de Paris contribuèrent aussi à la prospérité de cet établissement. On connaît deux ordonnances, la première de 1368, la seconde de 1371, suivant lesquelles les marchands étaient tenus de venir vendre aux halles, le mercredi, le vendredi et le samedi, sous peine de 40 sous d’amende, et de plus, de ne rien vendre ni étaler ailleurs, sous peine de payer 10 livres parisis. Ces ordonnances furent sévèrement exécutées ; en effet, nous voyons en 1410 un drapier condamné à 20 sous parisis d’amende pour avoir manqué de venir à la halle un samedi ; quelques années après, deux ballots de toiles qui avaient été vendus hors de la halle, furent confisqués et l’acheteur forcé de payer une amende de 40 sous parisis.

Avant 1789, les halles appartenaient généralement aux seigneurs qui jouissaient de ce qu’on appelait alors les droits de hallage.

Lors de l’abolition du régime féodal, la loi du 15-28 mars 1790 décida, art. 19 : « Les droits connus sous le nom de coutume, hallage… et généralement tous ceux qui étaient perçus en nature ou en argent, à raison de l’apport ou du dépôt des grains, viandes, bestiaux, poissons et autres denrées et marchandises dans les foires, marchés, places ou halles,… sont supprimés sans indemnité ; mais les bâtiments et halles continueront d’appartenir à leurs propriétaires, sauf à eux à s’arranger à l’amiable, soit pour le loyer, soit pour l’aliénation, avec les municipalités des lieux ; et les difficultés qui pourront s’élever à ce sujet seront mises à l’arbitrage des assemblées administratives. »

Un décret du 26 mars 1806, porte : « Article 1er. Les halles dont la régie des domaines est en possession seront abandonnées aux communes d’après estimation contradictoire, etc. »

En vertu des ces dispositions, tous les marchés de Paris, sauf quelques rares exceptions, sont la propriété de la ville au profit de laquelle se fait la perception des droits de place.

L’insuffisance de l’emplacement affecté aux halles avait depuis un demi-siècle, provoqué la sollicitude des gouvernements.

Napoléon voulut surtout porter remède à cet état de choses. Il rendit le 24 février 1811 le décret suivant : « Art. 36. Il sera construit une grande halle qui occupera tout le terrain de la halle actuelle depuis le marché des Innocents jusqu’à la halle aux farines. — Art. 37. Afin de ne pas gêner les ventes, les démolitions et les travaux commenceront par l’extrémité vers la halle aux farines. — Art. 38. Les plans et les devis de la grande halle, ainsi que l’estimation des terrains et maisons à acquérir, nous seront soumis avant le 1er juin 1811, et les constructions seront terminées à la fin de 1814. »

« Au palais de Rambouillet le 19 mai 1811. — Article 1er. Le projet de l’emplacement destiné à la grande halle de Paris est approuvé pour être exécuté conformément au plan ci-joint. — Art. 2. L’îlot des maisons situées entre les rues du Four et des Prouvaires, faisant partie du projet ci-dessus approuvé et comprenant les maisons, rue des Prouvaires, depuis le no  21 jusqu’au no  43 ; rue des Deux-Écus, depuis le no  2 jusqu’au no  10, et rue du Four, depuis le no  20 jusqu’au no  44, sera acquis dans la présente année par la ville de Paris. »

Cette 2e partie du décret a seule été exécutée, et sur l’emplacement de ces maisons on a construit le marché des Prouvaires.

Depuis quelques années surtout l’insuffisance des halles a fixé l’attention des administrateurs et le projet d’agrandir et d’améliorer ces établissements paraît devoir se réaliser prochainement. Aujourd’hui les approvisionnements occupent aux halles du centre une superficie de 36,225 m. ; encore convient-il d’en déduire 18,680 m. qui sont pris sur les voies publiques, au grand détriment du service d’approvisionnement, de la circulation et des propriétés riveraines ; ce qui réduit la superficie réellement affectée aux halles à 17,545 m. seulement. Un espace de 50,000 m. serait nécessaire pour procurer à cet utile établissement toutes les facilités désirables. Cette opération occasionnerait une dépense de 10,000,000 fr.

Les chiffres suivants donneront une idée de l’importance des ventes qui se font aux grands marchés de Paris.

La vente a produit :

En 1840. En 1841.
Marée 
5,098,872 5,205,254
Poisson d’eau douce 
621,039 592,874
Beurre 
11,307,598 12,285,131
Œufs 
5,316,398 5,705,219

Les légumes et fruits occupent environ 800 revendeuses au marché des Innocents. En 1841 ils ont produit 15,190,000 francs.

2me partie.

La ville de Paris comptait au moyen-âge un grand nombre de monuments patibulaires. L’abbé de Saint-Germain-des-Prés, l’abbé de Sainte-Geneviève, le prieur du Temple, avaient chacun leur pilori. Aux halles se trouvait celui du roi, c’était le plus célèbre ; ce pilori était situé sur la place où l’on voit aujourd’hui le marché à la marée. Il se composait d’une tour octogone, surmontée d’une construction en bois très-mobile et tournant sur un pivot ; cette machine était percée d’ouvertures circulaires, assez larges pour que le condamné y passât la tête et les mains ; il restait dans cette position pendant un temps plus ou moins long, selon la gravité du délit et, par intervalles on tournait le pivot afin que le peuple pût jouir de la vue du patient. Sous le règne de Louis XI, le 4 août 1477, Jacques d’Armagnac eut la tête tranchée aux halles. « Cet infortuné seigneur (dit Sauval) fut conduit de la Bastille aux halles, monté sur un cheval caparaçonné de noir. Étant arrivé, il fut mené aux chambres de la halle aux poissons, lesquelles on avait exprès tendues en noir ; on les avait aussi arrosées de vinaigre et parfumées avec deux sommes de cheval de bourrée de genièvre, pour ôter l’odeur de la marée, que les dites chambres et greniers sentaient. Ce fut là que le duc de Nemours se confessa, et pendant cet acte de religion, on servit une collation composée de douze pintes de vin, de pain blanc, et des poires, pour messieurs du parlement et officiers du roi. Pour cette collation on donna douze sous parisis à celui qui l’avait fournie. Le duc de Nemours, s’étant confessé, fut conduit à l’échafaud par une galerie de charpente qu’on avait pratiquée depuis les d. chambres et greniers jusqu’à l’échafaud du Pilori, où il fut exécuté. Cent cinquante cordeliers, tenant une torche à la main, recueillirent les restes sanglants du duc de Nemours et s’en retournèrent en chantant des De Profundis. » — Le 17 octobre 1409, Jean de Montaigu, grand-maître de la maison du roi et surintendant des finances, fut conduit du Petit-Châtelet aux halles « haut assis dans une charette, vêtu de sa livrée, à sçavoir, d’une houppelande mi-partie de rouge et de blanc, le chaperon de même, une chausse rouge et l’autre blanche, des éperons dorés, les mains liées, deux trompettes devant lui, et qu’après qu’on lui eût coupé la tête, son corps fut porté au gibet de Paris, et y fut pendu au plus haut, en chemise, avec ses chausses et ses éperons dorés. » — En 1515, un autre seigneur, condamné à la peine capitale, fut exécuté au pilori des halles ; mais la maladresse du bourreau le fit si longtemps souffrir que la populace, révoltée de ce spectacle, voulut mettre l’exécuteur en pièces. Ne pouvant briser la porte du pilori elle l’incendia, et le bourreau, qui s’était blotti dans le souterrain de l’édifice, périt étouffé. — Les corps des suppliciés exécutés en place de Grève étaient déposés au pilori des halles, avant d’être transportés aux fourches de Montfaucon. Les halles possédaient encore du temps de Sauvai plusieurs curiosités qui charmaient les connaisseurs. « On admire, dit Sauval, un bas-relief, que Pierre et François Lheureux ont fait aux piliers, sous l’appui de la croisée d’une maison, où ils ont représenté des petits enfants dansant au son de la flûte ; un bas-relief que Martin le Favre a sculpté dans la rue de la Poterie, où il a figuré cinq ou six hommes vigoureux déployant leurs forces à ébranler une large colonne, et qui semblent tirés du jugement dernier de Michel-Ange ; un escalier de charpente construit dans une petite maison de la rue de la Grande-Friperie, et de telle sorte que les deux personnes qui sont logées dans cette maison et qui se servent de ce seul escalier, le montent et le descendent sans jamais pouvoir se rencontrer, se voir, ni se parler ; enfin, sur une maison du marché aux Poirées, se trouve une petite sculpture en pierre, représentant une truie qui file, fameuse par les folies aux quelles les garçons de boutique des environs, les apprentis, les servantes et les porte-faix des halles se livrent devant elle le jour de la mi-carême, sans doute par un reste du paganisme. » — À côté du pilori des halles, on voyait une croix en pierre au pied de laquelle les débiteurs insolvables venaient faire publiquement leur cession de biens et recevoir le bonnet vert des mains du bourreau. Cet usage s’est conservé fort longtemps on le modifia à la fin du XVIIe siècle ; les pauvres seuls durent s’y rendre en personne. Le bourreau avait affermé sa charge pour cette prérogative à un porte-faix de la halle ; mais bientôt les insolvables de noble origine envoyaient demander un acte écrit de leur cession, dont souvent même ils préféraient se passer. Au XVIIe siècle, le pilori des halles n’était plus employé aux exécutions ; mais le bourreau tirait toujours un bon revenu des boutiques, dont le pilori était environné ; le pilori des halles et la croix des insolvables ont disparu en 1786. — Autrefois les halles, immense rendez-vous de marchands, d’artisans de toute espèce, prenaient quelquefois une formidable attitude politique ; en tous temps elles étaient envahies par des écoliers débauchés qui volaient tout ce qu’ils trouvaient à leur convenance. Ces pillards sortaient toujours armés et transformaient ce quartier en un champ de bataille ; ils faisaient souvent cause commune avec de jeunes nobles, et rançonnaient effrontément les pauvres marchands. Sous la fronde, les habitants des halles exercèrent toute l’influence d’un parti puissant ; ils étaient fiers d’avoir à leur tête un petit-fils de Henri IV. La popularité du duc de Beaufort lui avait valu le surnom de Roi des halles ; l’attachement qu’il s’était concilié parmi les gens du peuple était porté à un si haut point, qu’il avait l’habitude de dire à son adversaire avant de tirer l’épée : « Allons hors de Paris, car si j’étais tué vous seriez assommé par mes dames de la halle. » — Jamais les dames de la halle n’ont pu se soumettre à l’ordonnance du 22 août 1738, qui défend à tous particuliers, hommes ou femmes vendant, étalant dans les halles et marchés, d’injurier ni de maltraiter les personnes qui viendraient acheter leurs marchandises ni de causer aucun scandale, sous peine de cent livres d’amende et la prison. « Sous les piliers des halles (dit Mercier, l’auteur du Tableau de Paris) règne une longue file de boutiques de fripiers qui vendent de vieux habits dans des magasins mal éclairés, et où les taches et les couleurs disparaissent ; quand vous êtes au grand jour, vous croyez avoir acheté un habit noir, il est vert ou violet, et votre habillement est marqueté comme la peau d’un léopard, etc… Les environs des marchés sont impraticables, les emplacements sont petits, resserrés et les voitures menacent de vous écraser. Tandis que vous faites votre prix avec les paysans, les ruisseaux qui s’enflent, entraînent quelquefois les fruits qu’ils ont apportés de la campagne, et l’on voit les poissons de mer qui nagent dans une eau sale et bourbeuse. Le bruit, le tumulte est si considérable, qu’il faut une voix plus d’humaine pour se faire entendre. La tour de Babel n’offrait pas une plus étrange confusion. Les poissonneries infectent. Les républiques de Grèce, défendirent aux marchands de poissons de s’asseoir en vendant leurs marchandises. La Grèce avait le dessein de faire manger le poisson frais et à bon marché. Les poissonnières de Paris ne vendent le poisson que quand il va se gâter ; elles tiennent le marché tant qu’elles veulent, il n’y a que le Parisien au monde pour manger ce qui révolte l’odorat ; quand on lui en fait le reproche il dit : — Qu’on ne sait que manger, et qu’il faut qu’il soupe ; il soupe et avec ce poisson à moitié pourri, il se rend malade. » Les abus que signalait Mercier ont en partie disparu, mais il reste encore aujourd’hui aux marchandes des halles plusieurs défauts que le temps ne détruira peut-être jamais.


Hambourg (rue de).

Commence à la rue d’Amsterdam ; finit à la rue de Valois-du-Roule. Pas de numéro. Sa longueur est de 1043 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

La plus grande partie de cette voie publique a été tracée en 1826, sur les terrains appartenant à MM. Hagerman et Mignon, conformément à une ordonnance royale du 2 février de la même année. (Voyez rue d’Amsterdam). La largeur de cette voie publique est fixée a 12 m. Vers 1835, la partie voisine de la rue d’Amsterdam a été ouverte sur les terrains dépendant des propriétés Mallet et Mouthier. La dénomination assignée à la rue qui nous occupe est celle de la capitale de la république de Hambourg. En 1810, la ville de Hambourg avait été réunie à l’empire français et était devenue le chef-lieu du département des Bouches-de-l’Elbe.


Hanovre (rue de).

Commence à la rue de Choiseul, nos 17 et 19 ; finit aux rues de Port-Mahon, no  16, et Louis-le-Grand, no  26. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 142 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

La partie comprise entre les rues de Choiseul et Delamichodière a été formée vers l’année 1780. Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. En 1795, on la désignait sous le titre de rue projetée Choiseul.

« Le citoyen Chéradame est autorisé à ouvrir à ses frais, sur le terrain dépendant de la maison dite de Richelieu, deux rues nouvelles. La première, qui formera le prolongement de la rue projetée Choiseul, n’aura, comme cette dernière, que 24 pieds de largeur, et elle communiquera de la rue Delamichodière à celle des Piques (Louis-le-Grand). La deuxième, qui prendra naissance à l’angle de la fontaine dite de Richelieu, aboutira dans la rue des Piques à l’extrémité de la rue projetée Choiseul, sera ouverte sur 30 pieds de largeur, et il sera formé aux frais du citoyen Chéradame, de chaque côté de cette rue, un trottoir de 5 pieds de large dont l’entretien sera à sa charge. (Voyez rue de Port-Mahon.) À Paris ce 7 vendémiaire an III de la république française une et indivisible. Les membres de la commission des travaux publics, signé Rondelet, Le Camus. » — Les conditions imposées furent immédiatement exécutées. Quant à la rue qui fait l’objet du présent article, elle reçut, ainsi que la partie qui s’étend de la rue de Choiseul à celle Delamichodière, la dénomination de rue de Hanovre. Ce nom lui vient du pavillon dit de Hanovre, que le maréchal de Richelieu fit construire sur le boulevart, avec le produit des contributions qu’il avait fait lever sur le pays de Hanovre, lors de la guerre de 1756 à 1757. — Une décision ministérielle du 29 janvier 1822 a maintenu la largeur de 24 pieds. — Égout et conduite d’eau entre les rues Delamichodière et Louis-le-Grand. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Harengerie (rue de la Vieille-).

Commence aux rues du Chevalier-du-Guet, no  2 et Perrin-Gasselin, no  12 ; finit à la rue de la Tabletterie, no  15 et 17. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 99 m. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

En 1300, le poète Guillot la nomme la Hérengerie. Depuis le XVe siècle, elle est toujours appelée rue de la Vieille-Harengerie. Cette dénomination lui vient sans doute du commerce de harengs qui s’y faisait autrefois. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les propriétés no  1 et 7 ne sont pas soumises à retranchement. Cette rue tortueuse n’a encore aujourd’hui que 2 m. à 4 m. de largeur. — Conduite d’eau depuis la rue du Chevalier-du-Guet jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Harlay (cour).

Située dans la rue du même nom, no 15. Une seule série de numéros dont le dernier est 22. — 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

Elle a été construite sur l’emplacement de l’ancien hôtel du bailliage. (Voir l’article de la rue de Basville). En 1672 on démolit une maison de la rue Harlay, pour donner une nouvelle entrée à cette cour. Elle n’est point reconnue voie publique et doit être supprimée pour faciliter la formation d’une place au devant de l’une des entrées du Palais-de-Justice. (Voyez pour l’étymologie, l’article Harlay-au-Palais, rue).


Harlay-au-Marais (rue).

Commence au boulevart de Beaumarchais, nos 63 et 65 ; finit à la rue Saint-Claude, nos 1 et 3. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 153 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

« Louis, etc … Nostre chère et bien amée Anne-Françoise-Marie-Louise Boucherat, veuve de Nicolas-Auguste de Harlay, chevalier, comte de Céty et de Compans, seigneur de Bonneuil et autres lieux, nostre conseiller d’état ordinaire ; nous a fait remontrer que le jardin de son hostel Boucherat étant très spacieux, elle a cru devoir en retrancher une partie et écouter les offres qui lui ont esté faites par quelques particuliers d’en achepter une portion du costé des ramparts ; pour rendre le quartier plus pratiquable aux acquéreurs du terrain, elle se seroit engagée d’abandonner gratuitement au public plus de 220 toises de places qui lui appartenoient pour faire une rue de la même largeur, et en continuation du cul-de-sac de la rue Saint-Claude, pour aboutir par un retour sur le rampart, cette rue ainsi ouverte faisant un débouchement pour tous ceux qui ont des maisons dans le d. quartier, de mesme pour le public, etc … À ces causes voulant favorablement traiter l’exposante, et procurer au public l’avantage qu’il retireroit de l’ouverture de la d. rue ; de l’avis de nostre conseil, nous avons autorisé, approuvé et confirmé par ces présentes, les ordonnances et procès-verbaux attachez sous le contr’scel des présentes, ensemble les plans du d. terrain qu’ils ont fait dresser ; en conséquence avons permis et permettons à l’exposante, de faire ouvrir la nouvelle rue en continuation du cul-de-sac de la rue Saint-Claude, laquelle sera dénommée la rue de Harlay, etc. Donné à Paris le 8e jour du mois de may, l’an de grâce 1721 et de nostre règne le 6e. Signé Louis. » — Ces lettres-patentes furent registrées au parlement le 19 du même mois. Elles subirent une modification sous le rapport de la direction de la rue nouvelle du côté de la rue Saint-Claude. — Une décision ministérielle du 7 fructidor an X, signée Chaptal, fixa la largeur de la rue Harlay à 8 m. Cette largeur est portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 8 juin 1834. Les constructions nos 1, 3, 5, 7 et une partie de la propriété no 9 sont alignées. Le surplus de ce côté ne devra subir qu’un faible redressement. La maison située sur le côté droit à l’encoignure du boulevart est alignée. Les constructions à la suite jusqu’au retour d’équerre sont soumises à un retranchement de 3 m. 40 c. Les propriétés du no 2 à la fin devront reculer de 2 m. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Harlay-au-Palais (rue).

Commence au quai de l’Horloge, nos 57 et 59 ; finit au quai des Orfèvres, nos 40 et 42. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 117 m. — 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

Elle a été formée vers 1607 sur les terrains concédés à messire Achille de Harlay, en vertu des lettres-patentes du 28 mai de la même année. Sa largeur fut fixée à 8 m. 80 c. Cette dimension a été maintenue par une décision ministérielle du 26 juin 1809, signée Cretet. En vertu de l’ordonnance royale du 26 mai 1840 qui a déterminé le nouveau périmètre du Palais-de-Justice, une partie du côté gauche de la rue Harlay doit être démolie pour faciliter la formation d’une place au devant de l’une des façades de ce palais. Les autres constructions ne seront pas soumises à retranchement. — Égout dans toute l’étendue. — Conduite d’eau depuis le quai de l’Horloge jusqu’à la place Dauphine. — Éclairage au gaz (compe Française).

Harlay naquit à Paris en 1536, fut conseiller au parlement à 22 ans, président à 36 ans, et premier président après la mort de Christophe de Thou, son beau-père.

Pendant les troubles de la Ligue, Achille de Harlay montra une fermeté, une grandeur d’âme qu’on ne saurait trop exalter. L’ambitieux duc de Guise avait ameuté les Parisiens contre Henri III. Pour se soustraire à la fureur de ses ennemis, le roi fut contraint de quitter sa capitale. Henri de Valois et le duc de Guise avaient été au-dessous de leur position, l’un avait failli de cœur, l’autre de crime. Après le départ du roi, le balafré assembla le peuple, fit nommer de nouveaux officiers de ville et confia à ses affidés les postes les plus importants. Mais pour affermir sa puissance, le duc avait besoin d’un arrêt du parlement. Guise se rendit à l’hôtel du premier président. Achille de Harlay se promenait dans son jardin ; le duc va l’y chercher : au détour d’une allée ; le magistrat et l’ambitieux se rencontrent : « Monsieur le premier président, dit le duc de Guise, nous vous prions d’assembler le parlement à l’effet de prendre des mesures convenables aux circonstances. — Je ne puis le faire, Monseigneur, répond de Harlay, en regardant le duc d’un air sévère, quand la majesté du prince est violée, le magistrat n’a plus d’autorité. » Le duc irrité fait un pas vers Achille de Harlay : « Vous avez jusqu’à demain, mais songez-y bien, Monsieur le président, il y va de votre existence. — C’est une honte, Monsieur, répliqua de Harlay, c’est une honte, que le valet mette le maître hors de la maison. D’ailleurs mon âme est à Dieu, mon cœur est au roi, et à l’égard de mon corps je l’abandonne aux méchants qui désolent ce royaume. »

Le duc de Guise se retira. Le lendemain il s’adressa au président Brisson qu’il trouva plus complaisant. Henri IV récompensa plus tard la noble fermeté du premier président Achille de Harlay, et le vertueux magistrat profita de la paix pour rétablir la justice et faire respecter les lois. La mort vint le surprendre ; il avait 80 ans, et travaillait encore.


Harpe (rue de la).

Commence aux rues Saint-Séverin, no  17, et Mâcon, no  18 ; finit à la rue Saint-Hyacinthe, no  1, et à la place Saint-Michel, no  2. Le dernier impair est 127 ; le dernier pair, 112. Sa longueur est de 554 m. — 11e arrondissement : les numéros impairs sont du quartier de la Sorbonne ; les numéros pairs dépendent du quartier de l’École-de-Médecine.

Cette rue, en partie construite en 1247, doit son nom à une enseigne. De la rue de l’École-de-Médecine à la place Saint-Michel, elle a porté les noms de Saint-Côme, en raison de l’église ainsi dénommée, et aux Hoirs d’Harcourt, parce que le collége d’Harcourt y était situé. En 1650, elle prit dans toute sa longueur le nom de rue de la Harpe. — Une décision ministérielle du 3 germinal an X, signée Chaptal, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette moindre largeur a été portée à 13 m. en vertu d’une ordonnance royale du 25 novembre 1836. Une autre ordonnance royale du 12 mai 1841 a déclaré d’utilité publique l’exécution immédiate de l’alignement de la rue de la Harpe, au droit des maisons portant les no  74, 76, 78 et 80. Cette importante amélioration a été effectuée à la fin de l’année 1842. — Voici la situation des propriétés par rapport à l’alignement : de 1 à 25, retranchement de 2 m. 70 c. à 3 m. 90 c. ; de 27 à 33, retranchement de 3 m. à 4 m. ; de 35 à 45, retranchement de 4 m. à 4 m. 50 c. ; de 47 à 57, retranchement de 4 m. à 6 m. ; 59 et 61, retranchement de 5 m. 60 c. à 7 m. ; entrée des Thermes, pas de retranchement ; de 65 à 75, retranchement de 3 m. 80 à 6 m. 50 c. ; de 77 à 113, retranchement de 4 m. 20 c. à 6 m. ; 115, 117 et 119, retranchement réduit 2 m. 60 c. ; de 121 à la fin, redressement ; 2 et 4, retranchement réduit 5 m. ; de 6 à 40, retranchement de 3 m. 40 c. à 3 m. 80 c. ; 42, aligné ; de 44 à 50, retranchement de 1 m. 50 c. à 3 m. 70 c. ; 52, 54 et 56, alignés ; 58 et 60, retranchement réduit 1 m. 10 c. ; 62 et 64, alignés ; 66, retranchement 1 m. 20 c. ; 68, aligné ; 70 et 72, retranchement de 1 m. 80 c. à 2 m. 70 c. ; 74, 76, encoignure gauche de la rue Racine, alignés ; 82, retranchement 80 c. ; 84, aligné ; 86, retranchement 60 c. ; 88, aligné ; 90, retranchement réduit 70 c. ; collége Saint-Louis et dépendances, alignés ; 100, retranchement réduit 2 m. 10 c. ; de 102 à la fin, retranchement 2 m. 60 c. à 4 m. 50 c. — Égout dans toute l’étendue. — Conduite d’eau depuis la rue Mâcon jusqu’à la rue de l’École-de-Médecine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Au no  85 était situé le collége de Seez. Il fut fondé en 1427, par Grégoire Langlois, évêque de Séez, en faveur de huit écoliers dont quatre devaient être du diocèse de Séez et quatre de celui du Mans. On en reconstruisit les bâtiments en 1730 et, en 1763, ce collége fut réuni à l’Université.

Au no  89 était situe le collége de Narbonne. Il fut fondé en 1316, par Bernard de Farges, évêque de Narbonne, pour neuf écoliers boursiers de son diocèse. Pierre Roger, natif de Limoges et devenu pape sous le nom de Clément VI, augmenta les revenus de ce collége dans lequel il avait étudié. En 1599, l’exercice public des basses classes y fut introduit. En 1760, on reconstruisit ce collége dont on réunit les biens à l’Université trois ans après.

Au no  93 était situé le collége de Bayeux. Il fut fondé en 1308, par Guillaume Bonnet, évêque de Bayeux, qui donna sa maison située rue de la Harpe, d’autres propriétés voisines et des biens qu’il possédait à Gentilly. En 1763, ce collége fut réuni à l’Université.

Entre les no  110 et 123, on voyait encore au milieu du XVIIe siècle, la porte Saint-Michel. Elle avait été bâtie vers l’an 1200 et faisait partie de l’enceinte de Philippe-Auguste. Jusqu’au XIVe siècle, elle fut désignée sous le nom de porte Gibart, c’est ainsi qu’on appelait alors le territoire sur une partie duquel se trouve la place Saint-Michel ; néanmoins en 1246 on la nommait Hostium Terri ; en 1300, porta Inferni, et en 1379, porta Ferri. (Voir pour l’étymologie, l’article Enfer, rue d’.) À la fin du XIVe siècle, elle prit le nom de porte Saint-Michel, parce qu’elle fut réparée en 1394, époque de la naissance de Michelle, fille de Charles VI. Cette porte fut abattue en 1684, pour faire place à une fontaine construite sur les dessins de Bullet et décorée, selon l’usage du temps, d’un distique de Santeuil.


Hasard (rue du).

Commence à la rue de la Fontaine-Molière, no  43 et 45 ; finit à la rue Sainte-Anne, no  26 et 28. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 101 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Le censier de l’archevêché de l’année 1622 l’indique sous le nom de rue du Hasard. — Une décision ministérielle du 3 frimaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 4 octobre 1826, cette dimension est portée à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement de 3 m. 40 c. ; celles du côté opposé devront reculer de 40 c. à 50 c. — Conduite d’eau depuis la rue Sainte-Anne jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Haudriettes (rue des Vieilles-).

Commence aux rues du Chaume, no  25, et du Grand-Chantier, no  1 ; finit aux rues Sainte-Avoie, no  66, et du Temple, no  2. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 113 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

En 1290, c’était la rue Jehan-l’Huillier, en raison d’un particulier de ce nom qui y demeurait. Depuis on la nomma des Haudriettes, des Vieilles-Haudriettes. Les religieuses Hospitalières, qui avaient pour fondateur Étienne Haudri, possédaient alors plusieurs maisons en cet endroit. On lui donna ensuite le nom de rue de l’Échelle-du-Temple, en raison d’une échelle patibulaire que le grand-prieur de France y avait fait élever. Des fragments de cette échelle se voyaient encore, en 1789, au coin de cette rue et de celle du Temple. Ces instruments étaient des espèces de piloris ou carcans qui servaient de marques de haute-justice. Pendant les premières années du règne de Louis XIV, ou plutôt à l’époque de la toute-puissance de Mazarin, quelques jeunes seigneurs, excités par de fréquentes libations, se mirent à brider, en chantant, l’échelle de la justice du Temple. Le cardinal la rétablit sur-le-champ et leur fit ainsi connaître son mécontentement : « Messieurs, si pareil scandale se renouvelle, vous payerez d’abord les frais de la reconstruction de l’échelle, et vous l’étrennerez ensuite. » – L’archevêque de Paris avait deux échelles, l’une dans le parvis Notre-Dame, l’autre au port Saint-Landry. – En 1636, la rue de l’Échelle-du-Temple portait le nom de la Fontaine en raison d’une fontaine que la ville de Paris y avait fait construire. Enfin, vers 1650, elle reprit la dénomination de rue des Vieilles-Haudriettes. — Une décision ministérielle du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — Une ordonnance royale du 21 novembre 1837 a porté sa largeur à 12 m. Propriétés no  1, retranchement 2 m. ; 3 et 5, retranchement 3 m. 80 c. à 4 m. 20 c. ; 7 et 9, retranchement 3 m. 10 c. à 3 m. 80. Maisons no  2, 4 et 6, alignées ; 8 et 10, redressement ; 12, retranchement réduit 1 m. 50 c. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Hautefeuille (rue).

Commence à la rue Poupée, no  13, et à la place Saint-André-des-Arts, no  9 ; finit à la rue de l’École-de-Médecine, no  8 et 10. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 253 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Elle portait ce nom dès l’année 1252 et se prolongeait alors jusqu’au mur de l’enceinte de Philippe-Auguste. Jaillot pense qu’elle a pris son nom des arbres hauts et touffus qui bordaient cette voie publique ; il appuie son opinion sur un article des premiers statuts faits pour les cordeliers, dans lesquels on défend le jeu de paume aux religieux sous la haute-feuillée. De la rue Saint-André-des-Arts à celle des Poitevins, on la nommait rue du Chevet-Saint-André, parce qu’elle passait derrière l’église de ce nom. Quelques actes tirés des archives de Saint-Germain-des-Prés lui donnent le nom de rue de la Barre, qu’elle devait sans doute à Jean de La Barre, avocat, qui demeurait dans le voisinage. La rue Hautefeuille a été élargie en vertu d’un arrêt du conseil du 1er juillet 1679. — Une décision ministérielle du 4 floréal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 8 m. Les maisons no  5, 11, 16, 18, 20 et 26 ne sont pas soumises à retranchement. — Égout depuis la rue Poupée jusqu’à la rue des Deux-Portes. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Les collége et prieuré des Prémontrés étaient situés dans cette rue à l’endroit où nous voyons aujourd’hui la propriété no  30. Les Prémontrés furent institués par saint Norbert, archevêque de Magdebourg, en 1120, à Prémontré, abbaye située entre Laon et Soissons. Ces religieux étaient des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Désirant avoir à Paris un collége pour l’instruction des jeunes religieux de leur ordre, ils achetèrent en 1252 une propriété dite la maison Pierre-Sarrazin, située dans la rue Hautefeuille. Leur collége s’agrandit successivement par diverses acquisitions. L’église fut bâtie en 1618. Ces collége et prieuré devinrent propriétés nationales en 1790 et furent vendus le 20 février 1792.


Hautefort (impasse d’).

Située dans la rue des Bourguignons, entre les no  14 et 16. Pas de numéro. Sa longueur est de 28 m. — 12e arrondissement, quartier de l’Observatoire.

Cette impasse, qui a pris son nom d’un terrain voisin appartenant à la famille d’Hautefort, fut formée vers la fin du XVIIe siècle. On avait projeté de la convertir en une rue qui devait aboutir à la rue des Lyonnais. Ce percement avait été approuvé par une déclaration du roi, à la date du 18 juillet 1724, registrée le 4 août suivant. D’autres projets plus utiles en suspendirent alors l’exécution et cette voie publique est demeurée jusqu’à à ce jour dans son état d’impasse. Il n’existe point d’alignement pour cette voie publique dont la largeur actuelle est de 5 m. 50 c.


Hauteville (rue d’).

Commence au boulevart Bonne-Nouvelle, no  30 et 32 ; finit à la place de La Fayette, no  1 et 3. Le dernier impair est 91 ; le dernier pair, 98. Sa longueur est de 774 m. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

1ère partie comprise entre la rue Basse-Porte-Saint-Denis (confondue aujourd’hui dans le boulevart Bonne-Nouvelle) et la rue de Paradis. — Des lettres-patentes du 14 octobre 1772 autorisèrent les religieuses Filles-Dieu à exécuter sur leurs terrains ce percement, dont la geur était fixée à 30 pieds et qui devait prendre la dénomination de rue Delamichodière. Cette rue n’était pas encore ouverte en 1783. Des lettres-patentes du 8 août de cette année lui assignèrent le nom de rue d’Hauteville. (Voyez Échiquier, rue de l’.) En 1791, elle ne débouchait pas encore dans la rue Basse-Porte-Saint-Denis ; nous en trouvons la preuve dans un arrêté du Bureau de féodalité du 9 septembre de la même année. Elle était complètement exécutée en 1792. La largeur primitive a été maintenue par une décision ministérielle du 13 mars 1821 et par une ordonnance royale du 27 septembre 1826. Une autre ordonnance du 15 mai 1832 a sanctionné les dispositions projetées pour l’abaissement transversal du boulevart Bonne-Nouvelle, au moyen de la suppression de la rue Basse-Porte-Saint-Denis, et pour le prolongement de la rue d’Hauteville jusqu’à ce boulevart. Cette opération a été exécutée peu de temps après. Les constructions riveraines sont alignées.

2e partie comprise entre la rue de Paradis et celle des Messageries. — Avant 1792, il existait un passage formant retour d’équerre et connu sous le nom de passage des Messageries. Il prenait naissance à la rue de Paradis, en face de celle d’Hauteville, et se terminait à la rue du Faubourg-Poissonnière. Par délibération du corps municipal du 18 juin de la même année, les propriétaires riverains furent autorisés à convertir ce passage en une rue de 30 pieds de largeur : — à la charge par eux de livrer gratuitement et en cas de reconstruction, le terrain nécessaire à cet élargissement. (Voyez Messageries, rue des.) — En vertu d’une ordonnance royale du 27 septembre 1826, la largeur de cette partie a été fixée à 10 m. Elle a pris le nom de rue d’Hauteville, dont elle formait le prolongement. Les propriétaires riverains devront subir sans indemnité l’élargissement prescrit par le corps municipal. Ces immeubles sont soumis aujourd’hui à un retranchement de 1 m. 60 c.

3e partie comprise entre la rue des Messageries et la place de La Fayette. — L’ordonnance du 27 septembre 1826 a autorisé ce percement, dont la largeur est fixée à 12 m. Il a été exécuté dans une longueur de 64 m. sur les terrains appartenant à l’administration des messageries. La dépense qu’il a occasionnée à la ville de Paris s’est élevée à la somme de 80,000 fr. Le surplus, jusqu’à la place de La Fayette, a été ouvert sur les terrains que la compagnie André et Cottier était tenue de livrer gratuitement, aux termes d’une ordonnance royale du 27 novembre 1822, relative au percement de la rue Charles X (aujourd’hui rue de La Fayette). — Les propriétés riveraines sont alignées.

4e partie comprise entre la rue du Chevet-de-l’Église et le mur séparant les terrains de la compagnie André et Cottier de ceux appartenant à la ville de Paris. — Une ordonnance royale du 31 janvier 1827, dont nous avons donné un extrait à l’article concernant la rue de l’Abattoir, porte. — « Article 3e. Il sera ouvert une rue de 12 m. de large dans l’axe de l’église (Saint-Vincent-de-Paul), et qui continuera le prolongement de la rue Hauteville, etc. » — La longueur de cette partie est de 172 m.

Un arrêté préfectoral du 17 juin 1840 a prescrit la régularisation du numérotage de la rue d’Hauteville. — Égout et conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Messire Jean-Baptiste Delamichodière, chevalier, comte d’Hauteville, conseiller-d’état, fut prévôt des marchands depuis le 17 mars 1772 jusqu’au 17 août 1778.


Havre (rue du).

Doit commencer à la rue Saint-Nicolas-d’Antin, en face de la rue de la Ferme-des-Mathurins, et finir à la rue Saint-Lazare. Sa longueur sera de 134 m. — 1er arrondissement, quartier de la Place-Vendôme.

Une ordonnance royale du 3 septembre 1843 porte : « Article 1er. Est déclarée d’utilité publique l’exécution immédiate des travaux ci-après, destinés à faciliter la circulation aux abords de l’embarcadère des chemins de fer de Saint-Germain, Versailles et Rouen, savoir : 1o L’ouverture d’une rue de 20 m. de largeur, entre les rues Saint-Nicolas-d’Antin, dans l’axe dud. embarcadère, avec quatre pans coupés, dont deux de cinq mètres aux angles de la rue Saint-Nicolas-d’Antin et deux de trente mètres au débouché sur la rue Saint-Lazare. — · · · · · 3o L’élargissement à 20 m. de la rue Saint-Lazare, au droit des propriétés nos 115, 117, 119 et 121. — 4o L’élargissement suivant l’alignement ministériel approuvé le 6 fructidor an XIII, de la rue Saint-Nicolas-d’Antin, au droit des propriétés nos 52, 56, 58 et 72. »

Cette ordonnance recevra prochainement son exécution, et la nouvelle voie publique prendra le nom de rue du Havre, parcequ’elle débouchera vis-à-vis de l’embarcadère du chemin de fer qui doit conduire à cette ville.


Heaumerie (impasse de la).

Située dans la rue de la Heaumerie, entre les nos 4 et 6. Sa longueur est de 12 m. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Le poète Guillot la nomme en 1300 la Lormerie. On appelait lormiers les ouvriers qui fabriquaient de petits ouvrages en fer ou en cuivre. Ils avaient leur confrérie et s’étaient placés près de ceux qui faisaient les heaumes ou casques, les hauberts ou cottes de mailles, auxquels ils fournissaient les treillis, les chaînes et les anneaux qui entraient dans la composition de ces armures. Sa dénomination actuelle lui vient de la rue dans laquelle elle est située. — Une décision ministérielle du 4 ventôse an XI, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette impasse à 6 m. Les constructions riveraines devront reculer de 2 m.

Heaumerie (rue de la).

Commence aux rues de la Savonnerie, no  21, et de la Vieille-Monnaie, no  1 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 36 et 38. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 73 m. — 6e arrondissement, quartier des Lombards.

Désignée en 1300, sous le nom de rue de la Heaumerie, elle avait pris cette dénomination des ouvriers qui y fabriquaient des heaumes ou casques. En effet, les registres de Saint-Jacques-la-Boucherie l’ont nommée quelque temps rue des Armuriers. — Une décision ministérielle du 18 vendémiaire an VI, signée Letourneux, avait fixe la moindre largeur de cette voie publique à 6 m. — Une ordonnance royale à la date du 19 juillet 1840 a porté cette largeur à 10 m. ; de 1 à 5, retranchement 3 m. à 4 m. 30 c. ; de 7 à 15, retranchement 2 m. 30 c. à 3 m. 10 c. ; 17, retranchement 1 m. 40 c. environ ; 2, redressement ; 4, retranchement 1 m. ; de 6 à 14, retranchement 1 m. 30 c. à 2 m. 30 c. ; de 16 à la fin, retranchement 2 m. 30 c. à 4 m. 80 c. — Éclairage au gaz (compe Française).


Helder (rue du).

Commence au boulevart des Italiens, nos 26 et 28 ; finit à la rue Taitbout, nos 13 et 15. Le dernier impair est 27 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 188 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

Une partie de cette rue a été ouverte, en 1775, sur les terrains appartenant à M. Bouret de Vezelais. (Voyez rue Taitbout.) En 1792, elle formait encore une impasse connue sous le nom d’impasse Taitbout. — « Séance du 17 mai 1792. Le Directoire a approuvé une délibération du corps municipal de Paris qui, sur la demande des propriétaires des maisons sises cul-de-sac Taitbout, ordonne que ce cul-de-sac sera converti en rue, et sera en conséquence prolongé jusqu’au boulevart, et moyennant une juste et préalable indemnité réglée pour les terrains nécessaires à ce prolongement. » (Administration centrale du département, registre 2, p. 17.) « Séance du 4 mars 1793. Sur le rapport des administrateurs des travaux publics, et vu le nouveau plan par eux présenté pour le percement du cul-de-sac Taitbout, pour être converti en une rue à laquelle il serait donné une nouvelle dénomination. Le bureau municipal autorise les dits administrateurs à se retirer au Directoire du département pour y soumettre le plan dont il s’agit, et au cas qu’il soit adopté, à le faire exécuter en ce qui concerne l’administration, par les propriétaires riverains. » (Bureau municipal, registre 51, page 31.) — « Séance du 12 brumaire an VIII. — Considérant que la partie de rue formant autrefois le cul-de-sac Taitbout est impraticable dans son état actuel, et que plusieurs voitures y ont déjà versé. Ouï le commissaire du Directoire Exécutif ; arrête : 1o le pavage de la rue ; arrête en outre qu’en mémoire de l’expulsion des Anglais du territoire batave, la d. rue nouvelle sera appelée la rue du Helder, et l’inscription de cette dénomination sera faite aux frais des propriétaires des quatre encoignures, ainsi qu’ils y sont obligés par l’arrêté du 5 mai 1792. » (Administration centrale, registre 39, p. 111.) — Une décision ministérielle du 10 prairial an XII, signée Chaptal, et une ordonnance royale en date du 16 avril 1831 ont maintenu la largeur primitive qui est de 9 m. 74 c. — Conduite d’eau depuis le boulevart jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Henri-Premier (rue).

Commence à la rue Bailly, nos 9 et 10 ; finit à la rue Royale, nos 11 et 13. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 30 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Cette rue, formée vers 1780 sur une partie du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, doit son nom à Henri Ier, roi de France en 1031, mort le 4 août 1060 à l’âge de 55 ans. Vers l’année 1059, ce monarque avait donné un diplôme pour la reconstruction de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs. (Voyez l’article de la place de l’ancien marché Saint-Martin). — Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829, la moindre largeur de la rue Henri Ier est portée à 7 m. Le côté des numéros pairs n’est pas soumis à retranchement. Suivant l’alignement arrêté, l’impasse Saint-Nicolas sera confondue dans la rue Henri Ier, lors de la démolition de la maison portant sur la rue Royale le no  13. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Henri-Quatre (collége royal).

Situé rue Clovis. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Ce collége occupant une partie de l’emplacement de l’abbaye royale Sainte-Geneviève, nous nous occuperons d’abord de cette abbaye célèbre. — Sur le sommet de la montagne, où s’élèvent aujourd’hui Saint-Étienne-du-Mont et le Panthéon, existait sous la domination romaine un cimetière que bordaient deux grandes routes qui, partant de Lutèce, conduisaient l’une à Orléans et l’autre à Sens. Ce cimetière servait aux Parisiens et sans doute aux habitants des villages voisins. Clovis, converti à la foi de l’Évangile, fit élever sur cet emplacement, à la prière de Clotilde, une basilique en l’honneur de saint Pierre et des saints apôtres. Grégoire de Tours ne nous fait pas connaître l’année de cette fondation ; il est probable qu’elle eut lieu en 508 ou 509 ; on sait que ce fut en l’année 507 que Clovis, avant de combattre Alaric, fit vœu d’élever une église. L’édifice n’était pas achevé en 511, à la mort de Clovis. Il fut terminé par Clotilde. Le nom de basilique dont se sert Grégoire de Tours, en parlant de cette église, a fait penser que dès le principe, elle avait été desservie par une communauté religieuse, mais ces desservants n’étaient dans l’origine que des chanoines séculiers. Clovis, comme fondateur, fut enterré dans la basilique des saints apôtres. Sainte-Geneviève, qui mourut quelques années après, y fut également inhumée avec sainte Alde, une de ses compagnes. En 857, les Normands incendièrent la basilique de Saint-Pierre et des Saints-Apôtres avec toutes les autres églises de la contrée, à l’exception de Saint-Vincent et de l’abbaye de Saint-Denis qui se rachetèrent à prix d’argent. En 1190, l’église Saint-Pierre n’était pas encore rebâtie, mais depuis la fin du 9e siècle elle portait le nom de la douce et miraculeuse patronne de Paris. Les rois de France honorèrent de leur protection les chanoines de Saint-Pierre, nommés depuis de Sainte-Geneviève. Un diplôme du roi Robert, de l’an 997, confirmant les donations qui leur avaient été faites, en ajoute encore de nouvelles, leur donne le droit de nommer leur doyen et de disposer de leurs prébendes. Par une charte donnée en 1035, Henri Ier se déclare le protecteur de la vénérable congrégation des chanoines de Sainte-Geneviève. La châsse de la sainte était en grande vénération. Sous le règne de Louis VI, vers l’an 1131, une maladie nommée le feu sacré, décimait la population parisienne. Les habitants demandèrent que cette châsse fut solennellement apportée à l’église Notre-Dame. « Pendant la procession, dit Jaillot, tous les malades qu’on nommait les Ardents furent guéris, à la réserve de trois qui manquèrent de foi. L’épidémie ayant disparu, la châsse fut rapportée à Sainte-Geneviève et placée derrière l’autel. » En 1148 un changement notable fut opéré dans l’administration de l’église de Sainte-Geneviève. Le pape Eugène, informé des désordres qui s’étaient manifestés dans cette communauté, résolut d’y introduire la réforme. Le souverain-pontife ne put réaliser son projet. Louis-le-Jeune, obligé de partir pour la Terre-Sainte, confia cette mission à l’abbé Suger qui, après de grandes difficultés, parvint à faire entrer dans cette maison douze chanoines de Saint-Victor. Il n’est pas certain que la basilique élevée par Clovis ait subsisté jusqu’au temps des Normands. D’après l’auteur de Sainte-Geneviève, l’ancienne église était ornée d’un triple portique, sur lequel on avait peint l’histoire des patriarches, des prophètes, des martyrs et des confesseurs. Après le départ des Normands, les chanoines de Sainte-Geneviève ne firent à leur église que les réparations urgentes. Ce fut Étienne de Tournai, élu abbé en 1171, qui résolut de restaurer entièrement l’église. Les travaux durèrent quinze années. À la fin du siècle dernier on distinguait les parties réparées au dehors de l’église, au midi et du côté de la nef. On voyait encore au commencement du XVIIIe siècle, vers le haut du pignon de l’église, un anneau de fer d’une grande dimension. Il était scellé dans une pierre qui représentait une tête d’animal. Anciennement, et surtout vers le IXe siècle, lorsque les criminels venaient réclamer le droit d’asile, la justice s’arrêtait au moment où le condamné saisissait l’anneau de la grande porte afin d’y passer le bras. « Comme on ne peut douter, dit un historien, que la basilique de Sainte-Geneviève n’ait eu à Paris la préférence sur beaucoup d’autres, je pense que ce gros anneau a été attaché à la grande porte ou portique jusqu’à l’époque où les asiles furent supprimés ; mais pour en conserver le souvenir, on éleva ce même anneau à une hauteur à laquelle personne ne put plus atteindre. »

La réforme se soutint parmi les religieux de Sainte-Geneviève jusqu’aux règnes de Charles VI et Charles VII ; les guerres qui désolaient la France à cette époque, jetèrent bientôt le désordre jusque dans les monastères. Ce ne fut que sous Louis XIII qu’on songea à rétablir l’ancienne discipline. En 1624, le cardinal de La Rochefoucauld, pour se conformer aux intentions du roi, fit entrer dans cette abbaye le père Faure avec douze religieux, tirés de la maison de Saint-Vincent-de-Senlis. La réforme de Sainte-Geneviève achevée en 1625, confirmée par lettres-patentes de 1626 et par une bulle d’Urbain VIII, donnée en 1634, fut entièrement consolidée cette même année par l’élection du père Faure comme abbé coadjuteur de cette abbaye et supérieur général de la congrégation. On doit fixer à cette époque la triennalité des abbés de Sainte-Geneviève, la prématie de cette abbaye, chef de l’ordre, et le titre de chanoines réguliers de la congrégation de France, donné aux membres de cette communauté. La congrégation de Sainte-Geneviève se composait de 900 maisons en France et nommait à plus de 500 cures ; l’abbé était électif avec le titre de général et jouissait du droit de crosse, de mitre et d’anneau. Le cardinal de La Rochefoucauld arrêta dans son règlement, qu’à l’avenir les chanoines auraient le droit de choisir leur abbé dans leur communauté. Ce même prélat fit reconstruire le grand autel, le jubé, le réfectoire, l’hôtel abbatial et la crypte souterraine où l’on conservait le corps de Sainte-Geneviève ; il rétablit encore le tombeau de Clovis élevé au milieu du chœur. En reconnaissance des services signalés que le cardinal rendit à la communauté, on lui éleva, lorsqu’il mourut, un tombeau de marbre noir, qu’on voyait près du grand autel. L’ancien cloître de Sainte-Geneviève qui tombait en ruine, fut reconstruit en 1744. Louis d’Orléans posa la première pierre du nouvel édifice. L’ancienneté de l’église inspirait des craintes pour la sécurité des fidèles ; sa reconstruction fut jugée indispensable (voir l’article Panthéon Français). On voyait dans l’abbaye de Sainte-Geneviève une riche bibliothèque ; les bâtiments, qui ont été conservés, ont leur entrée par la rue Clotilde. Cette bibliothèque était remarquable autant par sa construction que par le choix des livres qu’elle renfermait ; le monument a la forme d’une croix ; au milieu est un dôme, dont la coupole a été peinte par Restout père, qui a représenté l’apothéose de saint Augustin. Le nombre des volumes s’élevait à cent douze mille ; on y comptait près de trois mille manuscrits. La collection d’antiquités et de médailles a été réunie en 1791 au cabinet de la Bibliothèque du roi. Les planchers de la bibliothèque de Sainte-Geneviève, séparant cet établissement des dortoirs du collége Henri IV, ayant besoin d’être refaits, les livres furent transférés provisoirement dans l’ancien collége de Montaigu. Sur cet emplacement on construit aujourd’hui de vastes bâtiments destinés à cette bibliothèque. — L’abbaye Sainte-Geneviève supprimée en 1790 devint propriété nationale. — En vertu d’un décret du 1er mai 1802, concernant le rétablissement des colléges sous le titre de Lycées, celui qui portait le nom de Napoléon fut placé dans les bâtiments de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, en ne conservant que la bibliothèque qui en occupait la partie supérieure. Sous la Restauration, cet établissement prit le nom de collége royal Henri IV. Alors des constructions importantes ont été projetées par M. Lahure, architecte, et notamment le grand bâtiment donnant sur la rue Clovis, dont l’exécution n’eut lieu qu’en 1824 et 1825. Ce vaste bâtiment, qu’on a été obligé de construire avec une très grande économie, offre cependant une masse assez imposante ; le fronton de la porte principale devait être orné d’une couronne contenant le buste de Henri IV. Le modèle en a été fait par M. Gérard, statuaire, et des pierres ont été placées afin d’y sculpter cet ornement. Elles donnent aujourd’hui à cette porte un caractère de lourdeur qu’on devrait faire disparaître. — Le nombre des élèves qui suivent en 1844 les cours de ce collége est de 800 environ. L’église dépendant de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève a été démolie vers 1808. La rue Clovis passe sur l’emplacement de cet ancien monument qui était parallèle à l’église Saint-Étienne-du-Mont. La tour a été conservée ; elle fait partie des constructions affectées au collége royal Henri IV.


Henri-Quatre (passage).

Commence à la rue des Bons-Enfants, no  7 ; finit à la cour des Fontaines, no  4. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Il a été bâti en 1822.


Hilaire (rue Saint-).

Commence aux rues des Sept-Voies, no  2, et des Carmes, no  38 ; finit aux rues Chartière, no  1, et Saint-Jean-de-Beauvais, no  31. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 66 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Percée vers 1185, sur le clos Bruneau, elle prit d’abord le nom de Saint-Hilaire. Les plans de Gomboust, de Bullet, la désignent sous le nom de rue Fromentel, dont elle est le prolongement. En 1558, c’était la rue du Puits-Certain, en raison d’un puits public construit aux frais de Robert Certain, curé de Saint-Hilaire, qui dirigea avec tant d’habileté la communauté de Sainte Barbe. Elle a repris sa première dénomination qu’elle doit à l’église Saint-Hilaire. — Une décision ministérielle du 13 fructidor an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 1 et 3 devront reculer de 60 c ; celles de 5 à la fin ne sont soumises qu’à un faible redressement ; les constructions du côté opposé sont assujetties à un retranchement de 2 m. environ. — Éclairage au gaz (compe Parisienne). Connue vers le XIIe siècle sous le titre d’Oratoire, l’église Saint-Hilaire devint paroisse vers l’année 1200. Supprimée en 1790, elle fut vendue comme propriété nationale le 14 vendémiaire an IV. La maison no  2 de la rue des Sept-Voies a été bâtie sur son emplacement.


Hillerin-Bertin (rue).

Commence à la rue de Grenelle-Saint-Germain, nos 93 et 95 ; finit à la rue de Varennes, 20 et 22. Le dernier impair est 13 ; le dernier pair, 14. Sa longueur est de 179 m. — 10e arrondissement, quartier Saint-Thomas-d’Aquin.

Un propriétaire nommé Hillerin possédait en cet endroit plusieurs pièces de terre ; il en vendit une partie à sa majesté, lors de la construction de l’hôtel royal des Invalides. Quelque temps après, une rue de 5 m. 30 c. environ de largeur fut ouverte sur l’emplacement de ce terrain. — Une décision ministérielle du 19 pluviôse an VIII, signée L. Bonaparte, et une ordonnance royale du 7 mars 1827, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement qui varie de 2 m. à 2 m. 60 c. ; les maisons nos 4, 6 et 8, devront reculer de 2 m. 30 c. ; toutes les autres constructions de ce côté sont à l’alignement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).


Hippolyte (rue Saint-).

Commence aux rues Pierre-Assis, no  5, et des Trois-Couronnes, no  8 ; finit à la rue de Lourcine, nos 75 et 77. Le dernier impair est 15 bis ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 320 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Elle a pris son nom de l’église Saint-Hippolyte. La partie qui avoisine la rue de Lourcine s’est appelée rue des Teinturiers, en raison des teintures qui se faisaient sur la Bièvre. Dans sa partie supérieure elle conservait l’ancien nom de Saint-Hippolyte. Une décision ministérielle du 8 ventôse an IX, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 26 mars 1843, sa moindre largeur est portée à 11 m. 70 c. Les propriétés de 5 à 13 inclus et les constructions situées sur le côté opposé depuis la Bièvre jusqu’au no  18 inclus sont alignées. — Conduite d’eau depuis la rue des Marmousets jusqu’à la rue de Lourcine.

L’église Saint-Hippolyte était située dans cette rue au no  5. Elle est mentionnée pour la première fois en 1178 sous le titre de chapelle. Au commencement du XIIIe siècle elle fut érigée en paroisse. Supprimée en 1790, elle devint propriété nationale, fut vendue le 3 août 1793 et démolie en 1807.


Hirondelle (rue de l’).

Commence à la place du Pont-Saint-Michel, nos 50 et 52 ; finit à la rue Gît-le-Cœur, nos 11 et 13. Le dernier impair est 33, le dernier pair, 26. Sa longueur est de 170 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

Cette rue fut ouverte en 1179 sur le territoire de Laas. Au XIIIe siècle on la nommait rue de l’Arondale en Laas. Elle doit sans doute son nom à une enseigne de l’hirondelle qu’on appelait en vieux langage Arondale. — Une décision ministérielle à la date du 15 vendémiaire an IX, signée L. Bonaparte, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 22 août 1840. Maisons nos 1, 3, alignées ; 5, retranchement 70 c. ; de 7 à 11 inclus, redressement ; de 13 à 21, retranchement qui n’excède pas 80 c. ; 23 et 25, alignées ; 27, retranchement 1 m. 10 c. ; de 29 à la fin, retranchement 1 m. 30 c. à 1 m. 80 c. ; 4, retranchement 4 m. ; de 6 à 20 inclus, retranchement 5 m. à 6 m. 80 c. ; de 22 à la fin, retranchement 4 m. 10 c. à 5 m. 30 c. — Conduite d’eau depuis la place Saint-Michel jusqu’à la borne fontaine.


Homme-Armé (rue de l’).

Commence à la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, nos 30 et 32 ; finit à la rue des Blancs-Manteaux, nos 17 et 19. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 109 m. — 7e arrondissement, quartier du Mont-de-Piété.

Cette rue était bordée de constructions sous le règne de Louis-le-Jeune. Elle doit son nom à une enseigne. — Une décision ministérielle à la date du 23 frimaire an VIII, signée Laplace, avait fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. En vertu d’une ordonnance royale du 12 juillet 1837, cette largeur a été portée à 11 m. Les constructions du côté des numéros impairs, entre les rues Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et du Plâtre, sont soumises à un retranchement de 3 m. à 5 m. ; le surplus de ce côté devra reculer de 2 m. à 2 m. 60 c. Les propriétés du côté des numéros pairs subiront un retranchement de 3 m. à 4 m. 80 c. Depuis 1827, on a placé dans la rue de l’Homme-Armé un poteau qui intercepte la circulation des voitures, dans la partie comprise entre la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie et celle du Plâtre. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).


Honoré (cloître Saint-).

Limité par les rues des Bons-Enfants, Croix-des-Petits-Champs, de Montesquieu et Saint-Honoré. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 16. — 4e arrondissement, quartier de la Banque.

Ce cloître doit son nom à l’église Saint-Honoré. Vers l’an 1204, Renold Chéreins et sa femme donnèrent neuf arpents de terre, qu’ils possédaient hors des murs de Paris, pour l’entretien d’un prêtre destiné à desservir une petite chapelle qu’ils avaient l’intention de bâtir. Le prieur de Saint-Martin leur céda un arpent de terre sur lequel cette chapelle fut élevée. Les fondateurs y établirent ensuite des chanoines. Cette église voisine de la place aux Pourceaux en porta le nom.

« Et Saint-Honoré aux Porciaux,
Et Saint-Huistace de Champiaux. »

Elle ne fut comprise dans l’enceinte de Paris que sous le règne de Charles VI. L’église paroissiale Saint-Honoré fut agrandie et réparée en 1579. Dans une chapelle à droite était placé le tombeau du fameux cardinal Dubois. Ce mausolée avait été sculpté par Coustou le jeune. Ce tombeau, qui devait être placé à gauche de l’église, fut mis à droite, de sorte que le cardinal représenté à genoux, au lieu de regarder l’église lui tournait le dos. La situation inconvenante de ce mausolée fut considérée comme le symbole de la conduite peu édifiante du défunt. L’église Saint-Honoré, supprimée en 1700, devint propriété nationale et fut vendue le 8 février 1792. Sur les dépendances du cloître Saint-Honoré a été ouverte la rue de Montesquieu. (Voir cet article).

Il n’existe pas d’alignement arrêté pour le cloître Saint-Honoré. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Honoré (marché Saint-).

Situé dans la rue du Marché-Saint-Honoré. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Ce marché a été formé sur l’emplacement du couvent des religieux Jacobins dont nous donnons ci-après l’historique.

À l’article concernant la rue des Grés, nous avons parlé de l’établissement de ces religieux à Paris. Nous avons dit que le désordre s’étant glissé dans cette communauté, on sentit la nécessité d’introduire une réforme qui, n’ayant pas été acceptée par les religieux, donna lieu à leur expulsion de la capitale. Remplacés en 1505 par des Jacobins réformés de Hollande, ceux qui abandonnaient Paris se disséminèrent dans les provinces de France où ils portèrent leurs dérèglements. Sébastien Michaëlis, général des Jacobins, conçut le dessein de faire revivre la ferveur primitive. Dans un chapitre de l’ordre de Saint-Dominique qui se réunit à Paris en 1611, ce révérend père proposa l’établissement d’un second couvent de Jacobins dans cette ville. Après quelques difficultés, la permission en fut accordée par lettres-patentes du mois de septembre de la même année, qui furent registrées au parlement en 1613. Henri de Gondi, évêque de Paris, donna pour cette fondation une somme de 50,000 livres. Avec ce secours et les libéralités de plusieurs particuliers, les religieux achetèrent un enclos de dix arpents et firent construire un couvent et une église. Cette communauté, ayant été supprimée en 1790, devint propriété nationale. L’église fut louée moyennant 1,200 fr. par an, le 1er avril 1791, à la société des amis de la constitution, plus connue dans l’histoire de la république sous le nom de Jacobins. Cette société célèbre y tint ses séances jusqu’au 21 brumaire an III (11 novembre 1794). Cependant les bâtiments qui composaient l’ancienne communauté des Jacobins avaient été vendus par le domaine de l’état le 5 mai 1792 moyennant 4,715,000 fr. Parmi les clauses insérées dans le contrat, figurait l’obligation de livrer le terrain nécessaire à l’ouverture d’une rue de 30 pieds de largeur, pour communiquer de la rue Saint-Honoré à la rue Neuve-des-Petits-Champs. L’acquéreur ne s’étant pas libéré fut déchu de son acquisition.

« Loi du 28 floréal an III. La Convention Nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de sûreté générale ; décrète : — Article 1er. L’emplacement des ci-devant Jacobins, rue Honoré, est consacré à l’établissement d’un marché public ; ce marché portera le nom de Neuf-Thermidor. Il sera établi conformément au plan annexé au présent décret. — Art. 2e. Les terrains nécessaires aux constructions indiquées par ce plan seront vendus en la même forme que les autres domaines nationaux. L’administration des domaines est chargée de faire cette adjudication dans le plus bref délai ; les bâtiments seront vendus séparément. — Art. 3e. La maison du notaire Rouen, étant un objet indispensable d’intérêt public pour effectuer la communication de la rue Honoré à celle des Petits-Champs, l’administration des domaines est autorisée à en faire l’acquisition, sous l’indemnité et d’après le mode prescrit par la loi, etc. Visé par le représentant du peuple, inspecteur aux procès-verbaux, signé S.-E. Mounet. Collationné à l’original par nous, président et secrétaires de la Convention Nationale ; à Paris le 29 floréal an III de la République Française ; signé Boissy, président, Mollevaut et Peyre, secrétaires. » — Une décision ministérielle du 18 prairial an VIII, porte : — « Article 1er. Le marché public auquel l’emplacement des ci-devant Jacobins, rue Honoré, est consacré, sera construit d’après les plans du citoyen Louis, architecte, qui demeurent approuvés à cet effet. — Art. 2e. Les maisons qui seront bâties sur cet emplacement ne pourront avoir plus de quinze mètres de hauteur, y compris le comble, et les rues moins de 10 m. de largeur. — Art. 3e. La salubrité exigeant qu’il soit pris des précautions, il sera établi une fontaine au milieu du marché, etc. Signé L. Bonaparte.» — Les bâtiments et terrains dépendant de ce couvent furent définitivement adjugés le 29 messidor suivant au citoyen Bodin, pour 300,100 fr. Les principales conditions imposées à l’adjudicataire étaient ainsi conçues : « Conformément à la décision du ministre de l’intérieur du 18 prairial an VIII ; 1o il sera établi, sur l’emplacement du ci-devant couvent des Jacobins, un marché public ; 2o les maisons qui y seront construites, ne pourront avoir plus de 15 m. de hauteur, y compris le comble, et les rues moins de 10 m. de largeur ; 3o il sera établi une fontaine au milieu du susdit marché ; 4o sur la superficie totale de l’emplacement, il sera pris une superficie de 9,822 m. qui sera employée en maisons, lesquelles seront composées d’un rez-de-chaussée, etc… le tout conformément aux plans, coupes, élévations et profils, dressés par le citoyen Louis, architecte et sous la conduite et direction de l’architecte qui sera nommé par le ministre de l’intérieur. Toutes les constructions des bâtiments à faire sur ce terrain, s’élèveront à la somme de 2,500,000 francs, non compris dans cette somme le pavement des places et des rues, lequel néanmoins restera à la charge de l’adjudicataire, etc… 7o L’adjudicataire ne pourra exiger des marchands et marchandes qui apporteront des denrées au marché aucune rétribution pour raison des emplacements qu’ils occuperont sur le carreau forain du d. marché, place ou rues adjacentes, etc. » — Nous lisons dans un décret impérial du 31 janvier 1806. « 1o Les adjudicataires des terrains des Jacobins, ou leurs ayant-cause, sont déchus de l’adjudication à eux faite, et la commune de Paris subrogée aux lieu et place desd. adjudicataires… 5o Les terrains environnant le marché des Jacobins seront vendus par la ville de Paris, et à son compte par lots, ainsi qu’il sera réglé par un cahier de charges, soumis à l’approbation du ministre de l’intérieur. » Ce cahier des charges imposant des conditions onéreuses relativement au mode des constructions, les ventes ne s’effectuèrent qu’avec lenteur. Enfin le 27 avril 1809, le ministre décida que les acquéreurs auraient la faculté de construire à leur gré en se conformant toutefois aux règlements de voirie. L’aliénation complète des terrains s’opéra facilement par suite de cette décision. — Sur l’emplacement du couvent des Jacobins, on a formé les rues et place du marché Saint-Honoré. L’impasse Saint-Hyacinthe a été prolongée et convertie en rue. Le marché construit sur les mêmes terrains et d’après les plans de M. Molinos, architecte, a été inauguré en vertu d’une ordonnance de police du 14 novembre 1810. Il se compose de quatre halles très étendues qui servent d’abri, avec plusieurs étaux de bouchers. Deux bornes-fontaines fournissent les eaux nécessaires. Ce marché occupe une superficie de 6,557 m.


Honoré (place du marché Saint-).

Bordant le marché Saint-Honoré. Les numéros continuent la série de la rue du marché Saint-Honoré. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Elle a été formée en 1807 sur l’emplacement du couvent des Jacobins (voir l’article qui précède). Une décision ministérielle du 31 janvier de la même année, signée Champagny, avait fixé la largeur de cette voie publique à 77 m. Cette disposition a été confirmée par une ordonnance royale du 4 octobre 1826. Toutes les propriétés riveraines sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Honoré (rue du Faubourg-Saint-).

Commence à la rue Royale, nos 15 et 17 ; finit aux rues d’Angoulême, no  28, et de la Pépinière, no  105. Le dernier impair est 127 ; le dernier pair, 136. Sa longueur est de 1,015 m. — 1er arrondissement, tous les numéros impairs sont du quartier des Champs-Élysées ; les pairs, depuis la rue Royale jusqu’au no  22 inclus, quartier de la place Vendôme ; de 24 à la fin, quartier du Roule.

En 1635, c’était la chaussée du Roule. Elle doit sa dénomination actuelle à la rue Saint-Honoré dont elle forme le prolongement. Plusieurs déclarations du roi en date des 18 juillet 1724, 29 janvier 1726, 23 mars et 14 septembre 1728, avaient déterminé les limites de Paris. Dérogeant à ces prescriptions, le roi, par une nouvelle déclaration du 31 juillet 1740, autorisa les propriétaires riverains de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à construire sur leurs terrains, depuis la rue Royale jusqu’à l’hôtel d’Evreux (aujourd’hui palais de l’Élysée) d’un côté, et jusqu’à la rue des Saussaies de l’autre. Cette autorisation fut étendue à toute la rue du Faubourg-Saint-Honoré en vertu d’une autre déclaration du 10 février 1765. La moindre largeur de cette voie publique a été fixée à 14 m. 50 c. par une décision ministérielle du 28 messidor an V, signée Benezech, et par une ordonnance royale en date du 27 septembre 1836. Les maisons ci-après ne sont pas soumises à retranchement. De 1 à 17 inclusivement, 39, le grand hôtel à la suite, 55, 57, 67, 69, 71, 73, 79, 87, 89, 91, de 97 à 127 ; de 2 à 22 inclusivement, 34, 36, 46, 50, 56 bis, et de 60 à 128 inclusivement. — Égout dans toute l’étendue, — Conduite d’eau entre les rues Daguesseau et de Duras. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Honoré (rue du Marché-Saint-).

Commence à la rue Saint-Honoré, nos 326 et 330 ; finit à la rue Neuve-des-Petits-Champs, nos 83 et 87. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 268 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Une décision ministérielle du 31 janvier 1807, signée Champagny, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette rue fut percée dans le courant de la même année sur l’emplacement du couvent des Jacobins. (Voyez pour l’historique de cette communauté religieuse l’article du Marché-Saint-Honoré.) Une ordonnance royale du 4 octobre 1826 a maintenu la largeur de 10 m. Les constructions riveraines sont alignées à l’exception de celles qui sont situées sur le côté des numéros pairs à l’encoignure de la rue Neuve-des-Petits-Champs. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Honoré (rue Saint-).

Commence aux rues des Déchargeurs, no  19, et de la Lingerie, no  1 ; finit à la rue Royale, nos 12 et 14. Le dernier impair est 389 ; le dernier pair, 422. Sa longueur est de 2,120 m. — Les numéros de 1 à 231, sont du 4e arrondissement, quartier Saint-Honoré ; de 233 à 389, 1er arrondissement, quartier des Tuileries. Les pairs de 2 à 34, 4e arrondissement, quartier des Marchés ; de 36 à 74, 3e arrondissement, quartier Saint-Eustache ; de 76 à 192, 4e arrondissement, quartier de la Banque ; de 194 à 354, 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal ; de 356 à la fin, 1er arrondissement, quartier de la place Vendôme.

Les portes bâties à différentes époques dans cette voie publique indiquent ses agrandissements successifs. La porte Saint-Honoré de l’enceinte de Philippe-Auguste était située à l’endroit où nous voyons aujourd’hui le temple de l’Oratoire. Sous le règne de Charles V, elle était reculée jusqu’à la rue du Rempart et, vers 1631, on la voyait en face de la rue Royale. Cette troisième porte fut démolie en vertu des lettres-patentes du 22 avril 1732.

Cette rue, construite par petites portions à la fois, porta plusieurs noms : vers 1300 et 1313, de la rue Tirechape à celle de l’Arbre-Sec, c’était la rue du Chastiau-Festu. La partie comprise entre la rue de la Lingerie et celle de la Tonnellerie porta jusqu’au XVIIe siècle le nom de la Chausseterie. De la rue de l’Arbre-Sec à celle du Rempart, elle était désignée aux XIIIe et XIVe siècles sous la dénomination de rue de la Croix-du-Trahoir. En 1450, elle prit le nom de rue de la Chaussée-Saint-Honoré, puis celui de rue Saint-Honoré, en raison de l’église dont nous avons parlé à l’article du cloître Saint-Honoré ; enfin de la rue du Rempart jusqu’à l’endroit où finit la rue Royale, elle était désignée vers 1407, sous la dénomination de rue Neuve-Saint-Louis, hors la porte Saint-Honoré, et Grand’rue Saint-Louis, en raison de l’hôpital des Quinze-Vingts fondé par Louis IX.

La partie de la rue Saint-Honoré, comprise entre la rue des Bourdonnais et celle des Prouvaires, a été élargie en vertu d’un arrêt du conseil du 24 mars 1679. — Une décision ministérielle du 28 messidor an V, signée Benezech, fixa la moindre largeur de la rue Saint-Honoré à 12 m. ; cette moindre largeur est portée à 14 m. en vertu d’une ordonnance royale du 25 septembre 1834.

Les maisons ci-après sont alignées, nos 81, 83, 91, les deux encoignures de la rue du Coq, de 173 à 191, 287, 293, 295, 297, 301, 303, 307, de 313 à 327, de 333 à 359, 365, 367, 369, 371 et de 379 à la fin ; 12, 14, 20, 22, 24, 36, 40, 42, 110, 112, 128, 130, la propriété à l’encoignure gauche de la rue de Grenelle, 202, 210, 212, 214, 216, 218, 222, 244, de 348 bis à 356, et de 408 à la fin. — Égout et conduite d’eau dans plusieurs parties. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

La rue Saint-Honoré possède un vieux droit de bourgeoisie qui remonte aux premiers agrandissements de la ville. Lorsque la population parisienne étouffant dans la cité envahit la rive droite du fleuve, la rue Saint-Honoré, grâce à son voisinage des halles, devint bientôt la grande artère qui répandit la richesse et la fertilité dans la ville. Les marchands de la cité abandonnaient leurs maisons tristes et malsaines pour venir loger près du premier bazar parisien. Les drapiers, les fourreurs, les merciers, les bonnetiers et les orfèvres se bâtirent de vastes habitations derrière les hôtels et les palais des nobles dont ils entretenaient le luxe.

Aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, la rue Saint-Honoré semblait fière de ses hautes maisons à pignons historiés, aux façades couvertes de gracieuses figurines qui souriaient aux passants ; elle comptait avec satisfaction ses riches et gros marchands posés sous leurs porches comme les obélisques chez les Égyptiens.

Au coin de la rue des Déchargeurs, les bonnetiers étalaient leurs marchandises. Sur la frise de leurs lambris, on voyait des bonnets de différentes formes et sur les verrières étaient peints des ciseaux ouverts avec quatre chardons au-dessus.

Un peu plus loin étaient réunis les marchands drapiers orgueilleux de leurs richesses. Au-dessus de leurs magasins se balançait un navire d’argent, à la bannière de France, en champ d’azur, un œil en chef, avec cette légende : Ut cœteros dirigat. — En face de la Croix-du-Trahoir se prélassaient les riches merciers-grossiers. Ils comptaient parmi les membres de leur communauté plusieurs échevins. Le chef des merciers avait fait peindre sur son enseigne les armoiries de sa corporation. On voyait un champ d’argent chargé de trois vaisseaux dont deux en chef et un en pointe ; ces vaisseaux étaient construits et mâtés d’or sur une mer de sinople, le tout surmonté d’un soleil d’or avec cette devise : Te toto orbe sequemur.

Après la rue du Coq scintillaient plusieurs boutiques d’orfèvres, devant lesquelles s’arrêtaient extasiés de nouveaux débarqués. On voyait aussi de joyeux étudiants qui regardaient plus volontiers les jeunes femmes que les bijoux. Les armoiries de la corporation qui reconnaissait Saint-Éloi pour patron étaient composées de gueules à croix d’or dentelée, accompagnées aux premier et quatrième quartiers d’une coupe d’or, et aux deuxième et troisième d’une couronne de même métal semé de fleurs de lis sans nombre, avec cette légende : IN SACRA INQUE CORONAS, pour faire entendre que l’orfèvrerie était principalement consacrée à la pompe du culte divin et à l’ornement de la majesté royale. Cette armoirie donnée par Étienne Boileau était une glorieuse récompense de la probité des orfèvres à garder tes meubles et les joyaux de la couronne que Philippe de Valois leur confiait.

Un peu plus loin sur le même côté de la rue, on distinguait les pelletiers-fourreurs, aux têtes d’animaux qui tapissaient les devantures des boutiques. Les pelletiers jalousaient les merciers et les drapiers qui leur avaient enlevé leur antique prééminence. Ils se rappelaient l’honneur dont ils jouissaient lorsqu’ils avaient le privilège de faire la robe du roi. Leurs armoiries étaient un agneau pascal d’argent, avec champ d’azur, à la bannière de France ornée d’une croix d’or ; pour supports leurs hermines, et sur leur écu la couronne ducale.

La rue Saint-Honoré dans ses sinueuses profondeurs a vu souvent se dérouler des drames sanglants. Ce fut au coin de cette rue et de celle du Louvre (aujourd’hui de l’Oratoire), que Paul Stuart de Caussade, comte de Saint-Mégrin, sortant du Louvre vers onze heures du soir, fut attaqué le lundi 21 juillet 1578 par une bande d’assassins ; il tomba percé de trente-trois coups dont il mourut le lendemain. Henri III le fit enterrer à côté de Quélus et de Maugiron dans l’église Saint-Paul, qui reçut alors le nom de Sérail des Mignons. « De ce meurtre, dit l’Étoile, n’en fut faite aucune poursuite, sa majesté étant bien avertie que le duc de Guise l’avait fait faire, parce que le bruit courait que ce mignon était l’amant chéri de sa femme, et que celui qui avait fait le coup avait la barbe et la contenance du duc de Mayenne. Saint-Mégrin détestait la maison de Guise ; un jour dans la chambre du roi, devant plusieurs seigneurs, il tira son épée, et bravant de paroles, il en trancha son gant par le mitan, disant qu’ainsi il taillerait les petits princes lorrains. » Une pareille imprudence était seule capable de le perdre.

À l’époque de la régence du duc d’Orléans, la rue Saint-Honoré prenait une physionomie plus agitée. La banque de Law avait abandonné la rue Quincampoix pour venir occuper un hôtel de la place Vendôme. Alors tout le numéraire était sorti de France ; les finances de l’État avaient disparu. Presque toutes les familles, autrefois dans l’aisance se virent tout-à-coup plongées dans la misère. Une émeute éclata dans la rue Saint-Honoré le 15 juillet 1720. Law effrayé se réfugia au Palais-Royal où résidait le régent. Le peuple remplissait les cours et demandait à grands cris la mort de l’imposteur qui avait causé sa ruine. Plusieurs personnes périrent étouffées par la foule et trois cadavres furent retirés des cours du Palais-Royal. Des ouvriers voyant passer le carrosse du banquier, croyant que ce financier s’y trouvait, assaillirent la voiture et la mirent en pièces. Le premier président du parlement pour annoncer cette nouvelle à la cour employa cet impromptu :

Messieurs, messieurs, bonne nouvelle,
Le carrosse de Law est réduit en canelle.

Mais comme le caractère des Français est de rire de leur propre malheur, les Parisiens ruinés se consolèrent bientôt en composant des chansons. Nous citons un couplet sur la conversion du célèbre banquier. Pour réussir à la cour, Law n’avait rien trouvé de mieux que d’abjurer sa religion.

Ce parpaillot, pour attirer
Tout l’argent de la France,
Songea d’abord à s’assurer
De notre confiance.
Il fit son abjuration,
La faridondaine, la faridondon ;
Mais le fourbe s’est converti
À la façon de barbari, mon ami.

Entre les nos 382 et 384, on voyait encore au commencement de notre siècle une maison qui fut longtemps habitée par Robespierre. Cette propriété a été démolie en 1807, pour livrer passage à la rue Duphot.

La révolution en mêlant les castes, en abolissant les privilèges des corporations marchandes, a fait perdre à la rue Saint-Honoré son ancienne physionomie ; aujourd’hui rien ne la distingue des autres voies publiques de la capitale.

Honoré-Chevalier (rue).

Commence à la rue du Pot-de-Fer, nos 18 et 20 ; finit à la rue Cassette, nos 33 et 35. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 122 m. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Ouverte à la fin du XVIe siècle, cette rue doit son nom à un propriétaire. — Une décision ministérielle du 26 thermidor an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 12 mai 1841, cette largeur est portée à 10 m. Les maisons situées sur le côté droit entre les rues du Pot-de-Fer et Madame sont alignées. Les autres constructions devront reculer de 3 m. environ. — Égout entre les rues du Pot-de-Fer et Madame — Conduite d’eau depuis la rue Madame jusqu’à la rue Cassette. — Éclairage au gaz (compe Française).

Hôpital (boulevart de l’).

Commence à la place Valhubert ; finit à la place de la barrière d’Italie, no  19, et à la rue Mouffetard. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 52. Sa longueur est de 1,435 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Il a été formé en vertu d’un arrêt du conseil du 9 août 1760. (Voyez l’article du boulevart d’Enfer.) Cette voie publique doit son nom à l’hôpital général, dit la Salpétrière. — Une ordonnance royale du 27 janvier 1837 a déterminé l’alignement de ce boulevart par une parallèle à une ligne droite passant par le centre des arbres des contre-allées et à 4 m. de distance. En 1842 et 1843, la chaussée a été encaissée dans des bordures en granit ; on a comblé les cuvettes, les contre-allées ont été nivelées, agrandies et sablées. — Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : dépendances du chemin de fer, nos 11, 13, 15, 17 ; 2, 4, 4 bis, 10, 12, 18, 20, 22, 22 bis, 22 ter, 28, les deux encoignures du Marche-aux-Chevaux et no  30 bis. — Égout et conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Hôpital (place de l’).

Située boulevart de ce nom, au-devant de l’entrée de l’hôpital de la Salpétrière. Pas de numéro. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Un arrêt du conseil du 19 mai 1767 porte ce qui suit : — « Il sera fait aux dépens de la ville, la plantation de deux rangs d’arbres en forme de demi-lune, de 36 toises de diamètre ou environ, pour servir d’entrée à l’Hôpital général. » — Une décision ministérielle du 9 septembre 1819 a maintenu les constructions riveraines dans leur état actuel.

Hôpital-Général (rue de l’).

Commence au chemin de ronde de la barrière d’Ivry et à la Petite-rue d’Austerlitz ; finit au boulevart de l’Hôpital, no  9. Un seul numéro impair qui est 1 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 222 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Cette voie publique a été tracée vers 1820, sur une partie du village d’Austerlitz. (Voyez Austerlitz, grande rue d’.) — Deux décisions ministérielles, la première du 7 octobre 1816, signée Lainé, la deuxième du 18 octobre 1822, ont fixé à 20 m. la largeur de cette rue, qui doit son nom à sa proximité de l’Hôpital Général dit la Salpétrière. Une partie du côté gauche de cette voie publique longe l’abattoir de Villejuif. — Portion d’égout.

Horloge (cour de l’).

Située dans la rue du Rocher, no  40. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

Cette cour a été construite en 1825. Elle tire son nom d’une horloge que le propriétaire y a fait placer.

Horloge (quai de l’).

Commence à la rue de la Barillerie, no  2, et au pont au Change ; finit à la place du Pont-Neuf, no  13, et au Pont-Neuf. Le dernier numéro est 81. Sa longueur est de 352 m. — 11e arrondissement, quartier du Palais-de-Justice.

Ce quai fut commencé en 1580. Les travaux souvent interrompus furent achevés en 1611. Les boutiques qui sont sur ce quai étaient autrefois occupées par des perruquiers. En 1738, Turgot, alors prévôt des marchands en fit élargir les deux extrémités en vertu d’un arrêt du conseil du 26 mars 1737. En 1816, on augmenta encore sa largeur près du Pont-au-Change, par suite de la démolition des échoppes adossées au Palais-de-Justice. Son nom lui vient de l’horloge du Palais, qui était placée sur la tour qui fait face au Pont-au Change. Cette tour fut probablement bâtie sous Philippe-le-Bel, vers l’année 1310. L’horloge, la première que l’on vit en France, fut construite par Henri de Vie qui vint à Paris en 1370, sous le règne de Charles V. Ce mécanicien allemand fut logé dans cette tour, par ordre du roi, pour avoir soin de l’horloge. Son traitement était de six sols parisis par jour. Ce quai a porté également le nom des Morfondus, en raison de sa situation exposée au vent du nord qui glace, qui morfond les pauvres piétons qui le traversent pendant l’hiver. On le nomme aussi vulgairement quai des Lunettes, en raison d’un grand nombre d’opticiens, de lunetiers qui l’habitent. Il n’existe pas d’alignement arrêté pour cette voie publique dont la moindre largeur est de 8 m. 50 c. Portions d’égout et de conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Hospitalières (impasse des).

Située dans la rue de la Chaussée-des-Minimes entre les nos 2 et 4. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 39 m. — 8e arrondissement, quartier du Marais.

Cette impasse, qui faisait autrefois partie de la rue du Foin au Marais, doit son nom aux religieuses Hospitalières de la Charité Notre-Dame dont nous tracerons ci-après l’origine. La largeur de cette voie publique est de 7 m. Dans sa séance du 6 juin 1832 le conseil municipal a délibéré que cette impasse resterait dans son état actuel. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Françoise de la Croix avait conçu en 1623 le projet de fonder un hôpital pour les femmes ou filles malades qui, nées dans une condition honnête, ne pouvaient se procurer, faute d’argent, les secours nécessaires à leur guérison. Madame Dorsay voulant être de moitié dans l’accomplissement de cette belle œuvre, loua en conséquence une vaste maison. M. Faure, maître d’hôtel ordinaire du roi, y plaça douze lits, et soutint par ses libéralités cette communauté dont il est regardé à juste titre comme le véritable fondateur. L’établissement de ces religieuses fut autorisé par lettres-patentes de Louis XIII, du mois de janvier 1625, registrées au parlement le 15 mai 1627. La maison des Hospitalières servit de retraite à Madame de Maintenon avant qu’elle parût à la cour de Louis XIV. Le nombre des lits de cet hôpital s’élevait à 23 au commencement de l’année 1775. Cette maison, supprimée en 1792, fut remplacée par une filature de coton, établie en faveur des indigents.

Hôtel de Ville.

1ere Partie. — Nautes Parisiens. — Hanse Parisienne. — Corps municipal.

Quand une époque est finie, le moule est brisé et ne se refait plus ; mais des débris restés à terre, il en est quelquefois de magnifiques à contempler ! Parmi les institutions auxquelles se rattachent de glorieux souvenirs, la prévôté des marchands est sans contredit une des plus grandes et des plus belles. Avant d’analyser les services qu’elle a rendus, il est nécessaire de parler des Nautes Parisiens, de cette puissante corporation de négociants par eau, qui a produit la Hanse Parisienne et le corps municipal de Paris. — L’empire romain comptait un grand nombre de ces compagnies de commerçants par eau. Les dénominations de Nautes, de Naviculaires, de Scaphaires, etc., démontrent que leur profession n’avait rien de servile. C’étaient de riches négociants parmi lesquels on comptait des Décurions, des Duumvirs, des Chevaliers romains, des Questeurs et même des Sénateurs. Constantin et Julien honorèrent de la dignité de chevaliers ceux qui exerçaient ce commerce. Les seuls officiers du palais de l’empereur ne pouvaient faire partie de cette association. Les Nautes obéissaient à des chefs ou patrons, qui étaient en même temps les curateurs et les directeurs de la compagnie. Ces magistrats n’étaient point inamovibles. Pendant leur administration ils exerçaient le commerce qu’ils dirigeaient. Un chevalier romain, Sentius Regulianus, patron des Nautes de la Seine, était Naute lui-même et marchand de vins et d’huiles. Le patron des Nautes de la Durance, Fronto, était naviculaire. Becius, chevalier romain, se faisait gloire d’être courtier des Gaules. Les Nautes, les Naviculaires, les Scaphaires, les Lenunculaires étaient également nommés marchands, négociants, mercatores, negociatores. Ils jouissaient d’un grand nombre de privilèges qui les exemptaient des charges publiques les plus onéreuses et percevaient certains droits sur les marchandises qu’ils transportaient. En matière civile ils ne pouvaient être traduits que devant leurs propres juges. Ils possédaient en commun des biens-fonds inaliénables, dont les revenus servaient aux dépenses communes, donnaient de l’activité au commerce, et de la force à la discipline ; enfin les dénominations les plus magnifiques étaient données à ces compagnies. Le corps des Nautes du Rhône et de la Saône était ainsi désigné : splendissimum corpus Nautarum. La corporation des Nautes, celle des marchands de l’eau, le corps municipal, sont autant d’anneaux que l’histoire rattache à la même chaîne. La situation de Paris, excellente pour le commerce fluvial, n’offrait pas, surtout au premier âge de cette ville, les mêmes avantages au transport des marchandises par terre ; en effet, Paris, qui se trouvait dans un fond marécageux, était environné de bois très épais et de montagnes très fatigantes à gravir. Arrêtés par ces obstacles, les Parisiens durent préférer le commerce par eau, qui, n’offrant aucune difficulté, se faisait avec plus de promptitude.

Après la chute de l’empire romain, les plus riches habitants qui se livraient au commerce fluvial changèrent leur nom de Nautes contre celui de marchands de l’eau ; mais l’institution resta toujours la même. Comme par le passé, ils se réunirent pour conserver, pour augmenter leurs privilèges, et leur association fut nommée Hanse Parisienne. En 1170, le roi Louis-le-Jeune confirma les privilèges de la Hanse de Paris. Cette charte dit expressément que ces privilèges sont anciens : consuetudines autem eorum tales sunt ab antiquo. On trouve dans cet acte les détails suivants : « Tout bateau chargé de denrées et marchandises était tenu de s’arrêter au pont de Mantes. Il ne pouvait passer outre ni être déchargé, à moins que l’expéditeur ne fût bourgeois hansé de Paris. S’il était établi ailleurs, il fallait aussitôt son arrivée aux limites du ressort de la marchandise, qu’il fit sa déclaration. Alors le chef des marchands de l’eau lui désignait un compagnon, un marchand de Paris ; à ce compagnon imposé par le prévôt, le marchand du dehors devait déclarer le prix réel de la cargaison, et partager le bénéfice avec lui. Si les marchandises ne convenaient pas au compagnon, il donnait son désistement en bonne forme, et le marchand étranger débitait en toute sécurité sa marchandise. Malheur à celui qui cherchait à enfreindre les privilèges de la Hanse ; sa cargaison était saisie, puis confisquée au profit du roi et de la marchandise de l’eau. » — Un de ces arrêts de confiscation mérite d’être rapporté. « En l’an de l’Incarnation nostre Seigneur milce IXViij, la vigile de Pâque flories, orent li marcheant Hansé de l’Iaue de Paris, sentence contre Jehan Marcel de Compiègne, d’une navée de bûche qui vingt d’Oyse en Seyne contre le pont de Paris et de Maante, sans compaignon hansé, bourjois de Paris devant lou Roy de France, pardroit jugement de l’usage et de la Chartre aux diz marchants. » — Cette obligation, imposée aux marchands du dehors, d’associer ceux de Paris aux profits des expéditions des marchandises par eau, était un précieux avantage pour les Parisiens. Elle leur permettait de retenir les marchandises qui se trouvaient à leur convenance et qui leur produisaient des bénéfices sans nécessiter aucune avance de fonds. La Hanse-Parisienne chercha à compléter son système de monopole ; elle voulut y soumettre également la navigation de la Haute-Seine. Le commerce des vins de Bourgogne était d’autant plus important pour elle que cette province était, pour ainsi dire, la seule qui exportât alors au loin le produit de ses vignobles. La Hanse-Parisienne décida que le marchand qui amènerait du vin à Paris ne pourrait le débarquer s’il n’était bourgeois hansé de Paris. Il pouvait vendre sa cargaison à qui bon lui semblait, mais il fallait qu’il la débitât sur son bateau ; aux acquéreurs bourgeois de Paris appartenait seul le droit de la débarquer en grève. Il était permis à un étranger d’acheter du vin dans le port, mais son achat terminé, il fallait que son vin passât du bateau dans une voiture qui le conduisait hors de la banlieue de Paris. Maîtresse de la grande navigation de la Seine, forçant la Bourgogne et la Normandie à devenir ses tributaires, la Hanse-Parisienne dominait toutes les autres villes baignées par la Seine et nivelait toutes les prétentions des seigneurs ayant donjon sur le fleuve. Défense aux Normands d’envoyer directement le sel et la marée dans la Haute-Seine ; défense aux Bourguignons d’expédier sans intermédiaire leurs vins et leurs bois dans la Basse-Seine et à la mer ; quand les clameurs s’élevaient contre cet utile envahissement, lorsque les réclamants, au nom de l’intérêt général, demandaient l’abolition de ces privilèges, les Parisiens, à leur tour, alléguaient la position toute particulière de Paris ; ils disaient : « La capitale du royaume a besoin d’approvisionnements considérables, si vous rendez la liberté au commerce sur la Seine, les meilleures denrées passeront par Paris sans s’y arrêter ; elles seront transportées jusque chez les ennemis de la France. » La royauté donnait gain de cause à la Hanse-Parisienne qui se fortifiait, se développait, et les bourgeois enrichis par ces privilèges payaient largement la taille et les autres impôts. Le monopole de la Hanse était maintenu avec une sévérité excessive ; tout individu qui débarquait des marchandises dans le ressort de la Hanse, sans compagnon hansé, était pris, jugé, condamné. La protection d’un noble, d’un prince même était impuissante pour faire obtenir au coupable la remise de sa peine. Par le fait d’un monopole aussi complet, une contrebande active dut s’organiser. Des contrebandiers trouvaient parfois, dans le corps des marchands de l’eau, des hommes assez complaisants pour être les compagnons légaux des spéculateurs étrangers. La fraude découverte, le prévôt de Paris mettait les coupables « hors de la marchandise de l’iaue de Paris à touz jors por ce qu’ils avoient faict fausse avoerie. » Ils tombaient alors dans la classe des manants et ne pouvaient plus participer aux honneurs et avantages attachés à la marchandise. Ces privilèges de la Hanse-Parisienne peuvent paraître aujourd’hui des abus monstrueux ; mais, si l’on considère attentivement ta situation politique de la France, harcelée sans cesse par les rois d’Angleterre, par les ducs de Bourgogne et de Bretagne, entourée de voisins, de rivaux puissants toujours prêts à la démembrer, on conçoit alors toute l’utilité d’un centre d’approvisionnement, de résistance même ; on comprend que la capitale, qui fournissait plus largement qu’aucune autre ville de France de l’or et des défenseurs à la royauté, dut chercher à maintenir, à étendre même des privilèges, qui, dans des moments de crise, devenaient les gages de la sécurité du pays tout entier. Pour être reçu bourgeois hansé de Paris, il fallait prêter serment devant les magistrats chargés des affaires de la ville. Le récipiendaire s’avançait à la barre et disait : « Je jure de me soumettre à tous les règlements de police et de bonne discipline de la Hanse. Je jure d’exercer loyalement et avec droiture le fait de la marchandise, d’instruire les magistrats de toutes les fraudes qui pourraient porter préjudice à la Hanse et aux autres privilèges de la ville. En cas de contestation, je jure de me soumettre et sans appel aux décisions prises par les chefs de la Hanse. » Le commerce fluvial ayant été d’abord la branche la plus importante de tout commerce parisien, par une conséquence toute naturelle, le corps de la marchandise de l’eau absorba petit-à-petit tout ce qui avait rapport à l’administration de la ville, et l’on considéra les chefs de cette marchandise de l’eau comme les prévôts de tout commerce parisien. Ce fut en 1268, pour la première fois, que le directeur de la Hanse-Parisienne, Jehan Augier, fut officiellement nommé prévôt des marchands. Les nombreux privilèges dont jouissait le corps des marchands de l’eau passèrent, avec le temps, au prévôt des marchands, qui acquit successivement l’administration des rentes constituées sur l’Hôtel-de-Ville, l’ordonnance des cérémonies publiques, l’entretien, la construction des rues, ponts, quais et de tous les monuments de la ville ; enfin il commandait la garde bourgeoise avec le prévôt de Paris, présidait le bureau de la ville, composé des quatre échevins, des procureurs du roi, greffier et receveur de Paris, auxquels étaient adjoints vingt-six conseillers qui exécutaient leurs arrêtés. — Au milieu du XIVe siècle le roi Jean, fait prisonnier à la bataille de Poitiers, confia l’administration du royaume au Dauphin, qui fut depuis Charles V. La prévôté des marchands devint un pouvoir formidable entre les mains de l’ambitieux Marcel. Charles V enleva quelques privilèges à cette magistrature populaire. Après la sédition des maillotins, Charles VI la supprima entièrement. Nous citons ici un extrait des lettres en forme d’édit, par lesquelles « le Roi met en sa main la prévôté des marchands et l’eschevinage, les privilèges et les revenus de la ville de Paris, à cause de la sédition des maillotins. »

« Charles, par la grâce de Dieu, roy de France, sçavoir faisons à tous présents et à venir, que comme assès tost après le trépassement de nostre très cher seigneur et père que Dieu absoille, les aydes qui à son temps avoient cours en nostre dit royaume pour la deffense d’icelui et mesmement en nostre ville de Paris, eussent été abbatues de fait et mises au néant par certaine commotion de peuple, faite à Paris par plusieurs gens de malvoulenté et désordonnée ; et les boistes de nos fermiers abattues et despéciées ; et depuis ce en l’année dernièrement passée, les bourgeois, manants et habitants de notre dite ville où la plus grant et saine partie eussent accordé avoir cours en notre dite ville pour la deffense de notre royaume, certaines aydes communes, c’est à savoir, l’imposition, la gabelle et autres aydes, par la forme et la manière plus à plein déclarée en certaines instructions sur ce faites à commencer le premier jour de mars dernièrement passé, au quel jour plusieurs a des manants et habitants de notre dite ville, et autres gens de malvoulenté qui estoient le dit jour en icelle ville, en persévérant de mal en pis, et pour empescher le cours des dites aydes, rompu les boistes ordonnées pour mettre les deniers d’iceulz, et d’illecques alez en l’église Saint-Jacques-de-l’Hospital où ils trouvèrent ung des fermiers des dites aydes, le quel ils boutèrent et menèrent par force hors d’icelle église et le tuèrent et meurtrirent. Et après se feussent transportez en la maison de la ville, et d’icelle rompu les portes, huis et coffres et prins grande quantité de maillets qui y estoient, les quels Hugues Aubriot, jadis prévost de Paris, avait fait faire du commandement de nostre très cher seigneur et père que Dieu absoille, et aussi eussent tué et meurtri aucuns de nos officiers et autres qui avoient reçeu les impositions et autres aydes, etc… Pourquoy nous voulant pourvoir à ce et tenir nos subjectz en bonne paix et tranquillité, et les garder de renchoir en telles et semblables rebellions, maléfices et désobéissance par grand et mûre délibération, de nostre grand conseil au quel estoient nos très chiers et amez oncles les ducs de Béri, de Bourgongne et de Bourbon ; et le sire d’Alebret, le contestable, l’admiral et les maréchaux de France et plusieurs autres, tant de nostre sang et lignage comme prélats et autres, avons ordonné et ordonnons par ces présentes les choses qui s’ensuivent : 1o nous avons prins et mis, prenons et mettons en nostre main, la prévosté des marchands, eschevinage et clergie de notre dite ville de Paris avecques toute la juridiction, coertion et congnaissance et autres droits quelconques que avoient et souloient avoir les prévost des marchands, eschevins et clergie d’icelle ville en quelleque manière que ce soit, et aussi toutes les rentes et revenus appartenant à iceulx prévost, eschevins. Item voulons et ordonnons que nostre prévost de Paris, ait toute la juridiction, connaissance et coertion que les dits prévost, eschevins et clercs avoient et pouvoient avoir en quelleque manière que ce soit, excepté le fait de la recette des rentes et revenus de notre dite ville, tant seulement la quelle nous voulons être faite par notre receveur ordinaire de Paris, etc…

Donné à Paris, le 27e jour de janvier, l’an de grâce 1382, ainsi signez par le Roy en son conseil au quel estoient MM. les ducs de Béri, de Bourgongne et de Bourbon, et le sire d’Alebret, le conestable, l’admiral et les maréchaux de France, et plusieurs autres tant du sang et lignage du Roy, comme prélats et autres. Signé Louis Blanchet. » (Tiré du livre rouge de l’Hôtel-de-Ville, folio 233 recto, case C, secq.)

L’administration municipale confiée au prévôt de Paris, tout s’arrêta. Les rues remplies d’immondices devinrent de véritables cloaques ; les ponts, les quais n’étaient plus entretenus ; les édifices inachevés se détérioraient. La bourgeoisie humiliée suscitait au gouvernement des embarras en refusant de payer les nouveaux impôts. Le désordre devint si grand que le roi fut obligé de rétablir cette importante magistrature.

27 JANVIER 1411.

Lettres en forme d’édit par lesquelles Charles VI rend à la ville de Paris la prévôté des marchandes, l’échevinage, etc.

« Charles, par la grâce de Dieu, etc… Que, comme nostre bonne ville de Paris, et qui est la principale ville capitale de nostre royaume, ait esté de toute ancienneté décorée de plusieurs grands et notables droits, noblesse, prérogatives, privilèges, libertez, franchises, possessions, rentes et revenus, et pour le bon gouvernement d’icelle y ait eu de tout temps prévost des marchands et eschevins, clergie, maison apelée la Maison de Ville, Parlouer aux Bourgeois et plusieurs autres officiers pertinents au fait de la ditte prévosté et eschevinage par lesquels nostre ditte bonne ville et les manants et habitants d’icelle ont été anciennement bien gardez et maintenuz en bonne paix et seuretez, et le fait de la marchandise d’icelle estre grandement et noblement soustenu. Depuis aucun temps, en ça pour aucunes causes à ce nous mouvants, nous eussions et ayions pris en nostre main les dittes prévosté, eschevinage, Maison de la Ville et clergie d’icelle prévosté des marchands, ensemble la juridiction, coertion, congnaissance, rentes, revenus et autres droits quelconques appartenant à icélle prévosté, etc…

Nous, les choses dessus considérées pour le bien, prouffit et seuretez de nostre ditte ville et pour autres causes et considérations à ce nous mouvants, eu sur ce, grand et meure délibération de conseil avec plusieurs de nostre sang et lignage et aultres de nostre grand conseil ; l’empeschement et main mise ainsi que dit est par nous ès dittes prévosté des marchands, eschevinage, clergie, Maison de la Ville, Parlouer aux Bourgeois, jurisdiction, coertion, prévillèges, rentes, revenus et droits appartenans d’ancienneté à icelle prévosté des marchands, eschevinage et clergie de nostre ditte bonne ville de Paris, avons levé et osté, levons et ostons à plein de notre certaine science et propre mouvement, et voulons que nos dits bourgeois, manants et habitants en icelle nostre ditte ville des prévosté des dits marchands et eschevinage, clergie, Maison de la ville, Parlouer aux Bourgeois, jurisdiction, coertion, congnaissance, rentes, revenus, possessions quelconques, droits, honneurs, noblesses, prérogatives, franchises, libertez et prévillèges, joyssent entièrement et paisiblement perpétuellement à tous jours pareillement qu’ils faisoient paravant, etc… Donné à Paris, le 27e jour de janvier, l’an de grâce 1411, et de nostre règne le 32e. Ainsi signé par le roy en son conseil, auquel le Roy de Sicile, le duc de Bourgogne et plusieurs autres estoient. »

L’élection du prévôt des marchands et des échevins se faisait ordinairement le 16 août, le lendemain de l’Assomption. Les émoluments attachés à la place de prévôt des marchands étaient considérables, mais presque tous les citoyens appelés à l’honneur de remplir cette belle fonction ont consacré, dans l’espace de cinq cents ans, une partie des revenus de leur charge aux améliorations, aux embellissements de la ville.

Il fallait être né à Paris pour être revêtu de la dignité de prévôt des marchands. La même condition était imposée à ceux qui prétendaient à l’honneur de l’échevinage ; c’était encore là un trait d’une haute sagesse ; en général, les hommes transplantés n’apportent aucun soin aux monuments qui n’ont pas ombragé leur berceau. — Dans les cérémonies extraordinaires, le corps de ville de Paris jouissait des plus honorables prérogatives. Nous donnons ici le programme de la marche du corps de la ville, le jour où il alla au-devant du jeune Louis XIV qui venait de se marier sur la frontière d’Espagne :

« Le colonel des archers de la ville, guidons et lieutenants lestement habillés ; les trois cents archers de la ville avec casaques bleues, galons d’argent et les armes de la ville devant et derrière ;

Le maître-d’hôtel en robe fourrée ;

L’imprimeur vêtu de noir ;

Le capitaine d’artillerie,

Le maître de maçonnerie,

Le maître de charpenterie,

tous trois en habits noirs ;

Les huissiers en robes de drap mi-partie, la nef d’argent sur l’épaule ;

Le greffier venait ensuite revêtu d’une robe mi-partie à manches de velours rouge et tanné et doublé de velours noir ;

Le prévôt des marchands en robe de palais mi-partie de velours rouge et tanné, par dessus une soutane de satin rouge cramoisi avec boutons, ceinture et cordons d’or ;

Les échevins en robes de velours mi-partie, à longues manches pendantes ; le chapeau à cordons d’or ;

Le procureur du roi en robe de palais de velours rouge ;

Le receveur de la ville en manteau à manches de velours tanné ;

Les conseillers de ville en robes ou manteaux à manches de satin ;

Les quartiniers en manteaux à manches de velours ciselé ;

Les gardes de la draperie en robes de velours noir et toques ornées de cordons d’or ;

Les gardes de l’épicerie en robes de velours tanné ;

Les gardes de la mercerie en robes de velours violet ;

Les gardes de la pelleterie en robes de velours bleu fourrées de loup-cervier ;

Les gardes de la bonneterie en robes de velours tanné ;

Les gardes de l’orfèvrerie en robes de velours rouge cramoisi ;

Les gardes de la marchandise de vins en robe de velours bleu, toques pareilles et galons d’argent ;

Les cinquanteniers, dixainiers et autres notables bourgeois en habits ordinaires noirs. »

L’élection du prévôt des marchands était entourée d’une pompe vraiment imposante. Les citoyens, appelés à l’honneur de donner leurs suffrages, appréciaient dignement la haute mission qu’ils avaient à remplir, et le magistrat, nommé pour diriger les importantes affaires de la ville, recherchait les moyens de créer de nouvelles améliorations.

Trois causes ont fait de Paris le plus magnifique bazar du monde : son heureuse situation d’abord, ensuite les privilèges de la Hanse, puis l’admirable institution de la Prévôté des Marchands. La royauté, si chatouilleuse pourtant en fait de pouvoir, avait compris qu’il fallait laisser toute liberté à cette magistrature qui en faisait un si noble usage ; aussi, chose étonnante, le corps municipal était-il plus libre, plus à l’aise sous la monarchie absolue que sous l’empire et la restauration.

Toutes les améliorations utiles, tous les embellissements proposés par le bureau de la Ville, étaient approuvés, encouragés par nos rois ; de là ces admirables monuments qu’on rencontre à chaque pas en visitant cette Rome moderne.

Il fallait avoir un grand fonds d’honneur et de probité pour être jugé digne de l’échevinage. Ce n’était qu’après avoir donné des preuves souvent répétées d’un grand talent, qu’on parvenait à la prévôté ; aussi cette institution, qui avait traversé cinq siècles, était toujours vigoureuse, même à ses derniers moments ; sa vieillesse était encore l’âge de sa beauté.

En parcourant la liste chronologique des prévôts et échevins, on ne rencontre qu’un seul homme accusé d’avoir manqué à ses devoirs. Deshayes, notaire, échevin en 1763, sous la prévôté de Pontcarré, seigneur de Viarme, ayant fait des opérations étrangères à sa profession, tomba par suite dans de mauvaises affaires. Un arrêt du bureau de la Ville du 17 janvier 1764 ordonna sa destitution. Il fut déclaré déchu de noblesse, et son nom, effacé comme indigne de figurer sur les monuments publics.

Quarante prévôts des marchands ont mérité par leurs talents et leurs vertus, l’honneur de la réélection. Parmi ces prévôts réélus, on compte

10 Conseillers d’état.
8 Conseillers du roi.
4 Conseillers au parlement.
4 Présidents aux enquêtes.
2 Présidents en la cour des aydes.
2 Maîtres des requêtes.
1 Audiencier de France.
1 Grand écuyer et panetier de France.
1 Notaire et secrétaire du roi.
1 Procureur général de la cour des aydes.
1 Président de la chambre des requêtes.
3 Seigneurs étrangers jusqu’alors aux fonctions publiques.
2 Dont les professions sont inconnues.

Total. 40

Par édit du Roi du 6 novembre 1706, les échevins furent comptés dans la noblesse : à partir de cette époque, ils eurent le droit d’ajouter à leurs noms le titre d’écuyer.

Tous les documents qui peuvent faire apprécier la belle institution de la prévôté des marchands méritent d’être mentionnés. Pour ce motif, nous transcrivons ici une partie du procès-verbal de l’élection de Claude Le Peletier, nommé prévôt des marchands le 16 août 1668.

« En l’assemblée générale du 16e jour d’aoust 1668, tenue en la grande salle de l’Hostel-de-Ville de Paris, suivant les mandements envoyez pour procéder à l’élection d’un prévôt des marchands et de deux eschevins nouveaux au lieu de ceux qui ont faict leur temps, sont comparus : messire Daniel Voisin, chevalier, seigneur de Cerisay, conseiller du roy, maître des requêtes de son hostel, prévost des marchands ; M. Lusson, conseiller du roy au siège présidial du Châtelet, MM. de Faverolles et Gaillard, tous trois eschevins, ainsi que Messieurs les conseillers et quartiniers d’ycelle.

Sur les sept heures du matin, Messieurs les prévost des marchands et eschevins, procureur du roy et greffier vestus de leurs robbes my party, accompagnés d’aucuns de Messieurs les conseillers de ville et quartiniers, sont allez entendre la messe solemnelle du Saint-Esprit dans l’église qui lui est dédiez, à l’issue de laquelle estant retournez en l’Hostel-de-Ville et pris leurs places au grand bureau, l’on a proceddé à l’ouverture des procès-verbaux des assemblées particulières tenues dans chacun quartier pour l’élection des quatre personnes notables ; dont deux doibvent demeurer pour porter leurs suffrages en cette assemblée générale ; et les noms de ces quatre notables ayant été escrits dans quatre billets différents et mis dans le chapeau my party, ceux dont les noms se sont escrits dans les deux premiers billets, et qui ont été tirez du dit chapeau, ont été retenus pour l’élection.

Sur les neuf heures du matin, les quartiniers ayant faict sçavoir à Monsieur le prévost des marchands que tous les mandez s’estoient rendus en l’Hostel-de-Ville, et Messieurs les prévost des marchands et eschevins, conseillers et quartiniers ayant pris leurs places ordinaires, et les mandez s’estant placez sur les bancs qui leur sont destinez, Monsieur le prévost des marchands a dit à la compagnie que cette assemblée avait été convocquée pour procéder à l’élection d’un prévost des marchands et de deux eschevins, que le Roy ayant envoyé une lettre de cachet au sujet de cette élection, il avoit esté arrêté dans l’assemblée du conseil de ville qu’elle seroit déposée au greffe pour estre lue en ce jour, après les ordonnances faites sur la forme de procéder à l’élection des prévost des marchands et eschevins.

Lesdittes ordonnances, lettres de cachet et le résultat de la ditte assemblée, ayant esté lus par le greffier, Monsieur le procureur du roy ayant pris la parole, auroit remercié au nom de toute la ville, Monsieur le prévost des marchands des soins, qu’il avoit pris pendant sa magistrature, et s’estant fort estendu sur les avantages que la Ville auroit reçus par son application et sa fermeté dans les occasions qui s’estoient présentées, auroit conclud à ce qu’il fust proceddé à une nouvelle élection d’un prévost des marchands et de deux eschevins en la manière accoutumée.

M. Voisin ayant expliqué les raisons de la conduite qu’il avoit tenue pendant sa prévosté, et faict le récit des affaires principales qui s’estoient passées durant sa magistrature, finit son discours par un remerciement à la compagnie en des termes très obligeants.

L’on procedda ensuite à l’élection des quatre scrutateurs ; Monsieur le prévost des marchands ayant pris à cette effect le serment de tous les assistants, et par la pluralité des voix qui furent M. Hiérosme Bignon pour les officiers du roy, M. Le Vieux pour les conseillers de ville, le sieur Picquet pour les quartiniers et le sieur Le Brun pour les bourgeois.

Les quatre scrutateurs ayant faict ensemble le serment entre les mains de Monsieur le prévost des marchands, de procéder en leur conscience au scrutin de l’élection, MM. les prévost des marchands et eschevins seroient sortis de leurs places et passez en un banc au-dessus, et MM. les scrutateurs s’estant assis sur le banc que MM. de la Ville avoient quitté, M. Bignon tenant le tableau sur lequel on fait le serment, M. le Vieux, le chappeau my party pour recevoir les bulletins, le greffier de la Ville auroit appelé. Les élections ayant commencé par MM. les prévost des marchands et eschevins, continué par les conseillers de ville suivant l’ordre du tableau, et finy par les quartiniers et les bourgeois mandez.

Après que les suffrages ont esté portez par les électeurs, MM. les scrutateurs sont passez dans le petit bureau et ont dressé le scrutin de l’élection, lequel est demeuré entre les mains de M. Bignon, premier scrutateur, pour le présenter à sa majesté. M. le prévost des marchands ayant faict sçavoir cette élection à M. de Guénégaud, secrétaire d’estat, et l’ayant prié de luy mander le jour auquel le Roy auroit agréable de recevoir le serment des nouveaux eslus, ayant sceu par sa réponse que le Roy auroit donné jour pour le lundy 20 aoust à l’issue de son disné, M. le prévost des marchands en auroit faict advertir les nouveaux eslus, les quatre scrutateurs, les officiers de la Ville et toute la compagnie s’estant assemblée en l’Hostel-de-Ville le dit jour, en seroit party en carrosse pour aller prendre M. le duc d’Aumont, gouverneur de Paris, en son hostel.

L’on arriva à Saint-Germain sur les neuf heures, M. le gouverneur fut au levé du Roy, et M. le prévost des marchands mena cependant MM. les scrutateurs et les nouveaux eslus chez M. le chancelier et MM. les ministres. Sur le midy, M. le gouverneur, MM. les prévost des marchands et eschevins, conseillers et officiers de la Ville, les scrutateurs s’estant rendus en la maison que M. le prévost des marchands avoit fait retenir pour recevoir la Ville, on y servit le disné à l’issue du quel, comme l’heure de l’audience approchoit, on alla au palais dans l’ordre qui suit : 1o Marchoient quatre archers de la Ville ayant à leur teste le colonel. Ils estoient suivys de quatre huissiers de la Ville ayant leur robbe de livrée. Le greffier de la Ville seul vestu de sa robbe my party d’escarlatte et de noir, M. le gouverneur, et M. le prévost des marchands vestu de sa robbe de sattin rouge et tanné, MM. les eschevins avecque le procureur du roy, M. le receveur avecque le doyen des conseillers de la Ville, enfin les quatre scrutateurs suivys des nouveaux eslus ; les conseillers et quartiniers qui assistent à cette cérémonie marchoient ensuitte deux à deux. Les archers de la ville estant restez à la porte du chasteau, le reste de la compagnie se rendit à l’appartement de M. de Gesvres, qui leur auroit été marqué pour leur audience, à la quelle ils furent conduits peu de temps après par M. de Sainctot, et présentés à sa majesté par M. Du Plessis, secrétaire d’estat.

Le Roy estoit assis dans son fauteuil placé au milieu de sa chambre, et après les révérences accoutumées tous ceux qui composoient le corps de ville s’estant mis à genoux, M. Voisin, prévost des marchands dit à sa majesté que l’on avoit proceddé à l’élection d’un prévost des marchands et de deux eschevins nouveaux, que M. Bignon estoit chargé du scrutin de la nouvelle élection, et l’apportait à sa majesté pour luy en demander la confirmation, après quoy M. Bignon s’estant incliné, auroit faict au roy un discours des plus éloquents, et luy ayant présenté le scrutin de la ditte élection, le roy l’auroit donné à M. Du Plessis pour en faire la lecture, après laquelle le greffier de la ville ayant présenté au roy le tableau sur lequel on a coustume de faire le serment, M. Le Peletier élu prévost des marchands et MM. Belin et Picques élus eschevins s’estant approchés et mis la main sur le dit tableau, mon dit sieur Du Plessis fit la lecture du serment qu’ils prêtèrent ; ensuite de quoy le Roy tesmoigna par un discours des plus obligeants son approbation sur la conduitte de MM. les prévost des marchands et eschevins qui sortoient de charge, et dit qu’il espéroit les mêmes services des nouveaux eslus dont les personnes lui estoient très agréables. Le Roy estant passé dans son cabinet, la compagnie alla saluer la reyne, M. le dauphin, Madame et Monsieur le duc d’Anjou, et après les visittes, l’on retourna à Paris et les nouveaux eslus furent installez et mis en possession de leurs charges par M. le premier scrutateur en la manière accoutumée. » (Arch. du royaume, section administrative, reg. H, no  1821).

Dans un autre mémoire relatif à l’élection du 16 août 1674, on lit ce qui suit : « M. Bezons fit la harangue et présenta le scrutin à sa majesté, qui l’ayant remis entre les mains du secrétaire d’état, lui ordonna d’en faire la lecture. Après la lecture faite du dit scrutin, le greffier de la ville donna le serment au dit secrétaire d’état, et le crucifix ayant été remis entre les mains de sa majesté, les d. prévost des marchands et eschevins à genoux jurèrent dessus, le serment étant lu à haute voix par le secrétaire d’état. »

Il serait impossible de rappeler dans cet article tous les services rendus à la ville par la prévôté des marchands. Les accroissements successifs de la capitale, les établissements utiles créés à chaque époque témoignent assez de leur zèle et de leur intelligence. Le 14 juillet 1789, jour de la prise de la Bastille, un comité municipal, composé des échevins et des électeurs des députés aux états généraux, était réuni, sous la présidence du prévôt des marchands, dans la grande salle de l’Hôtel-de-Ville. L’émeute grondait dans la rue.

Dans la situation difficile où le plaçait la crise imminente qui se préparait, Jacques de Flesselles avait cru devoir continuer ses fonctions et favorisait secrètement les projets de la cour. Vivement interpellé par un des électeurs sur ses dangereuses relations, le prévôt balbutia, puis quitta la salle pour se rendre au Palais-Royal. Il atteignait à peine le bas de l’escalier de l’Hôtel-de-Ville, lorsqu’un jeune homme lui tira à bout portant un coup de pistolet. Flesselles tombe mortellement blessé, son cadavre est traîné dans la boue et sa tête, séparée du corps, est promenée dans les rues de Paris. Telle fut la fin du dernier prévôt des marchands.

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Liste chronologique


des prévôts des marchands et échevins de la ville de Paris depuis 1268 jusqu’en 1789.


Prévôts
Échevins
1268.
Jehan AUGIER.
1276.
Guillaume PISDOÉ.
1280.
Guillaume BOURDON.
1280.
Jehan Augier (neveu du prévôt) ; Jehan Barbette ; Jehan Arrode ; Jehan Bigues.
1289.
Jehan ARRODE.
1293.
Jehan POPIN.
1293.
Thomas de Saint-Benoast ; Estienne Barbette ; Adam Paon ; Guillaume Pisdoé.
1296.
Guillaume BOURDON, réélu.
1296.
Adam Paon ; Thomas de Saint-Benoast ; Estienne Barbette ; Guillaume Pisdoé.
1298.
Estienne BARBETTE.
1304.
Guillaume PISDOÉ,
réélu.
1304.
Jehan Gentien.
1314.
Estienne BARBETTE.
1321.
Jehan GENTIEN.
1355.
Jean CULDOÉ.
Maître
Estienne MARCEL.
1359.
Jean DESMARETS.
1371.
Jean FLEURY.

Le 27 janvier 1382, le roi Charles VI, pour punir les Parisiens de la révolte des Maillotins, supprima la prévôté des marchands et en réunit les attributions à la prévôté de Paris, alors confiée à messire Audouyn Chauveron, auquel succédèrent en 1388, Messire Jean de Folleville ; en 1389, Jean Juvénal des Ursins ; en 1404, Charles Culdoé.

Par lettres-patentes en forme d’édit du 27 janvier 1411, Charles VI rendit à la ville de Paris la prévôté des marchands, l’échevinage, etc.

Sire Pierre GENTIEN,
fut élu prévôt des marchands.
Maître Jean de Troyes ; Jean de Lolive ; Denis de Saint-Yon ; Robert de BELLON.
1411.
(Sire Pierre Gentien quitte sa place de prévôt des marchands.)
André d’ESPERNON
est élu.
1412.
Pierre Augier ; Guillaume Kiriasse.
1413.
Sire Pierre GENTIEN est remis en sa place le 9 septembre.
1413.
Guillaume Kiriasse ; Jean Marceau.
1414.
André d’Espernon ; Pierre de Grandrues.
1415 (10 octobre).
Philippe de BRÉBANT.
1415 (10 octobre).
Jean de Louviers (le Jeune) ; Regnault Pisdoé.
1416.
Estienne de Bonpuis ; Jean du Pré.
1417 (12 septembre).
Sire Guillaume KIRIASSE.
1417 (12 septembre).
Simon de Terrennes ; Henri Moloue.
1418 (6 juin).
Noël PRÉVOST.
1418 (6 juin).
Pierre Voyer ; Michel Thibert ; Marcelet Testart ; Jean de Louviers.
1419 (26 décembre).
Maître Hugues LE COQ.
1419.
Imbert des Champs ; Jean de Saint-Yon.
1420.
Sire
Guillaume SANGUIN.
1420.
Sire Jean de Lolive ; Jean de Dammartin.
1421.
Maître
Hugues RAPIOULT.
1421.
Jean de Cerisy ; Jean de Compans.
1422.
Garnier de Saint-Yon ; Jean de Bellon.
1423.
Raoul Dourdin ; Jean de La Poterne.
(La suite des échevins manque pendant cinq années.)
1429.
Imbert des Champs ; Jean de Dampierre ; Raymond Marc ; Nicolas de Neufville.
1430.
Marcelet Testart ; Guillaume de Troyes.
1431.
Robert Climent ; Henri Aufroy.
1432.
Louis Gobert ; Jacques de Roye.
1433.
Garnier de Saint-Yon ; Jean de la Poterne.
1434.
Louis Gellée ; Luques Dupleis.
1435.
(Les noms manquent.)
La Période de 1422 à 1436, pendant laquelle manquent la suite entière des prévôts des marchands et une partie de celle des échevins, embrasse tout le temps de l’occupation de la capitale par les Anglais. Cette ville ne rentra sous l’obéissance de Charles VII que le mercredi 23 juillet 1436.
Sire Michel LAILLIER, qui contribua à l’expulsion des Anglais, fut élu prévôt des marchands.
Jean de Bellon ; Nicolas de Neufville ; Pierre des Landes ; Jean de Grandrues.
1437.
Simon du Martray ; Jean Luillier.
1438.
Sire
Pierre des LANDES.
1438.
Jean de Grandrues (continué) ; Jean Augier ; Jean Thiessac ; Jacques de La Fontaine.
1439.
Nicolas Bailly ; Jean de La Porte.
1440.
Pierre des Landes
(continué).
1440.
Michel Culdoé ; Jean de Calais.
1441.
Guillaume Nicolas ; Jean de Livres.
1442.
Pierre des LANDES
(continué).
1442.
Nicolas de Neufville ; Jean de Marle.
1443.
Jean Luillier, réélu ; Jacques de La Fontaine, réélu.
1444.
Maître Jean BAILLET,
conseiller au parlement.
1444.
Nicolas de Louviers ; Jean de Chanteprime.
1445.
Jean Luillier, réélu ; Jacques de La Fontaine, réélu.
1446.
Jean BAILLET (continué).
1446.
Pierre de Vaudetart ; Jacques de Camlers.
1447.
Jean Luillier, réélu ; Michel de Camlers ; Germain de Braque, élu en remplacement de Jean Luillier.
1448.
Jean Baillet (continué).
1448.
Guillaume Nicolas ; Enguerrand de Thumery.
1449.
Jean de Marle ; Nicolas de Louviers.

Le lundi 17 août 1450, les prévôt des marchands, échevins, conseillers, quartiniers et bourgeois de Paris, réunis en assemblée solennelle à l’Hôtel-de-Ville sous la présidence de M. Arnould de Marle, conseiller du roi et président de la cour du parlement, arrêtent : « Que conformément aux anciens usages et enseignements cités par le procureur du roy et de la ville, et contrairement à l’avis de plusieurs qui soutenoient qu’on pouvoit élire les prévôt et échevins d’une autre nation que Paris, on procéderoit à l’élection d’un prévôt des marchands et de deux échevins le lendemain de l’Assomption de Notre-Dame, 16 d’aoust, qui seroient natifs de Paris et non d’ailleurs ainsi qu’il étoit accoutumé. »

Et furent élus ce jour-là :

Maître Jean BURREAU, trésorier de France.
Nicolas Bailly ; Jean Chesnard.
1451.
Germain de Braque ; Henri de La Cloche.
1452 (19 août).
DREUX-BUDÉ, audiencier de France.
1452.
Hugues Ferret ; Jean Le Riche.
1453.
Henri de La Cloche (continué) ; Arnault de Luillier.
1454.
DREUX-BUDÉ (continué).
1454.
Hugues Ferret (continué) ; de Clerbourg.
1455.
Pierre Gallié ; Philippe Lallement.
1456 (16 août).
Maître
Jean de Nanterre, président aux requêtes.
1456.
Jacques de Hacqueville ; Michel de La Grange.
1457.
Pierre Gallié ; Michel Laisié.
1458 (16 août).
Jean de NANTERRE (continué).
1458.
Guillaume Le Maçon ; Jacques d’Erpy.
1459.
Jean de Clerbourg ; Pierre Mesnard.
1460.
Maître
Henri de LIVRES.
1460.
Jacques de La Fontaine ; Antoine de Vauboulon.
1461.
Hugues Ferret ; Henry de Paris.
1462.
De LIVRES (continué).
1462.
Germain de Braque ; Guillaume de Longuejoue.
1463.
Jean de Clerbourg ; André d’Azy.
1464.
De LIVRES (continué).
1464.
Jean de Harlay, chevalier du guet ; Denis Gilbert.
1465.
(Pas d’élection à cause des guerres.)
1466.
Sire
Michel de LA GRANGE, seigneur de Trianon, maître de la chambre aux deniers du roi, et général des monnaies.
1466.
Nicolas Potier ; Gérard de Vauboulon.
1467.
Pierre Gallié ; Jacques de Hacqueville.
1468 (16 août).
Sire
Nicolas de LOUVIERS, seigneur de Cannes, conseiller du roi et maître de ses comptes.
1468.
Pierre Mesnard ; Denis-le-Breton.
1469.
Jean de Harlay, réélu ; Arnault de Cambray.
1470.
Sire Denis HESSELIN, écuyer, panetier du roi.
1470.
Denis-le-Breton (continué) ; Simon de Grégy.
1471.
Jean Colletier ; Jean des Portes.
1472.
HESSELIN (continué).
1472.
Jean de Brebant ; Gancher Hébert.
1473.
Jean Colletier (continué) ; Jacques Le Maire.
1474.
Sire
Guillaume LE COMTE, conseiller du roi et grainetier de Paris.
1474.
Germain de Marle ; Guillaume Le Jay.
1475.
Jean Colletier (continué) ; Jean des Portes.
1476.
Maître
Henri de LIVRES, conseiller du roi.
1476.
Germain de Marle ; Jean des Vignes.
1477.
Jean Colletier (continué) ; Henri Le Breton.
1478.
De LIVRES (continué).
1478.
Germain de Marle ; Jean des Vignes (continué).
1479.
Jean Colletier (continué) ; Simon de Neufville.
1480.
De LIVRES (continué).
1480.
Jean des Vignes (continué) ; Imbert Luillier.
1481.
Jean Colletier (continué) ; Simon de Neufville (continué).
1482.
De LIVRES (continué).
1482.
Imbert Luillier ; Nicolas du Hamel.
1483.
Jean Colletier (continué) ; Simon de Neufville.
1484.
Maître
Guillaume de LA HAYE, conseiller du roi et président des requêtes du palais.
1484.
Gancher Hébert ; Jacques Nicolas.
1485.
Jean de Harlay ; Jean de Ruel.
1486
Maître Jean du DRAC, vicomte d’Ay et seigneur de Mareuil.
1486.
Guillaume de Hacqueville ; Jacques Vaulquier.
1487.
Denis Thumery ; Nicolas Ferret.
1488.
Du DRAC (continué).
1488.
Jacques Testes ; Louis de Montmiral.
1489.
Gancher Hébert ; Jacques Vaulquier.
1490.
Maître
Pierre POIGNANT, conseiller au parlement.
1490.
Simon Malingre ; Charles Le Coq, général des monnaies.
1491.
Pierre de La Poterne ; Jean Le Lièvre.
1492.
Maître
Jacques PIÉDEFER, avocat en parlement.
1492.
Jacques Vaulquier ; Raoul de Hacqueville.
1493.
Pierre Raoulin ; Jean Brulart.
1494.
Nicolas VIOLE, correcteur des comptes.
1494.
Pierre de Ruel ; Jacques Nicolas.
1495.
Jean des Landes ; Audry Guyart.
1496.
Maître
Jean de MONTMIRAL, avocat en parlement.
1496.
Jean Le Jay ; Michel Le Riche.
1497.
Étienne Boucher ; Simon Aimé.
1498.
Maître
Jacques PIÉDEFER, avocat en parlement.
1498.
Antoine Malingre ; Louis du Harlay.
1499.
Pierre Turquant ; Bernard Ripault.
1500.
Nicolas POTIER, général des monnaies.
1500.
Jean de La Pite ; Jean de Marle ; Jean Le Lièvre ; Jean de Lolive.
1501.
(Ces quatre échevins sont continués).
1502.
Sire
Germain de MARLE, général des monnaies.
1502.
Charles des Moulins ; Jean Paillard ; Jean Croquet ; Nicolas Berthillon.
1503.
Henri Le Bègue ; Étienne Huré.
1504.
Maître
Eustache LUILLIER, seigneur de St-Mesmin et maître des comptes.
1504.
Pierre Le Maçon ; Jean Hébert.
1505.
Pierre Paulmier, conseiller au Châtelet ; Jean Le Lièvre.
1506.
Messire
DREUX-RAGUIER, escuyer, seigneur de Temmelle, conseiller du roi et maître de ses eaux et forêts.
1506.
Nicolas Séguier ; Hugues de Neufville.
1507.
Étienne Savin ; Étienne Huré.
1508.
Maître
Pierre LE GENDRE, trésorier de France.
1508.
Mery Bureau ; Pierre Turquant.
1509.
François Chouart ; Regnault Anthoulet.
1510.
Maître
Robert TURQUANT, conseiller au parlement.
1510.
Charles de Montmiral ; Jean Croquet.
1511.
Antoine Disomme ; Geoffroy du Souchay.
1512.
Maître Roger BARME, avocat général au parlement.
1512.
Nicolas de Crespy ; Jean Olivier.
1513.
Guillaume Parent ; Robert Le Lieur.
1514.
Maître Jean BOULART, conseiller au parlement.
1514.
Mery Bureau ; Jean Bazanier.
1515.
Maître Pierre CLUTIN, conseiller au parlement, fut élu pour achever le temps de Boulart, décédé.
1515.
Jacques Le Lièvre ; Miles Perrot.
1516.
CLUTIN (continué).
1516.
Jean du Bus ; Geoffroy du Souchay.
1517.
Claude Olivier ; Pierre de Soulfour.
1518.
Maître Pierre LESCOT, seigneur de Lyssy, conseiller du roi et procureur général en la cour des aydes.
1518.
Jean Turquant ; Jean Allard.
1519.
Nicolas Le Cointe ; Nicolas Charpentier.
1520.
Messire
Antoine LE VISTE, conseiller et maître des requêtes ordinaires de l’hôtel du roi.
1520.
Jean Palluau ; Jean Bazanier.
1521.
Gaillard Spifame, seigneur de Dissaulx, général de France, outre-Seine ; Nicolas Chevalier, bourgeois.
1522.
Guillaume BUDÉ, seigneur de Merly-la-Ville, maître des requêtes ordinaires de l’hôtel du roi, et maître de sa librairie.
1522.
Maître Jean Morin, lieutenant du bailly du palais, et aussi lieutenant général du grand réformateur des eaux et forêts ; Jean Croquet, bourgeois.
1523.
Sire Claude Sanguin, marchand et bourgeois de Paris ; maître Jean Le Clerc, seigneur d’Armendelle, et auditeur aux comptes.
1524.
Maître Jean MORIN, lieutenant aux baillages de Paris et du palais.
1524.
Guillaume Séguier ; Claude Le Lièvre.
1525.
Maître Pierre Lormier, commissaire au Châtelet de Paris ; sire Claude Foucault, seigneur de Mondétour ; sire Jean Turquant, quartinier et bourgeois.

(Le premier de ces trois échevins, Pierre Lormier, fut élu pour un an, afin d’achever le temps de Guillaume Séguier, décédé.)

1526.
Maître Germain de MARLE, seigneur de Thillay, notaire et secrétaire du roi et général des monnaies.
1526.
Germain Le Lieur ; Jacques Pinet.
1527.
Maître Nicole Guesdon, avocat au parlement ; maître François Gayant, auditeur aux comptes.
1528.
Maître
Gaillard SPIFAME, seigneur de Pisseaux, et général de France, outre-Seine.
1528.
Sire Claude Maciot, quartinier ; Pierre Fournier.
1529.
Maître Regnault Picard, notaire et secrétaire du roi ; Pierre Hennequin, avocat au parlement.
1530.
Maître Jean LUILLIER, conseiller du roi et maître ordinaire des comptes.
1530.
Sire Jean de Moussy ; maître Simon Teste, conseiller du roi.
1531.
Sire Gervais Larcher ; sire Jacques Boursier.
1532.
Pierre VIOLE, conseiller du roi au parlement.
1532.
Maître Claude Daniel, conseiller du roi ; sire Jean Barthélemi, quartinier, bourgeois et marchand.
1533.
Maître Martin Bragelongne, conseiller du roi au baillage du palais ; Jean Courtin, conseiller du roi.
1534.
Maître Jean TRONÇON, conseiller du roi.
1534.
Maître Guillaume Quinotte, receveur des généraux, des aydes et quartinier ; sire Jean Arroger, bourgeois.
1535.
Christophe de Thou, avocat du roi ès-eaux et forêts ; Eustache Le Picard, notaire et secrétaire du roi.
1536.
TRONÇON (continué).
1536.
Sire Claude Le Lièvre ; Pierre Raoul.
1537.
Maître Jacques Paillard, seigneur de Jumeauville ; Nicole de Hacqueville, avocat au parlement.
1538.
Maître
Augustin de THOU, conseiller au parlement.
1538.
Sire Jean Crochet ; Guillaume Danès, quartinier.
1539.
Maître Antoine Le Coincte, conseiller du roi au Châtelet de Paris ; sire Jean Parfait.
1540.
Maître Étienne de MONTMIRAL, conseiller du roi au parlement.
1540.
Sire Guillaume Le Bras ; Guichard Courtin, quartinier.
1541.
Maître Thomas de Bragelongne, conseiller du roi en la conservation des privilèges de l’Université ; sire Nicolas Perrot.
1542.
Maître
André GUILLARD, conseiller du roi et maître des requêtes ordinaires de son hôtel.
1542.
Maître Denis Picot, conseiller du roi ; sire Henri Godefroy, quartinier.
1543.
Pierre Séguier, lieutenant criminel au Châtelet de Paris ; sire Jean Choppin, marchand et bourgeois.
1544.
Maître Jean MORIN, lieutenant civil de la prévôté de Paris.
1544.
Sire Jean de Saint-Germain ; Jean Barthélemi.
1545.
Maître Jacques Aubery ; maître Denis Tanneguy, avocat au parlement.
1546.
Maître Louis GAYANT, conseiller du roi au parlement.
1546.
Sire Denis Barthélemi, quartinier ; sire Fiacre Charpentier.
1547.
Maître Nicole Le Cirier, avocat en parlement ; maître sieur Michel Vioelart.
1548.
Maître Claude GUYOT, conseiller notaire et secrétaire du roi.
1548.
Sire Guillaume Pommereu ; Guichard Courtin, quartinier.
1549.
Sire Antoine Soly ; Guillaume Choart, marchand drapier.
1550.
GUYOT (continué).
1550.
Sire Jean Le Jay, marchand ; sire maître Cosme Luillier, bourgeois.
1551.
Maître Guy Lormier ; sire Robert des Prez, bourgeois.
1552.
Maître Christophe de THOU, notaire et secrétaire du roi, avocat au parlement.
1552.
Sire Thomas Le Lorrain, quartinier ; sire Jean de Breda, marchand.
1553.
Sire Claude Le Sueur ; maître Jean de Soulfour.
1554.
Maître Nicole de LIVRES, notaire et secrétaire du roi.
1554.
Maître Jean Palluau, notaire et secrétaire du roi ; Jean Lescalopier, marchand.
1555.
Sire Germain Bourcier, marchand ; Michel du Ru.
1556.
Maître Nicolas PERROT, conseiller au parlement.
1556.
Maître Guillaume de Courlay ; sire Jean Messier.
1557.
Maître Augustin de Thou, avocat en parlement ; sire Claude Marcel, marchand bourgeois.
1558.
Maître Martin de Bragelongne, lieutenant particulier civil et criminel.
1558.
Pierre Prévost, élu de Paris ; sire Guillaume Larcher.
1559.
Sire Jean Aubery ; Nicolas Godefroy.
1560.
Maître Guillaume de Marle, seigneur de Versigny.
1560.
Maître Jean Sanguin, secrétaire du roi ; sire Nicolas Hae.
1561.
Maître Christophe Lasnier ; sire Henri Ladvocat.
1562.
De MARLE (continué).
1562.
Maître Jean Lescalopier ; maître Mathurin Le Camus.
1563.
Sire Jean Merault ; sire Jean Le Sueur.
1564.
Maître Guillaume GUYOT, seigneur de Charmaux.
1564.
Maître Pierre Prévost, élu de Paris ; Jean Sanguin, secrétaire du roi.
1565.
Maître Philippe Le Lièvre ; sire Pierre de La Cour.
1566.
Messire Nicolas LE GENDRE, seigneur de Villeroy.
1566.
Nicolas Bourgeois ; Jean de Bray.
1567.
Maître Jacques Sanguin, seigneur de Livry ; sire Claude Hervy.
1568.
LE GENDRE (continué).
1568.
Jacques Kerver ; maître Hierome de Varade.
1569.
Sire Pierre Poullin ; maître François Dauvergne.
1570.
Claude MARCEL, général des monnaies.
1570.
Maître Simon Bouquet ; sire Simon de Cressé.
1571.
Maître Guillaume Le Clerc ; Nicolas Lescalopier, conseiller du roi, trésorier général de France en la généralité de Caen.
1572.
Maître Jean LE CHARRON, président en la cour des aydes.
1572.
Maître Jean de Bragelongne ; Robert Danès, greffier des comptes.
1573.
Sire Jean Le Jay, seigneur de Dugy ; maître Jacques Perdrier, secrétaire du roi.
1574.
LE CHARRON (continué).
1574.
Maître Claude Daubray, secrétaire du roi ; sire Guillaume Parfait.
1575.
Maître Augustin Le Prévost, secrétaire du roi ; Jean Le Gresle, seigneur de Beaupré.
1576.
Messire Nicolas Luillier, président aux comptes, seigneur de Boulencourt.
1576.
Sire Guillaume Guerrier ; maître Antoine Mesmin, avocat au parlement.
1577.
Jean Boué, avocat au parlement, procureur du roi au baillage du palais ; sire Louis Abelly.
1578.
Maître Claude DAUBRAY, conseiller notaire et secrétaire du roi.
1578.
Sire Jean Le Comte, quartinier ; maître René Haudart.
1579.
Jean Gedoin ; sieur de Graville ; Pierre Laisné, conseiller au Châtelet.
1580.
Maître Augustin de THOU, conseiller du roi en son conseil d’état, et avocat général au parlement.
1580.
Antoine Mesmin, rééélu ; Nicolas Bourgeois.
1581.
René Poussepin, conseiller du roi au Châtelet ; Denis Mamyneau, conseiller du roi, auditeur aux comptes.
1582.
Messire Étienne de NEULLY, premier président de la cour des aydes.
1582.
Maître Jean de Loynes, avocat au parlement ; sire Antoine Huot.
1583.
Maître Hector Guedouin ; Jacques de La Fau.
1584.
De NEULLY (continué).
1584.
Pierre Le Goix ; Rémond Bourgeois.
1585.
Maître Philippe Hotman, conseiller au Châtelet ; Jean de La Barre, avocat au parlement.
1586.
Messire Nicolas-Hector, seigneur de PÉREUSE et de Beaubourg, conseiller d’état et maître des requêtes.
1586.
Maître Louis de Saint-Yon ; Pierre Lucoly, conseiller du roi et lieutenant général en la prévôté de l’Hôtel.
1587.
Jean Le Comte, vendeur de marée, quartinier ; François Bonnard, même profession.

Le 12 mai 1588, après la journée des barricades, messire Nicolas de Péreuse, prévôt des marchands, fut mis à la Bastille, les échevins furent destitués. Vers la fin du même mois, d’après les ordres du duc de Guise, une réunion générale des notables bourgeois de tous les quartiers de Paris eut lieu à l’Hôtel-de-Ville, à l’effet de procéder à l’élection des nouveaux prévôt des marchands et échevins ; et pour mettre les électeurs dans l’impossibilité de donner leurs voix à d’autres qu’à des partisans bien connus de la Ligue, il fut arrêté que, contrairement aux principes suivis jusqu’alors, il ne serait fait usage de billets ni de scrutin, mais que chacun voterait publiquement et à haute voix. Cette infraction aux anciens règlements fut colorée du prétexte d’urgence. Un sieur de Marchaumont réunit le premier jour la majorité des suffrages ; mais interrogé par plusieurs membres sur le lieu de sa naissance, il avoua qu’il n’était pas né à Paris. L’élection fut annulée et remise au lendemain ; en présence du duc de Guise, de son fils et de plusieurs autres seigneurs, furent élus à la pluralité des voix :

Maître Michel MARTEAU, sieur de La Chapelle, conseiller du roi, et maître ordinaire en la chambre des comptes.
Maître Nicolas Rolland, sieur du Plessis ; Jean Compans, marchand ; François Cotte Blanche, marchand ; Robert des Prés, marchand.

Les nouveaux magistrats prêtèrent serment entre les mains du duc de Guise ; toutefois ils déclarèrent qu’ils n’acceptaient leur charge que par provision, attendu l’urgence des affaires de la ville, et jusqu’à ce qu’il en fût autrement ordonné par le roi. Ils demandèrent ensuite qu’on prît acte de cette déclaration dont minute fut dressée, puis signée par eux et déposée au greffe de la ville.

Au mois de juillet, après la publication de l’édit de pacification, les prévôt des marchands et échevins se démirent de leur charge entre les mains de la reine-mère qui, tout en déclarant qu’elle avait pour agréable cet acte de soumission et qu’elle le porterait à la connaissance du roi son fils, leur enjoignit néanmoins, par un mandement signé de sa main, en date du 11 juillet 1588, de continuer l’exercice de leurs fonctions jusqu’à réception de la réponse de sa majesté.

Le 20 du même mois, d’après l’ordre du roi, Catherine de Médicis fit venir au palais, maîtres Marteau, N. Rolland, F. Cotte Blanche et R. des Prés, et leur annonça : « que sa majesté avait eu aussi pour très agréable leur démission et obéissance ; elle voulait qu’ils continuassent leurs charges jusqu’au 16 août 1590. » Ils prêtèrent donc serment de nouveau entre les mains de la reine-mère. Acte de cette prestation fut dressé, signé par eux tous et déposé au greffe de la ville.

Au mois de septembre 1588, maîtres Marteau et Jean Compans furent députés aux états-généraux convoqués à Blois, où le tiers-état choisit le prévôt pour son président.

Le 1er jour du mois d’août de l’année suivante, Henri III fut tué à Saint-Cloud par Jacques Clément.

1590 (18 octobre).
Maître Charles BOUCHER, sieur d’Orsay, conseiller du roi, président au grand conseil et maître des requêtes ordinaires.
1590.
Maître Jacques Brette, conseiller notaire et secrétaire du roi ; Pierre Poncher, marchand et bourgeois de Paris ; maître Robert des Prez, avocat au parlement ; Martin Langlois, avocat au parlement.

L’absence du duc de Mayenne et des échevins, avait nécessité le renvoi au mois d’octobre, de l’élection qui, selon les anciens usages, devait avoir lieu le 16 août. Afin de rendre à l’avenir les élections conformes à celles d’autrefois, il fut arrêté que des Prez et Langlois, qui avaient obtenu le moins de voix, ne seraient élus que pour un an seulement.

1591.
Robert des Prez (continué) ; Martin Langlois.

(Quelques jours après leur élection, ces deux échevins se démirent de leurs fonctions).

1591.
Maitre Denis Lemoine, sieur de Vaux ; Antoine Hotman.

(Ces deux échevins furent élus pour remplacer des Prez et Langlois, mais Hotman ayant accepté les fonctions d’avocat général au parlement de Paris, il fut procédé à une nouvelle élection, et Martin Langlois fut réélu).

1592 (16 août).

Point d’élection en raison de l’absence du duc de Mayenne, lieutenant-général du royaume.

1592 (9 novembre).
Maître Jean LUILLIER, sieur d’Orville et de Visseau, conseiller du roi et maître ordinaire en la chambre des comptes.
1592.
Denis Neret, marchand ; maître Jean Pichonnat, avocat au parlement.
1593.
(Point d’élection).

Le 22 mars 1594, Paris ouvrit ses portes à Henri IV. Le prévôt des marchands Luillier, les échevins Langlois et Neret, coopérèrent à la reddition de la capitale. Le 28 du même mois parut l’édit d’abolition, qui conserva tous les officiers publics dans leurs fonctions. Les prévôt des marchands et échevins furent maintenus après avoir prêté serment au roi entre tes mains de François d’O, chevalier des ordres de sa majesté, gouverneur et lieutenant-général de l’Isle de France.

1594 (16 août).
Maître Martin LANGLOIS, sieur de Beaurepaire, conseiller du roi et maître des requêtes ordinaires de son hôtel.
1594.
Jean Le Comte, quartinier ; maître Robert Besle, conseiller au Châtelet.
1595.
Omer Talon, avocat au parlement ; Thomas de Rochefort, avocat au parlement.
1596.
Maître LANGLOIS (continué).
1596.
Maître André Canaye, teinturier ; Clause Josse, receveur des bois.
1597.
Antoine Abelly, bourgeois ; Jean Roullier, bourgeois.
1598.
Messire Jacques DANÈS, seigneur de Marly, conseiller d’état et président des comptes.
1598.
Nicolas Bourlon, bourgeois ; Valentin Targer, bourgeois.
1599.
Maître Guillaume Robineau, avocat du roi en l’élection et grenier à sel de Paris ; Louis Vivien, seigneur de Saint-Marc.
1600.
Messire Antoine GUYOT, seigneur de Charmeaux, conseiller d’état et président des comptes.
1600.
Maître Jean Garnier, auditeur des comptes ; Jacques des Jardins, sieur des Marchets, conseiller au Châtelet.
1601.
Jean Baptiste Champin, secrétaire du roi ; Claude de Choilly.
1602.
Messire Martin de BRAGELONGNE, sieur de Charonne, conseiller d’état, président aux enquêtes.
1602.
Gilles Durant, avocat du roi ès-eaux et forêts ; Nicolas Quetin, conseiller au Châtelet.
1603.
Maître Louis Le Lièvre, substitut du procureur-général ; Léon Dollet, avocat au parlement.
1604.
Messire François MYRON, chevalier, seigneur du Tremblay, conseiller-d’état et lieutenant civil.
1604.
Sire Pierre Saintot, bourgeois ; Jean de La Haye.
1605.
Gabriel de Flexelles ; maître Nicolas Belut, conseiller au trésor.
1606.
Maître Jacques SANGUIN, seigneur de Livry, conseiller au parlement.
1606.
Germain Gouffé, substitut du procureur au Châtelet ; Jean de Vailly, sieur du Breul-du-Pont.
1607.
Maître Pierre Parfait, greffier de l’élection ; Charles de Charbonnières, auditeur des comptes.
1608.
SANGUIN (confirmé).
1608.
Maître Jean Lambert, bourgeois ; Jean Thévenot, conseiller au Châtelet.
1609.
Maître Jean Perrot ; Jean de La Noue, avocat au parlement.

La mort de Henri IV, assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610, ne permit pas de procéder aux élections. La régente Marie de Médicis envoya ses ordres au bureau de la ville. Les prévôt et échevins furent continués dans leurs charges ; Sanguin, prévôt des marchands, Perrot et de La Noue, pour deux années, et Lambert et Thévenot pour un an seulement.

1611.
Sire Jean Fontaine, maître juré, charpentier du roi ; maître Nicolas Poussepin ; sieur de Belais, conseiller au Châtelet.
1612 (16 août).
Maître Gaston de Grieu, sieur de Saint-Aguin, conseiller du roi en la cour du parlement.
1612.
Noble homme maître Robert des Prez, avocat en parlement ; Claude Merault, conseiller du roi et auditeur aux comptes, seigneur de Fossée.
1613.
Maître Israël Desneux, grainetier ; Pierre Chapisson, conseiller au Châtelet.
1614.
Messire Robert Myron, seigneur du Tremblay, conseiller du roi en ses conseils d’état et privé, conseiller au parlement et président aux enquêtes.
1614.
Jacques Huot, quartinier ; Guy Pasquier, seigneur de Bussy, conseiller du roi.
1615.
Jacques Le Bret, conseiller au Châtelet ; sire François Fréron, marchand bourgeois.
1616.
Maître Antoine BOUCHET, seigneur de Bouville, conseiller du roi au parlement.
1616.
Sire Nicolas de Paris, bourgeois ; noble homme maître Philippe Pietre, avocat au parlement.
1617.
Noble homme maître Pierre du Plessis, seigneur de La Saussaye, conseiller du roi au Châtelet ; sire Jacques de Creil, bourgeois.
1618.
Messire Henri de MESMES, chevalier seigneur d’Irval, conseiller du roi, en ses conseils d’état et privé, lieutenant civil de la ville, prévôté et vicomté de Paris.
1618.
Maître Jacques de Loynes, conseiller du roi, et substitut du procureur général au parlement ; sire Glaude Gonyer, bourgeois.
1619.
Noble homme maître Louys Damours, conseiller au Châtelet ; sire Pierre Buisson, bourgeois.
1620.
Henri de MESMES (continué).
1620.
Noble homme maître Guillaume Lamy, sieur de Villiers-Adam, conseiller et secrétaire du roi, contrôleur de la chancellerie ; Pierre Gouyon, bourgeois.
1621.
Noble homme maître Jean Le Prestre, auditeur aux comptes ; maître Robert Danès, secrétaire du roi.
1622.
Messire Nicolas de Bailleul, seigneur de Watrelos-sur-Mer et de Choisy-sur-Seine, conseiller du roi et lieutenant civil.
1622.
Jacques Montrouge, vendeur de marée ; maître Louis Daviau, conseiller au parlement.
1623.
Charles Dolet, avocat au parlement ; Simon Marcez, marchand et bourgeois.
1624.
De BAILLEUL (continué).
1624.
Maître Prospère de Motte, conseiller au Châtelet ; Pierre Perrier, marchand et bourgeois.
1625.
Maître Jean-Baptiste Hautin, conseiller au Châtelet ; André Langlois, marchand et bourgeois.
1626.
De BAILLEUL (continué).
1626.
Pierre Parfait, marchand et bourgeois ; maître Denis Maillet, avocat au parlement.
1627.
Maître Augustin Le Roux, conseiller au Châtelet ; Nicolas de Laistre, marchand et bourgeois.
1628.
Messire Christophe SANGUIN, seigneur de Livry, conseiller d’état, président des comptes.
1628.
Sire Étienne Heurlot, bourgeois ; noble homme maître Léonard Renard, conseiller du roi et son procurer au trésor.
1629.
Pamphile de La Court, marchand bourgeois, conseiller de la ville ; maître Antoine de Paris, procureur à la chambre des comptes.
1630.
SANGUIN(continué).
1630.
Noble homme maître Jean Pepin, conseiller au Châtelet ; sire Jean Tronchot, marchand bourgeois, conseiller de la ville.
1631.
Philippe Le Gangneux, quartinier ; sire Nicolas de Poix, marchand et bourgeois ; maître Claude Le Tourneau, conseiller de la ville, élu pour un an en remplacement de Tronchot qui mourut le 16 juin 1631.
1632.
Messire Michel MAUREAU, conseiller du roi aux conseils d’état et privé, lieutenant privé.
1632.
Noble homme Hilaire Marcez, conseiller au Châtelet ; Jean Bazin, sieur de Chambuisson, conseiller de la ville.
1633.
Jean Garnier, bourgeois de Paris ; noble homme Jacques Doujat, conseiller et secrétaire du roi.
1634.
MAUREAU (continué).
1634.
Nicolas de Creil, marchand bourgeois ; maître Jean Toucquoy, avocat au parlement, conseiller et maître des requêtes de la reine.
1635.
Noble homme Joseph Charlot, écuyer ; sieur de Pincé, conseiller du roi au Châtelet ; Jean de Bourges, bourgeois.
1636.
MAUREAU (continué) ; il mourut en octobre 1637.
1636.
Étienne Geoffroy, bourgeois ; maître Claude de Baussay, conseiller du roi et auditeur aux comptes.
1637 (le 28 octobre).
Oudard LE FÉRON, seigneur d’Orville et de Louvre-en-Parisis, conseiller aux conseils d’état et privé, président aux enquêtes en la cour de parlement.
1637.
Maître Germain Piêtre, conseiller au Châtelet ; Jacques Tartarin, marchand et bourgeois.
1638.
(Oudard Le Féron avait été élu tant pour achever le temps de Maureau, décédé, que pour deux autres années encore, à partir du 16 août 1638).
1638 (16 août).
Noble homme Claude Galland, conseiller du roi et auditeur aux comptes ; Clause Boüe, marchand et bourgeois.
1639.
Maître Pierre de La Tour, conseiller et secrétaire du roi ; maître Jean Chuppin, bourgeois de Paris et conseiller de la ville.
1640.
Pierre Eustache ; Charles Coiffier, commissaire au Châtelet.
1641 (25 février).
Christophe PERROT, seigneur de La Malmaison, conseiller de la grand’chambre du parlement.
1641.
Sébastien Cramoisi, imprimeur ordinaire du roi ; Jacques de Monhers.
1641 (22 avril).
Macé LE BOULANGER, président aux enquêtes.
1642.
(Il fut nommé pour achever le temps de MM. Le Féron et Perrot, décédés, et pour deux années ensuite.)
1642.
Remy Tronchot, receveur général des tailles à Paris ; Guillaume Baillon.
1643.
Claude de Bourges, payeur du bureau des trésoriers de France, à Orléans ; Adrien de Vinx.
1644.
Jean SCARRON, seigneur de Mendiné, conseiller de la grand’chambre du parlement.
1644.
Gabriel Langlois, conseiller au Châtelet ; Martin du Fresnoy.
1645.
Jean de Gaigny, commissaire au Châtelet et conseiller de la ville ; René de la Haye.
1646 (26 février).
Hiérome LE FÉRON, seigneur d’Orville et de Louvre-en-Parisis, président aux enquêtes.
1646.
Jean de Bourges, docteur en médecine ; Geoffroy Yon, bourgeois.
1647.
(Il fut nommé pour achever le temps de Scarron, décédé, et pour deux années ensuite.)
1647.
Gabriel Fournier, président en l’élection de Paris ; Pierre Helyot, conseiller de la ville.
1648.
LE FÉRON (continué).
1648.
Pierre Hachette, conseiller au Châtelet ; Raymond Lescot, conseiller de ville.
1649.
Claude Boucot, secrétaire du roi, seigneur du Clos Gaillard ; Robert de Sequeville, bourgeois.
1650.
Antoine LE FEBVRE, conseiller au parlement.
1650.
Michel Guillois, conseiller au Châtelet ; Nicolas Philippe.
1651.
André Le Vieux, conseiller de la ville ; Pierre Denison.

« Le 14 juillet 1652, le prince de Condé et le duc de Beaufort s’étaient rendus à l’Hôtel-de-Ville où les prévôt et échevins étaient réunis en assemblée générale. Plusieurs personnes crièrent « La salle est pleine de Mazarins ! » Ces mots furent comme des signaux de guerre donnés à la foule des mécontents, des gens sans aveu, des soldats déguisés qui, depuis le matin, s’agitaient sur la place de la Grève. Les invectives commencèrent, puis une grêle de pierres brisa les fenêtres de la maison de ville. Les mutins allèrent prendre du bois sur le port, l’amoncelèrent devant la porte et y mirent le feu. La fumée se répandit dans les salles, et les magistrats qui cherchaient à se sauver furent massacrés.

Après cet événement auquel il n’était pas étranger, le prince de Condé fit élire par une assemblée fort peu nombreuse, réunie à l’Hôtel-de-Ville, pour gouverneur de Paris, le duc de Beaufort, pour prévôt des marchands Pierre Broussel, et pour échevins, le 16 août suivant, MM. Gervais et Orry ; mais peu de temps après son entrée à Paris, le roi tint un lit de justice où furent annulées les élections faites par le prince. En vertu d’un mandement du roi, furent réélus : »

1652 (le 18 octobre).
Antoine LE FEBVRE, conseiller au parlement.
1652.
Michel Guillois, conseiller au Châtelet ; Nicolas Philippe.

(Chacun pour une année seulement).

1653.
Julien Gervais, contrôleur des mesures au grenier à sel ; Gabriel de Moucheny.
1654 (16 août).
Alexandre de SÈVE, chevalier, seigneur de Chastignonville, maître des requêtes honoraire.
1654.
Vincent Heron, conseiller de ville ; Jean Rousseau.
1655.
Antoine de La Porte, quartinier ; Claude de Santeul, ci-devant conseiller de ville.
1656.
De SÈVE (continué).
1656.
Philippe Gervais, conseiller de ville ; Jacques Regnard, conseiller au Châtelet.
1657.
Jean de Faverolles, intendant de la maison de la Reine ; Jacques Regnard, sieur de la Noue.
1658.
De SÈVE (continué).
1658.
Jean Le Vieux, quartinier ; Nicolas Baudequin, conseiller de ville.
1659.
Claude Prevost ; Charles du Jour, conseiller au Châtelet.
1660.
De SÈVE (continué).
1660.
Pierre Delamouche, auditeur aux comptes ; Jean Hélissant, conseiller de ville.
1661.
Jean de Monhers, avocat ; Eustache de Faverolles.
1662.
Daniel VOISIN, chevalier, seigneur de Cerisay, maître des requêtes.
1662.
Pierre Brigalier, avocat du roi au Châtelet ; Jean Gaillard, conseiller de ville.
1663.
Nicolas Souplet, quartinier ; Pierre Charlot, secrétaire du roi.
1664.
Daniel VOISIN (continué).
1664.
Laurent de Faverolles, auditeur des comptes ; Jean de La Balle, notaire et conseiller de ville.
1665.
François Le Foing, notaire au Châtelet ; Robert Hamonin, contrôleur et garde des registres à la chambre des comptes.
1666.
VOISIN (continué).
1666.
Hugues de Santeul, conseiller de ville ; Nicolas Lusson, conseiller au Châtelet.
1667.
Guillaume de Faverolles, quartinier ; Réné Gaillard sieur de Montmire.
1668.
Claude LE PELETIER, président aux enquêtes, depuis président à mortier, ministre d’état et contrôleur général.
1668.
Claude Belin, conseiller au Châtelet ; Nicolas Picques, conseiller de ville.
1669.
Henri de Santeul, quartinier ; Réné Accard, substitut du procureur général.
1670.
LE PELETIER (continué).
1670.
Nicolas Chanlatte, directeur du commerce des Indes ; Guillaume Amy, substitut du procureur général.
1671.
Louis Pasquier, contrôleur au grenier à sel ; Claude Le Gendre, interprète de sa majesté pour les langues orientales.
1672.
LE PELETIER (continué).
1672.
Pierre Richer, greffier en chef de la chambre des comptes ; Martin Bellier, quartinier.
1673.
François Bachelier, conseiller au Châtelet ; Charles Clerembault, conseiller de ville.
1674.
LE PELETIER (continué).
1674.
Pierre Picquet, quartinier ; Jacques Trois-Dames.
1675.
Jacques Favier ; Estienne Galliot, commissaire au Châtelet.
1676.
Auguste-Robert de POMMEREU, seigneur de La Bretèche, conseiller d’état.
1676.
Pierre de Beyne, quartinier ; Jean de La Porte, conseiller au Châtelet.
1677.
Alexandre de Vinx, conseiller de ville ; Antoine Magneux, intendant du duc de La Trémoille.
1678.
De POMMEREU(continué).
1678.
Philippe L’Évesque, quartinier ; Jacques Pousset de Montauban, avocat.
1679.
Simon Gillot, conseiller de ville ; Antoine de Groisy.
1680.
De POMMEREU(continué).
1680.
Jean de Vinx, quartinier ; Louis Roberge.
1681.
Jean-Baptiste Helissant, conseiller de ville ; Antoine Robert Baglan.
1682.
De POMMEREU (continué).
1682.
Charles Lebrun ; Michel Gamare.
1683.
Michel Chauvin, conseiller de ville ; Pierre Parques, notaire.
1684.
Henri de FOURCY, chevalier, seigneur de Chessy, président aux enquêtes.
1684.
Denis Rousseau, quartinier ; Jean Chuppin, notaire au Châtelet.
1685.
Mathieu-François Geoffroy ; Jean-Jacques Gayot, conseiller de ville.
1686.
De FOURCY (continué).
1686.
Nicolas Chuppin, quartinier ; Jean-Gabril de Sanguinière, sieur de Chavausac, conseiller au Châtelet.
1687.
Henri Herleau, conseiller de ville ; Pierre Le Noir.
1688.
De FOURCY (continué).
1688.
Claude Bellier, quartinier ; Vincent Marescal.
1689.
Pierre Presty, conseiller de ville ; Toussaint Millet, conseiller au Châtelet.
1690.
De FOURCY (continué).
1690.
Pierre Chauvin, quartinier ; Pierre Savalette, notaire au Châtelet.
1691.
Thomas Tardif, conseiller de ville ; Jean de Laleu.
1692.
Claude BOSC, seigneur d’Ivry-sur-Seine, procureur général de la cour des aydes.
1692.
Simon Moufle, notaire au Châtelet ; Guillaume Tartarin, avocat.
1693.
Toussaint-Simon Bazin, conseiller de ville ; Claude Puylon, docteur en médecine.
1694.
BOSC (continué).
1694.
Charles Sanfray, notaire au Châtelet ; Louis Baudran, substitut du procureur général de la cour des aydes.
1695.
Jean-Baptiste Le Tourneur, conseiller de ville ; Nicolas de Brussel, conseiller de ville.
1696.
BOSC (continué).
1696.
Mathurin Barroy, quartinier ; Guillaume Hesme.
1697.
Jean-François Sautreau, conseiller de ville ; Antoine de La Loire, procureur de la chambre des comptes.
1698.
BOSC (continué).
1698.
François Regnault, quartinier ; François-Jean Dionis, notaire au Châtelet.
1699.
Léonard Chauvin, conseiller de ville ; Jean Hallé.
1700.
Charles BOUCHER, chevalier, seigneur d’Orsay, conseiller au parlement.
1700.
Guillaume-André Hébert, quartinier ; François Crevon.
1701.
Claude de Santeul, conseiller de ville ; Claude Guillebon.
1702.
BOUCHER (continué).
1702.
Michel Boutet, quartinier ; Hugues Desnots.
1703.
Marc-François Lay, quartinier ; Denis-François Regnard, conseiller de ville.
1704.
BOUCHER (continué).
1704.
Martin-Joseph Bellier, quartinier ; Antoine Baudin.
1705.
Antoine Melin, notaire au Châtelet, conseiller de la ville ; Henri Boutet, notaire au Châtelet.
1706.
BOUCHER (continué).
1706.
Guillaume Scourjon, quartinier, écuyer ; Nicolas Denis, huissier ordinaire des conseils du roi.
1707.
Étienne Perichon, notaire au Châtelet, conseiller de ville ; Jacques Pyart.
1708.
Jérôme BIGNON, conseiller d’état.
1708.
René-Michel Blouin, quartinier ; Philippe Regnault.
1709.
Pierre Chauvin, conseiller de ville ; Claude Le Roy, seigneur de Champ, greffier, conseiller du roi, notaire au Châtelet.
1710.
BIGNON (continué)
1710.
Michel-Louis Hazon, quartinier ; Pierre-Jacques Brillon, avocat au parlement.
1711.
Nicolas Tardif, conseiller de ville ; Charles Baudoin-Presty.
1712.
BIGNON (continué).
1712.
Louis Boiseau, conseiller, notaire au Châtelet, quartinier ; Louis Duranz, conseiller du roi, notaire au Châtelet.
1713.
Hector-Bernard Bonnet, conseiller de ville ; René-François Coüet de Montbayeux, avocat au parlement et au conseil du roi.
1714.
BIGNON (continué).
1714.
Jacques de Beyne, quartinier ; Guillaume de Laleu, conseiller, notaire au Châtelet.
1715.
Simon Fayolle, conseiller de ville ; Charles-Damien Foucault, conseiller du roi, notaire au Châtelet.
1716.
Charles TRUDAINE, conseiller d’état.
1716.
Antoine de Serre, quartinier ; Charles-Pierre Hüet.
1717.
Jean Gaschier, conseiller du roi, de la ville, notaire au Châtelet ; Pierre Masson, avocat au parlement, greffier de la 5e chambre des enquêtes.
1718.
TRUDAINE (continué).
1718.
Henri de Rosnet, quartinier ; Paul Ballin, conseiller du roi, notaire au Châtelet.
1719.
Pierre Sautreau, conseiller de ville ; Jean-Jacques Belichon.
1720.
Pierre-Antoine de CASTAGNÈRE, chevalier, marquis de Châteauneuf et de Marolles, conseiller d’état.
1720.
Jean Denis, quartinier ; Charles-Louis Chauvin.
1721.
Jacques Roussel, conseiller du roi, notaire au Châtelet ; Antoine Sautreau.
1722.
De CASTAGNÈRE (continué).
1722.
Jean Du Quesnoy ; Jean Sauvage.
1723.
Estienne Laurent, conseiller de la ville ; Mathieu Goudin, conseiller du roi, notaire au Châtelet.
1724.
De CASTAGNÈRE (continué).
1724.
Jean Hébert, quartinier ; Jean-François Bouquet.
1725 (lundi 27 août).
Nicolas LAMBERT, président de la 2e chambre des requêtes.
1725.
Jacques Corps, conseiller de ville ; Nicolas Maheu.
(Cette élection fut faite par suite d’une lettre du cachet du roi qui porte : que vu le grand âge de M. de Castagnère, l’intention de sa majesté est qu’il soit procédé à une nouvelle élection.)
1726.
Claude Sauvage, quartinier ; Gilles-François Boulduc.
1727.
Philippe Legras, conseiller de ville ; Jean-François Maultrot.
1728 (16 août).
LAMBERT (continué).
1728.
Alexandre-Jean Remy, quartinier ; Étienne Le Roy.
1729 (14 juillet).
Messire Étienne TURGOT, chevalier, marquis de Sousmons, seigneur de Saint-Germain-sur-Eaulne, Vatierville, etc., conseiller d’état.
1729 (16 août).
Gabriel-René Mesnil, conseiller de ville ; Nicolas Besnier.
(L’élection eut lieu avant le temps accoutumé, attendu la mort de N. Lambert, survenue le 10 juillet 1729.)
1730.
René Rossignol, quartinier ; Léonor Lagneau.
1731.
Jean-Louis Pelet, conseiller de ville ; Claude-Joseph Geoffroy.
1732.
TURGOT (continué).
1732.
Henri Millon, quartinier ; Philippe Lefort.
1733.
Jean-Claude Fauconnet-de-Vildé, conseiller de ville ; Claude-Augustin Josset, avocat en parlement, conseiller du roi.
1734.
TURGOT (continué).
1734.
Claude Petit, quartinier ; Jean-Baptiste de Santeul.
1735.
Jean-Baptiste Tripart, conseiller de ville ; Francis Thouvenot, notaire.
1736.
TURGOT (continué).
1736.
Pierre-Jacques Coucicault, conseiller du roi, quartinier ; Charles Levesque.
1737.
Louis-Henri Veron, conseiller de ville ; Edme-Louis Meny, avocat au parlement.
1738.
TURGOT (continué).
1738.
Louis Le Roy-de-Feteuil, conseiller du roi, quartinier ; Thomas Germain, orfèvre ordinaire du roi.
1739.
Jean-Joseph Sainfray, notaire, conseiller de ville ; Michel Lenfant.
1740.
Messire Félix AUBERY, chevalier, marquis de Vastan, baron de Vieux-Pont, conseiller du roi, maître des requêtes honoraire de son hôtel.
1740.
Thomas-Léonor Lagneau, conseiller du roi, quartinier ; Étienne-Pierre Darlu.
1741.
André Germain, avocat au parlement, huissier honoraire des conseils du roi, conseiller de ville ; Pierre-Yves de Bougainville, notaire au Châtelet.
1742.
AUBERY (continué).
1742.
Jean-Baptiste Hurel, quartinier ; Belichon.
1743 (26 juillet).
Messire Louis-Basile de Bernage, chevalier, seigneur de Saint-Maurice, Vaux, etc., conseiller d’état.

(Cette élection eut lieu par suite de la mort d’Aubery ; arrivée le 20 du même mois.)

1743.
Jean-Baptiste-Claude Baizé, avocat au parlement, conseiller du roi et de la ville ; Jean Pierre ; Pierre-Yves de Bougainville, notaire au Châtelet.

(Ce dernier échevin fut réélu pour remplacer Belichon, démissionnaire.)

1744.
Claude Sauvage, quartinier ; Jean-Charles Hüet.
1745.
Pierre-François Duboc, conseiller du roi et de la ville ; François-Marguerin Brion.
1746.
De BERNAGE (continué).
1746.
Guillaume-Joseph Lhomme, conseiller du roi, quartinier ; Jacques Bricault, conseiller du roi, notaire au Châtelet.
1747.
Hilaire Triperet, avocat au parlement, conseiller du roi et de la ville ; Dominque Crestiennot, avocat au parlement, conseiller du roi et de la ville, payeur des rentes.
1748.
De BERNAGE (continué).
1748.
André de Santeul, conseiller du roi, quartinier ; Claude-Denis Cochin.
1749.
Michel Ruelle, conseiller du roi et de la ville ; Charles Allen, procurer en la chambre des comptes.
1750.
De BERNAGE (continué).
1750.
Henri-Maximilien Gaucherel, conseiller du roi, quartinier ; Jean-Nicolas Bontemps, notaire au Châtelet.
1751.
Jean-Daniel Gillet, conseiller du roi ; Claude-Denis Mirey.
1752.
De BERNAGE (continué).
1752.
Claude-Éléonor de La Frenaye, conseiller du roi, quartinier ; Pierre-Philippe Andrieu, seigneur de Maucheux, avocat.
1753.
Noël-Pierre-Paschalis Desbaudotes, conseiller du roi et de la ville ; Jean-François Caron, conseiller du roi, notaire au Châtelet.
1754.
De BERNAGE (continué).
1754.
Jean Stocart, quartinier ; Pierre Gillet, avocat au parlement.
1755.
Jean-François Quesnon, avocat au parlement, conseiller du roi et de la ville, notaire au Châtelet ; Louis-François Mettra.
1756.
De BERNAGE (continué).
1756.
Jean-Denis Lempereur, conseiller du roi, quartinier ; Claude Tribard, avocat au parlement.
1757.
Jean-François Brallet, conseiller du roi et de la ville ; Jean-Baptiste Vernay.
1758.
Messire Jean-Baptiste-Élie CAMUS de PONTCARRÉ, chevalier, seigneur de Viarme, etc., conseiller d’état.
1758.
Jean-Olivier Boutray, conseiller du roi, quartinier ; Jean André, avocat au parlement et aux conseils du roi.
1759.
Pierre Le Blocteur, avocat au parlement, conseiller du roi et de la ville ; Louis-Denis Chomel, conseiller du roi et de la ville, notaire au Châtelet.
1760.
CAMUS de PONTCARRÉ (continué).
1760.
Pierre-Julie Darlu, conseiller du roi, quartinier ; Jean Boyer de Saint-Leu.
1761.
Louis Mercier, conseiller du roi ; Laurent-Jean Babille, avocat au parlement.
1762.
CAMUL de PONTCARRÉ (continué).
1762.
Pierre Devarenne, avocat au parlement, conseiller du roi, quartinier ; Deshayez, notaire.
1763.
Clément-Denis Poultier, avocat, conseiller de ville ; Nicolas-Daniel Philippes de La Marnière.
1764.
Messire Armand Jérosme BIGNON, seigneur et patron de la Meaufle, Semilly, etc., conseiller d’état.
1764.
Michel Martel, avocat, notaire honoraire, conseiller du roi ; Jean-Charles-Alexis Gauthier de Rougemont.
1765.
Paul Larsonnyer, avocat, conseiller de la ville ; Jacques Merlet, ancien avocat.
1766.
BIGNON (continué).
1766.
Pierre-Hubert BIGOT, conseiller du roi, quartinier ; Guillaume Charlier, conseiller du roi, notaire honoraire.
1767.
Olivier-Clément Vieillard, conseiller du roi et de la ville ; Antoine-Gaspard-Boucher d’Argis, avocat, ancien conseiller.
1768.
BIGNON (continué).
1768.
Jacques-Antoine de Lens, conseiller du roi, quartinier ; Louis Raymond de la Rivière.
1769.
Georges-François Sarazin, conseiller de la ville ; Alexis-Claude Basly, contrôleur général des rentes.
1770.
BIGNON (continué).
1770.
Hubert-Louis Cheval, sieur de Saint-Hubert, conseiller du roi, quartinier ; Philippes-Nicolas Piat.
1771.
Thomas Bellet, conseiller du roi et de la ville ; Étienne-René Viel, ancien avocat au parlement.
1772.
Messire Jean-Baptiste DELAMICHODIÈRE, chevalier, comte d’Hauteville, seigneur de Romène, etc., conseiller d’état.
1772.
Louis-Dominique Sprole, conseiller du roi, quartinier ; François-Bernard Quatremère-de-l’Épine.
1773.
Pierre-Richard Boucher, conseiller du roi et de la ville ; Henri-Isaac Estienne, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats au parlement de PAris.
1774 (16 août).
DELAMICHODIÈRE.
1774.
Étienne Vernay-de-Chedeville, conseiller du roi, quartinier ; Jacques-François Trudon.
1775.
Jacques-Nicolas-Roettiers Delatour, conseiller du roi et de la ville ; Charles-Pierre Angelesme de Saint-Sarin, ancien avocat au parlement.
1776.
DELAMICHODIÈRE (continué).
1776.
Jean-Denis Levé, conseiller du roi, quartinier ; Guillaume-Gabriel Chapus-de-Malassis.
1777.
Antoine-François Daval, avocat en parlement, conseiller du roi et de la ville ; Michel-Pierre Guyot, avocat en parlement, conseiller du roi, commissaire au Châtelet.
1778.
Messire Antoine-Louis LE FEBVRE de CAUMARTIN, chevalier, marquis de Saint-Ange, comte de Moret, seigneur de Caumartin, conseiller du roi.
1778.
Jacques Chauchat, avocat en parlement, conseiller du roi, quartinier ; Balthazar Incelin, avocat en parlement.
1779.
Jean-Baptiste-André Pochet, conseiller du roi et de la ville ; Jean-Jacques Blacque, conseiller du roi, notaire honoraire.
1780.
De CAUMARTIN (continué).
1780.
Jean-Charles Richer, avocat en parlement, conseiller du roi, quartinier ; Toussaint de La Bordenave, professeur de chirurgie.
1781.
Louis-Cæsar Famin, conseiller du roi et de la ville ; Antoine-Édouard Magimel.
1782.
De CAUMARTIN (continué).
1782.
Jacques-Philippe Desvaux, avocat en parlement, quartinier ; Pierre-Jacques Pelé, avocat en parlement et aux conseils du roi.
1783.
Nicolas-Jean Mercier, conseiller du roi et de la ville ; François Cosseron.
1784.
Messire Louis LE PELETIER, chevalier, marquis de Montméliant, seigneur de Mortefontaine, etc., conseiller d’état.
1784.
Pierre-François Mitouart, conseiller du roi, docteur en médecine, quartinier ; Marie-Nicolas Pigeon, avocat en parlement, conseiller du roi.
1785.
François-Pierre Goblet, avocat du roi au grenier à sel de Paris, et son conseiller à l’Hôtel-de-Ville ; Denis de la Voiepierre.
1786.
LE PELETIER (continué).
1786.
Jean-Baptiste Guyot, conseiller du roi, quartinier ; Jean-Baptiste Dorival, conseiller du roi, avocat, commissaire du Châtelet.
1787.
Jean-Baptiste Buffault, chevalier de l’ordre du roi, trésorier honoraire de la ville ; Charles-Barnabé Sageret.
1788.
Jean-Joseph Vergne, avocat, conseiller du roi, quartinier ; Denis-André Rouen, avocat au parlement, notaire.
1789 (28 avril).
Messire Jacques de FLESSELLES, chevalier, conseiller de la grand’chambre, maître honoraire des requêtes, conseiller d’état.



Après la mort de messire de Flesselles, le ministre

Necker divisa Paris en soixante districts, pour procéder à la nomination des électeurs qui devaient choisir les quarante députés de la ville aux états-généraux. Le 15 juillet 1789, le lendemain de la prise de la Bastille, quatre cents électeurs se réunirent spontanément à l’Hôtel-de-Ville, et administrèrent la capitale au milieu du désordre qui croissait à chaque instant.

Le 25 du même mois, cette assemblée fut remplacée par une municipalité provisoire composée de cent vingt députés des districts, sous le titre de Représentants de la Commune, qui eux-mêmes devaient céder la place à des autorités constituées par la loi ; enfin un décret de l’Assemblée Constituante du 14 décembre abolit toutes les municipalités du royaume, et les recomposa sur une base nouvelle.

On avait senti les fâcheux effets de la centralisation des intendances, on tomba dans l’excès contraire en plaçant l’exécution dans les corps délibérants. La capitale eut beaucoup à souffrir de cette mesure. Nous avons dit qu’elle était divisée en soixante districts qui formèrent bientôt autant de petites républiques fédératives. Chaque district avait un conseil, dont il nommait le président et le vice-président. Ce conseil s’occupait de toutes les affaires de police administrative, et le district disposait en outre d’une force militaire composée de cinq compagnies de cent hommes chacune, dont quatre de volontaires et une soldée ; les officiers étaient nommés par les districts. Cette multitude d’administrations particulières amenèrent de graves désordres ; enfin de tous côtés on réclama la création d’une municipalité définitive à Paris. L’organisation en fut confiée à des hommes recommandables qui donnèrent un travail qui servit de base à la loi du 21 mai 1790. Aux termes de cette loi, la municipalité parisienne fut composée : d’un maire, de seize administrateurs, de trente-deux conseillers, de quatre-vingt-seize notables et d’un procureur de la commune.

Le maire, les administrateurs, les conseillers, les notables et le procureur de la commune, étaient élus par les citoyens actifs, et ne pouvaient être destitués que pour forfaitures préalablement jugées.

Le maire et les seize administrateurs composant le bureau, les trente-deux conseillers réunis à ce bureau, formaient le conseil municipal. On donnait la dénomination de Conseil général, à la réunion du conseil municipal et des quatre-vingt-seize notables.

Le travail était divisé en cinq départements : 1o des subsistances ; 2o de la police ; 3o des finances ; 4o des établissements publics ; 5o des travaux publics. Chaque département devait rendre compte de son travail au conseil municipal, et le maire surveillait ; enfin la loi créait une force militaire sous le nom de garde nationale parisienne, dont elle donnait la direction et le commandement au conseil municipal. Par l’effet de cette organisation, la police passait dans les attributions des magistrats de la ville. Le département dit de la police en était chargé, et le maire l’exerçait sous la surveillance du conseil municipal.

Cette forme d’administration vraiment populaire était le produit complet de l’élection ; aussi pendant les deux années qu’elle subsista, la ville de Paris fut administrée avec ordre, justice et économie. Au 10 août 1792, les quarante-huit sections qui composaient Paris nommèrent chacune un membre pour remplir les fonctions d’administrateur du département. De cette nomination et de la loi des 30 août et 2 septembre naquit la trop célèbre commune de Paris, devant laquelle se courba la France entière. Après le 9 thermidor, la capitale fut administrée par des commissions nationales nommées par la Convention ; il en fut ainsi jusqu’à l’an IV, époque de la création du Directoire. La ville de Paris fut alors divisée en douze municipalités, dont la direction fut confiée au département de la Seine, composé de sept administrateurs, parmi lesquels trois furent spécialement chargés de l’administration de la commune : le premier pour les contributions ; le deuxième pour les travaux, les secours publics, l’enseignement public ; le troisième pour la police administrative, civile et militaire, et les subsistances.

La loi du 28 pluviôse an VIII renouvela tout le système administratif de la France, et substitua aux anciens magistrats deux préfets, l’un du département, remplissant en partie les fonctions du prévôt des marchands, et l’autre de la police, représentant à peu près l’ancien lieutenant général de police ; ces deux fonctions dépendantes de l’autorité supérieure, firent disparaître les derniers vestiges du régime municipal.

Cette loi renferme à peine quelques articles sur l’organisation de la capitale : elle établit, art. 16 : « À Paris, dans chacun des arrondissements municipaux, un maire et deux adjoints seront chargés de la partie administrative et des fonctions relatives à l’état-civil.

Un préfet de police sera chargé de ce qui concerne la police, et aura sous ses ordres des commissaires distribués dans les douze municipalités. — Art. 17. À Paris, le conseil du département remplira les fonctions de conseil municipal. »

L’article 2 de la même loi qui fixe à 24 le nombre des membres du conseil municipal se trouve contraire à l’art. 15, qui détermine que le conseil municipal des villes au-dessus de cinq mille âmes, est porté à trente membres.

Ces dispositions brièvement énoncées laissèrent un champ libre à l’extension des pouvoirs dans les autorités supérieures. Ainsi les attributions des maires, mal fixées, mal définies, se trouvèrent réduites à peu près aux registres de l’état-civil et à la présidence des bureaux de bienfaisance (décret du 4 juin 1806 ; ordonnance du 8 août 1821).

Le conseil municipal fut également restreint et dans son nombre et dans ses attributions ; il ne fut composé que de vingt-quatre membres présents, et bientôt réduit à seize par l’arrêté du 25 vendémiaire an IX ; ses attributions consistaient simplement à délibérer et à voter sur les questions qui lui étaient soumises, sans aucune initiative ni contrôle des actes de l’administration. Les membres de ce conseil, nommés d’ailleurs par le chef de l’État sur la présentation du préfet, se trouvaient entièrement sous sa dépendance ; et d’un autre côté, la juridiction de la police tendait à s’accroître indéfiniment par l’importance que l’empereur attachait à cette magistrature et à l’action directe qu’il était bien aise d’exercer par elle.

La Restauration n’apporta aucun changement à l’ancien état de choses, mais elle eut l’honneur de conserver à la tête des affaires de la ville un administrateur d’un grand talent, qui profita de son influence pour doter la capitale d’améliorations utiles.

Après la révolution de juillet, on sentit la nécessité d’une loi, d’une organisation qui ne laissât plus rien au caprice et à l’arbitraire. La loi départementale pour tout le royaume comprit d’abord quelques articles relatifs à Paris, ainsi que l’avait fait la loi de pluviôse an VIII, mais on reconnut bientôt qu’il fallait pour des intérêts si différents une loi spéciale qui répondît à l’importance d’une ville dont la richesse et la prospérité exercent une influence immense sur le pays tout entier.

Loi sur l’organisation du conseil général et des conseils d’arrondissements de la Seine, et l’organisation municipale de la ville de Paris.

« Au palais des Tuileries, le 20 avril 1834. Louis-Philippe, etc… Les chambres ont adopté, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

TITRE PREMIER.
Du conseil général du département de la Seine.

» Article 1er. Le conseil général du département de la Seine se compose de quarante-quatre membres.

» Art. 2. Les douze arrondissements de la ville de Paris nomment chacun trois membres du conseil général du département, et les deux arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis chacun quatre. Les membres choisis par les arrondissements de Paris sont pris parmi les éligibles ayant leur domicile réel à Paris.

» Art. 3. Les élections sont faites dans chaque arrondissement par des assemblées électorales convoquées par le préfet de la Seine. Sont appelés à ces assemblées : 1o tous les citoyens portés sur les listes électorales formées en vertu des dispositions de la loi du 19 avril 1831 ; 2o les électeurs qui, ayant leur domicile réel à Paris, ne sont pas portés sur ces listes, parce qu’ils ont leur domicile politique dans un autre département, où ils exercent et continueront d’exercer tous leurs droits d’électeurs conformément aux lois existantes ; 3o les officiers des armées de terre et de mer en retraite, jouissant d’une pension de retraite de 1,200 fr. au moins, et ayant, depuis cinq ans, leur domicile réel dans le département de la Seine ; 4o les membres des cours, ceux des tribunaux de première instance et de commerce siégeant à Paris ; 5o les membres de l’Institut et autres sociétés savantes instituées par une loi ; 6o les avocats aux conseils du roi et à la cour de cassation, les notaires et les avoués après trois ans d’exercice de leurs fonctions dans le département de la Seine ; 7o les docteurs et licenciés en droit, inscrits depuis dix années non interrompues sur le tableau des avocats près les cours et tribunaux dans le département de la Seine ; 8o les professeurs au collége de France, au muséum d’histoire naturelle, à l’école polytechnique, et les docteurs et licenciés d’une ou de plusieurs des facultés de droit, de médecine, des sciences et des lettres, titulaires des chaires d’enseignement supérieur ou secondaire dans les écoles de l’état situées dans le département de la Seine ; 9o les docteurs en médecine, après un exercice de dix années consécutives dans la ville de Paris, dûment constaté par le paiement ou par l’exemption régulière du droit de patente.

» Art. 4. Sont appliquées à la confection des listes, les dispositions de la loi du 19 avril 1831 qui y sont relatives.

» Art. 5. Aucun scrutin n’est valable si la moitié plus un des électeurs inscrits n’a voté. Nul n’est élu s’il ne réunit la majorité absolue des suffrages exprimés. Lorsqu’il y aura plusieurs membres du conseil général à élire, on procédera par scrutin de liste. Après les deux premiers tours de scrutin, si l’élection n’est point faite, le bureau proclame les noms des candidats qui ont obtenu le plus de suffrages, en nombre double de celui des membres à élire. Au troisième tour de scrutin, les suffrages ne pourront être valablement donnés qu’aux candidats ainsi proclamés. Lorsque l’élection n’a pu être faite faute d’un nombre suffisant d’électeurs ou est déclarée nulle pour quelque cause que ce soit, le préfet du département de la Seine assigne un jour dans la quinzaine suivante, pour procéder de nouveau à l’élection.

» Art. 6. Les colléges électoraux et leurs sections sont présidés par le maire, par ses adjoints, suivant l’ordre de leur nomination, et par les conseillers municipaux de l’arrondissement ou de la commune où l’élection a lieu, suivant l’ordre de leur inscription au tableau. Les quatre scrutateurs sont les deux plus âgés et les deux plus jeunes des électeurs présents ; le bureau ainsi constitué, désigne le secrétaire. L’élection a lieu par un seul collége dans chacun des arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis.

» Art. 7. La tenue des assemblées électorales a lieu conformément aux dispositions contenues dans les articles 41 43, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 56 et 58 de la loi du 19 avril 1831, et les articles 50 et 51 de la loi du 21 mars 1831.

TITRE II
Des conseils d’arrondissement du département de la Seine.

» Art. 8. Les conseillers d’arrondissement sont élus dans chacun des cantons des arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis ; par des assemblées électorales composées des électeurs appartenant à chaque canton, et portés sur les listes, conformément aux dispositions des articles 3 et 4 de la présente loi.

» Art. 9. Il n’y aura point de conseil d’arrondissement pour la ville de Paris.

» Art. 10. Toutes les dispositions de la loi du 22 juin 1833, sur l’organisation départementale qui ne sont pas contraires aux dispositions précédentes, sont applicables au conseil général du département de la Seine et aux conseils des arrondissements de Sceaux et de Saint-Denis.

TITRE III.
De l’organisation municipale de la ville de Paris.

» Art. 11. Le corps municipal de Paris se compose du préfet du département de la Seine, du préfet de police, des maires, des adjoints et des conseillers élus par la ville de Paris.

» Art. 12. Il y a un maire et deux adjoints pour chacun des douze arrondissements de Paris. Ils sont choisis par le roi pour chaque arrondissement, sur une liste de douze candidats nommés par les électeurs de l’arrondissement ; ils sont nommés pour trois ans et toujours révocables.

» Art. 13. En exécution de l’article précédent, les électeurs qui ont concouru à Paris à la nomination des membres du conseil général, sont convoqués tous les trois ans pour procéder, par un scrutin de liste, à la désignation de douze citoyens réunissant les conditions d’éligibilité que la loi a déterminées pour les membres du conseil général ; ces candidats sont indéfiniment rééligibles. Pour que le scrutin soit valable, la majorité absolue des votes exprimés est nécessaire au premier tour ; la majorité relative suffit au second tour de scrutin.

» Art. 14 Le conseil municipal de la ville de Paris se compose des trente-six membres qui, en exécution des articles 2 et 3, sont élus par les douze arrondissements de Paris pour faire partie du conseil général du département de la Seine.

» Art. 15. Le roi nomme, chaque année, parmi les membres du conseil municipal, le président et le vice-président de ce conseil. Le secrétaire est élu chaque année par les membres du conseil et parmi eux.

» Art. 16. Le préfet de la Seine et le préfet de police peuvent assister aux séances du conseil municipal ; ils y ont voix consultative.

» Art. 17. Le conseil municipal ne s’assemble que sur la convocation du préfet de la Seine. Il ne peut délibérer que sur les questions que lui soumet le préfet, et lorsque la majorité de ses membres assiste à la séance.

» Art. 18. Il y a chaque année une session ordinaire, qui est spécialement consacrée à la présentation et à la discussion du budget. Cette session ne peut durer plus de six semaines. L’époque de la convocation doit être notifiée à chaque membre du conseil un mois au moins à l’avance.

» Art. 19. Lorsqu’un membre du conseil a manqué à une session ordinaire et à trois convocations extraordinaires consécutives sans excuses légitimes ou empêchements admis par le conseil, il est déclaré démissionnaire par un arrêté du préfet, et il sera procédé à une élection nouvelle.

» Art. 20. Les membres du conseil municipal prêtent serment la première fois qu’ils prennent séance, s’ils ne l’ont déjà prêté en qualité de membres du conseil général.

» Art. 21. Les dispositions des articles 5, 6, 18, 19, 20, 21, de la loi du 21 mars 1831, relatifs aux incompatibilités, et l’article 2 de la loi du 22 juin 1833, relatif aux cas de vacance, sont applicables aux maires et adjoints et aux membres du conseil municipal de la ville de Paris. Il en est de même des articles 27, 28, 29 et 30 de la loi du 21 mars 1831, relatifs à l’irrégularité des délibérations des conseils municipaux et à leur dissolution.

» Art. 22. La présente loi sera mise à exécution avant le 1er janvier 1835, etc…

» Signé Louis-Philippe. »

La loi du 18 juillet 1836, sur l’administration municipale, porte : titre VIII, art. 74. « Il sera statué par une loi spéciale sur l’administration municipale de la ville de Paris. »

Voici les noms des administrateurs qui ont rempli les plus hautes fonctions municipales depuis la révolution jusqu’à cette époque :

Jean-Sylvain Bailly, élu maire de Paris en 1789.

Jérôme Pétion de Villeneuve, le 17 novembre 1791.

Nicolas Chambon, 1792.

J.-N. Pache, 1793.

Jean-Baptiste-Edmond Fleuriot-Lescot, 1794.

Administrateurs du Département.

Nicoleau, élu en 1795.

Dememiée, 1797.

Joubert, en l’an VII.

Lecoulteulx, an VII.

PRÉFETS :
Sous l’Empire.

Nicolas-Thérèze-Benoît Frochot, de 1804 à 1812.

Sous l’Empire et la Restauration.

Gilbert-Joseph-Gaspard Chabrol de Volvic, de 1812 à 1830.

Depuis juillet 1830.

Le comte Delaborde, du 28 juillet au 23 août 1830.

Odilon Barrot, du 24 août 1830 au 22 février 1831.

Le comte de Bondy, du 23 février 1831 au 25 juin 1833.

Le comte de Rambuteau, nommé le 22 juin 1833, entré en fonctions le 26 du même mois.

De Jussieu, secrétaire-général, nommé le 1er janvier 1831.

Conseillers de Préfecture (1844).

De la Morélie.

Laffon-de-Ladebat.

De Maupas.

Lucas de Montigny.

Molin.

Noms des Membres du Conseil Général du Département de la Seine en 1844.
VILLE DE PARIS.
1er arrondissement.


MM.

Hérard.

Lafaulotte.

Marcellot.

2e arrondissement.

Ganneron.

Sanson-Davillier.

Thayer (Édouard).

3e arrondissement.

Besson.

Boutron.

Ternaux-Mortimer.

4e arrondissement.

Lahure.

Journet.

Legros.

5e arrondissement.

Ferron.

Grillon.

Say (Horace).

6e arrondissement.

Arago.

Aubé.

Husson.

7e arrondissement.


MM.

Jouet.

Michau (David).

Périer.

8e arrondissement.

Bouvattier.

Moreau (Frédéric).

Perret.

9e arrondissement.

Galis.

Lanquetin.

Thierry.

10e arrondissement.

Beau.

Considérant.

Robinet.

11e arrondissement.

Boulay de la Meurthe.

Gillet.

Séguier.

12e arrondissement.

Pellassy de l’Ousle.

Preschez.

Méder.

ARRONDISSEMENTS DE SAINT-DENIS ET DE SCEAUX.

Possoz.

Benoist.

Sommier.

Duc de Trévise.

Libert.

Lejemptel.

Riant.

Bronzac.

Nous ne terminerons pas cette partie concernant l’institution municipale sans rappeler ses époques les plus glorieuses.

Nous avons payé le premier tribut d’éloges aux prévôts des marchands, parce que les hommes des premières luttes sont grands, même parmi les plus grands. Les privilèges qu’ils ont su conquérir un à un ont facilité les développements de la capitale en contribuant à la prospérité de la France. De leur vivant on leur a rendu cet éclatant hommage, qu’il était impossible de trouver ailleurs plus de talents et plus d’honneur.

Leurs vertus étaient si pures qu’elles commandaient le respect même aux écrivains qui raillaient les plus hautes illustrations. Un historien du XVIe siècle, raconteur cynique, qui moulait les vices des grands comme on prend l’empreinte du visage des morts, s’exprimait ainsi sur ces magistrats : « On espluche avec tant de soin la vie de ceux qui aspirent à ces belles dignitez, qu’il est impossible, que homme y puisse parvenir, qui soit le moins du monde marqué de quelque note d’infamie, ressentant denigrement de renommée, ou qui pour quelque mesfaict, et fust-il léger, auroit esté mis en prison, tant est saincte ceste authorité et honneur d’échevinages, que la seule opinion de vice luy peut donner empêchement, etc… »

Ceux qui ont étudié cette institution connaissent le secret de sa durée. Elle a vécu tant de siècles, parce que l’élection était une sève puissante qui répandait dans tout le corps municipal une activité, une force qui se renouvelaient sans cesse. Aussi le jour où le pouvoir a détruit cette prérogative, la prévôté des marchands a perdu son véritable caractère ; cette première pierre détachée a fait crouler tout l’édifice.

Louis XVI écrivait le 16 mai 1778, au bureau de la ville : « Nous désirons que dans l’assemblée qui doit être tenue au mois d’août prochain, pour procéder à l’élection du prévôt, vous ayez à donner vos voix au sieur Lefebvre de Caumartin, car tel est notre plaisir. »

Le 14 juillet 1789, l’institution n’existait plus, et le dernier prévôt des marchands expirait sur les degrés du palais municipal.

Justice rendue à cette grande institution, on ne saurait songer ensuite à son rétablissement ; tout ce qui la soutenait, tout ce qui la fortifiait, a disparu !… La révolution qui poursuivait son grand système de centralisation, ne pouvait admettre la prévôté vivant en dehors avec ses anciennes franchises. Il fallait, pour donner de la sécurité, de la force au pouvoir exécutif, qu’il pût pénétrer partout, et sentir sous sa main battre le cœur de la France.

Cette nécessité admise, le droit d’initiative accordé au gouvernement dans la loi municipale, il était nécessaire de lui poser des limites et de créer une nouvelle puissance émanant de l’élection pour juger et contrôler les actes du pouvoir. Avant d’obtenir ces précieux avantages, l’institution municipale a dû subir un demi-siècle d’épreuves ; ainsi l’ancienne loi du 21 mai 1790 embarrassait le gouvernement ; celle du 28 pluviôse an VIII n’admettait aucune liberté. Cependant à ces deux époques, on a vu s’élever des hommes remarquables par leur courage, des magistrats distingués par leurs talents ; les premiers, aux prises avec une population affamée, ne pouvaient construire sur un sol qui tremblait, les seconds, placés dans une situation favorable aux développements de leurs projets, ont eu l’honneur d’augmenter la richesse de la capitale.

Mais pour faire durer une institution, les hommes de courage, les magistrats habiles ne suffisent pas ; il faut que les lois pénètrent profondément dans le sol, qu’elles y prennent racine sans que leur sève absorbe ou détruise tout ce qui a droit de vivre sous le même soleil.

Ces pensées semblent avoir dominé les législateurs auxquels nous devons la nouvelle institution municipale. Aussi la loi de 1834 a-t-elle produit de grands résultats ; que ceux qui doutent, lèvent les yeux et regardent : Paris est un livre ouvert.

Le quartier de la Cité, avec sa population infime, qui, depuis tant de siècles, naissait, souffrait, mourait sans sortir d’une atmosphère putride, a senti dans son sein pénétrer l’air et la vie. Des rues étroites et fangeuses ont disparu, remplacées par deux larges voies publiques. D’autres parties de la capitale ont également senti l’heureuse influence d’une législation dont la force se renouvelle chaque jour.

Les quartiers Sainte-Avoie, des Lombards et des Marchés, renfermant un peuple d’ouvriers, d’artisans, demeuraient depuis longtemps étrangers à toute espèce d’amélioration tandis que le luxe, la richesse inondaient certaines parties de la ville qui n’offraient encore au commencement de notre siècle que des terrains en friche.

Cette inégalité choquante a provoqué la sollicitude de la nouvelle administration, qui sut improviser une communication facile entre ces quartiers et le grand centre d’approvisionnement de la capitale.

La rue de Rambuteau a été ouverte, et cette importante voie de circulation, qui rattache le Marais aux Halles et à la Bourse, est devenue la grande artère qui répand l’aisance et la prospérité autour d’elle.

Dans l’espace de dix années, d’autres travaux importants ont été exécutés : nous les mentionnerons après avoir constaté les sacrifices que la Ville s’est glorieusement imposés pour procurer aux voies publiques les améliorations que nécessitaient les besoins toujours croissants de la circulation.

De 1834 à 1843 inclus, la Ville a dépensé, pour les élargissements par mesure ordinaire de voirie, une somme de 
 5,322,094. 16
Dans la même période, les frais d’expropriations ou d’acquisitions à l’amiable, se sont élevés à 
 19,333,269. 38

Total général 
 24,655,363. 54

(De 1816 à 1830 inclus, les améliorations de la voie publique avaient occasionné une dépense de 10,241,588 fr. 33 c.)

Parmi les percements ou élargissements exécutés par expropriation, il convient de citer les rues Saint-André-des-Arts, de l’Arcade (prolongement), d’Arcole, des Bourguignons (prolongement), Jacques de Brosse, de Chabanois (prolongement), de Constantine, Croix-des-Petits-Champs, d’Erfurth, de la Harpe, Saint-Hippolyte, Jacob, de Lobau, de Mazagran, du Cloître-Saint-Merri, Neuve-Notre-Dame, Sainte-Opportune, Pavée-au-Marais (prolongement), des Prêtres-Saint-Séverin, de Rambuteau, du Renard-Saint-Merri, Tirechape, quai de Montebello, les trois rues ouvertes aux abords de la nouvelle prison de la Force, etc. Nous devons comprendre aussi les rues Guy-de-la-Brosse, Jussieu et les cinq voies publiques formées aux environs des greniers de réserve.

Après ces grands et utiles travaux, il convient de parler des voies publiques dont l’administration a favorisé l’ouverture en accordant aux propriétaires un concours bienveillant et éclairé.

Dans cette catégorie figurent les rues d’Antin (prolongement), de l’Aqueduc, Barbet de Jouy, des Bassins, de Berlin (prolongement), Boursault, Geoffroy-Marie, Greffulhe, Lavoisier, Mayet, de Milan, de Mulhouse, de Nemours, Newton, Pauquet de Villejust, Rumfort, de Trévise, etc.

Si l’on ajoute à cette nomenclature les travaux d’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville, de construction de la nouvelle prison de la Force, ceux de pavage, de conduites d’eau, d’égouts, de nivellement et de plantation des quais, etc. ; alors on peut dire que la nouvelle administration a fait plus pour la salubrité, pour la splendeur de la capitale pendant les dix années qui viennent de s’écouler, que l’ancien pouvoir municipal dans l’espace d’un demi-siècle ordinaire de royauté.

2e Partie. — Constructions. — Documents administratifs.

La Hanse Parisienne occupait anciennement une maison située à la vallée de Misère, sur le bord de la Seine, à l’ouest du grand Châtelet. Le bâtiment était appelé Maison de la Marchandise. Dubreuil pense que les marchands tinrent plus tard leurs assemblées dans une propriété située entre le grand Châtelet et la chapelle Saint-Leufroy ; on appelait dès lors Parlouer aux Bourgeois (locutium civium), l’ancienne maison de la marchandise, qu’on transféra sous le même nom de Parlouer aux Bourgeois, près de l’enclos des Jacobins, entre la place Saint-Michel et la rue Saint-Jacques, apparemment vers l’endroit où la rue Saint-Hyacinthe aboutit à la place Saint-Michel. Mais cet emplacement ne répondant point à la dignité du premier corps de la ville, on résolut d’en choisir un plus convenable.

« À la place de Grève, dit Félibien, il y avoit autresfois une maison qui en portoit le nom, et que Philippe-Auguste acheta de Suger Clayon ou Cluyn, chanoine de Paris, vers 1212. L’abbé de Preuilly reconnut que le roy y avoit haute, moyenne et basse justice. Cette maison fut depuis appellée la Maison aux Piliers (domus ad piloria), parce qu’elle estoit portée pardevant sur une suite de gros piliers, etc… Philippe-de-Valois donna cette maison, en 1322, à Clémence de Hongrie, veuve et seconde femme de Louis-le-Hutin ; elle ne mourut qu’en 1328, et nonobstant le don que Philippe-de-Valois lui avoit fait de la Maison aux Piliers, il donna la mesme maison, en 1324, à Gui, dauphin de Viennois, et en renouvella le don à Humbert en 1355. Ce fut pour cela qu’on appella cette maison, la maison aux Dauphins, à cause qu’elle appartint aux deux derniers princes souverains de Dauphiné et à Charles de France, dauphin, duc de Normandie et régent du royaume, qui la donna en 1356 à Jean d’Auxerre, receveur des gabelles de la prévosté et vicomté de Paris, en considération des services qu’il lui avoit rendus. »

Cette maison fut vendue à la ville par Jean d’Auxerre et Marie sa femme, par contrat du 7 juillet 1357, moyennant la somme de « deux mille huit cent quatre-vingts livres parisis, forte monnoie, payée en deux mille quatre cents florins d’or au mouton, par Estienne Marcel, prévost des marchands. »

Sauval nous donne ainsi la description de l’hôtel aux Dauphins : « Il y avoit deux cours, un poulailler, des cuisines hautes, basses, grandes et petites, des étuves accompagnées de chaudières et de baignoires, une chambre de parade, une d’audience appelée plaidoyer, une salle couverte d’ardoises, longue de cinq toises et large de trois, et plusieurs autres commodités.

Au commencement du XVIe siècle ces constructions étaient devenues insuffisantes.

« En l’an 1553, le 15 juillet (dit Dubreuil), fut posée la première pierre du nouveau bastiment de l’Hostel-de-Ville, par MM. Maistre Pierre Viole, sieur d’Athis, conseiller du roy, notre sire en sa cour de parlement à Paris, prévost des marchands, et maistres Gervais Larcher, Jacques Boursier, Claude Daniel et Jean Barthélemy, eschevins, lesquels avoient chacun une truelle argentée pour prendre du morlier fait de sable et de chaux. Sur laquelle pierre estoit une lame de cuivre, où estoient gravées les armes du roy, et aux deux costés les armes de la ville avec cet escrit : Facta fuerunt hæc fundamenta, etc. ; pendant que l’on faisoit l’assiette de cette pierre, sonnoient les fifres, tambourins, trompettes et clairons, artillerie, cinquante hacquebutes à croq de la ville, avec les hacquebutiers d’icelle ville qui sont en grand nombre ; et aussi sonnoient à carrillon les cloches de Saint-Jean-de-Grève, du Saint-Esprit et de Saint-Jacques-de-la-Boucherie. Aussi, au milieu de la Grève, il y avait vin défoncé, tables dressées, pain et vin pour donner à boire à tous venants, en criant par le menu peuple à haute voix : Vive le roy et messieurs de la ville. »

Le premier et le second étages étaient construits en 1549. L’architecte avait alors 250 livres de gages ; Asselin, maître des œuvres de la ville et commis à la surintendance de la charpente, en avait 75 ; et Chambiche, tailleur de pierres, maçon et conducteur des ouvriers, 25 sols par jour. Un nouveau plan qui modifiait le premier fut présenté à Henri II. Un artiste italien, Dominique Boccardo dit Corlone, auteur de ce plan, fut chargé de l’exécution, que les guerres civiles des règnes de Charles IX et de Henri III firent suspendre. L’Hôtel-de-Ville fut enfin achevé en 1606, sous le règne de Henri IV, par les soins de François Myron, et sous la direction d’André du Cerceau, qui fit quelques changements au plan de l’architecte italien. Le vénérable prévôt des marchands donna neuf cents livres de ses propres deniers et plus de vingt-deux mille livres de droits attachés à sa charge pour les derniers travaux de la façade. Il fit faire les ornements, le grand perron, les escaliers, le portique, et plaça sur le cintre qui surmonte la porte d’entrée la statue équestre de Henri IV. Cette statue, ouvrage de Pierre Biard, fut mutilée, pendant la révolution.

Un arrêté de la commune, à la date du 22 août 1792, porte ce qui suit :

« Le procureur de la commune propose de remplacer le cheval de bronze qui est sur la porte de la maison commune, par une table de marbre sur laquelle sera gravée en lettres d’or cette inscription :

« Obéissez au peuple, écoutez ses décrets,
» Il fut des citoyens avant qu’il fut des maîtres,
» Nous rentrons dans les droits qu’ont perdus nos ancêtres ;
» Le peuple par les rois fut longtemps abusé,
» Il s’est lassé du sceptre et le sceptre est brisé.»

La statue de Henri IV fut restaurée en 1815, coulée en bronze, puis rétablie à l’endroit où nous la voyons.

L’ancienne façade de l’Hôtel-de-Ville présente un corps de bâtiment flanqué de deux pavillons, et dont les combles, suivant l’usage du temps, sont d’une grande hauteur. Cette façade, percée de treize fenêtres au premier étage, est surmontée d’une campanille où fut placée vers 1781 une horloge ouvrage remarquable de Lepaute.

On montait à l’Hôtel-de-Ville par un perron extérieur. Après avoir traversé le vestibule, un second escalier vous conduit à la cour. Entourée de portiques d’un style plein de noblesse, cette cour a la forme d’un trapèze. La frise contenait autrefois trente inscriptions gravées en lettres d’or, et qui rappelaient les principaux événements du règne de Louis XIV. Ces inscriptions étaient dues au savant André Félibien, père de l’historien de ce nom. Sous l’arcade qui fait face à l’entrée de l’Hôtel, entre deux colonnes ioniques de marbre, avec chapiteaux et ornements de bronze, on voit la statue pédestre de Louis XIV, ouvrage d’Antoine Coysevox. Le grand roi, habillé en triomphateur romain, porte l’énorme perruque en usage au XVIIe siècle. Il s’appuie d’une main sur un faisceau d’armes qui s’élève au milieu d’un trophée, et de l’autre il semble donner des ordres. Le piédestal est de marbre blanc. Avant la révolution, ses faces étaient chargées de deux bas reliefs et de deux inscriptions. Le premier bas-relief représentait le roi distribuant du pain aux pauvres. Le second montrait la religion triomphante de l’hérésie qu’elle foudroyait. (Ce dernier morceau de sculpture faisait allusion à la révocation de l’édit de Nantes, en 1685.) Voici l’inscription qu’on lisait sur le devant de la statue :

LUDOVICO MAGNO,
VICTORI PERPETUO, SEMPER PACIFICO,
ECCLESIÆ ET REGUM DIGNITATIS ASSERTORI,
PRÆFECTUS ET EDILES ÆTEUNUM HOC FIDEI OBSEQUENTIÆ,

Pietatis et memores animi, monumentum posuerunt ; anno R. S. H. M. D. C. L. XXXIX.

La statue de Coysevox, mutilée en 1793, resta cachée dans les magasins du Roule. Replacée en 1814, elle a été restaurée par MM. Dupasquier, sculpteur, et Thomire, fondeur.

La cour de l’Hôtel-de-Ville, remarquable par ses fenêtres d’un style gracieux et élégant, était entourée des portraits en médaillons de plusieurs prévôts des marchands. On en voyait encore quelques uns en 1817. Depuis on a eu la maladresse de les faire disparaître à force de reblanchir et de gratter la pierre.

L’Hôtel-de-Ville, enrichi et décoré avec soin sous les successeurs de François Myron, a été dépouillé, pendant la révolution, de presque tous les ouvrages d’art qui rappelaient le gouvernement déchu. L’antichambre de la salle des gouverneurs était ornée d’un tableau peint par de Troy, à l’occasion de la naissance du duc de Bourgogne, père de Louis XV. La salle au fond de la cour renfermait les portraits en pied des gouverneurs de Paris, à partir du duc de Bournonville ; sur la cheminée étaient placés le portrait de Louis XV, donné en 1736 par ce roi, et un grand tableau de Carle Vanloo, représentant le même monarque assis sur son trône, recevant les hommages des prévôt et échevins de la ville de Paris, à l’occasion de la paix de 1739. Dans la salle d’audience ou du conseil, on remarquait l’entrée de Henri IV à Paris.

Dans la grande salle, nommée Salle du Trône, on voyait deux magnifiques tableaux peints par Largillière ; le premier rappelait le festin donné par la ville à Louis XIV, et le second, le mariage du duc de Bourgogne avec Marie-Adélaïde de Savoie. Dans le fond on distinguait de belles peintures de François Porbus, dit le Jeune, représentant des prévôts et des échevins ; ces dernières toiles étaient si remarquables, que les autres tableaux placés à côté de ceux de Porbus ne paraissoient, dit Sauval, que des peintures de village ou du pont Notre-Dame. Cette magnifique salle du trône est terminée à chaque extrémité, par une vaste cheminée, ornée de persiques, de cariatides bronzées, et de figures allégoriques, couchées sur des plans inclinés ; ces cheminées datent du règne de Henri IV.

Mais si l’hôtel municipal était remarquable par les ouvrages d’art qu’il renfermait, depuis longtemps ses constructions ne répondaient plus à la grandeur de la capitale.

Il avait été question, vers le milieu du siècle dernier, de faire construire un nouvel Hôtel-de-Ville sur le terrain occupé aujourd’hui par les bâtiments de la Monnaie. L’administration fut même autorisée par un arrêt du conseil du 22 août 1750, à faire l’acquisition de l’emplacement moyennant la somme de 160,000 livres. Ce projet fut heureusement abandonné, et l’édifice de Dominique Boccardo resta la maison commune.

Un arrêt du conseil, à la date du 11 janvier 1770, prescrivit l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville. Dans cet acte il est dit : « Sur ce que les prevost des marchands et échevins de la ville ont représenté que l’hôtel commun n’est pas d’une étendue proportionnée à la magnificence de la capitale, et ses bâtiments se trouvant d’ailleurs insuffisants pour les opérations qui s’y font journellement, et notamment pour le paiement des rentes dues par sa majesté, il doit être, conformément au dit plan, construit une nouvelle façade au dit Hôtel-de-Ville en face de la rivière, et ajouté une aile à la jonction des rues Jean-de-l’Épine et de la Vannerie, etc… » La pénurie d’argent fit abandonner ce projet ; et les prévôts des marchands furent obligés de louer plusieurs maisons qui servirent à placer quelques bureaux.

Sous le consulat, le préfet du département de la Seine vint prendre possession de l’ancienne demeure du prévôt des marchands.

Une délibération des consuls, à la date du 5 frimaire an XI, porte ce qui suit : « Article 1er. Les bureaux de la préfecture du département de la Seine, ceux de la commission des contributions et du conseil de préfecture, seront transférés à l’Hôtel-de-Ville de Paris, et dans les bâtiments du Saint-Esprit avant le 1er germinal. — Art. 2e. Les registres et papiers du domaine national seront transférés dans les bâtiments de Saint-Jean-en-Grève. Le premier consul signé Bonaparte. » — Dans un décret de l’empire du 24 février 1811, on lit ce qui suit : « § V, art. 40. — Il sera fait à l’Hôtel-de-Ville de Paris les augmentations convenables pour que dorénavant dans les fêtes municipales, il ne soit plus nécessaire de faire des constructions provisoires. Ces travaux seront commencés cette année. Signé Napoléon. » Des agrandissements furent entrepris à cette époque sous la direction de M. Molinos, architecte. Une distribution nouvelle eut lieu dans les principales parties de l’édifice, ses dépendances furent considérablement augmentées par la réunion des bâtiments de l’hôpital du Saint-Esprit et de Saint-Jean-en-Grève.

On construisit l’hôtel particulier du préfet de la Seine, sur l’emplacement de l’hôpital du Saint-Esprit. On y remarquait trois pièces, qui, décorées d’un style uniforme, et séparées par des cloisons mobiles, ne faisaient à volonté qu’une seule pièce nommée salle des Fastes.

La salle Saint-Jean (autrefois chapelle de la communion de l’église Saint-Jean) offrait un vaste parallélogramme, éclairé par le haut et décoré de douze colonnes corinthiennes, en arrière desquelles régnait une galerie latérale ; cette salle était destinée aux assemblées publiques et aux séances solennelles de diverses sociétés savantes. Une autre pièce très vaste, pratiquée dans les galeries Saint-Jean, fut affectée en 1817 à la bibliothèque de la ville qui occupait encore ce local en 1837. — La salle du Zodiaque, à côté de la grande salle, servait de cabinet au secrétaire général, et le salon vert était devenu le cabinet du préfet. Enfin, pour la célébration des fêtes qui furent données par la ville en l’honneur du duc d’Angoulême à son retour d’Espagne, on construisit une vaste salle sous le nom de salle du Trocadero ou d’Angoulême. Depuis 1830, elle avait pris le nom de Salon du Jardin ou de Grand Salon.

Tel on voyait l’ancien Hôtel-de-Ville dont les bâtiments occupaient une superficie de 5961 m.

Malgré les travaux entrepris sous l’empire et la restauration, cet édifice ne suffisait point encore à l’accroissement des différents services administratifs. On fut obligé de faire l’acquisition d’une propriété et de louer une maison de la rue de Lobau. Cependant le poids public, les bureaux de l’octroi ne pouvaient trouver place dans l’hôtel, et leur éloignement gênait une administration qui, vivant d’ordre, avait par conséquent besoin de simplicité dans les moyens et d’unité dans l’action.

À cette nécessité de centralisation venait se joindre une question d’économie qu’il était important de résoudre. Les salons étaient trop étroits, insuffisants, et chaque fois qu’on donnait une fête, il fallait improviser des constructions à grands frais ; la fête terminée, on démolissait ce qui avait été bâti la veille ; aussi dans les dépenses faites à l’occasion des cérémonies qui eurent lieu à l’Hôtel-de-Ville depuis le gouvernement impérial jusqu’à nos jours, et dont nous fournirons ci-après le détail, figure une somme de 4,000,000 fr. pour ces constructions provisoires. Voici la désignation de ces fêtes :

Sacre de Napoléon 
 1,745,646. »
Mariage de Marie-Louise 
 2,670,932. »
Naissance du roi de Rome 
 600,000. »
Baptême du duc de Bordeaux 
 668,000. »
Fête du Trocadero 
 800,000. »
Sacre de Charles X 
 1,164,000. »
Mariage du duc d’Orléans 
 878,613. »

Total 
 8,527,191. »

Il appartenait à l’administration actuelle de remédier à d’aussi graves inconvénients, de placer sous sa main les nombreux et importants services dont elle est chargée et de mettre enfin les bâtiments nouveaux en harmonie avec la splendeur de la capitale.

Le conseil municipal donna son approbation au projet d’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville dont le périmètre fut déterminé par une ordonnance royale du 24 août 1836, et les travaux commencèrent sous la direction de MM. Godde et Lesueur, architectes.

Dans le courant des mois de mai et juin 1837, on démolit les maisons dont l’emplacement était nécessaire aux nouvelles constructions, et le conseil municipal vota, le 9 juin de la même année, une somme de 6,959,818 fr.

Il nous reste maintenant à juger l’Hôtel-de-Ville dans son ensemble ; mais avant de commencer cette appréciation et pour la rendre plus équitable, il nous parait utile d’ajouter quelques lignes à la description que nous avons déjà faite de l’ancien édifice.

Ce fut par l’influence de Catherine de Médicis que Dominique Boccardo fut désigné pour construire l’Hôtel-de-Ville. On a peine à comprendre aujourd’hui la préférence accordée, par l’épouse de Henri II, à l’artiste étranger. Boccardo n’avait produit aucun ouvrage remarquable qui vînt constater sa supériorité sur les architectes français. Il ignorait nos habitudes nos usages, nos lois. Dans les œuvres de nos grands artistes on devine une pensée-mère qui ne se retrouve point dans le monument de l’Hôtel-de-Ville. Le vieux Louvre offre, pour ainsi dire, le caractère de la force, de la majesté royale, comme on aperçoit sur les pierres de l’hôtel des Invalides le symbole de la gloire. L’architecture d’un édifice destiné à la prévôté des marchands, à cette belle et forte institution, devait être avant tout, simple et sévère. Boccardo construisit un hôtel gracieux, élégant, plein de coquetterie, mais dépourvu de grandeur et de majesté. Aussi le corps de la ville fut-il mécontent de cet ouvrage, et maître François Myron, en regardant l’hôtel inachevé de l’Italien, disait avec sa franchise un peu sévère : « À quoi diable pensait cet étranger, sa construction est bonne à loger des ribaudes et non des magistrats. » Puis il donna l’ordre à Du Cerceau de modifier quelques parties défectueuses de l’édifice.

Le temps, des événements importants ont fait grandir l’œuvre de l’artiste italien, mais si on la dégage de tous ces prestiges, il ne lui reste aucune de ces mâles beautés que le génie improvise avec cette hardiesse qui commande le respect et l’admiration.

Tel qu’il était, le monument élevé par Boccardo méritait cependant d’être conservé par la délicatesse de ses détails, par ses ornements gracieux qui peuvent servir à l’histoire de l’art. Les architectes chargés de son agrandissement ont dû chercher, en se conformant au programme, à rattacher les nouveaux bâtiments aux constructions primitives de manière à donner à l’ensemble un caractère d’unité.

En quittant le quai Le Peletier pour entrer sur la place, l’Hôtel-de-Ville apparaît dans tout le développement de ses deux façades de l’Ouest et du Midi.

L’œuvre en s’augmentant a pris de la majesté, mais les anciennes sculptures semblent avoir perdu de leur élégance. Le joli clocher qui complétait agréablement l’ancien hôtel, n’est plus en rapport avec les constructions nouvelles. En s’approchant on aperçoit seize statues dont les niches sont trop petites pour la façade actuelle. Voici les noms des personnages historiques dont la reconnaissance municipale a fait choix ; Saint Landry, fondateur de l’Hôtel-Dieu ; l’évêque Gozlin qui défendit Paris contre les attaques des Normands ; le pieux évêque Maurice de Sully ; les prévôts de Paris Étienne Boileau et Hugues Aubriot ; Jean Juvénal des Ursins, qui remplit les deux fonctions de prévôt de Paris et de prévôt des marchands ; de Viole et François Myron, prévôts des marchands ; l’immortel sculpteur Jean Goujon ; les architectes Pierre Lescot et Philibert Delorme ; les peintres Lebrun et Lesueur ; l’ingénieur Perronnet ; Turgot et Bailly.

On doit ajouter prochainement à ces statues celles de saint Vincent-de-Paul, Robert-Étienne, Guillaume Budé, Michel Laillier, Hardouin Mansart, d’Argenson, Mathieu-Molé, l’abbé de l’Épée, Jean de La Vaquerie et Jean Aubry.

L’Hôtel-de-Ville comprendra dans son ensemble, après l’achèvement de toutes ses parties :

1o Une grande salle destinée aux fêtes données par la ville de Paris. Elle occupera avec ses vestibules, antichambres et salons, tout le premier étage de la façade sur la rue de Lobau ;

2o Les salles de lecture et de dépôt pour la bibliothèque, seront situées sur le comble de la salle des fêtes ;

3o Les cuisines et dépendances, placées au rez-de-chaussée de la façade sur le quai de la Grève ;

4o Au-dessus, les appartements particuliers du préfet ;

5o Au deuxième étage, les appartements affectés aux réceptions ordinaires du préfet, repas, soirées et bals ;

6o Les salles du conseil municipal et de ses diverses commissions, situées sur la cour d’honneur et occupant les deux façades du midi et du couchant ;

7o Enfin les bureaux de la Préfecture de la Seine, placés dans les bâtiments ayant façade sur la rue de la Tixéranderie.

On remarque dans les constructions que nous venons d’énumérer, le grand escalier de la salle des fêtes dont les voûtes reposent sur des colonnes en marbre des Pyrénées, l’escalier d’honneur conduisant aux appartements du préfet, ainsi qu’aux salons de réception, et les peintures exécutées par MM. Hesse, Schopin, Vauchelet, etc.

Enfin tous les détails du monument qui occupe une superficie de 8,850 m., ont été étudiés avec soin, et l’exécution fait le plus grand honneur à MM. Godde est Lesueur, qui ont été secondés avec intelligence par M. Vivenel, entrepreneur.

La dépense pour les nouvelles constructions, en y comprenant les frais d’ameublement, de décorations, de peintures, etc., s’élève à 
 10,850,000. »
Celle qui reste à faire pour rattacher les bâtiments anciens aux nouveaux, doit monter à 
 1,150,000. »
On avait employé en acquisition de propriétés. 
 2,863,435. 85

Total 
 14,863,435. 85


3e Partie. — Établissements religieux et voies publiques dont les emplacements sont compris aujourd’hui dans l’Hôtel-de-Ville.

Église Saint-Jean-en-Grève. Cette église n’était dans l’origine que la chapelle baptismale de Saint-Gervais. Après la construction de l’enceinte de Paris, sous Philippe-Auguste, cette chapelle devint église paroissiale. Elle fut reconstruite en 1326 dans des proportions plus vastes. Son architecture était assez remarquable, et les connaisseurs estimaient surtout la tribune de l’orgue, élevée sous la direction de Pasquier de Lille, et exécutée par Dailly.

Cette église fut restaurée en 1724, et sur une partie de son cimetière, on construisit en 1734 la chapelle dite de la communion, qui passait pour un excellent ouvrage de François Blondel.

L’église Saint-Jean-en-Grève fut vendue par le domaine national le 17 nivôse an VIII, et démolie quelque temps après ; une partie de son emplacement servit à élargir la rue du Tourniquet-Saint-Jean ; le surplus fut réuni à l’Hôtel-de-Ville. La chapelle de la communion, transformée en salle d’assemblée et de concert, a été démolie en 1837 pour faire place aux nouveaux bâtiments de l’Hôtel-de-Ville.

Hôpital du Saint-Esprit. Cet établissement avait été fondé en 1362 ; la construction de son église datait de 1406. Quelques personnes charitables, touchées de l’abandon de plusieurs orphelins qui mouraient de faim dans les rues de Paris, achetèrent une maison et une grange à la place de Grève. Le pape Urbain V approuva la fondation de cet hôpital destiné aux orphelins des deux sexes nés de légitime mariage, et dont les père et mère étaient décédés à l’Hôtel-Dieu. Les enfants étaient reçus jusqu’à l’âge de neuf ans, et donnaient en entrant une somme de 150 livres. Cet argent, qui leur était rendu à leur sortie de cet hôpital, les aidait à apprendre un métier. — Par lettres-patentes du 23 mai 1679, cet établissement fut réuni à l’hôpital général. Un décret du 5 avril 1792 supprima les prêtres du Saint-Esprit. L’église et les bâtiments qui en dépendaient ont été démolis en 1798 ; sur leur emplacement on éleva en 1810 diverses constructions, notamment l’hôtel du préfet de la Seine. Ces nouveaux bâtiments ont été abattus en 1841 pour l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville.

Chapelle et Hôpital des Haudriettes. Le plus ancien document qui mentionne cet hôpital est une charte de Philippe-le-Bel donnée à Milly, au mois d’avril 1306. Dans cet acte, ce prince permet à Étienne Haudri, son panetier, de bâtir une chapelle sur la place qu’il a nouvellement acquise à la Grève, tenant d’un long à l’hôpital des pauvres, qu’il a fondé. Cet hôpital qui existait avant la chapelle, était destiné à recueillir un certain nombre de femmes pauvres et veuves. Dans une bulle de Clément VII, on voit que cet établissement contenait trente-deux veuves qui sont qualifiées de bonnes femmes de la chapelle d’Étienne Haudri.

Les religieuses hospitalières qui administraient cette maison, furent transférées en 1622 dans le couvent de l’Assomption de la rue Saint-Honoré. L’emplacement de cet hôpital fait partie aujourd’hui de l’Hôtel-de-Ville.

Rue des Haudriettes. — Elle commençait au quai de la Grève et finissait à la rue de la Mortellerie. Son nom lui avait été donné en raison de l’hôpital dont nous venons de parler. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, avait fixé à 6 m. la largeur de cette rue qui a été supprimée en 1837, et dont l’emplacement est confondu dans le jardin de l’Hôtel-de-Ville.

Rue des Vieilles-Garnisons. Cette voie publique commençait à la rue du Tourniquet-Saint-Jean, formait retour d’équerre et se terminait à la rue de la Tixéranderie. Dès le XIIIe siècle, on la désignait sous le nom du Marteret. Un compte de la prévôté de 1448, l’appelle rue des Garnisons. En 1522, on la nommait rue du Saint-Esprit, en raison de sa proximité de l’hôpital du Saint-Esprit. Cette rue dont la largeur fut fixée à 6 m., par décision ministérielle du 28 brumaire an VI, a été supprimée vers 1810. Son emplacement servit à former le jardin de la préfecture qui a été détruit en 1838, pour recevoir les nouvelles constructions de l’Hôtel-de-Ville.

Rue du Martroi. Elle prenait naissance à la rue de la Levrette (confondue aujourd’hui dans la rue de Lobau), et débouchait sous une arcade dans la place de l’Hôtel-de-Ville. Le censier de l’évêché de 1372 la nomme le Martelet-Saint-Jean, on l’appela plus tard rue du Martroi. Suivant Jaillot ce nom dérive de Martyrium, qui signifie lieu du supplice. En effet cette voie publique reçut cette dénomination lorsque la place de Grève fut affectée à l’exécution des criminels. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, avait fixé à 10 m. la largeur de la rue du Martroi qui a été supprimée en 1837.

Rue de la Mortellerie. Vingt-et-une maisons de cette voie publique ont été démolies en 1837, pour faciliter l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville.

Rue de la Tixéranderie. Trois maisons de cette rue ont dû également disparaître pour le même objet.


Hôtel de Ville (place de l’).

Située entre les quais Le Peletier et de la Grève, les rues du Mouton et de la Tixéranderie. Le dernier impair est 39 ; pas de numéro pair, ce côté est bordé par l’Hôtel-de-Ville. — Les numéros impairs sont du 7e arrondissement, quartier des Arcis. L’Hôtel-de-Ville est du 9e arrondissement.

Au commencement du XIIe siècle, un marché public existait sur cette place, qui portait, en raison de sa proximité du fleuve, la nom de place de Grève. Une charte de 1141, donnée par Louis-le-Jeune sur la demande des bourgeois de la Grève et du Monceau, supprima ce marché moyennant 70 livres une fois payées au trésor royal. — La place de Grève fut élargie vers 1770, en vertu des lettres-patentes du 22 avril 1769. — Une décision ministérielle du 20 septembre 1817 a fixé la largeur de cette voie publique à 67 m. Pour les propriétés de 1 à 7, le retranchement varie de 1 m. 30 c. à 4 m. 70 c., les autres constructions devront subir un reculement considérable ou être supprimées entièrement. — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compes Française et Lacarrière).

On ignore à quelle époque la place de Grève servit pour la première fois de lieu patibulaire. Une hérétique appelée Marguerite Porette y fut brûlée en 1310. À cette malheureuse commence la nomenclature des exécutions de la justice.

Chaque année, la veille de la fête de Saint-Jean, une cérémonie bizarre avait lieu sur cette place ; les magistrats de la ville faisaient entasser des fagots au milieu desquels était planté un arbre de 30 m. de hauteur, orné de bouquets, de couronnes et de guirlandes de roses. On attachait à l’arbre un panier qui contenait deux douzaines de chats et un renard. Aussitôt que les trompettes annonçaient l’arrivée du roi, le prévôt des marchands et les échevins, portant des torches de cire jaune, s’avançaient vers l’arbre et présentaient au monarque une torche de cire blanche, garnie de deux poignées de velours rouge, et sa majesté venait allumer le feu. Les chats brûlés vifs au milieu des acclamations de la multitude, le roi montait à l’Hôtel-de-Ville où il trouvait une collation composée de dragées musquées, de confitures sèches, de massepins, etc… — Dans un compte de la ville, à la date de 1573, nous lisons à l’article concernant cette cérémonie. « À Lucas Pommereux, l’un des commissaires des quais de la ville, cents sols parisis, pour avoir fourni durant trois années tous les chats qu’il falloit au dit feu, comme de coutume même pour avoir fourni il y a un an où le roi assista, un renard pour donner plaisir à sa majesté, et pour avoir fourni un grand sac de toile où étoient les dits chats. »

Nous avons rappelé à l’article de l’Hôtel-de-Ville les principaux événements dont cet édifice fut le théâtre. Plusieurs de ces drames lugubres ont commencé dans les salons de l’hôtel ; mais la foule qui se trouvait sur la place, intervenait quelquefois au dénouement.

« Là, dit Mercier (l’auteur du Tableau de Paris), sont venus tous ceux qui se flattaient de l’impunité : un Cartouche, un Ravaillac, un Nivet, un Damiens ; et plus scélérat qu’eux tous un Desrues. Il y montra la froide intrépidité et le courage tranquille de l’hypocrisie ; je l’ai vu et entendu au Châtelet, car il se trouvait alors dans la même prison avec l’auteur de la philosophie de la nature, quand j’allais visiter l’écrivain, etc…

» Nos femmes, dont l’âme est si sensible, le genre nerveux si délicat, qui s’évanouissent devant une araignée, ont assisté à l’exécution de Damiens, etc… Des lunettes d’approche entre leurs mains amenaient, sous leurs regards, les bourreaux et les angoisses du supplicié. Leurs yeux ne se détournèrent pas de cet amas de tourments recherchés ; la pitié et la commisération s’étaient envolées de la place où le criminel expiait son forfait par le plus long et le plus cruel des supplices. Il fut tel que la postérité frémira ! »

Nous rapportons les détails de cette exécution :

Le supplice commença vers 5 heures. La main droite du patient qui tenait un couteau, fut brûlée lentement ; les atteintes de la flamme lui arrachèrent un cri horrible. Dans cet instant le greffier s’approcha du condamné, et le somma de nouveau de désigner ses complices ; il protesta qu’il n’en avait pas : « Au même instant le dit condamné a été tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, et sur les dits endroits a été jeté du plomb fondu, de l’huile bouillante de la poix brûlante, de la cire et du soufre fondus ensemble, pendant lequel supplice le condamné s’est écrié à plusieurs fois : Mon Dieu, la force, la force !… Seigneur mon Dieu, ayez pitié de moi !… Seigneur mon Dieu, que je souffre !… Seigneur mon Dieu, donnez moi la patience !… À chaque tenaillement, on l’entendait crier douloureusement ; mais de même qu’il avait fait lorsque sa main avait été brûlée, il regarda chaque plaie, et ses cris cessaient aussitôt que le tenaillement était fini. Enfin on procéda aux ligatures des bras, des jambes et des cuisses pour opérer l’écartèlement. Cette préparation fut très longue et très douloureuse. Les cordes étroitement liées, portant sur les plaies si récentes, cela arracha de nouveaux cris au patient, mais ne l’empêcha pas de se considérer avec une curiosité singulière. Les chevaux ayant été attachés, les tirades furent réitérées longtemps avec des cris affreux de la part du supplicié. L’extension des membres fut incroyable ; mais rien n’annonçait le démembrement. Malgré les efforts des chevaux qui étaient jeunes, peut-être trop, cette dernière partie du supplice durait depuis plus d’une heure sans qu’on pût en prévoir la fin. Les médecins et chirurgiens attestèrent aux commissaires, qu’il était presqu’impossible d’opérer le démembrement, si l’on ne facilitait l’action des chevaux, en coupant les nerfs principaux qui pouvaient bien s’allonger prodigieusement, mais non pas être séparés sans une amputation. Sur ce témoignage, les commissaires firent donner ordre à l’exécuteur de faire cette amputation, d’autant plus que la nuit approchait et qu’il leur parut convenable que le supplice fut terminé auparavant. En conséquence de cet ordre, aux jointures des bras et des cuisses, on coupa les nerfs au patient, on fit alors tirer les chevaux. Après plusieurs secousses, on vit se détacher une cuisse et un bras. Le supplicié regarda encore cette douloureuse séparation ; il parut conserver la connaissance après les deux cuisses et un bras séparés du tronc, et ce ne fut qu’au dernier bras qu’il expira ! » — Les membres et le corps furent brûlés sur un bûcher. — Cet épouvantable supplice de Damiens eut lieu sur la place de Grève, le 28 mars 1757. — Le soir, les courtisans racontaient avec complaisance dans les salons de Versailles, tous les détails de cette longue torture. Une jeune duchesse se fit remarquer par la grâce et la vérité avec laquelle elle retraçait les moindres phases de l’agonie de Damiens.

Le 19 février 1789, la foule accourait de nouveau sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Cette fois elle était encore plus avide, plus joyeuse qu’au supplice de Damiens, on allait pendre un marquis !

Le condamné descendit du Châtelet et s’avança entre deux haies de soldats. Sa démarche et son maintien témoignaient de la distinction de son rang ; il paraissait âgé de quarante-cinq ans. C’était Thomas Mahi, marquis de Favras, que la chambre du conseil du Châtelet de Paris avait condamné à être amené et conduit dans un tombereau, après amende honorable, à la place de Grève pour y être pendu et étranglé.

Le matin, après la lecture de l’arrêt, le marquis de Favras avait remis lui-même au greffier sa croix de Saint-Louis. La foule, en apercevant le condamné, battit des mains ; ces applaudissements devinrent plus frénétiques lorsque le marquis vint faire amende honorable sur le Parvis-Notre-Dame. Cette joie du peuple ne sembla ni l’affliger ni l’irriter. Le greffier lut alors la sentence. Favras était convaincu : « D’avoir tenté de mettre à exécution un projet de contre-révolution, qui devait avoir lieu en rassemblant les mécontents des différentes provinces, en donnant entrée dans le royaume à des troupes étrangères, en gagnant une partie des ci-devant gardes-françaises, en mettant la division dans la garde nationale, en attentant à la vie de trois des principaux chefs de l’administration, en enlevant le roi et la famille royale pour les mener à Péronne, en dissolvant l’Assemblée Nationale, et en marchant en force vers la ville de Paris, ou en lui coupant les vivres pour la réduire. »

Conduit à la Grève, Favras monta à l’Hôtel-de-Ville, et fit son testament.

« La nuit étant venue, dit un historien contemporain, on a distribué des lampions sur la place de Grève, et on en a mis jusque sur la potence. Il est descendu de l’Hôtel-de-Ville, marchant d’un pas assuré. Au pied du gibet, il a élevé la voix en disant : « Citoyens, je meurs innocent, priez Dieu pour moi ! » Vers le second échelon, il a dit d’un ton aussi élevé ; « Citoyens, je vous demande le secours de vos prières, je meurs innocent ! » Au dernier échelon il a dit : « Citoyens, je meurs innocent, priez Dieu pour moi ! » Puis s’adressant au bourreau : « Et toi, fais ton devoir. »

D’autres victimes montèrent bientôt sur l’échafaud, et le marquis de Favras fut oublié. — L’hôtel-de-Ville devint le palais de la révolution. Là trônait la Commune de Paris. Sur la place de Grève, le désordre, le pillage et le meurtre préparaient leurs moyens de destruction.

Un arrêté du conseil général de la commune, à la date du 13 août 1793, porte ce qui suit :

« Il sera brûlé publiquement sur la place de Grève les drapeaux souillés des signes de la féodalité, les titres de noblesse, les brevets et décorations des chevaliers de Saint-Louis. »

Cette voie publique prit une nouvelle physionomie sous l’empire. Lors du sacre de Napoléon, la ville voulut aussi donner sa fête, l’hôtel de la préfecture apparaissait radieux de lumières. Une ligne de feu s’étendait le long des quais jusqu’au palais des Tuileries, et de vastes trépieds antiques supportaient des gerbes de flammes. Tout Paris a gardé la mémoire de ce magnifique feu d’artifice représentant le Mont-Saint-Bernard. Pendant que nos soldats gravissaient ces montagnes étincelantes, on voyait se détacher au sommet une figure bien connue ; sur le fleuve, une flotille pavoisée de reflets lumineux répondait par de continuelles éruptions à la mousqueterie et aux canons qui tonnaient sur la cime. C’était de l’histoire écrite en caractères de flammes.

Vingt-six années se sont écoulées, l’empire n’existe plus et la restauration va finir. Sur la place de Grève se livre un combat terrible, les traces en sont partout. Tant que le drapeau tricolore ne flotta pas sur l’Hôtel-de-Ville, rien ne fut décidé.

Pour les combattants, le palais de la bourgeoisie était plus précieux que les Tuileries et le Louvre.

Après la lutte, on comprit que le sang des criminels ne devait pas souiller plus longtemps les pavés de cette place, et l’on porta au loin l’instrument du supplice.

Aujourd’hui cette voie publique a pris un nouveau nom, mais elle est toujours le vaste caravansérail d’une grande partie de la classe laborieuse. Les ouvriers employés aux constructions s’y réunissent : faire Grève, est une expression consacrée pour peindre la situation d’un ouvrier sans travail. Ainsi sur cette même place, où il y vint si vaillamment combattre pour la liberté, le peuple vient encore demander et chercher de l’ouvrage.

Hôtel-de-Ville (rue de l’).

Commence aux rues de l’Étoile, no  3, et du Figuier, no  1 ; finit à la rue de Lobau, nos 2 et 4. Le dernier impair est 137 ; le dernier pair, 132. Sa longueur est de 526 m. — 9e arrondissement : les numéros de 1 à 21 et de 2 à 6, sont du quartier de l’Arsenal ; le surplus dépend du quartier de l’Hôtel-de-Ville.

Elle portait en 1212 le nom de rue de la Mortellerie. Vers l’année 1300, le poète Guillot en parle ainsi

« Je ving en la Mortelerie,
» Où a mainte teinturerie. »

Quelques auteurs prétendent que cette dénomination lui avait été donnée en raison des meurtres qui s’y commettaient la nuit. Sauval pense qu’elle doit tout naturellement ce nom à un des ancêtres de Richard le Mortelier, bourgeois de Paris, qui y demeurait en 1348. Selon Jaillot, mortelier, en vieux langage, signifie maçon, celui qui fait le mortier ; en effet, de temps immémorial, cette rue a été habitée par ces ouvriers dont le bureau était situé au no  151. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. Cette moindre largeur a été portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 29 mai 1830. Conformément à une décision ministérielle du 16 février 1835, cette voie publique a reçu la dénomination de rue de l’Hôtel-de-Ville, parce qu’elle débouche en face de cet édifice. En 1837, vingt-et-une maisons de cette rue ont été démolies pour faciliter l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville et l’ouverture de la rue de Lobau. Les propriétés ci-après ne sont pas soumises à retranchement : 11, 13, 75, 77, 83, 85, encoignure droite de la rue des Barres, 121, 125, 127, encoignure de la rue de Lobau ; partie des nos 2, 60, 62, 64, 66, 68, encoignure droite de la rue du Pont-Louis-Philippe, 78, 80 et 108. — Portion d’égout. — Conduite d’eau depuis la rue de Lobau jusqu’aux deux bornes-fontaines. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Entre les nos 18 et 20 était située l’impasse d’Aumont, qui devait sa dénomination à un hôtel ayant entrée par la rue de Jouy. — Une décision ministérielle du 6 vendémiaire an XIV, signée Champagny, avait fixé à 6 m. la largeur de cette impasse qui a été supprimée en vertu d’une ordonnance royale du 4 février 1843. Le sol de cette voie publique a été cédé à un propriétaire riverain.

En 1832, la population de la rue de la Mortellerie fut décimée par un fléau redoutable qui porta le trouble et la désolation dans Paris. Du mois de mars au mois de septembre (189 jours), le choléra-morbus enleva 18,402 habitants à la capitale. Le quartier de l’Hôtel-de-Ville fut un de ceux où cette horrible maladie exerça ses plus cruels ravages. Sur une population de 12,740 personnes, on compta 671 décès (53 sur 1,000). La rue de la Mortellerie seule perdit 304 habitants sur 4,688 (64 par 1,000).

Hôtel-Dieu.

Situé sur le Parvis-Notre-Dame. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

La fondation de l’Hôtel-Dieu remonte à Saint-Landry, huitième évêque de Paris.

Les chanoines de Notre-Dame ne possédaient dans le principe que la moitié de cet établissement, l’autre partie leur fut cédée en 1202 par Renaud, évêque de Paris. L’Hôtel-Dieu n’était pas seulement affecté aux pauvres malades, on y admettait également des pauvres valides. Adam, clerc du roi, fit don à cet hôpital, la fin du XIIe siècle, de deux maisons dans Paris, avec cette condition qu’on fournirait, au jour de son anniversaire, aux pauvres malades, tous les mets qu’ils pourraient désirer. Philippe-Auguste est le premier de nos rois qui ait fait quelques libéralités à l’Hôtel-Dieu. Dans une de ses lettres on lit : « Nous donnons à la maison de Dieu de Paris, située devant l’église de la bienheureuse Marie, pour les pauvres qui s’y trouvent, toute la paille de notre chambre et de notre maison de Paris, chaque fois que nous partirons de celle ville pour aller coucher ailleurs. » — Par un acte capitulaire de l’église de Paris, l’évêque Maurique et son chapitre arrêtèrent d’un commun accord, qu’au décès de l’évêque ou d’un chanoine, leur lit appartiendrait à l’Hôtel-Dieu. Mais l’accroissement de la population rendit bientôt insuffisant le service de cet hôpital. En 1217, le doyen Étienne, conjointement avec le chapitre, chargea par un statut quatre prêtres et quatre clercs des soins spirituels. Trente prêtres et vingt-cinq sœurs, également laïcs, durent pourvoir aux besoins des malades. On exigea d’eux la chasteté, et ils furent soumis à une loi disciplinaire sous la surveillance du chapitre et du maître de la maison de Dieu, titre qu’on donnait au membre qui avait la direction de l’établissement. Saint Louis est regardé à juste titre comme le bienfaiteur de cet hôpital qui, d’après son désir, prit le nom d’Hôtel Notre-Dame ou de la bienheureuse Vierge Marie. Par ses ordres, il fut exempté des droits d’entrée et de toutes impositions, et les bâtiments qu’il augmenta atteignirent le Petit-Pont. En 1531, les administrateurs de l’Hôtel-Dieu achetèrent une maison située sur le Petit-Pont, joignant le nouveau portail. Sur l’emplacement de cette maison qui avait appartenu à la Sainte-Chapelle, le cardinal Antoine Duprat, légat en France, fit bâtir la salle qu’on nommait avant la révolution, salle du Légat. En 1606, Henri IV fit reconstruire la salle Saint-Thomas. La même année la salle Saint-Charles, qui donna son nom à un nouveau pont dont les piliers avaient été bâtis sous ce règne, fut achevée par les libéralités de Pomponne de Bellièvre. En 1634 on termina un autre pont qui fut nommé Pont-au-Double. Ainsi cet établissement s’agrandissait à mesure que les maux se multipliaient, et la charité croissait à l’égal des douleurs.

Louis XIV voulut aussi favoriser les développements de cet hôpital. — « Don à l’Hôtel-Dieu du Petit-Châtelet (novembre 1684). — Louis, etc… Ayant reconnu par nous-même, il y a quelques années, que l’Hôtel-Dieu de notre bonne ville de Paris n’avait point assez d’étendue pour contenir commodément le grand nombre des pauvres malades qu’on y amène tous les jours, lesquels y sont reçus et traités jusques à leur entière convalescence, de quelque pays, nation et religion qu’ils soient, par le bon ordre et l’économie qu’entretiennent dans cette maison les personnes qui en règlent l’administration ; nous aurions dès lors pensé chercher les moyens de procurer l’augmentation des bâtiments du dit Hôtel-Dieu, et ayant jugé que rien n’était plus avantageux pour exécuter cette charitable entreprise que de faire don au dit Hôtel-Dieu du Petit-Châtelet de notre dite ville de Paris. À ces causes désirant, à l’imitation des rois nos prédécesseurs, donner au dit Hôtel-Dieu des marques de notre protection et munificence royale, en confirmant notre brevet du 18 septembre de la même année, ci-attaché sous le contr’scel de notre chancellerie, nous avons par ces présentes, signées de notre main, accordé et fait don au dit Hôtel-Dieu du Petit-Châtelet de notre dite ville, appartenances et dépendances, pour y être construits tels bâtiments que les administrateurs d’icelui aviseront pour la commodité des pauvres malades ; voulons et nous plaît que le dit Hôtel-Dieu jouisse pleinement, paisiblement et perpétuellement du dit Petit-Châtelet, etc… Donné à Versailles, au mois de novembre, l’an de grâce 1684, et de notre règne le 42e. Signé Louis. » (Archives du royaume, section administrative, série E, no  3,370.) — En 1737 et 1772, deux incendies causèrent de grands ravages à l’Hôtel-Dieu ; le dernier surtout entraîna la mort d’un grand nombre de malades. Vers cette époque, l’encombrement était devenu si grand à l’Hôtel-Dieu, qu’on avait été forcé de faire coucher huit malades dans le même lit, et presque toujours, le lendemain, trois ou quatre avaient cessé de vivre. L’Hôtel-Dieu qui ressemblait à un vaste tombeau, était une cause permanente d’infection pour la Cité.

On résolut à cette époque de supprimer cet établissement et de transporter les malades, partie à l’hôpital Saint-Louis, partie à la maison dite de Santé.

Des lettres-patentes furent rendues à cet effet au mois de mai de l’année 1773. De vives réclamations s’élevèrent contre ce déplacement. Il était à craindre que les blessés, les malades des quartiers du centre, transportés au loin, ne mourussent pendant le trajet. Ces considérations firent abandonner ce projet, et un système d’administration plus juste et plus en rapport avec les besoins des malades fut pratiqué dans cet ancien établissement.

Jusqu’à l’époque de la révolution, l’histoire de cet hôpital ne nous fournit aucun fait qui mérite d’être rapporté.

Mais au commencement de la Terreur, on ordonna la fermeture de nos églises, et tout ce qui rappelait la foi de nos pères fut proscrit.

« Séance du duodi, de la 3e décade de brumaire an II. — Le procureur de la commune requiert que l’on change dans les hôpitaux les noms des salles des malades, et que l’Hôtel-Dieu soit appelé Maison de l’Humanité. Arrêté et envoyé aux travaux publics pour l’exécution. Signé Lubin, vice-président ; Dorat-Cubières, secrétaire. » Le 1er vendémiaire an XII, le ministre de l’intérieur posa la première pierre du portique de l’Hôtel-Dieu, qui fut élevé sur les dessins et sous la direction de M. Clavareau, architecte de cet hôpital. Ce portique est composé de trois colonnes doriques sans canelures ; elles supportent une frise et un fronton sans ornement. Cette entrée de l’établissement est d’une belle simplicité. La construction de l’hôpital Beaujon, la formation de l’hôpital Saint-Antoine, permirent bientôt de démolir les parties les plus malsaines de l’Hôtel-Dieu, et d’essayer plusieurs systèmes d’assainissement qui ont réduit ses tables de mortalité au chiffre des hôpitaux les plus favorablement situés.

En pénétrant sous le péristyle de l’Hôtel-Dieu, on aperçoit à gauche la statue de saint Vincent-de-Paul, à droite est celle de Monthyon. On voit ensuite un grand vestibule sur lequel ouvrent les bureaux, les salles de garde, les amphithéâtres, deux grandes salles de chirurgie. Le grand escalier est décoré des portraits des médecins et chirurgiens les plus célèbres de cet hôpital. Plusieurs tables d’inscriptions rappellent les diverses ordonnances relatives aux dotations de cet établissement, depuis celle de Philippe-Auguste jusqu’à celles de Louis XVI. — Une dernière inscription reproduit en entier cette ode célèbre que Gilbert composa à l’Hôtel-Dieu :

« Au banquet de la vie infortuné convive,
» J’apparus un jour… et je meurs !…
» Je meurs, et sur ma tombe où lentement j’arrive
» Nul ne tiendra verser des pleurs !… »
· · · · · · · · · · · · · · ·

Au dessous est écrit : Gilbert, 8 jours avant sa mort, 22 ans.

En 1842, la dépense s’est élevée pour l’Hôtel-Dieu, à 
 462,512. 99
Pour l’annexe, à 
 227,546. 19

Ensemble 
 690,059. 18

La mortalité dans l’Hôtel-Dieu a été de 1 sur 7/59.

Dans l’annexe de 1 sur 11/04.

Voici l’état des dépenses faites pour les hôpitaux et hospices dans le courant des années ci-après, savoir :

1810 
 9,349,163. 41
1820 
 9,405,084. 60
1830 
 10,654,623. 97
1840 
 12,259,976. 92

Pendant ces dernières années, l’administration des hospices a réalisé de grandes améliorations : un établissement annexe de l’Hôtel-Dieu, organisé dans la rue de Charenton, a déjà produit d’heureux résultats. Plusieurs autres travaux importants ont été exécutés. Sur le Pont-au-Double s’élevait un bâtiment contenant des salles de malades. Cette construction malsaine vient d’être détruite. Les deux bâtiments bordant la rivière ont été diminués de longueur pour rendre le Pont-au-Double en entier à la circulation. Les constructions de la rive droite ne communiquaient à la rive opposée qu’au moyen du pont Saint-Charles, sur lequel on avait établi une galerie vitrée ; mais depuis longtemps l’administration municipale désirait former sur la rive gauche un quai en prolongement de celui de Montebello ; l’exécution en avait même été prescrite par une ordonnance royale du 22 mai 1837. Ce projet vient d’être réalisé au moyen du dédoublement du bâtiment Saint-Charles, opéré en 1840. Avant de faire ce changement qui devait diminuer de 200 lits environ le nombre nécessaire au service de l’hôpital, on construisit un bâtiment parallèle à celui Saint-Charles et qui aboutit à la rue du Fouarre. Cette création se rattache à un système d’ensemble dont nous allons parler. Il est question de placer en entier l’Hôtel-Dieu sur la rive gauche de la Seine. Ses constructions seraient limitées par les rues du Fouarre, Galande, du Petit-Pont et le quai de Montebello en supprimant les rues de la Bûcherie et Saint-Julien. On établirait trois autres corps de bâtiments en harmonie avec celui qui vient d’être élevé dans la rue du Fouarre. Les nouveaux bâtiments contiendraient ensemble 360 lits qui, ajoutés aux 264 que renferment les constructions du quai, formeraient un total de 624. Le bâtiment de la rue du Fouarre a été élevé sous la direction de M. Huvé, architecte, auteur du projet que nous venons d’indiquer.

Hôtels (rue des Petits-).

Commence à la rue des Magasins ; finit à la place de La Fayette, no  5. Le dernier impair est 25 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 228 m. — 3e arrondissement, quartier du Faubourg-Poissonnière.

Cette rue a été ouverte en 1827, sur les terrains appartenant à MM. André et Cottier. L’ordonnance royale d’autorisation est à la date du 31 janvier 1827. Cette voie publique a pris sa dénomination des petits hôtels qui y furent construits. Sa largeur est de 12 m. — Éclairage au gaz (compe Française). (Voyez Abattoir, rue de l’).

Houssay (rue du).

Commence à la rue de Provence, nos 46 et 48 ; finit à la rue de la Victoire, nos 27 et 29. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 99 m. — 2e arrondissement, quartier de la Chaussée-d’Antin.

« Louis, etc… Notre bien aimé Gabriel, Isaac Duée de la Boulaye, chevalier, conseiller en nos conseils, maître des requêtes ordinaire de notre hôtel, intendant de justice, police et finances en notre province de Béarn, nous ayant fait représenter qu’il est propriétaire d’un terrain situé rue de Provence et aboutissant rue Chantereine, en face de la rue des Trois-Frères, dont l’alignement a été marqué en exécution de nos lettres-patentes du 25 octobre 1777 ; qu’il a établi sur le dit terrain dont l’étendue est médiocre, un corps d’hôtel pour sa demeure dans les constructions duquel il n’a pu se conformer entièrement à la projection de l’alignement indiqué pour la dite rue des Trois-Frères ; que connaissant cependant combien il serait utile et convenable à la commodité de ce nouveau quartier que la jonction de la rue Taitbout à la rue des Trois-Frères ne fût point interceptée, il offre pour satisfaire à cet objet de donner et sacrifier à l’avantage public ; autant qu’à son usage particulier, une partie de terrain dont il reste propriétaire pour former une rue sous la dénomination de rue du Houssay ; nous observant cependant que par la disposition actuelle du local, la dite nouvelle rue ne pourrait arriver en face de la dite rue des Trois-Frères, à moins qu’il ne nous plût en dérogeant au contenu en nos dites lettres-patentes du 25 octobre 1777, à l’égard de son débouché dans la rue Chantereine, ordonner que l’ouverture de la dite rue serait reportée de 30 pieds ou environ du côté du couchant pour arriver en face de la d. nouvelle rue du Houssay, etc… Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : il sera ouvert aux frais du sieur de la Boulaye, et sur le terrain qui lui appartient au faubourg Montmartre, entre les rues de Provence et Chanteroine, une nouvelle rue nommée rue du Houssay, laquelle aura 30 pieds de largeur, et sera dirigée pour avoir son ouverture sur la d. rue de Provence, en face de la rue Taitbout, et son débouché sur la d. rue Chantereine à 30 pieds ou environ du côté du couchant de la rue des Trois-Frères, etc… Donné à Versailles, le 17e jour de février, l’an de grâce 1781 et de notre règne le 7e. Signé Louis. » Ces lettres patentes registrées au parlement le 27 mars suivant, reçurent leur exécution au mois de mai de la même année. — Une ordonnance royale en date du 16 avril 1831, a maintenu la largeur primitive de cette rue qui doit son nom à l’un des membres de la famille Lepeletier du Houssay. — Égout dans toute l’étendue. — Conduite d’eau depuis la rue de Provence jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Huchette (rue de la).

Commence aux place et rue du Petit-Pont, nos 6 et 10 ; finit à la place du Pont-Saint-Michel, no  45, et à la rue de la Vieille-Bouclerie, no  1. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 150 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne.

Elle faisait anciennement partie du territoire de Laas appartenant à l’abbaye Saint-Germain-des-Prés. Vers 1179, l’abbé Hugues aliéna la plus grande partie de ce territoire à la charge d’y bâtir. Un chemin fut tracé vers 1185 ; il était déjà bordé de constructions vers 1210, on le désignait à cette époque sous le nom de rue de Laas. En 1284, c’était la rue de la Huchette ; elle devait cette dénomination à l’enseigne d’une maison appartenant au chapitre de Notre-Dame. Au commencement du XVIIe siècle on la nommait quelquefois rue des Rôtisseurs, en raison du grand nombre de rôtisseurs qui étaient venus l’habiter. — Sauval nous rapporte que le père Bonaventure Calatagirone, général des cordeliers, l’un des négociateurs de la paix de Vervins, avait été si frappé de la rôtisserie de la rue de la Huchette, qu’à son retour en Italie, c’était la seule merveille de Paris qu’il se plût à rappeler : « Veramente, disait-il, queste rotisserie sono cosa stupenda. » Il paraît que les pensées du bon père s’appliquaient admirablement au solide. — « Les Turcs (dit le spirituel auteur du Tableau de Paris), qui vinrent à la suite du dernier ambassadeur Ottoman, ne trouvèrent rien de plus agréable à Paris que la rue de la Huchette, en raison des boutiques de rôtisseurs et de la fumée succulente qui s’en exhale. On dit que les Limousins y viennent manger leur pain à l’odeur du rôt. À toute heure du jour on y trouve des volailles cuites, les broches ne désemparent point le foyer le plus ardent ; un tournebroche éternel qui ressemble à la roue d’Ixion, entretient la torréfaction. La fournaise des cheminées ne s’éteint que pendant le carême ; si le feu prenait dans cette rue dangereuse par la construction de ses antiques maisons, l’incendie serait inextinguible. »

Une décision ministérielle du 29 nivôse an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la moindre largeur de la rue de la Huchette à 8 m. Les maisons nos 1 11, 13, l’encoignure droite de la rue Zacharie, 25, 27, 29, 31, 33, 35, 37 ; 4, 40, et celle qui forme l’encoignure de la place Saint-Michel, ne sont pas soumises à retranchement ; celles nos 15 et 17 ne devront éprouver qu’un léger redressement. — Conduite d’eau depuis la rue du Petit-Pont jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

Hugues (rue Saint-).

Commence à la rue Bailly, nos 6 et 8 ; finit à la rue Royale, nos 7 et 9. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 28 m. — 6e arrondissement, quartier Saint-Martin-des-Champs.

Formée vers 1780 sur les terrains dépendant du prieuré Saint-Martin-des-Champs, cette rue doit son nom à Saint-Hugues de Cluny, né en 1024, mort en 1109. Saint-Hugues fut chargé en 1079 de substituer aux religieux qui se trouvaient alors dans l’abbaye de Saint-Martin-des-Champs, les moines de l’ordre de Cluny (voyez Martin, place de l’ancien marché Saint-). — Une décision ministérielle du 3 décembre 1814, signée l’abbé de Montesquiou, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. Cette largeur est portée à 12 m., en vertu d’une ordonnance royale du 14 janvier 1829. Les maisons du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement de 3 m. 45 c. ; celles du côté opposé, de 2 m. 80 c. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Hulot (passage).

Commence à la rue de Montpensier-Palais-Royal, no  27 ; finit à la rue de Richelieu, no  34. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

Ce passage, ouvert en 1787, doit sa dénomination actuelle à M. Hulot. L’inscription suivante a été placée en 1843, sur la façade de la propriété rue de Richelieu, no  34 :

« Molière est mort dans cette maison le 17 février 1673, à l’âge de 51 ans. » (Voir l’article de la rue de la Fontaine-Molière).

Hurleur (rue du Grand-).

Commence à la rue Saint-Martin, nos 183 et 185 ; finit à la rue Bourg-l’Abbé, nos 42 et 44. Le dernier impair est 33 ; le dernier pair 26. Sa longueur est de 136 m. — 6e arrondissement, quartier de la porte Saint-Denis.

Elle faisait partie de l’ancien Bourg-l’Abbé qui existait déjà sous nos rois de la seconde race. En 1210 ce bourg était compris dans l’enceinte de Paris. L’étymologie de la rue qui nous occupe a donné lieu à plusieurs interprétations. Un bail à cens du mois de février 1253, la nomme rue de Heuleu et Huleu. Piganiol prétend, après Adrien le Valois, que le nom de cette rue est altéré et qu’il faut dire Heu-le. Selon ces écrivains cette rue était autrefois habitée par des filles publiques et dès que le peuple y voyait entrer un homme, il excitait les enfants à se moquer du nouveau venu en disant : heu-le ! (crie après lui, raille-le !). Cette opinion ne nous semble pas vraisemblable ; nous ferons observer que l’ordonnance de saint Louis qui affectait certaines voies publiques aux femmes de mauvaise vie, est datée de 1254, et que cette rue, dès 1253 et même avant, était désignée sous le nom de Heuleu. Il est plus naturel de croire que cette rue a dû sa dénomination à un particulier. « Il est certain, dit Jaillot, qu’anciennement on disait Heu pour Hugues, et Leu pour Loup. » On trouve un amortissement fait par un chevalier nommé Heu-Loup (Hugo-Lupus), d’un don accordé à l’église Saint-Magloire, au mois de mars 1231. Dans un acte de concession d’un moulin, au profit de l’abbaye d’Hières, vers l’an 1150, on voit que Clémence, abbesse, était sœur de Heu-Leu (Hugonis-Lupi). Par ces motifs nous pensons que l’orthographe usitée du temps de saint Louis est la seule véritable. Dans des actes de 1627 et 1643, on la nomme rue des Innocents, autrement dite du Grand-Heuleu. Depuis, par altération, c’est la rue du Grand-Hurleur. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. — Une ordonnance royale du 21 juin 1826 a porté sa moindre largeur à 10 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement considérable ; celles no  2, 4, 6, 12, 24 et 24 bis, sont alignées. — Conduite d’eau dans une partie de la rue. — Éclairage au gaz (compe Française).

Hurleur (rue du Petit-).

Commence à la rue Bourg-l’Abbé, nos 17 et 19 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 230 et 232. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 72 m — 6e arrondissement, quartier de la porte Saint-Denis.

Cette rue faisait également partie de l’ancien Bourg l’Abbé. Dès 1242 jusqu’en 1540, c’était la rue Palée ou Jean-Palée. Elle devait son nom à Jean Palée, fondateur de l’hôpital de la Trinité, situé autrefois au coin des rues Saint-Denis et Greneta ; quant à sa dernière dénomination elle provient, sans doute, de sa proximité de la rue du Grand-Hurleur. — Une décision ministérielle du 13 thermidor an VI, signée François de Neufchâteau, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur fut portée à 10 m. en vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826. Conformément à une ordonnance royale du 12 juillet 1843, la largeur de la rue du Petit-Hurleur est fixée à 11 m., et l’élargissement immédiat de cette rue est déclaré d’utilité publique. Pour exécuter cette opération, la ville de Paris est autorisée à appliquer aux propriétés riveraines et à celles des rues du Petit-Lion et Bourg-l’Abbé qui doivent augmenter de valeur par suite de la réalisation de l’alignement arrêté, les dispositions des articles 30 et 31 de la loi du 16 septembre 1807. — Les propriétés du côté des numéros impairs devront être supprimées entièrement ; les maisons nos 2, 4, 6 et 8 sont alignées ; no  10, redressement ; no  12, retranchement réduit 50 c. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Hyacinthe-Saint-Honoré (rue Saint-).

Commence à la rue de la Sourdière, nos 13 et 15 ; finit à la rue du Marché-Saint-Honoré, nos 8 et 10. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 66 m. — 2e arrondissement, quartier du Palais-Royal.

C’était anciennement une impasse au fond de laquelle se trouvait une grille servant d’entrée au couvent des Jacobins. Vers 1807 elle fut prolongée sur l’emplacement d’une partie de cette communauté. Elle doit sa dénomination à Saint-Hyacinthe, religieux de l’ordre de Saint-Dominique, et qui fut en grande vénération chez les Jacobins. — Une décision ministérielle du 31 janvier 1807, signée Champagny, et une ordonnance royale du 4 octobre 1826, ont fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Propriété no  1, retranchement 30 c. ; 3, retranchement réduit 1 m. ; 5 et 7, alignées ; 2 et 4, retranchement 1 m. 50 c. à 1 m. 90  ; 6 et 8, retranchement 80 c. à 1 m. 30 c. ; 10 et 12, alignées. — Conduite d’eau depuis la rue du Marché jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Hyacinthe-Saint-Michel (rue Saint-).

Commence aux rues de la Harpe, no  127, et d’Enfer, no  1 ; finit à la rue Saint-Jacques, nos 184 et 186. Le dernier impair est 37 ; le dernier pair, 34. Sa longueur est de 234 m. — 11e arrondissement, quartier de la Sorbonne..

Elle a été percée vers 1650, sur l’emplacement des fossés de l’enceinte de Philippe-Auguste, dont le roi avait fait don à la ville de Paris par lettres-patentes du 7 juillet 1646. On la désigna d’abord sous le nom de rue sur le Rempart ; elle fut appelée ensuite rue des Fossés et rue des Fossés-Saint-Michel. Enfin elle prit la dénomination de rue Saint-Hyacinthe, en raison de sa proximité du couvent des Jacobins (voir pour l’étymologie, l’article précédent). — Une décision ministérielle du 28 vendémiaire an VIII, signée Quinette, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 5, 7, 9, 11, devront avancer sur leurs vestiges actuels, celles nos 21, 23, 25, 27, 29 ; 2, 4, 6, 8, partie des nos 10, 12, 14, 28 et 30, ne sont pas soumises à retranchement.

Avril 1844.
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