Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments/Chevalier-du-Guet (rue du)


Chevalier-du-Guet (rue du).

Commence à la place du même nom, no 2, et à la rue de la Vieille-Harengerie, no 1 ; finit à la rue des Lavandières, nos 16 et 18. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 47 m. — 4e arrondissement. Les impairs sont du quartier du Louvre ; les pairs, du quartier des Marchés.

En 1300 et jusqu’au milieu du XVIe siècle, c’était la rue Perrin-Gasselin. Le nom qu’elle porte maintenant lui vient d’une maison que le roi avait acquise pour y loger le commandant ou chevalier du guet. « Il y a grande apparence, dit Jaillot, que ce fut en conséquence de l’ordonnance du roi Jean, du 6 mai 1363, que cette maison fut achetée et destinée pour les chefs de cette compagnie. » — La rue du Chevalier-du-Guet n’a été ainsi nommée qu’au commencement du XVIIe siècle. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838. Les maisons nos 4, 8 et 10 sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Il est parlé du guet de Paris dans les Olim du parlement (ce sont les plus anciens registres du royaume). Il y avait le guet assis et le guet royal. Les communautés des marchands et artisans étaient obligées de fournir un certain nombre d’hommes. Le chiffre en était fixé par le prévôt de Paris. Ces soldats, qui devaient se rendre à des corps-de-garde fixes, formaient ce qu’on appelait le guet assis. Le guet royal était ainsi nommé parce qu’il était composé de militaires entretenus aux frais du roi. Il comptait dans l’origine vingt sergents à cheval et vingt-six sergents à pied. Cette compagnie faisait les rondes. Le commandant est nommé Miles-Gueti, chevalier du guet, dans une ordonnance de saint Louis, de l’année 1254. Lorsque Charles VII supprima l’ordre de l’Étoile, sa majesté voulut qu’il fût conservé seulement dans la personne du chevalier du guet. Cette charge donnait de très belles prérogatives. Celui qui en était revêtu, pouvait entrer chez le roi à toute heure, et même en bottes. Il rendait compte directement à sa majesté et prenait ses ordres. Les officiers et archers qui composaient la compagnie avaient aussi beaucoup de privilèges. À la mort du sieur Choppin de Goussangré, dernier chevalier du guet, le roi, par arrêté du 31 mars 1733, ordonna le remboursement de sa charge à ses héritiers, ne jugeant pas à propos de lui donner un successeur. On réunit dans un seul officier le commandement de toutes les compagnies d’ordonnance, tant à pied qu’à cheval. À l’époque de la révolution, le guet de Paris se composait de 69 archers à pied, de 111 à cheval et d’une troupe d’infanterie de 852 hommes.