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quart livre, t. ii, p. 347-348

le 10 août 1512, à la hauteur du cap Saint-Mathieu, par douze vaisseaux anglais ; son vaisseau devint la proie des flammes ; mais il aima mieux périr que de se rendre. Germain de Brie, ami de Rabelais, composa, à ce sujet, la pièce suivante :

HERVEI CENOTAPHIVM.

Magnanimi manes Heruei nomenque verendum
Hic lapis obſeruat : non tamen oſſa tegit.
Auſus enim Anglorum numeroſæ occurrere claſſi
Quæ patrium infeſtans iam prope littus erat,
Chordigera inuedus regali puppe, Britannis
Marte prius ſæuo comminus edomitis,
Arſit Chordigeræ in flamma, extremoque cadentem
Seruauit moriens excidio patriam.
Priſca duos ætas Decios miratur : at vnum
Quem conferre queat, noſtra duobus habet.

(Germanus Brixius, Chordigeræ nauis conflagratio. Ex ædibus Aſcenſianis, 1513, Lutetiæ Parhiſiorum)

L’Anglais Thomas Morus, cherchant à diminuer la gloire d’Hervé, répondit à Germain de Brie par cette épigramme :

Heruea cum Deciis vnum conferre duobus
Ætas, te, Brixi, iudice, noſtra poteſt.
Sed tamen hoc distant, illi quod ſponte peribant,
Hic periit quoniam non potuit fugere.

L. 27 : Nous periſſons. « Domine, salva nos, perimus. » (S. Matthieu, VIII, 25.)

Page 348, l. 9 : Tirouoir. Voyez, ci-dessus, p. 77, note sur la l. 15 de la p. 21.*

* Ie ne boy que à mes heures… que en mon breuiaire. Allusion aux flacons en forme d’heures ou de bréviaires, auxquels Rabelais donne ailleurs le nom de « tyrouer » ou « tirouoir. » (Voyez t. I, p. 153 ; t. II, p. 344, 348 ; t. III, p. 171, 172)

L. 10 : Beatus… abiit. « Heureux l’homme qui n’est point parti. » (Ps. I)

L. 13 : Horrida tempeſtas montem turbauit acutum. « Une horrible tempête a troublé Montaigu. » C’est une parodie de ce vers d’Horace. (Épodes, XIII)

Horrida tempestas cœlum contraxit