Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/515

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
503
164 b — 165 a
Prop. d’affirmation — Prop. d’imprécation et de serment

b De même כִּי est parfois employé pour renforcer légèrement l’affirmation : il a la valeur d’un certes, oui faible, et doit généralement s’omettre dans la traduction[1]. Ce כּי d’affirmation se trouve surtout dans l’affirmation solennelle du serment (§ 165 b, e) et dans l’apodose conditionnelle (§ 167 s). En dehors de ces cas on le trouve çà et là, d’une façon plus ou moins probable, p. ex. Gn 18, 20 זַֽעֲקַת סְדֹם וַֽעֲמֹרָה כִּי רָ֑בָּה la clameur de S. et de G., (certes) elle est grande[2] ; autres exemples où le כּי d’affirmation est admis par certains auteurs : Is 32, 13 ; Ps 49, 16 ; 77, 12 ; 118, 10 ; Lam 3, 22.

c כִּי־אִם aboutit au sens de indispensablement, assurément surtout dans un jurement : 2 R 5, 20 ; Jér 51, 14 (cf. § 165 e, c) ; voir § 173 c.

d הֲלֹא employé d’une façon exclamative aboutit parfois à une nuance spéciale d’affirmation, p. ex. dans la formule הֲלֹא הִיא כְתוּבָה cela est écrit, comme on sait, dans… Jos 10, 13 (cf. § 161 c).

e L’infinitif absolu est souvent employé pour exprimer emphatiquement l’affirmation ; cf. § 123 e.

f Sur אִם et אִם לֹא avec valeur affirmative, cf. § 165 j.

§ 165. Proposition d’imprécation et de serment.

a I. L’imprécation (שְׁבוּעַת אָלָה jurement de malédiction) a comme protase la formule optative כֹּה יַֽעֲשֶׂה (לִּי) אֱלֹהִים וְכֹה יוֹסִיף Que Dieu (me) fasse ceci et ajoute cela ![3] Dans l’apodose on a 1) אִם pour

  1. La valeur affirmative de כּי provient soit de son sens premier de démonstratif (cf. Brockelmann, 2, 111), soit de son emploi comme conjonction relative (cf. Brown, s. v. כּי 1, d, e).
  2. Ici le כּי s’explique probablement ainsi (il y a ceci) qu’elle est grande ; le sujet est en casus pendens pour l’emphase.
  3. Les 12 exemples se trouvent dans les livres de Samuel et Rois (à l’exception de Ruth 1, 17) : 1 S 3, 17 ; 14, 44 ; 20, 13 ; 25, 22 ; 2 S 3, 9, 35 ; 19, 14 ; 1 R 2, 23 ; 2 R 6, 31 ; avec les verbes au pluriel : 1 R 19, 2 (Jézabel) ; 20, 10 (Benhadad). — On remarquera que les formes verbales sont à l’indicatif malgré le sens optatif. — Dans cette formule, כֹּה appartient sans doute à l’écrivain : la personne qui prononçait l’imprécation devait nommer les maux qu’elle appelait sur elle, p. ex. maladie, perte des biens, mort, comme fait Job 31, 8 sqq., 22. C’est ainsi que כֹּה appartient à l’écrivain dans Nb 23, 5 ; 1 R 2, 30 ; כָּזֹה וְכָזֶה 1 R 14, 5.