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154 n — 155 c
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Proposition nominale — Proposition verbale

n De même, quand il est nécessaire d’exprimer le mode volitif, on emploie le jussif יְהִי : Gn 1, 6 (§ 121 e). Mais assez souvent יְהִי est omis (cf. § 163 b).

o Comme exemple de proposition nominale à un seul membre on ne trouve guère que Ps 115, 7 יְדֵיהֶם manus eorum au sens de manus (sunt) eis = ils ont des mains (génitif au sens du datif, § 129 h)[1].

§ 155. Proposition verbale.

a Le sujet de la proposition verbale est généralement un nom ou un pronom. De plus, on trouve comme sujet la préposition מִן avec son nom (ou pronom) : Ex 16, 27 יָֽצְאוּ מִן־הָעָם (quelques-uns) du peuple sortirent (cf. § 154 b)[2] ; rarement l’infinitif construit (précédé de ל) Gn 4, 26 (§ 124 b).

b Le sujet personnel vague (fr. on ; all. man) s’exprime souvent par le pronom de la 3e p. pl. m. contenu dans la forme verbale[3] : Gn 29, 2 יַשְׁקוּ on abreuvait ; 26, 18 ; 41, 14 ; 49, 31 ; 2 S 19, 9 ; 1 R 1, 2 ; Is 38, 16 ; Os 12, 9 ; Job 18, 18 ; 34, 20 ; Esth 2, 2 ; Néh 2, 7[4].

c Remarque. En araméen on emploie la 3e p. du pl. même dans des cas où l’on ne pense nullement à un sujet personnel vague (p. ex. Dn 5, 20 הֶעְדִּיוּ transtulerunt au sens de translatum est, après le passif הָנְחַת depositus est). En hébreu biblique les exemples de ce genre sont très rares[5] et suspects ; les moins improbables sont Pr 2, 22 יִסְּחוּ (après un passif) ; 9, 11 יוֹסִ֫יפוּ. La vocalisation est p.-ê. due dans quelques cas à l’influence de l’araméen, p. ex. Job 4, 19 ; 7, 3.

  1. Le psalmiste a p.-ê. recouru à cette construction pour varier, après les quatre constructions ordinaires avec ל vv. 5, 6, lesquelles la préparent et la rendent intelligible.
  2. Cp. Jean 16, 17 Εἶπαν οὖν ἐκ τῶν μαθητῶν ; Act. 21, 16 συνῆλθον δὲ καὶ τῶν μαθητῶν.
  3. Dans Ruth 1, 19 וַתֹּאמַ֫רְנָה on a la forme féminine, ne s’agissant, en fait, que de femmes. Comp. יָֽלְדָה Nb 26, 59 (§ e N).
  4. L’idée du type on fit équivaut souvent à il fut fait ; ainsi à côté de וַיִּקְבְּרוּ אֹתוֹ on l’ensevelit 1 R 15, 8 on a v. 24 וַיִּקָּבֵר il fut enseveli (usuel dans cette formule, cf. 2, 10 ; 11, 43 ; 14, 31 etc.).
  5. Ils sont fréquents en néo-hébreu, sans doute sous l’influence de l’araméen.