Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au lieu que les dessus les plus aigus sont plus communément chantés par des hommes destinés dès leur enfance à cet usage. (g)

Haute-Contre de violon, (Musique.) c’est la même chose que la quinte de violon. Voyez Quinte de Violon.

Haute-Contre de flûte à bec, (Musique.) instrument à vent, dont la forme & la tablature est en tout semblable à celle de la flûte à bec appellée taille de rite, à l’article flûte à bec. Cet instrument qui a une quatorzieme d’étendue sonne la quinte au-dessus de la taille de flûte, & l’unisson de l’octave des dessus & des par-dessus du clavecin. Voyez la table du rapport de l’étendue des instrumens.

* HAUTESSE, s. f. (Hist. mod.) titre d’honneur qu’on donne au grand-seigneur. Nos rois l’ont reçû ; mais il n’a guere été d’usage que sous la seconde race.

HAUTE-FUTAYE, voyez Forêt & Futaye.

HAUTE-JUSTICE, (Jurisprudence.) voyez ci-après Justice.

HAUTE-LISSE & BASSE-LISSE, voyez l’article Tapisserie.

* HAUTE-LISSIER, s. m. (Manuf.) ouvrier qui travaille à la tapisserie appellée de haute-lisse ; on donne le même nom au marchand qui la vend.

HAUTE-MARÉE, ou HAUTE-MER, (Marine.) c’est le plus grand accroissement de la marée, & le tems où elle monte le plus haut. La pleine mer ou la haute-mer arrive deux fois le jour, de douze heures en douze heures ; mais les jours de la nouvelle & de la pleine lune elle monte plus haut que les autres jours, & les jours des solstices & des équinoxes, elle monte encore davantage. (Q)

HAUTE-PAYE, (Art militaire.) solde plus forte que l’ordinaire. Voyez Paye.

HAUTES-PUISSANCES, (Hist. mod.) titre donné par toutes les cours de l’Europe aux Etats Généraux des Provinces-Unies des Pays Bas. On les appelle en s’addressant à eux, Hauts & Puissans Seigneurs ; & en parlant d’eux, on dit leurs Hautes-Puissances.

HAUTE-RIVE, Alta-Ripa, (Géog.) petite ville de France dans le haut-Languedoc, sur l’Ariege, à quatre lieues S. de Toulouse. Long. 19. 10. lat. 43. 25. (D. J.)

HAUTE-SOMME, s. f. (Marine.) c’est la dépense que l’on fait pour la réussite & l’avantage de l’entreprise projettée, & dans laquelle tous les intéressés entrent. Ordinairement le maître en fournit un tiers, & les Marchands le surplus ; mais on ne comprend pas dans cet article la dépense faite tant pour le corps du navire, la solde des équipages, que pour les vivres nécessaires. (Z)

HAUTE-TAILLE, tenor, (Musique.) est cette partie de la Musique qu’on appelle simplement taille. On peut concevoir la partie de la taille comme subdivisée en deux autres ; savoir la basse-taille ou le concordant, & la haute-taille. Voyez Parties. (S)

HAUTES-VOILES, (Marine.) ce sont les huniers & les perroquets.

HAUTEUR, s. f. (Géom.) se dit en général de l’élévation d’un corps au-dessus de la surface de la terre, ou au-dessus d’un plan quelconque.

C’est dans ce sens qu’on dit qu’un oiseau vole à une grande hauteur, que les nuées sont à une grande hauteur.

Hauteur, se dit aussi de la dimension d’un corps estimée dans un sens perpendiculaire à la surface de la terre. C’est dans ce sens, qu’on dit qu’un mur a beaucoup de hauteur.

Hauteur, en Astronomie, est la même chose qu’élévation. Ainsi on dit la hauteur du pole, la hauteur de l’équateur. Voyez Élévation.

Prendre hauteur, terme dont se servent les Marins,

& qui signifie mesurer la hauteur du Soleil sur l’horison ; c’est principalement à midi que l’on prend hauteur en mer. Les Marins se servent pour cela de différens instrumens ; l’arbalestrille, le quartier anglois, l’octant, &c. Voyez Arbalestrille, Quartier anglois, Octant. Voyez aussi le Traité de Navigation de M. Bouguer. (E)

Hauteur d’une figure, en Géométrie, est la distance de son sommet à sa base, ou la longueur d’une perpendiculaire abaissée du sommet sur la base. Voyez Figure, Base & Sommet.

Ainsi KL (Planche I. Géom. fig. 19.) étant prise pour la base d’un triangle rectangle KLM, la perpendiculaire KM sera la hauteur de ce triangle.

Des triangles qui ont des bases & des hauteurs égales, sont égaux en surface ; & les parallélogrammes sont doubles des triangles de même base & de même hauteur. Voyez Triangle, Parallélogramme, &c.

Hauteur, en Optique, se dit ordinairement de l’angle compris entre une ligne tirée par le centre de l’œil parallélement à l’horison, & un rayon visuel qui vient de l’objet à l’œil.

Si par les deux extrémités ST, d’un objet, (Pl. d’Opt. fig. 13.) on tire deux paralleles TV, & SQ, l’angle TVS, intercepté entre un rayon qui passe par le sommet S, & qui en termine l’ombre en V, est appellé par quelques auteurs la hauteur du lumineux.

Il y a trois moyens de mesurer les hauteurs ; on peut le faire géométriquement, trigonométriquement, & par l’optique. Le premier moyen est un peu indirect, & demande peu d’apprêt ; le second se fait avec le secours d’instrumens destinés à cet usage, & le troisieme par les ombres.

Les instrumens dont on fait principalement usage pour mesurer les hauteurs, sont le quart de cercle, le graphometre, &c. Voyez-en les descriptions ou les applications à leurs articles respectifs, Quart de cercle, Graphometre, &c.

Prendre des hauteurs accessibles. Pour mesurer géométriquement une hauteur accessible, supposons qu’il s’agisse de trouver la hauteur A B, (Pl. Géom. fig. 88.) plantez un piquet DE perpendiculairement à la surface de la terre, assez long pour monter à la hauteur de l’œil ; étendez-vous ensuite par terre, les piés contre le piquet ; si les points EB, se trouvent dans la même ligne droite avec l’œil C ; la longueur CA est égale à la hauteur A B ; si quelqu’autre point plus bas, comme F, se trouve dans la même ligne que le point E, & l’œil, approchez le piquet de l’objet : au contraire, si la ligne menée de l’œil par le point E, rencontre quelque point au-dessus de la hauteur cherchée, il faut éloigner le piquet jusqu’à ce que la ligne CE rase le vrai point que l’on demande. Alors mesurant la distance de l’œil C au pié de l’objet A, on a la véritable hauteur cherchée, puisque CA = AB

Ou bien opérez de la maniere suivante. A la distance de trente ou quarante piés, ou même plus, plantez un piquet DE (fig. 89.) & à la distance de ce piquet au point C, plantez-en un autre plus court, de maniere que l’œil étant en F, les points EB, puissent être dans la même ligne droite avec F ; mesurez la distance entre les deux piquets. GF, & la distance entre le plus court piquet & l’objet HF, de même que la différence des hauteurs des piquets GE ; aux lignes G F, G E, H F ; cherchez une quatrieme proportionnelle BH, ajoûtez-y la hauteur du plus court piquet FC, la somme est la hauteur cherchée AB.

Mesurer une hauteur accessible trigonométriquement. Supposons qu’il s’agisse de trouver la hauteur A B, (Pl. Trigon. fig. 23.) choisissez une station en