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cours royales, mais n’en ont pas conservé toute la magnificence. Chambers & Morery. (G)

Cours, (Jurispr.) a plusieurs significations. Le cours du change, c’est le taux de ce que les banquiers prennent pour droit de change, à raison de tant pour cent, pour faire tenir de l’argent d’un lieu dans un autre. Voyez Change.

Cours d’eau, signifie une certaine étendue d’eau courante.

Cours des intérêts, c’est le tems pendant lequel les intérêts s’accumulent.

Cours de la place, est la même chose que cours du change.

Cours de la peremption, c’est le tems qui est compté pour acquérir la peremption.

Cours de la prescription, est le tems qui sert pour la prescription. Voyez Prescription. (A)

Cours, terme fort usité dans le Commerce, où il a diverses significations.

Cours se dit des longs voyages qui se font par mer pour le commerce ; ainsi l’on appelle les voyages des Indes, des voyages de long cours.

Cours signifie aussi quelquefois la mesure & l’étendue d’une étoffe : cette tapisserie a vingt aulnes de cours.

Cours, signifie encore le crédit ou le discrédit que les billets d’un marchand, négociant, ou banquier, ont dans le commerce. Ils ont cours lorsqu’on les trouve bons, & qu’on veut s’en charger : quand on les trouve mauvais, & que personne ne veut les accepter, ils n’ont plus de cours.

Cours se prend encore dans le même sens, pour la faveur que prennent ou perdent dans le public, suivant les circonstances, les billets introduits dans le commerce ; tels qu’ont été en France les billets de l’épargne, les billets de monnoie, de banque, &c.

Cours se dit aussi parmi les marchands de la bonne ou mauvaise vente des étoffes, des denrées. C’est la mode qui donne le cours aux étoffes nouvelles ; celles qui sont d’ancienne mode n’ont plus de cours. Chambers & Dict. du Comm.

Cours d’une riviere, voyez Riviere.

Cours, en terme d’Architecture, est un rang de pierres continu, de même hauteur dans toute la longueur, d’une façade, sans être interrompu par aucune ouverture.

Cours de plinthe, c’est la continuité d’une plinthe de pierre ou de plâtre dans les murs de face, pour marquer la séparation des étages. V. Plinthe. (P)

Cours, Course, Chemin, Sillage, (Mar.) ces mots sont synonymes, & s’employent pour désigner la route que fait le vaisseau. Voyez Courir ; voyez aussi Route & Sillage.

Cours, voyages de longs cours, (Marine.) cela se dit des voyages éloignés, & plus particulierement de ceux où l’on passe la ligne.

Cours, Course, Faire la course, Armer en course, (Marine.) c’est se mettre en mer avec un ou plusieurs vaisseaux armés en guerre, pour en tems de guerre attaquer les ennemis, & enlever les vaisseaux marchands : on dit à cet effet, armer en course. Voyez Corsaire. (Z)

Cours, (à la Monnoie.) est le prix que le prince & l’hôtel des monnoies attachent tant aux especes répandues actuellement dans le commerce, qu’à celles qui se reçoivent suivant leur titre ; conséquemment aux arrêts du conseil, enregistrés à la cour des monnoies. Voyez les articles Monnoie, Evaluation, Titre, Valeur, &c.

Cours de pannes, en termes de Charpente, sont toutes les pannes qui sont au bout l’une de l’autre, pour faire la longueur du comble : ainsi sur un comble il peut y avoir autant de cours de pannes qu’il y

a de rangs de pannes. Voyez la fig. 17. Pl. du Charpentier.

* Cours ou Course, (Manuf. en soie, Passement. Rubann.) se dit de l’ordre entier selon lequel il faut faire mouvoir les marches pour exécuter l’ouvrage : ainsi le cours ou course commence à la premiere marche que l’on presse, & il finit lorsque l’ouvrier revenu à la même marche, va lui faire succéder les autres dans le même ordre ; si le cours ne consistoit pas dans un certain nombre fixe & déterminé de mouvemens des marches, quel est l’ouvrier qui pourroit travailler ?

* COURSE DU CIRQUE, (Hist. anc.) ces courses faisoient la partie principale des jeux qu’on y célébroit. Voyez Cirque. Elles se faisoient ou sur des chars (voyez Chars), ou sur des chevaux, ou même à pié. La course des chevaux & des chariots se commençoit à la ligne blanche ; on s’avançoit vers les bornes avec le plus de vîtesse qu’il se pouvoit : c’étoit-là le moment du triomphe ou de l’écueil des concurrens. On faisoit sept fois de suite le tour : celui qui achevoit le premier le septieme tour, remportoit la victoire & le prix proposé. Ces courses se faisoient par factions : c’étoit aussi quelquefois des défis de particuliers. Il ne falloit ni se trop approcher des bornes, crainte de s’y briser ; ni s’en éloigner assez, pour que l’adversaire pût passer entre le char & la borne. A chaque tour de course, des gens préposés mettoient un œuf sur des colonnes destinées à cet usage, & autant de dauphins sur d’autres. A la fin de la course entiere, il y avoit sept dauphins & sept œufs de placés. Les Grecs n’ont pas été si uniformes que les Romains sur le nombre des tours pour une course. Homere n’en compte qu’un ; Pindare, douze ; Sophocle, six ou sept. Quant au nombre des missions, il y en avoit chez les Romains jusqu’à vingt-quatre ; c’étoit comme autant de parties différentes : plus anciennement le nombre étoit de vingt-cinq. Du côté des prisons, carceres, il y avoit des balcons d’où le signal se donnoit d’abord en élevant une torche allumée ; & dans les tems postérieurs, en jettant une nappe : c’étoit la fonction des consuls, & en leur absence, des préteurs. On immola quelquefois à Mars le meilleur cheval. Le vainqueur avoit pour prix, de l’or, de l’argent, des couronnes, des vêtemens, & des chevaux. Voici une difficulté très-réelle sur les courses. Si l’on partoit de la même ligne, comme tous les auteurs le supposent, il est évident que ceux qui occupoient une des extrémités de la ligne, avoient un chemin beaucoup plus considérable à faire que ceux qui occupoient l’autre extrémité ; & que la différence des chemins s’augmentoit encore par le nombre des tours. Après les courses des chevaux & des chariots, commençoient les courses à pié, où celui qui avoit le plûtôt atteint la borne, remportoit le prix. Domitien fit courir de jeunes filles.

Course, Faire la course, Aller en course, (Marine.) se dit d’un vaisseau armé en tems de guerre pour aller faire des prises sur l’ennemi. On ne peut aller en course sans avoir une commission de l’amiral ; & un vaisseau qui en tems de guerre seroit la course sans avoir de commission particuliere, seroit traité comme forban.

Course se dit quelquefois du tems qu’un vaisseau met à aller d’un lieu à un autre, sur-tout quand ce sont des voyages de long cours. On dit : ce vaisseau a été deux années à faire sa course. (Z)

Course ambitieuse, (Jurispr.) se dit en matiere bénéficiale, pour la retention des dates qui est faite en cour de Rome du vivant du titulaire ; celui qui retient ainsi prématurément des dates, est indigne du bénéfice, suivant la regle de non impetrando beneficia viventium. On peut justifier la retention des da-