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mences applaties, entourées d’une espece d’anneau, & attachées à un placenta spongieux. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

PEPSIE, pepsis, terme de Médecine, qui signifie la coction ou digestion des viandes ou des humeurs du corps. Voyez Coction & Digestion. Ce mot est grec, πέψις, qui signifie bouillonnement.

PEPTIQUE, terme de Médecine. Voyez Pepastique.

PEPUZA, (Géog. anc.) ville de Phrygie. Elle donna son nom aux hérétiques appellés Pépuziens. Ces hérétiques, dit saint Epiphane, Theres. XLVIII. sect. xiv. avoient une grande vénération pour un certain lieu de Phrygie, où fut bâtie autrefois la ville de Pepuza. Elle étoit entierement détruite du tems de saint Epiphane. La notice d’Hiéroclès attribue cette ville à la Phrygie capatiane, & lui donne le dix-huitieme rang. (D. J.)

PEPUZIENS, s. m. pl. (Hist. ecclés.) ancienne secte d’hérétiques autrement appellés Phrygiens ou Cataphryges. Voyez Cataphryges. Ils prirent le nom de Pepuziens, parce qu’ils prétendoient que Jesus-Christ étoit apparu à une de leurs prophétesses dans la ville de Pepuza en Phrygie, qui étoit pour eux la cité sainte. Ils attribuoient aux femmes les fonctions du sacerdoce, & enseignoient les mêmes erreurs que les Montanistes dans le onzieme siecle. Voyez Montanistes.

PEQUEA, (Hist. nat. Botan.) arbre qui se trouve dans le Brésil, & qui est de deux especes : la premiere produit un fruit semblable à l’orange, mais dont la peau est plus épaisse & dont le jus est doux comme du miel ; la seconde espece passe pour fournir le bois le plus dur & incorruptible. Les Portugais le nomment fetis.

PEQUIGNY, (Géog. mod.) petite ville, ou, pour mieux dire, bourg de France dans la Picardie, sur la rive gauche de la Somme, à trois lieues au-dessous d’Amiens. Il est remarquable par l’entrevûe de Louis XI. roi de France, & d’Edouard, roi d’Angleterre, sur un pont qui fut fait exprès. Long. 19. 37. lat. 49. 58.

Pequigny, (Bernardin de) prit, comme on voit, le nom de cette petite ville, où il naquit en 1632. & se fit capucin. Il mourut à Paris en 1709, après avoir donné une exposition latine des Epitres de S. Paul, imprimée à Paris en 1703 in-fol. & en françois en 1714. Il fit en françois un petit abrégé de son ouvrage, qui est estimé.

PERAGRATION, s. f. (Comput.) on appelle mois de péragration, ou mois périodique, le tems que la lune est à parcourir tout le zodiaque, & à revenir au même point d’où elle étoit partie. Ce tems est de sept jours, sept heures & 43 minutes. Ce mot vient du latin peragratio, qui signifie action de parcourir. La lune a un autre mois qu’on appelle synodique, ou de conjonction, qui est de 29 jours & demi ; c’est le tems qu’elle est entre la conjonction avec le soleil, jusqu’à ce qu’elle soit revenue à la même conjonction. (D. J.)

PÊRAGU, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) arbrisseau du Malabar ; sa racine infusée dans du petit-lait acidulé, est estimée pour la lienterie, la colique & les tranchées qui proviennent d’inflammation ; sa poudre répandue sur les pustules les desseche ; le suc des feuilles pris intérieurement, chasse les vers des intestins. (D. J.)

PERAMBULATION d’une forêt, (Jurisp.) signifie en Angleterre l’arpentage ou la visite d’une forêt & de ses limites, faite par des officiers de justice, ou par d’autres nommés pour cet effet, afin de déterminer les bornes de la forêt, & de fixer ce qui est compris ou ce qui n’y est pas compris. Voyez Purlieu & Forêt.

En général le terme de perambulation chez les Anglois, est synonyme à ce que nous appellerions descente sur les lieux, faite à l’effet d’en déterminer l’étendue, & d’en fixer les limites. Et en effet on pratique la perambulation en matiere de bornage, aussi bien qu’en matiere de pur-lieu. Voyez Bornage.

PERŒTHEI, (Géog. anc.) peuples de l’Arcadie. Pausanias, liv. VIII. ch. iv. dit qu’ils tiroient leur nom de la ville Perethus, qui ne subsistoit plus de son tems, mais parmi les ruines de laquelle on voyoit encore le temple du dieu Pan.

PERCALLE, s. f. (Comm. des Indes.) Les percalles sont des toiles de coton blanches, plus fines que grosses, qui viennent des Indes orientales, particulierement de Pontichery, Les percalles portent sept aunes & un quart de long, sur une aune & un huit de large.

PERCE. Voyez Loche.

Perce, s. f. (Luth.) outil dont les facteurs de musettes se servent pour perforer les chalumeaux ; cet instrument est composé d’une longue tige d’acier cylindrique, emmanchée par une de ses extrémités dans une poignée comme une lime ; à l’autre extrémité est une meche semblable à celle de bedouets. Voyez Bedouet, & la fig. de ces instrumens, Pl. X. de Lutherie, fig. 1. 5.

Perce-à-main, outil dont les facteurs de musettes se servent pour percer les trous qui forment les différent tons de cet instrument. Voyez l’article Perce, & la fig. 13. Pl. X. de Lutherie.

Cet outil ne differe de la perce qu’en ce que sa tige & sa meche sont beaucoup plus courtes.

Perce-bourdon, représenté Pl. X. de Lutherie, fig. 8. est un outil dont les facteurs de musettes se servent pour percer les trous des bourdons. C’est une espece de foret emmanché comme une lime, que l’on appuie contre l’endroit du bourdon où on veut faire un trou, pendant que la piece d’ivoire dont le bourdon est fait, tourne sur le tour à lunette. Voyez Tour à lunette & Tour entre deux Peintes

PERCE-FEUILLE, s. f. (Hist. nat. Bot.) ce genre de plante est nommé bupleuron par Tournefort. Il y en a deux especes principales, la perce-feuille vivace & la perce-feuille annuelle. La perce-feuille vivace, nommée par le vulgaire oreille-de-lievre, en anglois the hare’s-ear, est le bupleuron vulgatissimum, seu folio sub rotundo, I. R. H. 309.

Sa racine est petite, ridée, verdâtre, fibrée, d’un goût âcre. Elle pousse une tige à la hauteur d’un ou de deux piés, grêle, lisse, cannelée, noueuse, vuide en-dedans, rameuse, de couleur quelquefois rougeâtre, d’autrefois verte ; ses feuilles, sur-tout celles de la tige, sont longuettes, étroites, simples, nerveuses, & rangées alternativement ; ses fleurs naissent au sommet de la tige, & des rameaux en ombelles, de couleur jaune, semblables à celles du fenouil ; chacune d’elles est composée de plusieurs pétales disposés en rose. Quand les fleurs sont tombées, il leur succede des semences oblongues, assez semblables à celles du persil, cannelées, grises, d’un goût âcre. Cette plante croît abondamment aux lieux montagneux, argilleux, le long des haies & parmi les brossailles ; elle fleurit en Juillet & Août, & sa graine mûrit en Septembre & Octobre. Elle sert en Médecine ; ses feuilles passent pour détersives & dessicatives ; sa semence est réputée discussive & apéritive.

La perce-feuille annuelle, bupleuron perfoliatum, rotundi-folium, annuum, I. R. H. 310, ne differe de la précédente qu’en ce qu’elle est annuelle & se multiplie de graine. On lui donne des vertus astringentes. (D. J.)

PERCE-MOUSSE, s. f. (Hist. nat. Bot.) espece de capillaire, que Tournefort nomme museus capillaceus, major, pediculo & capitulo crassioribus, I. R. H.