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celles qui se gouvernent elles-mêmes(couunti-towns), indépendamment du lieutenant de la province. Elle est sur la Tyne, à 7 milles de la mer & 212 N. O. de Londres. Long. selon Street, 20. 11. 15. lat. 55. 3.

Newcastle est la patrie du vénérable Bede, qui y naquit en 672, & mourut en 755 à 63 ans, après avoir été l’ornement de l’Angleterre, & l’un des plus savans hommes de son siecle. Il s’appliqua également à l’étude des sciences sacrées & profanes. Ses ouvrages ont été imprimés à Bâle & à Cologne en 8. vol. infol. Le plus précieux de tous est l’histoire ecclésiastique d’Angleterre ; car ses commentaires ne sont que des passages des Peres liés ensemble dans un style plus simple qu’élégant. (D. J.)

NEW JERSEY ou NOUVELLE JERSEY, (Géog.) province de la nouvelle Albion, divisée en Est-Jersey, ou Jersey orientale, & en Ouest-Jersey, ou Jersey-occidentale.

La province d’Est-Jersey est située entre le 39 & le 41d de latitude septentrionale. Elle est bornée au S. E. par la mer Océane & à l’est par un gros torrent navigable, appellé la riviere de Hudson. La commodité de la situation, & la bonté de l’air, ont engagé les Anglois à y élever quatre ou cinq villes considérables. Tous les avantages s’y trouvent pour la navigation ; les bâtimens peuvent demeurer en sureté dans la baie de Sand-Hoock, au fort des plus grandes tempêtes ; l’on peut les expédier de tous les vents, & entrer & sortir en été comme en hiver. Il y a quantité de bois propre pour la construction des navires. La pêche y est abondante ; la terre y produit les especes de grains qui croissent en Angleterre, de bon lin, & des chanvres.

La province d’Ouest Jersey s’étend sur la mer, & ne le cede point à celle d’Est Jersey. C’est une des meilleures colonies de toute l’Amérique. On y trouve des fourrures de castors, de renards noirs, de loutres, &c. Le tabac y vient à merveille, & la pêche de la morue y est abondante. (D. J.)

NEW MARKET, (Géog.) grande plaine d’Angleterre, sur les frontieres de Suffolk & de Cambridge. Elle est fameuse par les courses à cheval qui s’y font ordinairement après la saint Michel & au mois d’Avril : le roi Charles II. y a bâti une maison royale.

NEWPLYMOUTH, (Géogr.) ville & colonie angloise dans l’Amérique septentrionale sur la côte de la nouvelle Angleterre, où elle est la capitale d’une province nommée aussi Plymouth. Cette province s’étend l’espace de 100 milles le long de la mer, sur environ 50 milles de largeur, & elle forme la plus ancienne colonie de la nouvelle Angleterre. La capitale consiste en quatre ou cinq cens familles. Long. 306. 35. lat. 41. 30.

NEWPORT, (Géog.) bourg d’Angleterre, chef-lieu de l’ile de Wight, avec titre de baronie. Medena étoit l’ancien nom de ce bourg, selon plusieurs savans ; il a le privilege de députer au parlement, est assez grand, bien peuplé, avec un havre défendu par un château. Long. 16. 25. lat. 50. 36.

Il y a un autre Newport ou ville à marché dans le Buckinghamshire ; un autre dans le Monmoutshire ; & un troisieme dans la province de Cornouailles.

C’est à Newport, capitale de l’ile de Wight, que naquit en 1571, James (Thomas) en latin Jamesius, savant docteur d’Oxford, & premier bibliothécaire de la bibliotheque Bodléïenne. Il s’acquit une grande réputation, fut revêtu de divers postes importans, & mourut en 1629, âgé d’environ 58 ans. On a de lui plusieurs ouvrages en latin & en anglois, dont la plûpart roulent sur des falsifications qu’il avoit trouvées dans les éditions des textes des peres. Il a traduit en anglois la Philosophie morale des

Stoïciens, & a laissé quelques ouvrages manuscrits. Son traité de personâ & officio judicis apud Hebræos aliosque populos, parut in-4°. & est estimé.

NEWRY, (Géog.) petite ville d’Irlande dans le comté de Down, à 25 milles au S. O. de Dow, sur la riviere Newry, près des frontieres d’Armagh. Elle envoie deux députes au parlement de Dublin, & a le droit de tenir un marché public. Long. 10. 44. lat. 54. 18.

La petite riviere de Newry sort du Lough-Néagh, sépare le comté de Dow de celui d’Armagh, & va se jetter dans la mer, un peu au-dessous de la ville qui porte son nom.

NEWFIDLERZÉE, (Géog.) lac situé dans la basse Autriche, à quelques milles du Danube, & au midi de ce fleuve. Les Allemands ne lui donnent le nom de mer Zée, qu’à cause de la quantité de poisson qu’on y prend. Pline, liv. III. chap. xxiv. l’appelle Peiso. Il a 7 milles d’Allemagne de longueur, & 3 milles de largeur. (D. J.)

NEWTONIANISME, s. m. ou Philosophie Newtonienne, (Physiq.) c’est la théorie du mechanisme de l’univers, & particulierement du mouvement des corps célestes, de leurs lois, de leurs propriétés, telle qu’elle a été enseignée par M. Newton. Voyez Philosophie.

Ce terme de philosophie newtonienne a été différemment appliqué, & de-là sont venues plusieurs notions de ce mot.

Quelques auteurs entendent par là la philosophie corpusculaire, telle qu’elle a été réformée & corrigée par les découvertes dont M. Newton l’a enrichie. Voyez Corpusculaire.

C’est dans ce sens que M. Gravesande appelle ses élémens de Physique, Introductio ad philosophiam newtonianam.

Dans ce sens, la philosophie newtonienne n’est autre chose que la nouvelle philosophie, différente des philosophies cartésienne & péripatéticienne, & des anciennes philosophies corpusculaires. Voyez Aristotélisme, Péripatétisme, Cartésianisme, &c.

D’autres entendent par philosophie newtonienne la méthode que M. Newton observe dans sa philosophie, méthode qui consiste à déduire ses raisonnemens & ses conclusions directement des phénomenes, sans aucune hypothèse antécédente, à commencer par des principes simples, à déduire les premieres lois de la nature d’un petit nombre de phénomenes choisis, & à se servir de ces lois pour expliquer les autres effets. Voyez Lois de la Nature au mot Nature.

Dans ce sens la philosophie newtonienne n’est autre chose que la physique expérimentale, & est opposée à l’ancienne philosophie corpusculaire. Voyez Expérimentale.

D’autres entendent par philosophie newtonienne, celle où les corps physiques sont considérés mathématiquement, & où la géométrie & la méchanique sont appliquées à la solution des phénomenes.

La philosophie newtonienne prise dans ce sens, n’est autre chose que la philosophie méchanique & mathématique. Voyez Méchanique & Physicomathématique.

D’autres entendent par philosophie newtonienne, cette partie de la Physique que M. Newton a traitée, étendue, & expliquée dans son livre des Principes.

D’autres enfin entendent par philosophie newtonienne, les nouveaux principes que M. Newton a apportés dans la Philosophie, le nouveau système qu’il a fondé sur ces principes, & les nouvelles explications des phénomenes qu’il en a déduites ; en un mot ce qui caractérise sa philosophie & la distingue de toutes les autres : c’est dans ce sens que