Kalevala/trad. Léouzon le Duc (1867)/10

Traduction par Louis Léouzon le Duc.
A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie (p. 78-87).

DIXIÈME RUNO.

sommaire.
Wäinämöinen, de retour dans son pays, exhorte Ilmarinen à se rendre à Pohjola pour y forger le Sampo et y épouser la jeune fille. — Ilmarinen s’y montre peu disposé. — Alors, Wäinämöinen le fait monter sur un arbre enchanté, et de là le forgeron est emporté sur les ailes du vent jusqu’à Pohjola. — Louhi le reçoit avec joie. — Il dresse sa forge, et après plusieurs tentatives, réussit à fabriquer le Sampo. — Il réclame la jeune fille, comme prix convenu de son travail. — Mais celle-ci refuse de le suivre. — Louhi donne au héros un bateau rapide avec lequel il retourne dans son pays, et raconte à Wäinämöinen les résultats de son voyage.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen attela son fauve étalon à son traîneau, à son beau traîneau ; puis il y prit place et se mit en route.

Il fait claquer son fouet orné de perles ; il en frappe la noble bête ; et elle bondit, et elle dévore l’espace avec une fougue impétueuse. Le traîneau glisse, la route disparaît ; le brancard en bois de bouleau rend un bruit sourd, le timon en bois de sorbier craque violemment.

Il marche avec un fracas de tempête ; il franchit les marais, les plaines, les vastes bois. Il marche un jour, il marche deux jours ; le troisième jour il atteint les landes de Kalevala, les champs d’Osmo.

Là, il s’arrête à l’extrémité d’un pont, et il dit : « Dévore le songeur, à loup ! Tue Lappalainen[1], ô maladie, car il a prétendu qu’aussi longtemps que durerait ce monde, qu’aussi longtemps que la lune ferait briller sa lumière d’or, je ne reviendrais plus, avec des yeux vivants, dans les bois de Wäinölä, dans les landes de Kalevala. »

Et le vieux Wäinämöinen se mit à chanter, à exercer sa science. Il chanta, et soudain un sapin surgit de la terre, un sapin à la couronne fleurie, aux rameaux d’or. Sa tête monte jusqu’à travers les nuages, ses branches s’élèvent dans les airs et franchissent les hauteurs du ciel.

Le vieux Wäinämöinen chanta encore, le vieux Wäinämöinen exerça encore sa science, et la lune vint se poser dans la couronne du sapin, et Otawa sema ses étoiles sur ses branches.

Alors le vieux Wäinämöinen reprit sa course bruyante vers sa demeure chérie. Il a la tête penchée, le cœur triste, le bonnet de travers ; car, pour sauver sa vie, pour délivrer sa tête, il a promis d’amener le forgeron Ilmarinen, le batteur de fer éternel, dans la sombre Pohjola, dans la nébuleuse Sariola.

Déjà, son étalon s’est arrêté aux limites du nouveau champ d’Osmo. Il sort la tête de son beau traîneau, et entend résonner, du fond de la forge, le marteau du batteur de fer.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen se dirigea du côté du bruit. Ilmarinen était occupé à forger ; il dit au héros : « Ô vieux Wäinämöinen, où es-tu donc resté si longtemps ? Où as-tu passé ta longue absence ? »

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen répondit :

« Je suis resté si longtemps, j’ai passé ma longue absence dans la sombre Pohjola, dans la nébuleuse Sariola. J’ai suivi, sur mes suksi[2], la trace des suksi, au milieu du pays des tietäjä[3]. »

Ilmarinen dit : « Ô vieux Wäinämöinen, ô runoia éternel, qu’as-tu à raconter de tes voyages, maintenant que tu es de retour dans ton pays ? »

Le vieux Wäinämöinen répondit : « J’ai beaucoup de choses à raconter. Il est, dans Pohjola, une jeune vierge qui ne s’est encore fiancée à aucun homme, qui ne s’est encore attendrie pour aucun héros. La moitié de Pohjola la célèbre, car elle est merveilleusement belle. La lune brille sur son front, le soleil sur sa poitrine, Otawa sur ses épaules, Vähä-Otawa[4] sur son dos.

« Va donc, ô Ilmarinen, ô forgeron éternel, va trouver la jeune vierge, la vierge aux belles boucles ! Si tu peux forger un Sampo[5], un Sampo au splendide couvercle, on te la donnera pour prix de ton travail. »

Ilmarinen dit : « Ainsi donc, ô vieux Wäinämöinen, tu m’as promis à la sombre Pohjola, comme rançon de ta propre tête, comme gage de ta délivrance ! Non, tant que durera cette longue vie, tant que la lune éclairera le monde de son flambeau d’or, je n’irai point dans les demeures de Pohjola, sous les poutres de Sariola ; dans ces lieux où l’on dévore les hommes, où l’on extermine les héros. »

Le vieux Wäinämöinen dit : « Au bord du champ d’Osmo, les merveilles s’entassent sur les merveilles. On y trouve un sapin à la couronne fleurie, aux rameaux d’or, un sapin à la cime duquel s’est posée la lune, et qu’Otawa a peuplé de ses étoiles. »

Ilmarinen dit : « Je ne sais si ce que tu racontes est vérité ou mensonge ; je n’y croirai qu’après l’avoir vu de mes propres yeux. »

Le vieux Wäinämöinen dit : « Puisque tu ne crois pas ce que je te raconte, puisque tu ne sais si c’est vérité ou mensonge, viens donc avec moi le voir de tes propres yeux. »

Et les deux héros s’acheminèrent vers le champ d’Osmo, vers le champ où s’élevait le sapin à la belle couronne.

Ilmarinen s’en approcha, et contempla avec admiration le nouvel arbre ; il vit la lune posée sur sa cime, les étoiles d’Otawa semées à travers ses branches.

Alors, le vieux Wäinämöinen lui dit : « Maintenant, ô forgeron, mon cher frère, monte sur le sapin au feuillage d’or, afin d’y prendre la lune, d’y enlever Otawa ! »

Ilmarinen monta sur le sapin au feuillage d’or ; il s’élança jusqu’au ciel, pour y prendre la lune, pour y enlever Otawa.

Le sapin au feuillage d’or dit : « Ô homme insensé, ô héros inconnu, héros à l’esprit d’enfant, qui montes dans mes branches, pour y prendre une apparence de lune, un fantôme d’étoile ! »

Le vieux Wäinämöinen éleva la voix et entonna un chant magique. Il évoqua un vent violent, un tourbillon d’orage, et il dit : « Prends-le, ô vent, dans ton navire ; prends-le, souffle du printemps, dans ton bateau, et porte-le rapidement, porte-le jusqu’à la sombre Pohjola ! »

Le vent se déchaîna avec furie, l’air se gonfla en tourbillon d’orage, et il prit le forgeron, et il l’emporta rapidement vers la sombre Pohjola, vers la nébuleuse Sariola.

Ilmarinen longea la route du vent ; il traversa les régions du soleil et de la lune, escalada les épaules d’Otawa, et arriva dans la demeure de Pohjola, près de la maison de bains[6] de Sariola, sans que les chiens l’entendissent, sans que les aboyeurs signalassent son arrivée.

Louhi, la mère de famille de Pohja, la vieille édentée de Pohjola, rencontra le forgeron dans l’enclos de sa demeure, et elle lui dit : « Quel homme es-tu donc parmi les hommes, quel héros parmi les héros, toi qui arrives ainsi sur la route du vent, sur le chemin du souffle du printemps, sans que les chiens t’aient annoncé, sans que les queues de laine aient aboyé ? »

Ilmarinen répondit : « C’est qu’aussi je ne suis point venu dans ces terres étrangères, dans ces régions inconnues, pour y servir de pâture aux chiens, pour y être dévoré par les queues de laine. »

La mère de famille de Pohjola interrogea de nouveau le voyageur : « Aurais-tu appris à connaître le forgeron Ilmarinen, aurais-tu entendu parler de l’habile batteur de fer ? Depuis longtemps il est attendu, il est désiré à Pohjola, pour y forger le nouveau Sampo. »

Ilmarinen répondit : « J’ai, en effet, appris à connaître ce forgeron, car c’est moi-même qui suis Ilmarinen, c’est moi l’habile batteur de fer. »

Louhi, la mère de famille de Pohja, Louhi, la vieille édentée de Pohjola, rentra aussitôt dans sa maison, et elle dit : « Ô ma plus jeune fille, la plus chère de mes enfants, il est temps de revêtir tes plus beaux habits, tes plus éclatantes parures. Orne ton cou d’un brillant collier, sa poitrine d’une fibule radieuse, ton front d’un diadème de fleurs. Que tes joues s’empourprent de rose, que tout ton être rayonne ! Car voici le forgeron Ilmarinen, voici le batteur de fer éternel ; il est venu pour forger le Sampo, le Sampo au splendide couvercle. »

La belle vierge de Pohja, la gloire de la terre, l’honneur de l’onde, revêtit ses plus beaux habits, ses plus éclatantes parures ; elle se couvrit de cinq espèces de vêtements ; elle orna son front d’un diadème d’argent, sa poitrine d’une fibule de cuivre, sa taille d’une ceinture d’or.

Et elle se présenta dans la chambre de famille, brillante dans ses yeux, superbe dans ses oreilles, rose dans ses joues, belle dans tout son visage ; les parures d’or éclatent sur sa poitrine, les parures d’argent sur sa tête.

Alors, la mère de famille de Pohjola introduisit le forgeron Ilmarinen dans sa demeure. Elle le régala d’une foule de mets, elle l’abreuva d’une bière abondante ; et, quand il fut complétement rassasié, elle lui dit : « Ô forgeron Ilmarinen, ô batteur de fer éternel, peux-tu me forger un Sampo, un Sampo au splendide couvercle ; peux-tu le forger avec la pointe des plumes d’un cygne, le fait d’une vache stérile, un petit grain d’orge, la fine laine d’une brebis féconde ? Je te donnerai ma fille, ma belle jeune fille, pour prix de ton travail. »

Ilmarimen répondit : « Sans doute je puis te forger un Sampo, un Sampo au splendide couvercle ; je puis le forger avec la pointe des plumes d’un cygne, le lait d’une vache stérile, un petit grain d’orge, la fine laine d’une brebis féconde. Car c’est moi qui ai forgé la voûte du ciel, qui ai martelé le couvercle de l’air, lorsque aucune partie n’en était commencée, lorsqu’il n’en existait pas le moindre atome. »

Et Ilmarinen sortit pour aller forger le Sampo, le Sampo au splendide couvercle. Il chercha d’abord une forge et des outils de forgeron ; mais il n’y avait là ni forge, ni soufflet, ni foyer, ni enclume, ni marteau, ni seulement un manche de marteau.

Ilmarinen dit : « Une vieille femme se désespérerait, un être sans courage resterait à moitié chemin. Il n’en est pas ainsi d’un homme, lors même qu’il serait le pire de tous les hommes, il n’en est pas ainsi d’un héros, lors même qu’il serait le plus inhabile de tous les héros. »

Et il chercha, de nouveau, une place pour construire sa forge, pour établir son soufflet, dans la région montagneuse, à l’extrémité des champs de Pohja. Il chercha un jour, il chercha deux jours ; le troisième jour, il rencontra une dalle multicolore, un épais bloc de pierre. Il s’y arrêta, et alluma du feu ; puis, pendant un jour, il disposa son soufflet, pendant un autre jour, il mit sa forge en état.

Et il rassembla au cœur du foyer les matières élémentaires ; et il appela à lui des esclaves[7] pour souffler, des hommes forts pour travailler.

Les esclaves soufflèrent sans interruption, les hommes forts travaillèrent pendant trois jours, pendant trois nuits d’été ; les pierres se gonflaient sous leurs talons, les blocs de rochers se tuméfiaient sous leurs pieds.

Ilmarinen se pencha, le premier jour, sur la fournaise, pour voir ce que le feu avait produit, ce qui avait surgi de la flamme.

Il vit un arc, un arc d’or, un arc à la tête d’argent, au corps orné de cuivre.

« Cet arc est de belle apparence, mais ses habitudes sont mauvaises. Chaque jour, il lui faut une tête ; les meilleurs jours, il lui en faut deux. »

Ilmarinen n’en éprouva donc pas trop de joie ; il brisa l’arc en morceaux, et les jeta dans le feu ; et les esclaves recommencèrent à souffler, les hommes forts à travailler.

Ilmarinen se pencha, le second jour, sur la fournaise, pour voir ce que le feu avait produit, ce qui avait surgi de la flamme.

Il vit un bateau, un bateau rouge, un bateau à la poupe et à la proue d’or, au gouvernail de cuivre.

« Ce bateau est de belle apparence, mais ses habitudes ne sont pas bonnes. On tenterait en vain de le diriger avec les rames, il se précipiterait sans nécessité dans les combats. »

Ilmarinen n’en éprouva donc aucune joie. Il brisa le bateau en morceaux, et les jeta dans le feu : et les esclaves recommencèrent à souffler, les hommes forts à travailler.

Ilmarinen se pencha, le troisième jour, sur la fournaise, pour voir ce que le feu avait produit, ce qui avait surgi de la flamme.

Il vit une fraîche génisse, une génisse aux cornes d’or ; l’étoile d’Otawa brillait sur son front, le disque du soleil couronnait sa tête.

« Cette génisse est de belle apparence, mais ses habitudes ne sont pas bonnes. Elle couche souvent dans les bois, elle laisse épancher son lait par terre. »

Ilmarinen n’en éprouva donc aucune joie ; il coupa la génisse en morceaux, et les jeta dans le feu ; et les esclaves recommencèrent à souffler, les hommes forts à travailler.

Ilmarimen se pencha, le quatrième jour, sur la fournaise, pour voir ce que le feu avait produit, ce qui avait surgi de la flamme.

Il vit une charrue, une charrue au soc d’or, au manche de cuivre couronné d’un bouton d’argent.

« Cette charrue est de belle apparence, mais ses habitudes ne sont pas bonnes ; elle effondre les champs du village, elle en bouleverse les plaines. »

Ilmarinen n’en éprouva donc aucune joie ; il brisa la charrue en morceaux et les jeta dans le feu ; et les esclaves recommencèrent à souffler, les hommes forts à travailler.

Les vents se déchaînèrent avec furie ; ils soufflèrent de l’orient, ils soufflèrent de l’occident, ils soufflèrent du midi et du nord, pendant un jour, pendant deux jours, pendant trois jours. La flamme de la forge jaillit à travers la fenêtre, les étincelles pétillent, la fumée monte vers le ciel en épais nuage.

Après le troisième jour, Ilmarinen se pencha sur la fournaise, et il vit que le Sampo était né, que le beau couvercle était formé.

Et il se mit à le battre avec ardeur, à le marteler puissamment, à le façonner avec art. D’un côté, c’est un moulin à farine, d’un autre côté, c’est un moulin à sel, d’un troisième côté, c’est un moulin à monnaie.

Le nouveau Sampo se mit à moudre, le Sampo au splendide couvercle se mit à s’agiter ; il commença son travail au lever du jour : un coffre fut moulu pour être mangé, un autre coffre pour être vendu, un troisième coffre pour être conservé.

La mère de famille de Pohjola tressaillit de joie. Elle emporta le grand Sampo dans l’enceinte de sa demeure ; elle le cacha dans les entrailles d’un rocher de cuivre, à une profondeur de neuf brasses, sous neuf serrures ; elle enfonça une de ses racines dans la terre, l’autre dans l’eau, la troisième dans la colline sur laquelle était bâtie sa maison[8].

Alors, le forgeron Ilmarinen commença à réclamer la jeune vierge. « Maintenant, la jeune vierge m’appartient, car j’ai forgé le Sampo, le Sampo au splendide couvercle. »

La belle vierge de Pohja dit : « Qui donc ferait chanter les coucous, l’année prochaine, qui ferait gazouiller les oiseaux, l’été d’après, si la colombe devait s’en aller, si le fruit des entrailles de ma mère devait partir, si la rouge baie devait disparaître ? Les coucous fuiraient au loin, les oiseaux de la joie déserteraient les sommets de cette colline, les épaules de cette chaîne de montagnes.

« Non, quand même il n’en serait pas ainsi, je ne partirai pas, je n’abandonnerai pas ma vie de jeune fille ; je ne délaisserai point la tâche que je n’ai pas encore remplie, ni mes travaux pressants de l’été. Les baies des champs n’ont pas été cueillies, les rivages du golfe n’ont pas été chantés ; je ne me suis point promenée à travers les bois, je n’ai point folâtré à l’ombre des grands arbres. »

Le forgeron Ilmarinen, le batteur de fer éternel, fut saisi d’une grande tristesse. Son cœur était oppressé, sa tête basse, son bonnet incliné de côté[9]. Il réfléchissait profondément, et se demandait comment il pourrait quitter la sombre Pohjola, la nébuleuse Sariola, pour retourner dans sa demeure, dans son pays bien-aimé.

La mère de famille de Pohjola lui dit : « Ô Ilmarinen, pourquoi es-tu si triste ? Pourquoi ton bonnet est-il ainsi incliné de côté ? Regretterais-tu ton ancienne patrie ?

Ilmarinen répondit : « Oui, je soupire après mon ancienne patrie ; je voudrais revoir ma maison, afin d’y mourir, afin d’y être enseveli. »

La mère de famille de Pohjola servit à boire et à manger au héros. Puis elle le fit asseoir dans un bateau, près du gouvernail orné de cuivre ; et elle éveilla le vent, vent du nord, et elle lui commanda de souffler, de souffler avec force.

Et le forgeron Ilmarinen, le batteur de fer éternel, s’élança sur la mer bleue. Il vogua un jour, il vogua deux jours ; le troisième jour, il arriva dans son pays, dans la maison où il était né.

Le vieux Wäinämöinen lui dit : « Ô frère Ilmarinen, ô batteur de fer éternel, as-tu déjà forgé le nouveau Sampo, as-tu orné le beau couvercle ?

Ilmarinen répondit : « Oui, déjà le nouveau Sampo s’est mis à moudre, le beau couvercle s’est mis à s’agiter : un coffre a été moulu pour être mangé, un autre coffre pour être vendu, un troisième coffre pour être conservé. »

  1. Fils de Lapon.
  2. Sorte de longs patins ou raquettes, avec lesquels les Lapons et les Finnois glissent sur la neige, principalement en descendant les collines.
  3. V. Troisième Runo, note 24.
  4. V. Première Runo, note 23.
  5. V. Première Runo, note 6.
  6. À chaque grande habitation finnoise est attenante une maison de bains de vapeur. Ce genre de bains était en usage chez les Finnois bien avant de l’être chez les Russes dont ils ont pris le nom.
  7. Cette expression ne doit point être prise à la lettre. Les Finnois avaient des domestiques et non des esclaves ; ils donnaient même un salaire aux prisonniers de guerre qu’ils amenaient chez eux, bien que, d’après la coutume générale, ils eussent le droit de les réduire en esclavage.
  8. Voir Septième Runo, n. 10.
  9. Cette expression revient souvent dans les runot. Le bonnet incliné de côté était chez les Finnois un signe de profonde tristesse.