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{{sc|Patullo}} en Espagne, {{sc|Tull}} en Angleterre, {{sc|Duhamel}} en France, de {{sc|Fellemberg}} en Suisse, ont cherché à introduire l’usage des ''semoirs pour les céréales''. Tous ces noms font autorité en agriculture, et puisque des hommes de talent n’ont pas douté de la possibilité, nous devons encourager ceux qui s’occupent à perfectionner ces instrumens, à en imaginer de nouveaux. Les inventeurs des semoirs à céréales, découragés eux-mêmes par l’insuccès de leurs tentatives, ruinés par des dépenses énormes, n’avaient plus d’imitateurs ou du moins leurs rares partisans se contentaient de suivre leur système dans le silence, quand {{sc|M. Hugues}}, avocat à Bordeaux, après avoir brillé au barreau, voulut encore couvrir son nom d’un autre genre de célébrité. Les suffrages qu’il a obtenus de tous côtés ont été unanimes et sans restriction.
{{sc|Patullo}} en Espagne, {{sc|Tull}} en Angleterre, {{sc|Duhamel}} en France, de {{sc|Fellemberg}} en Suisse, ont cherché à introduire l’usage des ''semoirs pour les céréales''. Tous ces noms font autorité en agriculture, et puisque des hommes de talent n’ont pas douté de la possibilité, nous devons encourager ceux qui s’occupent à perfectionner ces instrumens, à en imaginer de nouveaux. Les inventeurs des semoirs à céréales, découragés eux-mêmes par l’insuccès de leurs tentatives, ruinés par des dépenses énormes, n’avaient plus d’imitateurs ou du moins leurs rares partisans se contentaient de suivre leur système dans le silence, quand {{sc|M. Hugues}}, avocat à Bordeaux, après avoir brillé au barreau, voulut encore couvrir son nom d’un autre genre de célébrité. Les suffrages qu’il a obtenus de tous côtés ont été unanimes et sans restriction.


Si nous mettons de côté la question de nom pour n'envisager que la chose en elle-même, nous voyons que les avantages qu’offrent les semoirs sont compensés par de nombreux inconvéniens.
Si nous mettons de côté la question de nom pour n’envisager que la chose en elle-même, nous voyons que les avantages qu’offrent les semoirs sont compensés par de nombreux inconvéniens.


On peut résumer ainsi les ''avantages des semoirs'' : ils distribuent le grain aussi également que possible sans le déposer avec la main et aussi dru qu’on le désire ; — ils introduisent le grain en terre à une profondeur réglée et qui dépend également du vouloir de celui qui dirige l’instrument ; — ils permettent, dans la plupart des cas, d’économiser une partie de la semence. — Quant à la disposition des plantes par rangées parallèles, nous verrons plus tard que ce n’est pas toujours un avantage.
On peut résumer ainsi les ''avantages des semoirs'' : ils distribuent le grain aussi également que possible sans le déposer avec la main et aussi dru qu’on le désire ; — ils introduisent le grain en terre à une profondeur réglée et qui dépend également du vouloir de celui qui dirige l’instrument ; — ils permettent, dans la plupart des cas, d’économiser une partie de la semence. — Quant à la disposition des plantes par rangées parallèles, nous verrons plus tard que ce n’est pas toujours un avantage.


Leurs ''inconvéniens'' se bornent à ceux-ci : — Ils exigent plus de temps pour l'accomplissement des semailles, et forcent quelquefois à semer par un temps peu opportun. Ils demandent une certaine sagacité de la part de celui qui dirige l’instrument, qualité qu’on ne rencontre pas toujours aujourd’hui dans les agens inférieurs de la culture. — D’ailleurs ces instrumens sont coûteux et quelquefois d’un entretien dispendieux. Il faut non seulement un mécanicien habile pour les construire, mais encore un ouvrier exercé pour les réparer, hommes difficiles à trouver dans les campagnes.
Leurs ''inconvéniens'' se bornent à ceux-ci : — Ils exigent plus de temps pour l’accomplissement des semailles, et forcent quelquefois à semer par un temps peu opportun. Ils demandent une certaine sagacité de la part de celui qui dirige l’instrument, qualité qu’on ne rencontre pas toujours aujourd’hui dans les agens inférieurs de la culture. — D’ailleurs ces instrumens sont coûteux et quelquefois d’un entretien dispendieux. Il faut non seulement un mécanicien habile pour les construire, mais encore un ouvrier exercé pour les réparer, hommes difficiles à trouver dans les campagnes.


Cependant, les Chinois ont de temps immémorial employé les semoirs pour la semaille des grainières, et il est certain que quelques personnes en ont exagéré les inconvéniens. Celui de {{sc|Patullo}} a été imité par {{sc|Coke}} en Angleterre et singulièrement perfectionné dans ces derniers temps par {{sc|M. de Valcourt}}, ''à Paris et dans l’établissement de Grignon''. Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir donner la figure de cet instrument qu'en l'absence de M. de Valcourt nous avons inutilement demandé à l’Institut agricole de Grignon. Il est composé de cuillères en cuivre, qui sont placées à l’extrémité d’une série de petits embranchemens qui sont comme les rayons d’un cylindre. Ce cylindre porte à l’une de ses extrémités une poulie fixe, qui reçoit son mouvement de rotation au moyen d’une chaîne. Cette chaîne entoure également une poulie fixée sur l’essieu de la roue, lequel forme l’axe de celle seconde partie.
Cependant, les Chinois ont de temps immémorial employé les semoirs pour la semaille des grainières, et il est certain que quelques personnes en ont exagéré les inconvéniens. Celui de {{sc|Patullo}} a été imité par {{sc|Coke}} en Angleterre et singulièrement perfectionné dans ces derniers temps par {{sc|M. de Valcourt}}, ''à Paris et dans l’établissement de Grignon''. Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir donner la figure de cet instrument qu’en l’absence de M. de Valcourt nous avons inutilement demandé à l’Institut agricole de Grignon. Il est composé de cuillères en cuivre, qui sont placées à l’extrémité d’une série de petits embranchemens qui sont comme les rayons d’un cylindre. Ce cylindre porte à l’une de ses extrémités une poulie fixe, qui reçoit son mouvement de rotation au moyen d’une chaîne. Cette chaîne entoure également une poulie fixée sur l’essieu de la roue, lequel forme l’axe de celle seconde partie.
[[Fichier:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I - Fig. 287.png|500px|vignette|centré|Fig. 287]]
[[Fichier:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I - Fig. 287.png|500px|vignette|centré|Fig. 287]]
''Le semoir de'' {{sc|Tull}} (''fig''. 287) a été prôné par tous les partisans de ses idées. Il se compose d’une caisse divisée en plusieurs compartimens. Dans chacun de ceux-ci se trouve un cylindre en bois percé de deux rangées de trous, comme on le voit dans la (''fig''. 287). Une chaîne sans fin communique à ce cylindre le mouvement qu’elle-même reçoit de l’avant-train. Pendant le mouvement de rotation, les semences se logent dans les
''Le semoir de'' {{sc|Tull}} (''fig''. 287) a été prôné par tous les partisans de ses idées. Il se compose d’une caisse divisée en plusieurs compartimens. Dans chacun de ceux-ci se trouve un cylindre en bois percé de deux rangées de trous, comme on le voit dans la (''fig''. 287). Une chaîne sans fin communique à ce cylindre le mouvement qu’elle-même reçoit de l’avant-train. Pendant le mouvement de rotation, les semences se logent dans les