Poésie (Rilke, trad. Betz)/Chants de l’aube/Voici les jardins
VOICI LES JARDINS…
Voici les jardins en lesquels j’ai foi
lorsque dans les massifs les fleurs pâlissent
et que dans le gravier, où le feuillage boit,
coule un silence que les tilleuls filtrent.
Dans les reflets des cercles, sur l’étang,
d’un bord à l’autre nage un cygne.
Il porte sur ses ailes, miroitant,
la prime douceur de la lune,
vers où, déjà, la rive s’embruine.