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troisième classe du système sexuel de Linné. Elle renferme les plantes qui portent, ou sur le même individu, des fleurs hermaphrodites, & des fleurs d’un seul sexe, mâles & femelles ; ou sur deux individus de la même espèce, des fleurs hermaphrodites & des fleurs mâles sur l’un, & des fleurs hermaphrodites avec des fleurs femelles sur l’autre ; ou bien encore des fleurs mâles sur un individu, & des fleurs femelles sur un autre, & des fleurs hermaphrodites sur un troisième individu de la même espèce. A. B.


POLYPE. Médecine vétérinaire. Nous entendons ici sous ce nom une excroissance fibreuse, flasque, spongieuse & indolente qui se forme quelquefois, ou sur la membrane pituitaire, ou sur la tunique qui recouvre le larinx & le pharinx ; il se présente comme une espèce de chair morte, dans laquelle on apperçoit néanmoins des vaisseaux sanguins, & c’est proprement cette excroissance que les auteurs vétérinaires ont désignée sous le nom de souris ; mais la bizarrerie de cette expression ne doit pas étonner, & n’est qu’une preuve tres-sensible des ténèbres qui jusqu’ici ont obscurci l’art que nous professons.

L’effet ordinaire de cette tumeur dans les fosses nasales est de s’opposer plus ou moins considérablement à l’entrée & à l’émission de l’air inspiré & expiré, & lorsqu’elle a son siége dans la gorge, elle peut s’opposer encore à la déglutition, & rendre la respiration plus ou moins laborieuse ; ces suites différentes dépendent entièrement de son volume.

Les causes les plus ordinaires sont des commotions, la fracture, la perforation des os du nez, des cornets, des conques, des sinus maxillaires, la respiration d’un air échauffé & d’un air empreint & chargé de parties vitrioliques, un flux très-long & très-copieux par les naseaux, soit à raison d’une gourme, soit à raison d’un catarrhe, ou d’une morfondue, ( voyez ces mots) une blessure faite à la membrane pituitaire par un tuyau de paille qui se sera insinué dans l’une ou l’autre des fosses, ou par un autre corps quelconque, comme un clou ou autre instrument pointu avec lequel un maréchal ignorant entreprend de saigner un animal dans ces parties, Si alors il n’est pas étonnant que cette membrane séparée & détachée des parties osseuses, forme une ou quelquefois plusieurs espèces de sacs tuméfiés par l’humeur qui se rassemble dans son tissu cellulaire.

Ces sortes de polypes sont ordinairement à bases étroites, c’est-à-dire suspendus par un pédicule ; mais s’ils sont produits par des abcès farcineux ou morveux, (voyez Farcin, Morve) s’ils sont dus aux vices au à l’impureté de la masse, la base en est large, leur exposition ayant lieu plutôt en largeur & en profondeur qu’en hauteur ; ils sont livides, noirs, douloureux, & bien loin d’être bénins comme les autres, ils portent avec eux tous les caractères de la malignité, & sont bientôt suivis de la carie des os du nez, du spina acutofa dans les tables osseuses, de l’infection de l’haleine, du marasme & de la mort, sur-tout si l’on entreprend de les traiter par des médicamens locaux, ressources malheureuses & les seules le plus souvent employées par le com-