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30 f — 31 a
Chutes de voyelles — Ton

Au futur avec suffixes a prétonique se maintient, i et u tombent, p. ex. יִלְבָּשֵׁ֫נִי (de i̯ilbaš > יִלְבַּשׁ), mais יִתְּנֵ֫נִי (de i̯ittin > יִתֵּן), יִקְטְלֵ֫נִי (de i̯iqṭul > יִקְטֹל).

Remarque. Dans la flexion du futur l’a prétonique tombe, comme les voyelles i, u, p. ex. יִלְבְּשׁוּ, יִמְצְאוּ ; יִתְּנוּ, יִמָּֽצְאוּ ; יִקְטְלוּ.

g D) Le traitement de la voyelle moyenne ◌ֵ dans la flexion demande une considération à part.

À l’état absolu le ◌ֵ se maintient généralement ; mais à l’état cst. généralement il tombe. Ainsi *miʾatמֵאָה « cent », cst. מְאַת ; pl. abs. מֵאוֹת (l’état cst. serait מְאוֹת*) ; שֵׁם, שֵׁמוֹת, cst. שְׁמוֹת. Le ◌ֵ se maintient à l’état cst. dans certains mots : dans les mots comme אֵזוֹר (§ 21 h) ; dans זֵעַת « sueur de », נֵכַר « l’étranger (abstrait) de », מַהְפֵּכַת « catastrophe de », תַּרְדֵּמַת « profond sommeil de », בְּרֵכַת « piscine de », עֲרֵמַת « tas de », etc.

Dans le verbe on a à l’impératif du type יָשַׁב : שֵׁב, שְׁבִי, שְׁבוּ. Au participe du type קֹטֵל on a קֹֽטְלָה ou קֹֽטֵלָה ou (surtout) קֹטֶ֫לֶת ; pl. קֹֽטְלִים (§ 50 g).

Au participe du type מֵקִים on a p. ex. cst. מֵשִׁיב (Ruth 4, 15) ; מְשִׁיבָה*, pl. מְשִׁיבִים.

Au participe du type מֵסֵב : on a p. ex. מֵרַע « faisant mal » ; pl. מְרֵעִים (opposer le participe מֵיטִיב avec ẹ̄ long, § b).

Dans l’adjectif du type קִטֵּל on a p. ex. אִלֵּם « muet », pl. אִלְּמִים.

§ 31. Du ton : place et déplacement.

a Les notions essentielles sur le ton ont été données au § 15 ac, à propos des accents. La place du ton, nous l’avons vu, peut être connue matériellement par les accents, dans la plupart des cas. Indépendamment des accents la connaissance du ton relève de la morphologie. D’une façon générale, la place du ton dépend de la nature des syllabes et de la quantité des voyelles. On peut formuler les deux règles négatives suivantes sur les syllabes fermées :

  1. 1) Une syllabe pénultième fermée ne peut pas avoir le ton à moins que la dernière syllabe ne soit ouverte ; p. ex. on a קָטַ֫לְתָּ, mais קְטַלְתֶּ֫ם.
  2. 2) Inversement, une syllabe dernière fermée ne peut être privée