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175 a — 176 a
Proposition disjonctive — Waw d’apodose

du waw, p. ex. v. 19 לֹא־נָטָה לָלֶ֫כֶת עַל־הַיָּמִין וְעַל־הַשְּׂמֹאל il n’obliqua pas à droite ou (ni) à gauche, avec une nuance ou moins précise ; Ex 21, 17 מְקַלֵּל אָבִיו וְאִמּוֹ celui qui maudit son père ou sa mère. Après une négation ou l’équivalent d’une négation ו répond à ni : Gn 45, 6 אֵין חָרִישׁ וְקָצִיר il n’y aura (ni) labourage ni moisson ; 1 R 17, 1 אִם יִֽהְיֶה טַל וּמָטָר il n’y aura (ni) rosée ni pluie.

b Semblablement ו … ו peut signifier ou… ou, soit que… soit que : Ex 21, 16 גֹּנֵב אִישׁ וּמְכָרוֹ וְנִמְצָא בְיָדוֹ celui qui vole un homme, soit qu’il l’ait vendu, soit qu’il se trouve encore en sa possession ; Dt 24, 7.

c Mais pour la disjonction soit (que)… soit (que) on a ordinairement אִם … אִם (ou אִם … וְאִם) en proposition verbale ou en proposition nominale (ordinairement elliptique) : Éz 2, 5 אִם־יִשְׁמְעוּ וְאִם־יֶחְדָּ֔לוּ soit qu’ils écoutent, soit qu’ils ne fassent pas ; 2 S 15, 21 אִם־לְמָ֫וֶת אִם־לְחַיִּים soit pour la mort, soit pour la vie.

d Très rarement on a אוֹ … אוֹ : Lév 5, 1 אוֹ רָאָה אוֹ יָדָ֑ע soit qu’il ait vu, soit qu’il ait connu (אִם probt évité à cause du אם qui suit)[1].

e Pour l’interrogation disjonctive cf. § 161 e-f.


CHAPITRE VIII : CONJONCTION WAW.

Après tout ce qui a été dit sur le waw dans le chapitre des Temps (§§ 115-120) et dans le chapitre des Propositions (§§ 159, 166-175) on peut se rendre compte du rôle exceptionnellement important que joue ce tout petit mot dans la syntaxe simpliste de l’hébreu. Il reste à considérer certains emplois (ou non emplois) du waw, et tout d’abord le waw d’apodose.

§ 176. Le waw d’apodose.

a Le waw d’apodose, comme le nom l’indique, est un waw qu’on met en tête de l’apodose pour la rattacher à la protase : Gn 32, 18-19 כִּי יִפְגָּֽשְׁךָ עֵשָׂו … 19 וְאָֽמַרְתָּ֫ quand (plutôt que si, LXX, Vulg.) Ésaü te rencontrera… (alors) tu diras. Au sens large, on peut appeler encore waw d’apodose le waw qu’on met très souvent après une partie secondaire d’une proposition et qui est l’équivalent d’une protase, pour la rattacher à la partie principale, laquelle en est comme l’apodose : Gn 27, 34 כִּשְׁמֹעַ עֵשָׂו … וַיִּצְעַק quand Ésaü entendit… (alors) il cria ;

  1. C’est, semble-t-il, le seul exemple de ce genre. Dans Ex 21, 31 un אם précédent étend son effet aux verbes qui suivent אוֹ (§ 167 q).
        P. Joüon, Gramm. de l’hébreu bibl.
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