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Participe

quentative) : Néh 2, 13, 15 (opp. 1, 4, § f) ; 2 Ch 24, 12 ; 30, 10 ; 36, 16. Cet emploi large[1] ou abusif, qui est usuel en hébreu postbiblique, est dû à l’influence de l’araméen. Dans cette langue la forme périphrastique, qui s’impose pour une action durative ou fréquentative (p. ex. Dn 5, 19), s’emploie aussi, très largement, pour l’action instantanée ou l’action unique[2].

h Conclusion. On voit que le participe employé comme prédicat coïncide à peu près avec le yiqtol. Dans beaucoup de cas on peut avoir indifféremment le participe ou le yiqtol. Parfois, comme on l’a vu, le yiqtol continue un participe. D’une façon générale, le participe exprime l’aspect duratif d’une façon plus forte que le yiqtol. C’est peut-être pour cette raison que, pour une action durative simultanée, dans les propositions temporelles (§ 166 c) et dans les propositions circonstantielles (§ 159 d), on emploie le participe et non le yiqtol. Dans les cas où l’on peut avoir le participe ou le yiqtol, on a plutôt le participe quand le sujet est exprimé et le yiqtol dans le cas contraire, p. ex. Gn 37, 15, 16 (§ d) ; 1 R 17, 6 (§ f). Au point de vue temporel, le participe exprime plus proprement le présent et le futur prochain, le yiqtol plus proprement le futur.

Enfin, comme on l’a dit (§ e-f), le participe avec le verbe היה s’impose dans certains cas.

i B) Participe employé comme attribut[3], au point de vue des temps. Le participe attributif, au contre du participe prédicatif, n’exprime par lui-même ni le temps ni même l’aspect : le temps et l’aspect ne ressortent que du contexte ; ainsi הָאִישׁ הַבָּא peut signifier, selon le contexte, l’homme qui vient, qui viendra, qui est venu, et cela une fois ou souvent, d’une façon instantanée ou durative. Ainsi

  1. Il y a emploi large dans le morceau 2 R 17, 24-41 : vv. 25 (justifiable ; cf. 26 מְמִיתִים), 28, 29, 32, 33, 41.
  2. Sur l’emploi du verbe εἶναι avec participe dans le Nouveau Testament, dû à l’influence de l’araméen, cf. Dalman, Die Worte Jesu, p. 28.
  3. Ou d’une façon plus générale, non-prédicat (à cause du cas où le participe est employé comme un substantif indépendant, p. ex. Zach 11, 9 הַמֵּתָה celle qui doit mourir ; 1 S 4, 20 הַנִּצָּבוֹת celles qui se tenaient ; Nb 15, 33 הַמֹּֽצְאִים ceux qui avaient trouvé). Pour plus de simplicité nous dirons seulement participe attributif.