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Participe

f Participe dans la sphère du passé. Comme yiqtol employé dans la sphère du passé (§ 113 e), le participe est ici atemporel ; sa valeur temporelle ressort uniquement du contexte : 1 R 17, 6 « les corbeaux lui apportaient מְבִיאִים du pain et de la viande le matin, du pain et de la viande le soir, et il buvait יִשְׁתֶּה de l’eau du torrent » (sens fréquentatif ; le participe continué par un yiqtol de même valeur ; cf. 1 S 1, 13) ; 1 R 1, 5 « or Adonias s’élevait מִתְנַשֵּׂא » (aspect duratif). Au passé, l’aspect fréquentatif est assez fréquent : Gn 39, 3, 6, 22 ; 1 R 3, 2 ; 22, 44 ; Esth 2, 11, 13, 14 ; 3, 2 (participe continué par yiqtol de même valeur). Mais l’aspect duratif est ordinaire : Gn 19, 1 ; 25, 26 ; Ex 20, 18 ; Jug 13, 9 ; 2 Ch 22, 9 ; avec un הִנֵּה indiquant l’objet d’une vision : Gn 37, 7 ; 41, 17. Exemple de participe passif : Gn 38, 25 הִיא מוּצֵאת וְהִיא שָֽׁלְחָה tandis qu’on la faisait sortir (educebatur) elle envoya (simultanéité : 1re action durative, 2e action instantanée, § 166 f).

Le participe dans la sphère du passé étant atemporel, pour exprimer clairement le temps passé on ajoute une forme du verbe הָיָה à sens de passé (§ 154 m). En début absolu : Job 1, 14 הַבָּקָר הָיוּ חֹֽרְשׁוֹת les vaches labouraient (étaient en train de labourer) ; Jér 26, 18 « Michée prophétisait הָיָה נִבָּא au temps d’Ézéchias » ; Gn 37, 2 ; Ex 3, 1 ; Jug 1, 7. Dans un contexte au passé : 1 S 2, 11 ; 2 S 3, 6 ; 1 R 18, 3 (2 R 4, 1) הָיָה יָרֵא « craignait Jéhovah ». Après un wayyiqtol, si l’on veut exprimer l’action comme durative, au lieu d’un simple wayyiqtol on emploie וַיְהִי avec le participe : Gn 4, 17 « et elle enfanta Hénoch ; or il bâtissait une ville et… וַיְהִי בֹּנֶה » ; Jug 16, 21 « et ils le chargèrent de chaînes, et il tournait la meule » ; 1 S 18, 9 ; Néh 1, 4 « … et je jeûnais et je priais » (après wayyiqtol global)[1].

g Dans la langue postérieure on trouve la forme périphrastique הָיָה קֹטֵל au sens d’un pur parfait il tua (sans nuance durative ou fré-

  1. Il n’y a pas forme périphrastique, naturellement, si le qōtel ou le qatūl employé avec le verbe היה est pris comme substantif ou comme adjectif. Ainsi qōtel : Ps 10, 14 הָיִ֫יתָ עֹזֵר (cf. 30, 11, § N) ; Gn 4, 12, 14 (cf. Nb 14, 33 où l. נָעִים) ; Gn 21, 20 ; qatūl : Jos 5, 5 ; 2 R 15, 5 ; Zach 3, 3. — Dans la locution du Deut. (9, 7, 24 ; 31, 27) מַמְרִים הֱיִיתֶם עִם־יְהֹוָה vous avez été rebelles envers Jéhovah, le qōtel a un sens quasi adjectival (עִם seult ici : ordre des mots anormal) ; dans 9, 22 מַקְצִפִים הֱיִיתֶם אֶת־יְהֹוָה vous avez irrité constamment il y a emphase ou emploi large.