Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/267

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
97 E b — 97 F a
Flexions des noms féminins : finales segolées

רָֽמֹתַ֫יִךְ avec qameṣ moyen) : cst. בָּמוֹת, בָּֽמוֹתַי. On trouve 6 fois une autre forme d’état cst. בָּֽמֳתֵי båmṯẹ̄ dans laquelle l’ọ̄ long du pluriel a été étrangement abrégé en très bref : à la finale de l’état cst. du pluriel fém. on a ajouté la finale d’état cst. du pl. masc. ◌ֵי[1], comme pour compenser l’abrègement de l’ọ̄. Cette forme ne se trouve que dans des textes poétiques : בָּֽמֳתֵי עָ֑ב Is 14, 14 ; בּ׳ יָ֑ם Job 9, 8 ; בּ׳ אָ֑רֶץ Am 4, 13 et, comme qeré (contre le ketīb בָּֽמוֹתֵי) Dt 32, 13 ; Is 58, 14 ; Mich 1, 3 ; toujours donc devant syllabe tonique en grande pause. (Mais on a בָּמוֹת יָ֑עַר Jér 26, 18 ; Mich 3, 12 ; בָּמוֹת אָוֶן Os 10, 8).

Dans le mot אָלָה imprécation, serment (rac. אלה) le qameṣ est stable ; אָֽלָתִי, pl. cst. (et abs.) אָלוֹת.

Duel : exemple : שָׂפָה lèvre : שְׂפָתַ֫יִם, שִׂפְתֵֿי (shewa moyen) ; comparer כַּנְפֵֿי § 96 B b.

§ 97 F. Flexions des finales segolées.

a Nous réunissons ici ce qui concerne la flexion des finales segolées, quelle que soit la forme du nom.

La segolisation de la finale féminine est née, semble-t-il, à l’état construit (§ 89 d). Tantôt elle ne se trouve qu’à l’état construit ; tantôt elle s’est propagée à l’état absolu[2].

Noms avec la finale segolée à l’état cst. : עֲטָרָה, cst. עֲטֶ֫רֶת couronne ; לֶֽהָבָה, cst. לַהֶ֫בֶת flamme ; plusieurs noms à préformante מ, p. ex. מַמְלָכָה, cst. מַמְלֶ֫כֶת royaume ; מִשְׁפָּחָה, cst. מִשְׁפַּ֫חַת clan ; מֶרְכָּבָה char, cst. מִרְכֶּ֫בֶת, מֶרְכַּבְתּוֹ ; pl. מַרְכָּבוֹת, cst. מַרְכְּבוֹת.

Noms avec la forme segolée, à côté de la forme en ◌ָה, à l’état absolu : עֲצָרָה et עֲצֶ֫רֶת, עֲצָ֑רֶת abstention ; תִּפְאָרָה et plus souvent תִּפְאֶ֫רֶת, תִּפְאָ֑רֶת ornement, gloire ; מַֽחֲשָׁבָה et מַֽחֲשֶׁ֫בֶת, מַֽחֲשָׁ֑בֶת dessein[3].

Certains noms ont seulement la forme segolée, p. ex. מִשְׁמֶ֫רֶת observance, יוֹנֶ֫קֶת rejeton, כֹּתֶ֫רֶת chapiteau.

  1. Comp. ◌ֵי le mis devant les suffixes du pluriel en וֹת § 94 f.
  2. Nous avons vu dans les noms masculins, des exemples d’état cst. adopté comme état absolu, p. ex. §§ 96 A l, m, q ; dans les noms fém. §§ 97 B c, b.
  3. On remarquera qu’en cas de doublet on a en pause la forme segolée. On observera aussi que dans des cas comme עֲצֶ֫רֶת on n’a pas de qameṣ prétonique même quand le mot est employé comme état absolu, et même en pause (עֲצָ֑רֶת). L’absence de qameṣ prétonique semble bien indiquer que la forme est originairement un état construit (cf. § 89 d).