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Nom avec suffixes

d Suffixes du nom pluriel (et duel). Les suffixes se mettent à la finale primitive ai̯ du nom pluriel (et duel) à l’état cst.

Sing. 1re c. סוּסַי, סוּסָ֑י : forme primitive : sūsai̯i̯a ; — (mes chevaux).
2e m. סוּסֶ֫יךָ : de sūsai̯ka. Pour la suite vocalique , cf. § 29 f.
2e f. סוּסַ֫יִךְ : de sūsai̯ki.
3e m. סוּסָיו : de sūsai̯hu. Le י est ici purement graphique[1].
3e f. סוּסֶ֫יהָ : de sūsai̯ha. Pour la suite vocalique , cf. § 29 f.
Plur. 1re c. סוּסֵ֫ינוּ : de sūsai̯nu ; — (nos chevaux).
2e m. סֽוּסֵיכֶם : de sūsai̯ke̦m.
2e f. סֽוּסֵיכֶן : de sūsai̯ke̦n.
3e m. סֽוּסֵיהֶם : de sūsai̯he̦m.
3e f. סֽוּסֵיהֶן : de sūsai̯he̦n.

e Noms à finale féminine ◌ָה, p. ex. סוּסָה jument. Les suffixes se mettent à la forme de l’état cst. סוּסַת, dont le ◌ַ se maintient dans סֽוּסַתְכֶֿם, סֽוּסַתְכֶֿן (en syll. semi-fermée ; shewa moyen ; cf. § 8 f 7), et partout ailleurs devient ◌ָ, en syllabe ouverte, par exemple סֽוּסָתִי, סוּסָֽתְךָ (cf. § 8 f 8).

f Noms à finale féminine pl. וֹת, p. ex. סוּסוֹת juments. L’hébreu présente ici un phénomène particulier : les suffixes ne sont pas mis directement à l’état construit סוּסוֹת, mais après une syllabe *ai̯ qui n’est autre que la finale du pluriel (et du duel) du nom masculin à l’état cst., p. ex. סֽוּסוֹתֶ֫יךָ, avec ◌ֵי (= *ai̯) de סוּסֶ֫יךָ. Ces formes renferment donc un double signe du pluriel : le וֹת féminin et le *ai̯ masculin.

g Cependant on trouve des exemples sans *ai̯. Ils ne sont fréquents qu’avec le suffixe de la 3e p. pl. : au lieu du type סוּסֽוֹתֵיהֶם on a souvent le type סֽוּסוֹתָם, lequel est plus ancien. Ainsi אֲבוֹתָם leurs pères est plus fréquent que אֲבֹֽתֵיהֶם[2] ; cette dernière forme ne se trouve que dans les livres postérieurs Esd., Néh., Chron. ; dans Jér. et 1 R 14, 15. On a toujours אִמֹּתָם (2 f.) leurs mères, שְׁמוֹתָם et

  1. Il est assez souvent omis par le ketīb, témoignant ainsi de la prononciation réelle sūsåu̯, mais presque toujours réclamé par le qeré, par exemple K. רַחֲמָו, Q. רחמיו 2 S 24, 14. Pour יַחְדָּו ensemble, cf. § 102 d.
  2. Comparer la particule de l’accusatif אֵת : אֹתָם plus fréquent que אֶתְהֶם (§ 103 k).