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semble, dignes de cette excellence que n’atteint point le rang le plus haut.

Cette assertion ne sera point démentie, grand comte de Salinas, par tes incomparables écrits qui touchent aux limites du divin.

Et toi, prince d’Esquilache, dont la réputation va tous les jours croissant, au point que tu t’élèves au-dessus de toi-même ; tu seras un ferme bouclier contre les rudes assauts que redoute Apollon, et armé comme tu l’es, l’escadron des marauds n’attendra point ton attaque.

Et toi, comte de Saladiña, qui de tes pieds délicats foules la haute cime du Pinde et t’élèves sur les ailes de ton génie ; tu seras un flambeau inextinguible dont la pure lumière guidera vers la montagne sacrée quiconque veut y atteindre sans éblouissements.

Et toi, comte de Villamediana, le plus renommé de tous ceux qui, parmi les Grecs et les Latins, ont atteint au laurier bienheureux, tu veilleras sur les chemins et les sentiers qui mènent à la montagne, afin d’assurer le passage aux simples pèlerins.

À l’aspect de ces quatre boulevards du Parnasse, l’arrogance des jeunes présomptueux tombera, aussi vaine qu’elle est sotte. Ah ! que je voudrais pouvoir énumérer toutes les nobles qualités de ces deux couples, dont l’heureux concours assure le triomphe à Apollon. Que si l’illustre marquis d’Alcañices se joint à eux, ils seront cinq phénix, bien qu’il n’y en ait qu’un au monde. Cha-