Page:Levoyageauparnas00cerv.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 129 —


Escribe, ingenio, y vive;
Estorbos fueron vanos,
Pues el ingenio te sirvió de manos.


Alcañizes (El marques de), grand seigneur né à Madrid, cultivait la poésie. Il y a de lui un sonnet très-joli en tête des Nouvelles morales de Cervantes, où l’on remarque cette idée qui est parfaitement juste :

Que con el arte quiso
Vuestro ingenio sacar de la mentira
La verdad.

Juan Perez de Montalvan l’apprécie en ces termes : « El marques de Alcañizes es elegantissimo poeta; tiene escritas varias poesias de gran primor, y con estilo grave y heroyco, y su voto para juzgar los versos es el mas atinado, seguro y cierto. » Lope de Vega a fait son éloge dans le Laurier d’Apollon.


Aldana (Francisco de), surnommé le Capitaine, à cause de la réputation qu’il s’était acquise dans la carrière des armes. On n’a point de renseignements précis sur la date, le lieu de sa naissance et ses premières années. Entré au service de bonne heure, il fit plusieurs campagnes en Flandres et en Italie, et mérita de fixer l’attention de Philippe II. Il fut désigné par ce prince pour accompagner l’héroïque et infortuné Sébastien, roi de Portugal, dans cette funeste expédition d’Afrique, qui fut un des plus grands désastres du seizième siècle. Aldana mourut bravement à côté de son Sébastien ; et cette fin prématurée occasionna la perte de la plupart de ses écrits. Il excellait également en prose et en vers. Il avait cultivé presque tous les genres, traitant avec un égal succès les sujets religieux, les hauts