Il marcha avec un fracas de tonnerre, franchissant les vastes landes de Wäinö[1], les forêts depuis longtemps défrichées par le feu.
Une jeune fille, aux boucles blondes, s’élança, sur ses suksi[2], à sa rencontre.
Kullervo, fils de Kalervo, arrêta aussitôt son fougueux étalon, et il appela la jeune fille et il la supplia avec ardeur : « Viens, ô jeune fille, dans mon traîneau, viens te coucher sur mes coussins de peau ! »
La jeune fille bondit sur ses suksi, et lui répliqua d’un ton moqueur : « Que la mort descende dans ton traîneau, que la maladie vienne se coucher sur tes coussins de peau ! »
Kullervo, fils de Kalervo, Kullervo, le jeune homme aux bas bleus, fit claquer son fouet orné de perles, et en donna un coup à son étalon. L’étalon reprit sa course effrénée, dévora l’espace, et, bientôt, emporta le traîneau frémissant sur la plane surface de la mer, à travers les golfes immenses.
Une jeune vierge, à la chaussure finement lacée, s’élança au milieu des eaux à sa rencontre.
Kullervo, fils de Kalervo, arrêta aussitôt son fougueux étalon, et il appela la jeune vierge et il lui dit d’un ton gracieux : « Viens, à ma belle, dans mon traîneau, viens, ornement du pays, me tenir compagnie ! »
La jeune vierge, à la chaussure finement lacée, lui répondit en riant : « Que Tuoni[3] vienne dans ton traîneau, que Manalainen[4] vienne te tenir compagnie ! »
Kullervo, fils de Kalervo, Kullervo, le jeune homme aux bas bleus, fit claquer son fouet orné de perles et en donna un coup à son étalon. L’étalon reprit sa course effrénée, dévora l’espace, et bientôt emporta le traîneau
- ↑ Voir page 19, note 1.
- ↑ Voir page 79, note 1.
- ↑ Voir page 100, note 4.
- ↑ Fils de Mana ou Manala. Voir page 38, note 2.