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TROISIÈME RUNO.

sommaire.
La renommée de Wäinämöinen s’étend au loin. — Joukahainen en est jaloux et veut le braver. — Il va à sa rencontre et lui porte un défi. — Wäinämöinen le laisse débiter ce qu’il sait, mais dédaigne de se mesurer avec lui. — Joukahainen entre en fureur et menace le runoia de son glaive. Wäinämöinen le soumet alors à de terribles ensorcellements. — Joukahainen demande grâce, et promet à Wäinämöinen, s’il rappelle ses paroles magiques, de lui donner sa sœur Aino pour épouse. — Wäinämöinen le délivre. — Joukahainen revient triste près de sa mère, à laquelle il raconte son aventure. — Douleur de la jeune fille d’avoir été promise au vieux runoia. — Joie de la mère, à l’espoir de voir entrer dans sa famille un héros aussi célèbre.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen passait les jours de sa vie dans les bois de Wäinölä[1], dans les landes de Kalevala. Il y chantait ses chants, il y manifestait sa science.

Jour et nuit, sans interruption, sa voix retentissait. Il redisait ses antiques souvenirs, il célébrait l’origine des choses, les mystères que tous les enfants ne sauraient chanter, que tous les hommes ne sauraient comprendre, dans cette triste vie, dans les heures suprêmes de ces jours périssables.

La renommée de la sagesse du runoia, de la grande science[2] de Wäinämöinen se répandit au loin. Elle vola

  1. Demeure de Wäinö ou Wäinämöinen.
  2. Il s’agit ici surtout de science et de puissance magique.