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des fontaines, les fleurs qui s’épanouissent près des cataractes bruyantes, des sources bondissantes, des fleuves impétueux, les fleurs qui s’élèvent sur les collines d’or, au milieu des bosquets d’argent !

« Creusez un puits d’or de chaque côté du pâturage, afin que mon troupeau s’y abreuve, et que de ses mamelles remplies de la douce séve, le lait s’échappe comme un torrent, même sous la pression d’une main jalouse et ennemie, sans aller se perdre dans les entrailles de Mana[1] !

« Ô Suvetar, belle femme, Etelätär, mère de la nature, accourez, vous aussi ; rassasiez mes vaches bien-aimées, gonflez leurs mamelles de lait nouveau, de lait extrait du suc des fleurs, du miel des gazons, de la séve, des arbres, du sein des vierges qui habitent dans les nuages, afin qu’elles se présentent en bon état à la jeune fille chargée de les traire !

« Lève-toi de ton humide demeure, ô vierge des sources murmurantes, vierge au teint rose et frais ; prends de l’eau dans tes réservoirs et lave le troupeau, embellis les vaches, avant que leur maîtresse, leur sévère maîtresse vienne les visiter !

« Ô Mielikki[2], reine des forêts, mère des troupeaux, aux larges mains, envoie une de tes plus grandes, de tes meilleures servantes, afin qu’elle garde mes bêtes, qu’elle prenne soin de mon troupeau pendant ce long été, ces jours d’ardente chaleur que nous a donnés Jumala, le dieu riche en grâces !

« Tellervo, fille de Tapio, vierge des bois à la face obtuse, à la belle chevelure d’or, à la robe de lin moelleux, toi qui gardes les troupeaux dans la douce Metsola [3], dans la vigilante Tapiola[4], prends soin de mes

  1. Voir page 38, note 2.
  2. Voir page 114, note 3.
  3. Voir page 116, note 1.
  4. Voir page 129, note 3.