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LES LONGITUDES MARTIENNES.

C’est comme si la lumière mettait plus de temps que ne l’indique le calcul pour venir de Mars à la Terre, environ 20 minutes. Ce n’est pas admissible.

M. Lowell pense que la période de rotation admise est trop courte. Ce n’est pas acceptable non plus, à cause des anciennes observations concordantes.

On pourrait peut-être penser que l’atmosphère de Mars dévie les images vers la droite, au méridien central. Mais c’est là une idée féconde en difficultés.

Ou bien, tout simplement, les observateurs ne seraient-ils pas influencés par leur observation même, qu’ils auraient une tendance à inscrire à l’heure même de son commencement ? Toutefois, vingt minutes c’est beaucoup, même pour Mars. Pour Jupiter, l’idée serait absurde.

Ou, plus simplement encore, on peut se tromper de quelques degrés dans l’estimation des positions, le sens de la rotation et la phase étant des facteurs non négligeables.

L’explication la plus simple nous paraît de penser que cette différence n’est pas bien dégagée des erreurs d’observation. Ainsi, Fastigium Aryn se trouve de 7° à gauche du méridien sur la carte de Green (Tome I, fig. 167), tandis qu’elle est de 7° à droite sur celle de M. Wislicenus (id., fig. 251). M. Schiaparelli nous paraît plus près de la vérité, ses observations de 1888 confirmant celles de 1877.

Il serait utile de déterminer plusieurs origines indépendantes de longitudes martiennes, telles que : 1o la baie du Méridien, 2o le lac du Soleil, 3o le golfe des Titans, etc.

clxxvi.W.-H. Pickering. — Les Mers de Mars.

L’un des observateurs de l’Observatoire Lowell a fait sur cet important sujet des mers martiennes une communication spéciale[1] que nous résumerons ici. Nous en avons déjà dit quelques mots plus haut (p. 109, 112 et 123).

La première observation de Mars faite à l’Observatoire Lowell, à l’aide de la lentille de 0m,45, a eu lieu le 1er juin 1894. Depuis cette date, les observations ont été continuées presque chaque nuit. Ce qui me paraît être la plus importante conclusion que l’on puisse déduire de notre travail jusqu’ici, c’est que Mars ne présente pas toujours le même aspect à des époques correspondantes de deux années martiennes consécutives. Cette remarque ne s’applique pas seulement aux petits détails, mais aussi aux aspects généraux. De plus, cette diffé-

  1. Astronomy and Astro-Physics, vol. XIII, p. 553.