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Nos François néanmoins, quoiqu’originaires de la Germanie, avoient coûtume de porter ces manteaux plus longs. Le moine de S. Gal dit que c’étoit un manteau qui descendoit par-devant & par-derriere jusqu’à terre, & qui par les côtés touchoit à peine les genoux. Dans la suite la cotte d’armes des Gaulois, qui étoit beaucoup plus courte, devint à la mode, comme plus propre pour la guerre au rapport du même auteur. Quelques siecles après, Charlemagne rétablit l’ancien usage. Il paroît que sous Louis le Débonnaire on étoit revenu à la cotte d’armes des Gaulois ; mais dans les guerres continuelles que ses successeurs eurent à soûtenir, la mode rechangea ; & comme alors la plûpart des militaires étoient continuellement à cheval, non-seulement la cotte d’armes couvroit tous leurs habits ; mais leur magnificence se renferma dans cet habillement militaire, qu’ils faisoient ordinairement de drap d’or & d’argent, & de riches fourrures d’hermines, de martres zebelines, de gris, de vair, & autres pannes, qu’on peignoit même de différentes couleurs. Marc Velser (lib. IV. Rer. Aug.) prétend que les hérauts d’armes ont emprunté de ces cottes d’armes les métaux, les couleurs, & les pannes qui entrent dans la composition des armoiries.

Quoi qu’il en soit, les hérauts d’armes portent seuls aujourd’hui ce vêtement, que Nicod dit être appellé autrement tunique ; sur quoi il rapporte ces mots de Guaguin au couronnement du roi d’armes. Mont-joie portera la tunique ou cotte d’armes du roi… Au reste les cottes d’armes & les bannieres n’étoient permises qu’aux chevaliers & aux anciens nobles. Voyez dans le recueil de l’acad. des Belles-Lettres, tom. IX., le morceau de M. l’abbé de Vertot sur cette matiere. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

COTTIENNES, s. f. pl. (Géog. mod. & anc.) la partie des Alpes comprise entre le mont Riso au midi, & le mont Cenis au septentrion. Le mont Riso, le mont au Col-de-la Croix, le mont Genevre, & le mont Cenis, forment ce qu’on appelle les Cottiennes, Alpes cottiæ ou cottianæ, de ce Cottus ou Cottius à qui l’empereur Claude donna le nom de roi. Elles séparent le Dauphiné du Piémont.

COTTIMO, s. m. (Comm.) terme de commerce de mer en usage dans les échelles du Levant. C’est une imposition que les consuls, par ordre de la cour ou du consentement des marchands, mettent à tant pour cent sur les vaisseaux, soit pour le payement de quelques avanies, soit pour d’autres affaires communes de la nation. Voyez Avanie. Dict. de Comm. & de Trév. (G)

COTULA, s. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur radiée dans quelques especes, & non radiée dans quelques autres. Le disque est un amas de fleurons ; & lorsqu’il y a une couronne, elle est formée par des demi-fleurons portés sur un embryon, & soûtenus par un calice écailleux pour l’ordinaire. Les embryons deviennent dans la suite des semences applaties faites en forme de cœur, pour ainsi dire ailées. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

COTYLE, s. f. (Hist. anc.) mesure attique pour les liqueurs. On a supputé qu’une cotyle étoit égale à un demi-septier romain. Voyez Mesure.

La cotyle romaine, suivant Savot, étoit de douze onces, pour quelque liqueur que ce fût. Si cela est, il y avoit autant de différentes cotyles, qu’il y a de liqueurs qui se vendent ordinairement ; ce qui ne doit pas étonner, puisqu’en quelques pays plusieurs mesures de différentes grandeurs ont le même nom, lorsqu’elles contiennent le même poids, quoique sous différens volumes.

D’autres disent que la cotyle étoit la même chose que l’hémine, qui étoit la moitié du sextier. Voyez Hémine.

At cotylas, quas si placeat dixisse licebit
Heminas, recipit geminas sextarius anus.

Chorier, hist. du Dauph. liv. II. p. 201. dit que la cotyle servoit aux choses seches aussi-bien qu’aux liquides ; & que Thucydide dit en un endroit deux cotyles de vin, & en un autre, deux cotyles de pain. Dictionn. de Trev. & Chambers. (G)

Cotyle, s. m. en Anatomie ; nom d’une cavité profonde d’un os dans laquelle un autre os s’articule. On s’en sert plus particulierement pour signifier la cavité des os des hanches, qu’on appelle cavité cotyloïde. Voyez Cotyloïde. (L)

COTYLEDON, sub. m. terme d’Anat. On donne ce nom à des petites glandes répandues sur toute la membrane externe du fœtus, appellé chorion. Elles servent, suivant quelques auteurs, à séparer le suc qui sert de nourriture au fœtus. Voyez Fœtus.

Il n’y a que les chevres, les brebis, & quelques autres animaux, qui ayent des cotyledons ; le placenta supplée à leur défaut dans la matrice des femmes. Voyez Placenta.

D’autres donnent le nom de cotyledon à l’orifice des veines qui tapissent la surface interne de la matrice. Voyez Matrice. Chambers. (L)

COTYLOIDE, adj. en Anat. se dit de la grande cavité des os des hanches. Voyez Hanche.

Cette cavité est formée par la rencontre des trois pieces dont les os des hanches sont formés dans les jeunes sujets : le bord est appellé sourcil. On y remarque une échancrure proche le trou ovale ; & au fond de la cavité près l’échancrure, une empreinte ligamenteuse où s’insere le ligament rond du fémur. (L)

* COTYTTÉES, adj. pris sub. (Myth.) mysteres de Cotytto déesse de la débauche. Son culte passa de la Thrace dans Athenes. Alcibiade s’y fit initier ; & il en coûta la vie à Eupolis pour avoir plaisanté sur cette initiation. Les mysteres abominables de Cotytto se célébroient avec un secret impénétrable. Il est inconcevable qu’on en vienne jusqu’à croire honorer les dieux par des actions, qu’on ne cache avec tant de soin que parce qu’on les regarde comme deshonnêtes & deshonorantes aux yeux des hommes.

COTZIO ou COZZA, (Géog. mod.) petite ville de la Turquie en Europe, dans la Bosnie, sur la riviere de Drucia.

COU

COU, sub. m. (Anatomie.) la troisieme partie du tronc & la plus mince, située entre la tête & la poitrine.

Le cou en général est divisé en gorge ou partie antérieure, en chignon ou partie postérieure, & en parties latérales. La gorge commence par une éminence qu’on nomme la pomme, & se termine par une fossette. Le chignon commence par une fossette appellée le creux de la nuque, qui s’efface en descendant.

Il ne faut point négliger ou passer légerement l’examen du cou, comme ont fait quelques anatomistes ; il faut au contraire que ceux qui enseignent l’Anatomie le démontrent exactement, & que ceux qui étudient le corps humain en ayent une parfaite connoissance : c’est pour cela qu’Aristote, Rufus, Oribase, Coiter, Vésale, Riolan, & les modernes qui les ont suivis, n’ont pas oublié le cou dans les divisions qu’ils ont faites du corps humain ; ils l’ont soigneusement distingué des autres parties, parce que l’on ne sauroit le rapporter ni à la tête ni au thorax.

Des parties du cou. On doit donc remarquer atten-