s’ensuit que l’effort de l’eau sur la digue sera égal au poids d’un prisme d’eau, dont la base seroit un triangle rectangle isoscele, ayant pour côté la hauteur de la digue, & dont la hauteur seroit la largeur de la digue. Il est à remarquer aussi, que comme l’action du fluide n’est pas la même sur tous les points, le centre d’impulsion n’est pas le même que le centre de gravité, ou milieu de la digue : mais ce centre d’impulsion est aux deux tiers de la hauteur de la digue, à compter d’en-haut.
Si le fluide est en mouvement, alors pour avoir son action sur chaque partie infiniment petite de la digue, il faut multiplier cette partie par le quarré de la vîtesse du fluide qui la choque, & par le quarré du sinus d’incidence. Voyez Fluide. Et on doit remarquer de plus, que l’action d’un fluide qui frappe perpendiculairement une surface plane avec une vîtesse donnée, est égale au poids d’une colonne de fluide de même densité, qui auroit pour base cette surface, & pour hauteur, celle d’où un corps pesant devroit tomber pour acquérir la vîtesse du fluide.
C’est pourquoi si le mouvement du fluide est uniforme, & la surface rectangle & opposée perpendiculairement au fluide, & que ce fluide parcourre, par exemple, 30 piés uniformément par seconde ; l’action du fluide sur la digue sera égale au poids d’une colonne de fluide qui auroit la digue pour base, & quinze piés de hauteur : car un corps qui tombe de quinze piés, acquiert une vîtesse à parcourir uniformément trente piés par seconde. Voyez Accélération & Descente. Si la vîtesse du fluide est inégale, il faut avoir égard à cette inégalité. Or dans un fleuve, par exemple, les vîtesses à différentes profondeurs, sont inégales ; la vîtesse à la surface & au milieu du courant, est la plus grande ; la vîtesse aux bords est moindre, à cause des frottemens & des inégalités du rivage ; la vîtesse au fond, est moindre encore. On peut prendre pour faciliter le calcul, la vîtesse du filet moyen entre le fond & la surface ; & cette détermination sera souvent assez exacte pour la pratique. Voilà les regles purement mathématiques de l’effort de l’eau contre les digues. Mais il faut encore avoir égard à un grand nombre de circonstances physiques qu’on ne peut soûmettre au calcul, & sur lesquelles l’expérience seule peut instruire ; telles que la nature du bois, ou des matieres qu’on y employe ; la corrosion de l’eau sur ces matieres, les vers ou autres accidens qui peuvent les endommager, & ainsi des autres. Voyez Bois, Ecluse, &c. (O)
DIHELIE, adj. dans l’Astronomie elliptique, est le nom que Kepler donne à l’ordonnée de l’ellipse qui passe par le foyer, dans lequel on suppose que le Soleil est placé. Ce nom vient de δίς, deux fois, & ἡλιος, Soleil ; parce que cette ordonnée qu’on imagine passer par le centre du Soleil, le coupe pour ainsi dire en deux. Ce mot n’est plus en usage. Voyez Ellipse. (O)
DIJAMBE ou DOUBLE IAMBE, s. m. (Belles-lettres.) dans la Poésie latine, c’est une mesure ou pié de vers, composé de deux ïambes ou de quatre syllabes, dont la premiere & la troisieme sont breves, la seconde & la quatrieme longues, comme dans ce mot ămēnĭtās. (G)
DIJON, (Géog. mod.) capitale de la Bourgogne, province de France, située entre l’Ouche & Suzon, deux petites rivieres. Long. 22d 42′ 23″. lat. 47d 19′ 22″.
* DIIPOLIES, adj. pris subst. fêtes que les premiers Athéniens célébroient en l’honneur de Jupiter, protecteur d’Athenes. Elles ne subsistoient plus au tems d’Aristophane.
DILATANS, adj. pl. terme de Chirurgie, c’est le nom qu’on donne à certains corps qu’on introduit
dans la cavité d’une plaie ou d’un ulcere, & qu’on y laisse comme une piece de l’appareil. C’est en quoi les dilatans different des dilatatoires. Voyez Dilatatoires & Dilatation.
Les dilatans sont les bourdonnets, les tentes, les cannules. Voyez à chacun de ces mots quelle est la nature & l’usage de ces corps, & quels sont leurs avantages & leurs inconvéniens dans la pratique. Cette matiere a fait le sujet du prix proposé en 1733 par l’académie royale de Chirurgie, & l’académie a publié les mémoires qu’elle a admis sur ce point de doctrine dans un recueil concernant les prix, imprimé en 1753. (Y)
DILATATEUR, s. m. en Anatomie, nom des muscles qui servent à dilater certaines parties.
Dilatateurs des narines. Voyez Myrtiforme.
Dilatateurs de l’oreille. Voyez Oreille. (L)
DILATATION, s. f. en Physique, est le mouvement des parties d’un corps, par lequel il s’étend en un plus grand volume.
La plûpart des auteurs confondent la dilatation avec la raréfaction ; mais quelques-uns les distinguent ; ils définissent la dilatation une expansion par laquelle un corps augmente son volume par sa force élastique, & la raréfaction une pareille expansion occasionnée par la chaleur. Voyez Raréfaction.
On remarque de plusieurs corps, qu’ayant été comprimés, & étant ensuite mis en liberté, ils se rétablissent parfaitement dans leur premier état, & que si on tient ces corps comprimés, ils font pour se dilater un effort égal à la force qui les comprime.
De plus, les corps en se dilatant par l’effet de leur ressort ont beaucoup plus de force au commencement qu’à la fin de leur dilatation, parce que dans ce premier instant ils sont beaucoup plus comprimés ; & plus la compression est grande, plus la force élastique & l’effort pour se dilater est considérable. Ensorte que ces deux choses, savoir la force comprimante, & la force élastique, sont toûjours égales.
Le mouvement par lequel les corps comprimés reprennent leur premier état, est ordinairement accéleré. En effet quand l’air comprimé, par exemple, commence à se dilater dans un espace plus grand, il est encore comprimé ; conséquemment il reçoit une nouvelle force de la cause dilatante, & la premiere force se trouvant réunie avec l’augmentation procurée par cette cause, l’effet, c’est-à-dire le mouvement & la vîtesse doivent être également augmentés ; c’est par cette raison qu’une fleche que l’on décoche d’un arc ne se sépare point de la corde que cette derniere ne soit parfaitement rétablie dans son état naturel : la vîtesse du mouvement de la fleche est la même que celle de la corde ; ensorte que si la corde, avant que d’être parfaitement rétablie dans sa ligne droite, étoit arrêtée, la fleche ne seroit point lancée à toute sa portée ; ce qui prouve que la corde lui communique à chaque instant une nouvelle force jusqu’au moment où elles se séparent.
De tous les corps que nous connoissons, il n’y en a point qui se dilate davantage que l’air ; les effets de cette dilatation sont continuellement sous nos yeux ; on en trouve le détail au mot Air.
En général tout corps à ressort, ou qui a une force élastique, est capable de dilatation & de compression ; il n’y a point même de corps qui n’en soit susceptible jusqu’à quelque point : les métaux qui sont les plus durs de tous les corps se dilatent par la chaleur, & se retrécissent par le froid ; le bois s’allonge par l’humidité, & se retrécit par un tems sec, &c. On trouvera dans l’essai de Physique de M. Musschenbroek, pag. 453. une table de la dilatation des métaux par le feu. Nous dirons seulement ici que le