ce, doivent être la consolation de ceux qui ayant le même courage, éprouveront les mêmes traverses. Il est honoré aujourd’hui dans cette même patrie, où peut-être il eût vécu plus malheureux qu’en Hollande. (O)
CARTÉSIENS, s. m. pl. est le nom qu’on donne aux partisans de la philosophie de Descartes. On appelle par cette raison cette philosophie, philosophie Cartésienne, ou Cartésianisme. Il n’est presque plus aujourd’hui de Cartésiens rigides, c’est-à-dire qui suivent Descartes éxactement en tout ; sur quoi voyez la fin de l’article Cartésianisme.
CARTHAGE, dite la grande, (Géog.) fut autrefois capitale d’un puissant empire, & la principale ville d’Afrique près de Tunis. Scipion le jeune la prit & la ruina 146 ans avant J. C. Elle fut rebâtie sous C. Gracchus, 123 ans avant J. C. & les Arabes la ruinerent environ l’an 685. Elle étoit située dans une langue de terre qui formoit une presqu’île, jointe à l’Afrique par un isthme de vingt-cinq stades, entre Utique & Tunis. Toute la presqu’ile avoit trois cents soixante stades de tour. Il ne reste de Carthage que quelques vestiges. La presqu’île a retenu le nom de promontoire de Carthage.
CARTHAGENE, (Géog.) ville forte & port d’Espagne au royaume de Murcie, capitale du pays de même nom. Long. 17. 6. lat. 27d. 36′. 7″.
Carthagene, (Géog.) grande ville de l’Amérique méridionale, capitale de la province de même nom. Il s’y fait un commerce très-considérable. Son port passe pour le meilleur du Nouveau-monde. Lon. 302. 10. lat. 10d. 30′. 25″.
CARTHAGO, (Géog.) ville considérable de l’Amérique septentrionale, dans le Mexique. Lon. 296. 15. lat. 9. 5.
Carthago, ou la nouvelle Carthagene, (Géog.) ville d’Amérique dans l’audience de Santa-fé, en terre ferme.
CARTHAME, s. m. ou SAFRAN BATARD, carthamus, (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est un bouquet à plusieurs fleurons découpés en lanieres, portés chacun sur un embryon, & soûtenus par un calice écailleux garni de feuilles. Lorsque la fleur est passée, chaque embryon devient une semence sans aigrette. Tournefort, Inst. rei herb. Voy. Plante. (I)
Le carthamus officinarum flore croceo, Tourn. Inst. 457, est d’usage en Medecine. Sa semence passe pour un violent purgatif ; elle évacue la pituite par haut & par bas.
Etmuller dit qu’elle est propre dans les cas où les premieres voies sont sur chargées d’une mucosité épaisse & visqueuse, dans les maladies de la poitrine, dans l’asthme, & dans la toux, occasionnée par une matiere épaisse & ténace : il la compte par cette raison parmi les remedes qui évacuent le phlegme.
La meilleure façon de s’en servir est de la donner en émulsion purgative, avec quelqu’eau aromatique, telle que celle de fenouil ou d’anis ; on la mêle ensuite avec un lait d’amande. La dose est jusqu’à trois gros. On fait avec cette semence des tablettes.
Tablettes diacarthami. Prenez du turbith choisi une once & demie ; de la moelle de semence de carthame, de la poudre diatraganth froid, des hermodactes, du diagrede, de chacun une once ; du gingembre demi-once ; de la manne deux onces & demie ; du miel rosat, de la chair de coin confite, de chacun deux gros ; du sucre blanc dissous dans l’eau, & cuit en électuaire solide, une livre six onces. Faites-en selon l’art un électuaire solide & en tablettes.
Un gros de ces tablettes contient du turbith trois grains ; des hermodactes & du diagrede, de chacun deux grains ; de manne cinq grains. La dose est depuis un gros jusqu’à une once pour les tempéramens forts.
Tous les purgatifs de cette espece sont très à craindre, & ne doivent être employés qu’avec de grandes précautions. (N)
CARTIER, s. m. artisan ou marchand qui a le droit de faire & vendre des cartes à joüer. Voyez Cartes.
Les Cartiers faiseurs de cartes à joüer, forment à Paris une communauté fort ancienne : on les nomme aujourd’hui Papetiers-Cartiers : mais dans leurs statuts ils ont le titre de maîtres du métier de Cartiers, faiseurs de cartes, tarots, feuillets, & cartons ; ou Cartiers, Tarotiers, Feuilletiers, & Cartonniers.
Les statuts dont ils se servent encore à présent, & qui ne sont que des statuts renouvellés en conséquence de l’édit de Henri III. de 1581, ont été confirmés & homologués en 1594 sous Henri IV. ils contiennent vingt-deux articles, auxquels Louis XIII. & Louis XIV. en ont encore ajoûté quelques autres.
Le premier & le quatrieme portent qu’aucun ne pourra faire le métier de Cartier s’il n’est reçû maître, & s’il ne tient ouvroir ouvert sur la rue.
Les deuxieme & troisieme fixent l’apprentissage à quatre années, suivies de trois autres de compagnonage, après lesquelles les aspirans sont obligés de faire le chef-d’œuvre, qui consiste en une demi-grosse de cartes fines, & de payer les droits aux jurés pour être admis à la maîtrise.
Les cinquieme & sixieme fixent le nombre des apprentis à un, ou à deux si le maître tient chez lui cinq ou six compagnons ; & défendent aux maîtres de se transporter leurs compagnons sans en avertir les jurés.
Les septieme, huitieme, neuvieme, dixieme, & dix-huitieme, fixent les droits des fils, filles, & veuves des maîtres.
Le seizieme enjoint aux maîtres d’avoir une marque différente les uns des autres, sur laquelle doit être détaillé leur nom, surnom, enseigne, & devise.
Les autres articles regardent l’élection des deux jurés, & contiennent des regles de discipline pour les maîtres & les compagnons. Voyez les réglemens des arts & métiers.
Cartier, nom d’une sorte de papier qui est destiné à couvrir les jeux ou les sixains de cartes à joüer. Voyez Papier & Cartes.
CARTILAGE, en Anatomie, c’est une des parties solides du corps, blanche, polie, uniforme, flexible, & élastique, moins compacte qu’un os, mais plus dure qu’aucune autre partie.
Les cartilages paroissent être à peu près de même nature que les os, puisqu’ils ont été cartilages, & que d’ailleurs toutes les parties solides ne paroissent différer que par le plus ou moins de consistance. Voyez Os, Ossification, & Solide
Il y en a qui sont très-durs, & qui même deviennent osseux avec le tems ; comme ceux qui unissent les côtes au sternum, ceux du larynx, &c. Voyez Sternum & Larynx.
D’autres sont plus tendres, & servent à donner à certaines parties leur configuration ; comme ceux du nez, des oreilles, &c. qui doivent avoir un petit mouvement que produit l’élasticité de ces cartilages, laquelle leur fait faire l’office de muscles antagonistes. Voyez Nez, &c.
Il y en a d’autres plus mous encore, qui tiennent quelque chose de la nature des ligamens, & qui par cette raison sont appellés cartilages ligamenteux. Voy. Ligament.
Il y a des cartilages de différentes figures, auxquels on donne différens noms tirés de ceux des choses auxquelles ils ressemblent : l’un se nomme sémi-lunaire ; un autre xiphoïde, parce qu’il ressemble à la pointe d’un poignard ; un autre scutiforme, parce qu’il