Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 15.djvu/726

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çois Pithon ; mais Saumaise dans ses notes sur Jules Capitolin, assure que ces deux spectacles étoient différens, & que les Sylves ne durerent que jusqu’à Constantin, après quoi l’histoire n’en parle plus, tandis qu’elle fait encore quelquefois mention du pancarpe.

Quoi qu’il en soit, au commencement on ne lâchoit que quelques petits animaux dans cette forêt postiche, mais l’empereur Héliogabale y fit mettre des bœufs, des chameaux & des cerfs. La plus fameuse sylve dont parle l’histoire, est celle qui fut donnée par l’empereur Gordien ; il y avoit deux cens cerfs, trente chevaux farouches, cent chevres, dix élans, cent taureaux, trois cens autruches, trente ânes sauvages, cent cinquante sangliers, deux cens chevres sauvages & deux cens dains. (D. J.)

SYMÆTHUS, (Géogr. anc.) un des principaux fleuves de Sicile, qui se jette dans la mer de Catane. Voyez Simœthus. (D. J.)

SYMARE, s. f. (Habit des dames rom.) en latin syrma, mante à longue queue traînante ; les dames romaines l’attachoient avec une agraffe plus ou moins riche sur l’épaule.

Il faut savoir, que les dames par-dessus leur stole, portoient la mante ou la symare dont nous venons de parler. La queue extrèmement traînante de cette symare, se détachoit de tout le reste du corps, depuis les épaules, où elle étoit attachée avec une agraffe, le plus souvent garnie de pierreries, & se soutenoit à une longue distance par son propre poids : la partie supérieure portoit ordinairement sur l’épaule & sur le bras gauche, pour donner plus de liberté au bras droit, que les femmes portoient découvert comme les hommes ; elle formoit par-là en descendant, un grand nombre de plis qui donnoient de la dignité & de la grace à cet habillement.

Quelques-uns ont prétendu que la forme en étoit quarrée, quadrum pallium. Le fond étoit de pourpre, & les ornemens d’or. Isidore s’est plû à l’enrichir de pierreries : affixis in ordinem gemmis distincta. La mode de cette symare s’introduisit sur la scene, & les comédiennes balayoient les théâtres avec leur longue queue.

..... Longo syrmate vertit humum.

(D. J.)

SYMBACCHI, (Antiq. d’Athenes.) Συμϐακχοι ; c’étoit le nom qu’on donnoit aux deux prétres, chargés de purifier la ville d’Athènes dans la fête des targélies. (D. J.)

SYMBOLE, (Gramm.) signe ou représentation d’une chose morale par les images ou propriétés des choses naturelles. Voyez Signe, Figure.

Ce mot est formé du grec symbolon, marque, signe, caractere, & du verbe symballein, conférer ou comparer. Dans ce sens-là, nous disons que le lion est le symbole du courage, le pélican celui de l’amour paternel. Les symboles étoient en grande estime parmi les anciens hébreux, & sur-tout parmi les Egyptiens, qui s’en servoient pour couvrir la plûpart de leurs mysteres de morale, & pour représenter non seulement des choses morales pour des choses naturelles ; mais aussi les naturelles par les morales. Voyez Hyérogliphes.

Il y a différentes sortes de symboles, comme types, énigmes, paraboles, fables, allégories, emblèmes, hyérogliphes, que l’on trouvera sous leurs articles particuliers, type, énigme, &c. La plûpart des lettres chinoises ne sont que des symboles significatifs. Voyez Lettre.

Symbole, (Théologie.) dans les auteurs ecclésiastiques & dans les Théologiens, signifie quelquefois la matiere des sacremens, ce qu’il y a de sensible & d’exposé aux yeux. Ainsi dans le baptême, l’eau

est le symbole de la purification intérieure. Dans l’Eucharistie, le pain & le vin sont les symboles du corps & du sang de Jesus-Christ, qui sont réellement présens dans ce sacrement. Voyez Matiere, Sacrement.

Symbole signifie parmi les Chrétiens, une formule de profession de foi. Nous en connoissons quatre, adoptés par l’Église ; savoir, le symbole des Apôtres, celui du concile de Nicée, celui de S. Athanase & celui du concile de Constantinople, de chacun desquels nous traiterons séparément.

Le symbole des Apôtres est une formule de profession de foi, qu’on croit qui nous vient des Apôtres, & qui a été rédigée par eux vers l’an 36 de l’ere vulgaire, avant qu’ils se séparassent pour aller prêcher l’évangile. C’est comme l’abrégé de la doctrine de Jesus-Christ & de l’Église chrétienne ; c’étoit comme le signal & la marque à laquelle les Chrétiens se reconnoissoient entr’eux.

Rufin, de symbol. pag. 539. dit qu’il a appris par tradition, que les Apôtres étant prêts à se séparer, s’assemblerent, & conférant ensemble les pensées que chacun d’eux avoit sur les principaux articles de la foi, en composerent le symbole qui en est comme l’abrégé. S. Jerôme, epist. lxj. attribue aussi aux Apôtres le symbole que nous avons sous leur nom. S. Léon dit, qu’il comprend douze articles des douze Apôtres. Enfin, quelques-uns prétendent que chaque apôtre a fait son article, & désignent en particulier l’article que chacun a composé. On cite pour cette opinion un manuscrit grec de la bibliotheque de l’empereur, dans lequel le symbole se trouve ainsi divisé en douze articles, avec les noms des Apôtres que l’on prétend avoir composé chaque article. Le premier y est attribué à S. Pierre, & les autres successivement, à S. André, à S. Jacques le majeur, à S. Jean, &c. Cependant M. Dupin remarque, qu’il y a de fortes raisons pour prouver que ce sentiment n’est pas fondé, qu’on convient que le symbole est des Apôtres, pour le fonds & pour la doctrine, mais non pas pour l’expression. Car, s’il étoit vrai, que les Apôtres eussent fait un symbole, il eût été par-tout le même dans toutes les Églises & dans tous les siecles, tous les auteurs l’auroient rapporté dans les mêmes termes ; ce qui n’est pas, puisque non-seulement dans le deux & dans le troisieme siecle de l’Église, mais encore dans le quatrieme, il y avoit plusieurs symboles, & que ces symboles, quoique les mêmes dans la doctrine, étoient différens pour les termes. Par exemple, le premier article de l’ancien symbole romain étoit : Credo in Deum, patrem omnipotentem ; celui du symbole, de l’église d’Orient, credo in unum Deum, patrem omnipotentem, invisibilem & impassibilem ; celui d’Aquilée, credo in unum Deum, patrem omnipotentem ; & l’ancien vulgaire porte, credo in unum Deum, patrem omnipotentem, creatorem cæli & terræ. S. Cyrille de Jerusalem rapporte un symbole particulier en usage dans l’église de Jérusalem. Enfin S. Augustin, S. Jerôme, S. Pierre Chrysologue, &c. remarquent des différences notables quant à l’expression, dans les différens symboles connus sous le nom de symboles des Apôtres.

On n’est pas non-plus d’accord, pourquoi on a donné le nom de symbole à cet abrégé des articles de la foi chrétienne ; quelques-uns disent que c’est parce que le symbole est comme la marque caractéristique du chrétien, faisant allusion à l’ancienne coutume des Grecs chez qui l’on donnoit une marque de gage, συμϐαλλω, pour se reconnoître entre personnes liées par l’hospitalité. D’autres prétendent que c’est à l’occasion d’une assemblée ou conférence des Apôtres, où chacun d’eux ayant déclaré ce qu’il pensoit sur la foi, on en composa les articles du credo ou symbole, de συμαλλαν, confero. Mais ce que nous avons remar-