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faire passer une courbe parabolique par tant de points qu’on voudra d’une courbe proposée, puisqu’il n’y a qu’à prendre autant de coëfficiens indéterminés a, b, c, &c. qu’il y a de points proposés ; maintenant la courbe parabolique ainsi tracée differera peu de la courbe proposée, sur-tout si le nombre des points est assez grand, & si les points sont assez proches les uns des autres : or on peut toujours quarrer une courbe parabolique, puisque son élément ydx = adx + bxdx + cx2dx, &c. dont l’intégrale est facile à trouver. Voyez Intégral & Quadrature. Donc cette quadrature donnera la quadrature approchée de la courbe.

Pyramidoïde parabolique, est une figure solide dont on peut facilement concevoir la génération en imaginant tous les quarrés des ordonnées d’une parabole placés de maniere que l’axe passe par tous leurs centres à angles droits : en ce cas la somme des quarrés formera le pyramidoïde parabolique.

On en a la solidité en multipliant la base par la moitié de la hauteur : la raison en est évidente, car les plans composans forment une suite ou progression arithmétique qui commence par 0 ; leur somme sera donc égale aux extrèmes multipliés par la moitié du nombre des termes, c’est-à-dire dans le cas présent égale à la base multipliée par la moitié de la hauteur.

Espace parabolique, c’est l’espace ou l’aire contenu entre une ordonnée entiere quelconque, telle que VV (Pl. des coniq. fig. 8.), & l’arc correspondant VBV de la parabole. Voyez Parabole.

L’espace parabolique est au rectangle de la demi-ordonnée par l’abscisse, comme 2 est à 3 ; & à un triangle qui auroit l’abscisse pour hauteur & l’ordonnée pour base, comme 4 est à 3.

Le segment d’un espace parabolique est la portion de cet espace renfermée entre deux ordonnées. Voyez Segment.

Miroir parabolique. Voyez Miroir & Ardent.

Fuseau parabolique. Voyez Pyramidoide. (O)

PARABOLISMUS, s. m. (Algebre.) signifie chez quelques anciens auteurs d’Algebre, la même chose que l’abaissement d’une équation ; ce mot n’est plus du-tout en usage. Voyez Abaissement.

PARABOLOIDE, s. m. (Géométrie.) c’est ainsi qu’on appelle quelquefois les paraboles de degrés ou de genres plus élevés que la parabole conique ou apollonienne. Quelques auteurs appellent aussi paraboloïde le solide formé par la révolution de la parabole ordinaire autour de son axe. Voyez Parabolique. (O)

Paraboloide demi-cubique, est le nom que quelques géometres ont donné à une courbe, dans laquelle les cubes des ordonnées sont comme les quarrés des diametres ; on l’appelle plus ordinairement seconde parabole cubique.

PARABRAMA, s. m. (Hist.) le premier des dieux de l’Inde. Une fois il eut envie de se montrer à la terre, & il se fit homme. Le premier effet de cette envie fut de lui faire concevoir un fils qui lui sortit de la bouche, & qui s’appella Misao. Il ne s’en tint pas là ; il lui en sortit un second de l’estomac qui s’appella Wilme, & un troisieme du ventre qui fut nommé Brama. Avant que de disparoître il fit un état à chacun de ses enfans. Il voulut que l’aîné occupât le premier ciel & dominât sur les élémens & sur les mixtes. Il plaça le second sous son frere, & le constitua juge des hommes, pere des pauvres, & protecteur des malheureux. Il conféra au troisieme l’empire du troisieme ciel, & la surintendance de tout ce qui appartient aux sacrifices & aux cérémonies religieuses. Les Indiens représentent cette trinité de leur contrée par un idole à trois têtes sur un même corps ; d’où quelques auteurs concluent qu’ils

ont entendu parler de nos dogmes ; mais ils ont tort, cette théologie ridicule est fort antérieure à la nôtre.

PARABYSTE, s. m. (Antiq. grec.) un des cinq principaux tribunaux civils d’Athènes. Le parabyste étoit situé dans un lieu obscur, & on n’y traitoit que des moindres affaires de police. Il y avoit deux chambres de ce nom, que Sigonius place au-dessous de l’héliée, dans le même corps de bâtiment. Les undécemvirs en étoient les présidens ; on en tiroit un de chaque tribu, & on leur donnoit un greffier pour adjoint. Ils jugeoient les petits voleurs, les maraudeurs, les coureurs de nuit, & les filoux ; quand les coupables nioient les faits, on les traduisoit à d’autres tribunaux ; quand ils les avouoient ou qu’ils en étoient convaincus par la déposition des témoins, alors les undécemvirs décidoient du châtiment, mais il ne leur étoit pas permis de juger d’une somme au-dessus d’une dragme d’argent. Quoi qu’en dise Guillaume Postel dans son traité des magistrats athéniens, le tribunal des avogadors de Venise ne répond pas exactement au parabyste d’Athènes. (D. J.)

PARACELLAIRE, s. m. (Hist. ecclés.) celui qui avoit autrefois la fonction de distribuer aux pauvres les restes de la table du pape. Il y avoit plusieurs paracellaires. Le pape Zacharie institua des fonds pour cette sorte d’aumône, qui se faisoit ou de la table du pape ou de son palais.

PARACENTÈSE, s. f. opération de Chirurgie, connue sous le nom de ponction ; c’est la petite ouverture qu’on fait au bas-ventre des hydropiques pour tirer le fluide épanché dans sa cavité. Voyez Hydropisie. Le mot de paracentèse est formé du grec, παρά, cum, avec, & du verbe κεντεῖν, pungere, piquer, d’où vient le nom de ponction.

Les anciens se servoient d’une lancette pour faire cette opération ; mais les modernes ont imaginé un poinçon garni d’une canulle, instrument connu sous le nom de trocar, avec lequel on pratique la paracentèse de la maniere la plus simple & la plus sure. Voyez Trocar.

On a détaillé au mot Hydropisie, les signes & symptomes par lesquels on connoissoit l’hydropisie ; mais il ne suffit pas que cette maladie soit caractérisée pour obliger à faire la ponction. Il faut que le bas-ventre contienne une certaine quantité de liquides, pour la faire surement, & que l’administration des remedes internes capables d’évacuer les eaux ait été infructueuse : alors il faut avoir recours à un moyen plus efficace pour procurer la sortie des humeurs épanchées ; la Chirurgie prête ici son secours au médecin, qui y trouve une ressource que la vertu des médicamens lui avoit promise en vain. On s’assure de la collection des eaux par la plénitude du ventre, jointe à tous les signes rationels qui annoncent l’hydropisie de bas-ventre, & par des signes moins équivoques qui annoncent la fluctuation, en appliquant à un côté du ventre, & frappant modérément le côté opposé pour sentir la colonne d’eau. Voyez Fluctuation & Ondulation.

Lorsque l’opération est déterminée, il s’agit de savoir dans quel endroit on doit la pratiquer. On peut établir ici d’après l’expérience & les meilleures observations, un lieu de nécessité & un lieu d’élection. Si l’ombilic formoit une tumeur aqueuse, comme cela s’est vû quelquefois, quoique très-rarement ; il seroit à propos de percer la peau dans cet endroit, parce que par la seule ouverture de la peau on procureroit l’issue des eaux épanchées. Les personnes attaquées d’une hernie inguinale ou complette, & qui deviennent hydropiques, ont une tumeur aqueuse ; le fluide épanché passe dans le sac herniaire. La ponction des tégumens & de la portion du péritoine, procurera la sortie des eaux plus avantageusement que la perforation de toutes