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méniens ; afin qu’elle n’arrive pas au Carême, la solennisent le 5 de Janvier.

Les Juifs donnent aussi le nom d’Annonciation à une partie de la cérémonie de leur Pâque, celle où ils exposent l’origine & l’occasion de cette solennité ; exposition qu’ils appellent xhaygadu, qui signifie annonciation. (G)

* ANNOT, (Géog. mod.) petite ville de France, dans les montagnes de Provence. Long. 24. 30. lat. 44. 4.

ANNOTATION, s. f. (Littérat.) en Latin adnotatio, composé de ad & de nota, commentaire succint, remarque sur un livre, un écrit, afin d’en éclaircir quelque passage, ou d’en tirer des connoissances. Voyez Commentaire & Note.

Il arrive quelquefois que les annotations sont fort étendues sur les endroits clairs d’un texte, & glissent sur les obscurités : de-là tant d’annotations & de commentaires inutiles, ou qu’on pourroit réduire à très peu de feuilles intéressantes.

Les critiques du dernier siecle ont fait de savantes annotations sur les écritures & les auteurs classiques, &c. (G)

Annotation de biens, (terme de Palais,) est une saisie provisoire qui se fait des biens d’un criminel absent, à l’effet de les confisquer au profit du Roi, en cas qu’il persiste jusqu’au bout dans sa contumace. Voyez l’Ordonnance criminelle, titre xvij. (H)

Annotation, se dit en Medecine, du commencement d’un paroxysme fiévreux, lorsque le malade frissonne, bâille, s’étend, & est assoupi, &c. Galien.

Il y en a une autre qui est propre aux fievres hectiques, qui arrive, lorsque le malade, une heure ou deux après avoir mangé, sent augmenter la chaleur, & que son pouls devient plus agité qu’auparavant, mais sans frisson & sans aucun des symptomes dont nous avons parlé. On l’appelle episemasia. (N)

* ANNOTINE, adj. f. Pâque annotine. (Théol.) c’est ainsi qu’on appelloit l’anniversaire du baptême, ou la fête qu’on célébroit tous les ans, en mémoire de son baptême ; où selon d’autres, le bout-de-l’an dans lequel on avoit été baptisé. Tous ceux qui avoient reçû le baptême dans la même année, s’assembloient, dit-on, au bout de cette année, & célébroient l’anniversaire de leur régénération spirituelle. On est incertain sur le jour de cette cérémonie.

ANNUEL, adj. (Astron.) c’est ce qui revient tous les ans, ou ce qui s’acheve avec l’année. Voyez l’article An.

C’est en ce sens qu’on dit une féte annuelle ; & cette epithete prise à la rigueur, pourroit convenir à toutes les fêtes, puisqu’elles reviennent toutes au bout de chaque année. Cependant on a donné ce nom aux quatre principales fêtes de l’année, pour les distinguer des autres. Ces quatre fêtes sont Pâques, la Pentecôte, Noël, & l’Assomption.

On dit aussi un office annuel, une commission annuelle, une rente annuelle, un revenu annuel, &c. Voyez Anniversaire.

Le mouvement annuel de la terre sera prouvé à l’article Terre.

L’épithete annuel se donne aussi quelquefois au revenu ou à l’honoraire d’une charge, d’un poste, d’un bénéfice, &c. Voyez Poste, Bénéfice, Prébende

Argument Annuel de la longitude, voyez Argument.

Epactes Annuelles. Voyez Epacte.

Equation Annuelle du moyen mouvement du soleil & de la lune, des nœuds & de l’apogée de la lune, c’est l’angle qu’il faut ajoûter au moyen mouvement du soleil, de la lune, des nœuds, & de l’apogée de la lune, pour avoir le lieu du soleil, des

nœuds & de l’apogée. Lorsque le mouvement vrai differe le plus qu’il est possible du mouvement moyen, l’équation annuelle est alors la plus grande qu’il est possible, parce que l’angle qu’il faut ajoûter ou retrancher est le plus grand. Voyez Equation, Lune, &c.

L’équation annuelle du moyen mouvement du soleil dépend de l’excentricité de l’orbite de la terre ; or cette excentricité est de parties, dont la moyenne distance du soleil & de la terre en contient 1000 : c’est pour cela que l’équation annuelle a été appellée par quelques-uns l’équation du centre. Lorsqu’elle est la plus grande possible, elle est de 1d 56′ 20″, selon Flamsteed, & selon M. le Monnier, de 1d 55′ 25″.

La plus grande équation annuelle du moyen mouvement de la lune, est de 11′ 40″ ; celle de son apogée est de 20′ ; & celle de ses nœuds, de 9′ 30″. Voyez Nœud, &c.

Ces quatre équations annuelles sont toûjours proportionnelles : lorsque l’une des quatre est la plus grande possible, il en est de même des trois autres, & réciproquement.

D’où il s’ensuit que l’équation annuelle du centre (du soleil) étant donnée, on a les trois autres équations correspondantes ; ainsi ayant une table de l’équation du centre du soleil, on aura facilement les équations correspondantes du moyen mouvement, des nœuds & de l’apogée de la lune. Voyez Lune. (O)

Annuel, adj. (Droit) terme de finance, est un droit que payent tous les ans au Roi ceux qui tiennent de lui des charges vénales ; au moyen dequoi elles sont conservées & transmises à leurs héritiers après eux. Il n’est point dû de droit annuel pour les charges de la maison du Roi ; mais aussi ne passent-elles point aux héritiers.

Le droit annuel est la même chose que la paulette. Voyez Paulette. (H)

Annuelle, adj. (Bot.) Parmi les plantes bulbeuses ou ligamenteuses, on appelle annuelles, celles qui ne durent que l’année, ou que l’on seme tous les ans, ou dont on replante les cayeux. (K)

Annuelles (offrandes) (Théol.) ce sont celles que faisoient anciennement les parens des personnes décedées, le jour anniversaire de leur mort. Voyez Offrande, Obit, Inferiæ, &c.

On appelloit ce jour un jour d’an, &c. & l’on y célébroit la Messe avec une grande solennité. (G)

ANNUITÉ, s. f. (Comm. & Math.) se dit d’une rente qui n’est payée que pendant un certain nombre d’années ; de sorte qu’au bout de ce tems le débiteur se trouve avoir acquitté son emprunt avec les intérêts, en donnant tous les ans une même somme.

Les annuités sont extrèmement avantageuses au commerce dans les pays où elles sont en usage ; le débiteur trouve dans cette maniere d’emprunter, la facilité de s’acquiter insensiblement & sans se gêner ; si le créancier a des dettes à payer avant l’échéance des annuités, il s’en sert comme de l’argent en déduisant les intérêts à proportion du tems qu’il y a à attendre jusqu’à l’échéance.

Les annuités sont fort en usage en Angleterre, & l’Etat s’en sert très-avantageusement, lorsqu’il a des emprunts considérables à faire ; peut-être un jour nous en servirons-nous en France. Les coupons de la Loterie royale de 1744 étoient des annuités, dont chaque coupon perdant après le tirage de la Loterie, doit produire 65 livres par an, pendant dix ans ; au bout desquels le billet sera remboursé.

M. de Parcieux, des Académies Royales des Sciences de Paris & de Berlin, a inséré à la fin de son Essai sur les probabilités de la durée de la vie humaine, imprimé à Paris en 1746, une table fort utile par laquelle on voit la somme que l’on doit prêter pour recevoir 100 livres, à la fin de chaque année, de