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AVANT-PROPOS.

Essling encore, au moment où la canonnade couche par terre la moitié de la garde impassible, Dorsenne renversé par l’explosion d’un obus, se relève aussitôt « comme un beau guerrier », criant : « Soldats, votre général n’a point de mal. Comptez sur lui ! Il saura mourir à son poste247. » Quelques jours après, à Wagram, un colonel d’artillerie, blessé le matin, ne se laisse emporter à l’ambulance que le soir, après la bataille. Celui-là dirigeait le feu d’une batterie de cinquante canons ; il n’avait pu se relever comme Dorsenne, dit Coignet, mais « sur son séant, il commandait255 ». — Cinq mots superbes qui valent un tableau de maître.

À Kowno, Coignet voit de ses propres yeux le maréchal Ney saisir un fusil et s’élancer contre l’ennemi avec cinq hommes342 ; à Dresde, le capitaine Gagnard arrive seul sur une redoute354, et avec une tranquillité telle que l’ennemi le laisse ouvrir la barrière. À Brienne, le prince Berthier charge quatre cosaques et reprend une pièce d’artillerie371. À Montereau, le maréchal Lefebvre s’élance au galop sur un pont coupé et sabre une arrière-garde sans autre suite que les officiers de l’état-major impérial374. « L’écume