Müller-Simonis - Du Caucase au Golfe Persique/App-F

Université catholique d’Amérique (p. F-604).

APPENDICE F


LA CARTE DE KIEPERT — NOTRE ITINÉRAIRE

Pour l’itinéraire que nous avons suivi, les bonnes cartes sont rares. Les meilleures sont la carte d’état-major russe et la carte de Kiepert.

État-major russe. — Nous avons eu entre les mains la carte d’état-major au 1/200 000 (5 verstes au pouce. 1 verste = 1 066,8 mètres). Elle nous a servi pour le voyage dans le Caucase, et aussi pour les parties frontières de la Perse qu’elle contenait également. On dit que l’état-major russe possède aussi une carte de l’Arménie turque à la même échelle de 1/200 000. Mais cette carte n’est pas dans le commerce.

Kiepert. — Nouvelle carte générale des provinces asiatiques de l’Empire ottoman. — Échelle 1/1 500 000. Berlin, Dietr. Reimer, 1884, 6 feuilles. Cette carte est vraiment excellente. J’ignore jusqu’à quel point elle est supérieure aux autres publications pour les parties plus fréquentées d’Asie Mineure ; en tout cas, pour les régions peu connues du Kurdistan, Kiepert a admirablement tiré parti de tous les renseignements fournis par les voyageurs. Il s’écoulera sans doute encore un temps bien long avant qu’on ne possède une carte exacte des pays Kurdes, les relevés topographiques vraiment scientifiques ne pouvant se faire qu’en courant de grands dangers (voir page 176, note).

La carte de Kiepert a servi de base à la mienne, et je donne ici les corrections principales que j’y ai apportées.

Col de l’Echek-Meidan et Séménofka. — (Voir p. 48.)

Entre Erivan et Nakhitchevan. — Après avoir quitté Erivan, la route de poste, au lieu de passer par Ardaschar et Vedi en franchissant des collines très roides, tourne ces collines à l’Ouest, laissant Ardaschar et Vedi à l’Est, passe par Kamarlou et ne rejoint qu’à Davalou la route indiquée par Kiepert.

Djoulfa. — La route (?) russe aboutit au poste frontière de Djoulfa, mais ne touche pas au village de ce nom qui reste à environ 5 verstes au Nord-Ouest.

De Khosrâvâ à Ourmiah. — Kiepert donne sous le nom de Dirikki le village de Schorgöl. Dirikki est vers Salmas.

Issisou n’est pas sur le sentier de Khosrâvâ à Guiavîlen, mais à un quart d’heure à l’Est et au-dessous du sentier.

K. indique un sentier de plaine, de Guiavîlen à Sahatloui par Kiâris et Yousoupkendi. Ce sentier existe, mais au lieu d’être en plaine, il franchit un éperon montagneux très escarpé que Kiepert n’indique pas, le Kilskalabourni : de plus nos guides ne connaissaient pas le nom de Yousoupkendi et appelaient ce village Imâmkendi.

Nous avons suivi le véritable sentier de plaine (p. 130) qui contourne à l’Est le Küskalabourni.

K. marque le village de Zumellen comme étant au sommet d’une colline isolée, au bord du lac d’Ourmiah. Je n’ai pu identifier Zumellen : mais la colline en question est placée par K. au moins à 5 kilomètres trop à l’Ouest : en réalité elle forme l’extrémité d’un golfe très accentué dont Djamalava occupe le fond (Djamalava est sur le bord même du lac et non sur le sentier de Guiavîlen.)

De Sahatloui à Ourmiah. Le village de Hadjâbet s’appelle plus correctement Gerdâbâd (?). Balaou n’est pas sur la route, mais un peu à l’Ouest.

Ourmiah. — Ardischaï, nous a-t-on dit, n’est pas sur la route d’Ourmiah à Saoutchboulak, mais à quelques kilomètres à l’Est de celle-ci, sur les bords du lac.

D’Ourmiah à Bachekaleh. — Personne n’a pu nous indiquer le village d’Issisou que K. marque entre Ourmiah et Gundervân. Le Nazlou-Tchaï, entre Nazi et Gundervân, coule dans d’étroits défilés que la carte de K. ne permet pas de deviner.

Gundervân est à identifier avec le Guiänguiätchine de ma carte.

La frontière turco-persane, au lieu de laisser le Kotoul-dagh à l’Est, passe au sommet de cette montagne pour se diriger ensuite au Sud à peu près en ligne droite sur Avki. Le poste frontière de Bazirka est à peu près à l’endroit où, d’après K. la frontière couperait le ruisseau de Baradost.

Kouledéré, nous dit-on, n’est plus dans le bassin du Nazlou-Tchaï, mais dans celui du grand Zab.

Erreur de K. sur la position de Diza (p. 171, 172).

De Bachekaleh à Van. — De Bachekaleh à Tchoukh, p. 182. (Grant en 1840 indique déjà le même itinéraire que nous).

Mahmoudiyeh. De Mahmoudiyeh à Van le chemin reste d’abord sur la rive gauche du Koschâb (p. 185).

Norkiegh n’est pas dans la vallée du Koschâb, mais dans un vallon latéral.

Van. — Sur l’altitude du lac de Van, voir p. 256, note.

Kaladjick. — Schulz a visité un village nommé Kaladjick auprès duquel se trouve un rocher escarpé, etc. Cette description correspond exactement au village de Lesk que nous avons visité. Il est fort possible que Kaladjick soit le nom du village et Lesk celui du rocher. Voir pages 263 et 543.

De Van à Bitlis. — Vallée du Bendimahi-tchaï. Je serais porté d’après les renseignements de nos hommes, à donner au Pir-Reschid de K. le nom d’Aghte-dagh ; peut-être à son Aghte-dagh celui de Pir-Reschid ; et à son Khori-dagh celui d’Airi-dagh, mais je n’ose me prononcer.

Haïdarbeg est faussement marqué par K. sur une rivière ; se trouve sur une colline à une demi-heure à l’Ouest de la première rivière en venant d’Amis.

Aghsraù se trouve encore sur les contreforts du Sipan-dagh. Le sentier gagne ensuite les bords du lac jusque près de Noschèn.

De Bitlis à Saïrd. — Sur les rivières que l’on franchit après Doukhân, voir p. 333, 334.

Saïrd n’est pas sur le Boghtan-sou, mais à une heure et quart à l’Ouest, dans le bassin du Khazer-sou.

De Saïrk à Djezireh. — (K. donne à Saïrd, probablement d’après Ainsworth, une altitude de 840 mètres ; 4 observations barométriques me donnaient 970 mètres.)

Pas trouvé de village du nom de Schirwan, c’est peut-être le nom de la grande grotte (p. 346).

Le confluent du Bitlis-tchaï et du Boghtan-sou me semble être indiqué par K. au moins à 6 à 8 kilomètres trop loin du Tigre. — Khân Schébelé (p. 351).

Fenndück. 4 observations barométriques me donnent une altitude de 1180 mètres. Même en admettant que ce chiffre soit forcé, les données de K. et d’Ainsworth, 460 mètres, me semblent absolument inadmissibles.

Finnik est sur le bord même du Tigre, contrairement aux indications de K.

Mansouriyeh est indiqué tout à fait à faux par K. Le village se trouve, non sur l’avant-dernière rivière en allant vers Djezireh, mais bien entre la dernière rivière et cette ville dont il est éloigné de 3 milles anglais[1], et non de 15 kilomètres comme l’indique K. De plus le Tchamezeitoûn doit certainement avoir un cours plus long que ne l’indique K.

Djezireh. Mes observations barométriques, continuées pendant cinq jours, me donnent une moyenne de 725 millimètres soit en chiffres ronds 390 mètres d’altitude au lieu de 280 indiqués par K.

ITINÉRAIRE DE TIFLIS À DJEZIREH-IBN-OMAR.
Date. Localités. Distance Temps Altitude Pages de l’ouvrage.
      heures. mètres.  
    verstes. h. m.    
9 Sept.  
Tiflis
    456   46
10 »  
Akstafa
100½ 3 — 309   46
10
11
»
»
Delidjân
76½ 13 — 1 280   47–48
11 »  
Séménofka
18½ 2 50 2 171 (Col) 48
11
23
»
»
Akhta
37½ 10 30 1 733   48–53
12
13
»
»
Phontanka
15½ 1 40 1 749   55
13
15
»
»
Erivan
31½ 4 — 1 284   55–57
15
16
»
»
Çadarak
65¾ 9 45 830   70
16
17
»
»
Nakhitchévan
74½ 13 35 882   70–72
17 »  
Djoulfa
37½ 4 30 83
17
19
»
»
Djoulfa-perse
En kilom. approximat. 730   85
19 »  
Col
22½ 5 30 1 157   110–111
19
20
»
»
Evoghlou
14½ 3 30 1 045   111–112
20
21
»
»
Khoï
34½ 6 45 1 207   113–114
21
25
»
»
Khosrâva
52½ 10 30 1 400 (?) 117–119
25 Sept.  
Col
½ 01 800 (?) 129
25
26
»
»
Sahatloui
57½ 13 — 1 230 (?) 129–130
26
30
»
»
Ourmiah
24½ 4 — 1 370 (?) 130–131
30
1
»
Oct.
Nazi
18½ 3 — 1 330 168
1
2
»
»
Guiänguiätchine
30½ 7 — 1 545 168–169
2 »  
Col
36½ 8 — 2 015 170–171
2
3
»
»
Diza
17½ 3 30 1 835 171
3
4
»
»
Pilounkiegh
16½ 3 40 2 030 173–174
4
5
»
»
Khatibâba
43½ 9 45 1 848 175–178
5
6
»
»
Bachekaleh
16½ 3 15 2 240 178
6 »  
Col de Tchoukh
26½ 5 15 2 775 182–183
6
7
»
»
Mahmoudiyeh
16½ 3 15 1 850 (?) 183–184
7 »  
Col du Varak
26½ 6 30 2 320 185
7
21
»
Nov.
Van
16½ 3 15 1 705 186–187
21
22
»
»
Derlachenne
22½ 5 30 1 715 285–386
22
23
»
»
Mérik
32½ 8 — 1 850 286–287
23 »  
Khorzot
25½ 5 30 1 755 287–288
23
24
»
»
Karakhân
14½ 3 — 1 622 288–389
24
26
»
»
Agantz
30½ 6 30 1 672 291–292
26
27
»
»
Norchèn
30½ 7 30 1 738 298–300
27
28
»
»
Adeldjivas
35½ 8 — 1 675 300
(notre maison)
28
30
»
»
Akhlât
32½ 7 — 1 680 302–304
30
1
»
Déc.
Tadwân
28½ 6 — 1 640 315–317
1 »  
Seuil de Tadwân
5½ 1 — 1 732 319
1
3
»
»
Bitlis
22½ 5 30 1 470 321–322
(notre maison)
3
4
»
»
Campement
36½ 9 30 1 215 328–332
4
8
Déc.
»
Saïrd
45½ 12 15 915 333–336
8
9
»
»
Bâlak
36½ 9 — 450 345–350
9
10
»
»
Bisina
30½ 8 — 440 (?) 350–353
10
11
»
»
Fenndück
16½ 4 — 01 150 354–355
11
12
»
»
Mansouriyeh
35½ 9 — 410 (?) 356–358
13
17
»
»
Djezireh
5½ 1 30 390 358–359

À partir de Djezireh, descendu le Tigre en kellek.


ERRATA

Page 60, ligne 18, au lieu de « Sur le Zengui à 984 mètres », lisez « Sur le Zengui à 1 284 mètres ».

Page 288, ligne 7, au lieu de « P. Rischid », lisez « Pir Reschid ».

Page 439, ligne 2, au lieu de « fatlguent », lire « fatiguent ».

Page 443, ligne 16, au lieu de « Mohmoudiyeh », lire « Mahmoudiyeh ».

Page 454, ligne 25, au lieu de « porte », lire « Porte ».

Page 525, ligne 31, au lieu de « Thèibas », lire « Theïsbas ».


  1. Ainsworth, ii, 345.