MÉMOIRES
complets et authentiques
DU DUC
DE SAINT-SIMON
SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE
collationnés sur le manuscrit original par m. chéruel
et précédés d’une notice
PAR M. SAINTE-BEUVE DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE
TOME QUATRIÈME
PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie
rue pierre-sarrazin, n°14
1856




TABLE DES CHAPITRES


DU QUATRIÈME VOLUME.


Chapitre premier. — Le roi de Pologne défait par le roi de Suède qui y perd le duc d’Holstein-Gottorp, son beau-frère. — Landau investi par les Impériaux. — Désertion du prince d’Auvergne, pendu en Grève en effigie. — Artifices inutiles des Bouillon. — Siège de Landau par le prince Louis de Bade, défendu par Mélac, où le roi des Romains arrive et le prend. — Électeur de Bavière se déclare pour la France et l’Espagne. — Mort du comte de Soissons ; son caractère et sa famille. — Canaples et son mariage avec Mlle de Vivonne. — Mort du duc de Coislin ; son caractère ; ses singularités. — Duc de Coislin et Novion, premier président du parlement, à une thèse. — Novion premier président. — Mélac ; sa récompense ; son caractère ; sa fin. — Mort de Petit, médecin de Monseigneur ; Boudin en sa place. — Maréchal de Villeroy libre sans rançon. — Madame à la comédie publique. 1
Chapitre ii. — Situation de Catinat. — Disposition de Villars. — Bataille de Friedlingen. — Villars fait seul maréchal de France. — Retour de Catinat et sa retraite. — Caractère de Villars. — Mort de M. le maréchal de Lorges. — Son éloge. Catinat avoit eu grande occasion de s’apercevoir, à la tête de l’armée du Rhin, des suites d’un éclaircissement qui lui avoit mérité les plus grandes louanges du roi, mais qui avoit convaincu son ministre et commis Mme de Maintenon. Tous les moyens lui manquèrent, et le dépit de faire malgré lui une campagne honteuse le rendit mystérieux et chagrin jusqu’à mécontenter les officiers généraux, et les plus distingués d’entre les particuliers de son armée. 22
Chapitre iii. — Mort de la duchesse de Gesvres. — Trianon. — Retour de Fontainebleau. — Mort du comte de Noailles. — Succès des alliés en Flandre. — Marlborough pris et ignoramment relâché. — Vendôme court la même fortune. — Prince d’Harcourt salue enfin le roi. — Sa vie et son caractère, et de sa femme. — Retour brillant du maréchal de Villeroy après une dure captivité ; sa lourde et vaine méprise ; est déclaré général de l’armée en Flandre. — Mort du chevalier de Lorraine. — Retour et opération du comte d’Estrées. — Comte d’Albert, Pertuis et Conflans sortent de prison. — Charmois et du Héron chassés de Ratisbonne et de Pologne. — Catinat retiré ne sert plus. — Mgr le duc de Bourgogne entre dans tous les conseils. — Ubilla assis au conseil. — Régiments des gardes espagnole et wallonne. — Orry et sa fortune. — Marsin de retour. — Dispute entre le chancelier et les évêques pour le privilège de leurs ouvrages doctrinaux. — Chamilly de retour de Danemark ; sa fâcheuse méprise ; celle de d’Avaux. — Mort du cardinal Cantelmi ; du duc d’Albemarle ; de Champflour, évêque de la Rochelle ; de Brillac, premier président du parlement de Bretagne. — Mariage du duc de Lorges avec la troisième fille de Chamillart. — Mon intime liaison avec Chamillart, qui me demande instamment mon amitié. 49
Chapitre iv. — 1703. — Marsin, chevalier de l’ordre. — Marlborough duc d’Angleterre, etc. — Mariage de Marillac avec une sœur du duc de Beauvilliers. — Mariage du duc de Gesvres avec Mlle de La Chénelaye. — Rétablissement de M. le duc d’Orléans dans l’ordre de succession à la couronne d’Espagne, où il envoie l’abbé Dubois. — Promotion de dix maréchaux de France ; leur fortune et leur caractère. — Chamilly. — Estrées. — Châteaurenauld. — Vauban. — Rosen. — Huxelles. — Tessé. — Montrevel. — Tallard. — Harcourt. 75
Chapitre v. — Comte d’Évreux colonel général de la cavalerie ; son caractère. — Mariage de Beaumanoir avec une fille du duc de Noailles. — Généraux des armées. — Ridicules de Villars sur sa femme. — Fanatiques ; Montrevel en Languedoc. — Encouragements aux officiers. — Gouvernement d’Aire à Marsin, à vendre cent mille livres au maréchal de Villeroy. — Harcourt capitaine des gardes du corps. — Électeur de Bavière déclaré pour la France et l’Espagne. — Kehl pris par Villars. — Générosité de Vauban. — Barbezières pris déguisé, sa ruse heureuse. — Grand prieur en Italie sous son frère. — Duc de Guiche et Hautefeuille colonel général et mestre de camp général des dragons. — Comte de Verue commissaire général de la cavalerie. — Bachelier. — Trois cent mille livres de brevet de retenue à M. de La Rochefoucauld. — Mort et héritage de la vieille Toisy. — Mme Guyon en liberté, mais exilée en Touraine. — Procès sur la coadjutorerie de Cluni, gagné par l’abbé d’Auvergne. — Vertamont plus que mortifié. — Fanatiques ; raison de ce nom. — Bâville ; son caractère ; sa puissance en Languedoc. — Ressources secrètes des fanatiques ; triste situation du Languedoc. — Bals à Marly. 102
Chapitre vi. — Honteux délais de Villars de passer en Bavière ; jaloux de sa femme, refuse de la mener avec lui ; joint enfin l’électeur. — Mort de la comtesse Dalmont à Saint-Germain. — Mort du baron d’Hautefeuille, ambassadeur de Naples. — Mort de Bechameil ; sa fortune et son caractère. — Prince d’Auvergne pendu en Grève en effigie. — Défection du duc Molez. — Duc de Bourgogne déclaré pour l’armée sur le Rhin, avec Tallard sous lui et Marsin près de lui. — Duchesse de Ventadour quitte Madame ; ses vues. — Duchesse de Brancas dame d’honneur de Madame pour son pain ; son caractère et ses malheurs. — Mort de Félix : Maréchal premier chirurgien du roi en sa place ; son caractère. — Curieux fait d’un voyage de Maréchal à Port-Royal des Champs. — Comtesse de Grammont ; son caractère ; sa courte disgrâce ; le roi lui donne Pontali. — Mort d’Aubigné. — Aversion du roi pour le deuil. — Maladie du comte d’Ayen, singulièrement visité. — Papiers du P. Quesnel pris et lui arrêté, qui s’échappe. — Disgrâce de l’archevêque de Reims et son raccommodement. — Mort de Gourville ; son mariage secret et sa sage disposition. — Bonn rendu par d’Alègre. — Combat d’Eckeren. — Toison d’or à Boufflers. — Bedmar conseiller d’État en Espagne. — Trois cent mille livres de brevet de retenue, outre trois cent mille autres, à Chamillart. — — Walstein, ambassadeur de l’empereur en Portugal, prisonnier. — Succès de mer. 114
Chapitre vii. — Cardinal Bonzi ; son extraction, son caractère, sa fortune, sa mort. — Mort du duc de La Ferté. — P. de La Ferté jésuite. — Maréchal de Joyeuse gouverneur des Évêchés. — Bailli de Noailles ambassadeur de Malte. — M. de Roye lieutenant général des galères. — Comte de Toulouse à Toulon. — Duc de Bourgogne sur le Rhin. — Villars fait demander par l’électeur de Bavière d’être duc ; est refusé ; remplit ses coffres. — Villars échoue encore à faire venir sa femme le trouver ; se brouille avec l’électeur. — Vues et conduite pernicieuse de Villars. — Projet insensé du Tyrol. — Le roi amusé par Vendôme. — Legal bat à Minderkingen le général Latour ; est fait lieutenant général. — Triste succès du projet du Tyrol. — Conduite de Vaudémont. — Duquesne brûle les magasins d’Aquilée. — Naissance du duc de Chartres ; sa pension. — Duc d’Orléans tire du roi plus d’un million par an. — Règlement sur l’artillerie. — Trésor inutilement cherché à Meudon. — Président de Mesmes prévôt et grand maître des cérémonies de l’ordre. 133
Chapitre viii. Digression sur les charges de l’ordre. — Grand aumônier ; pourquoi sans preuves. — Amyot privé de sa charge de grand aumônier. — Grands officiers des grands ordres n’en portent point de marques comme ceux du Saint-Esprit. — Différence des grands officiers d’avec les chevaliers, et des grands officiers entre eux, et de l’abus du titre de commandeurs ; d’où venus. — Origine des honneurs du Louvre et de la singulière distinction du chancelier de l’ordre. — Distinction unique de l’archevêque de Rouen, frère bâtard d’Henri IV. — Vétérans de l’ordre et leurs abus ; comment introduits. — Origine de la première fortune solide de MM. de Villeroy. — Râpés de l’ordre. — Collier de l’ordre aux armes des grands officiers. — Abus des couronnes. — Abus des grands officiers de l’ordre représentés en statues sur leurs tombeaux avec le collier et le manteau de l’ordre, sans nulle différence d’un chevalier. — Plaisante question d’une bonne femme. — Méprise des Suédois et leur instruction sur le cordon bleu de d’Avaux, nuisible à son ambassade. 147
Chapitre ix. — Siège et prise de Brisach par Mgr le duc de Bourgogne, qui revient à la cour. — Le Portugal se joint aux alliés. — Infidélité du duc de Savoie. — Changement entier en Espagne ; vues de la princesse des Ursins ; routes qui la conduisent à régner en Espagne. — Princesse des Ursins s’empare de la reine d’Espagne. — Caractère de la reine d’Espagne. — Princesse des Ursins gagne les deux rois. — Caractère de Philippe V. — Junte ou despacho devenu ridicule. — Discrédit des deux cardinaux et leur conduite. — Personnage d’Harcourt. — Artifice de retraite en Italie demandée par la princesse des Ursins. — Louville écarté. — Aubigny ; son énorme progrès et sa licence. — Retraite des cardinaux. — Chute du despacho. — Louville a ordre de revenir tout à fait. — Abbé d’Estrées ambassadeur de France. — Princesse des Ursins règne pleinement avec Orry sous elle et Aubigny par elle. — Valouse et sa fortune. — La Roche à l’estampille. — Peu de François demeurent à Madrid. — Chute de Rivas. 163
Chapitre x. — Desmarets enfin présenté au roi. — Voyage de Fontainebleau. — Desmarets directeur des finances, et Rouillé conseiller d’État surnuméraire. — Cour de Saint-Germain à Fontainebleau. — Mort du duc de Lesdiguières ; son caractère. — Canaples duc de Lesdiguières. — Mort de Saint-Évremond ; sa disgrâce, sa cause. — Barbezières relâché. — L’archiduc déclaré roi d’Espagne, sous le nom de Charles III, par l’empereur. — Prince Eugène président du conseil de guerre de l’empereur. — Ragotzi. — Bataille d’Hochstedt gagnée sur les Impériaux. — Grand Seigneur déposé. — Rupture avec le duc de Savoie ; ses troupes auxiliaires arrêtées et désarmées. — Traitement des ambassadeurs à Turin et en France. — Usage de les faire garder par un gentilhomme ordinaire. — Phélypeaux. — Tessé en Dauphiné. — Siège de Landau. — Villars ouvertement brouillé avec l’électeur de Bavière. — Origine de l’intimité de Chamillart avec les Matignon. — Famille des Matignon. — Coigny ; son nom, sa fortune. — Coigny refuse de passer en Bavière et [perd] par là, sans le savoir, le bâton de maréchal. — Marsin passe en Bavière malgré lui, et est fait maréchal de France. — Retour en France de Villars bien muni. — Augsbourg pris par l’électeur. — Armées du Danube et de Flandre en quartiers d’hiver. — Maréchal de Villeroy reste à Bruxelles. — Retour de Fontainebleau par Villeroy et Sceaux. — Mme de Mailly se fait préférer pour le carrosse aux dames titrées, comme dame d’atours. — Disgrâce, retour, faveur et élévation de la marquise de Senecey. — Duchesses ôtaient le service de la chemise et de la sale à la dame d’honneur de la reine, et la préférence du carrosse. — Surintendante ; invention et occasion de cette charge. 181
Chapitre xi. — L’archiduc en Hollande, non reconnu du pape. — Marcilly à Lyon, dégradé à Vienne. — Bataille de Spire gagnée sur les Impériaux. — Landau rendu à Tallard, qui met sont armée en quartiers d’hiver. — Tessé à Chambéry ; conduite de Vaudémont ; Tessé destiné à commander son armée. — Vendôme, refusé du bâton, tente en vain de commander les maréchaux de France, mais [il l’obtient pour] ses cadets de lieutenant général. — La Feuillade en Dauphiné. — Retour du comte de Toulouse et du maréchal de Cœuvres. — Retour de Villars. — Retour de Tallard. — Retour du cardinal d’Estrées. — Retour de Rouillé ; son caractère. — Berwick général en Espagne. — Puységur y va ; son caractère. — Troupes françaises en Espagne. — Nouvelle junte en Espagne. — Caractère de l’abbé d’Estrées. — Quatre compagnies et quatre capitaines des gardes du corps en Espagne. — Duc d’Albe ; son extraction ; son caractère ; ambassade en France. — Sa première réception particulière et de la duchesse sa femme. — Étrange singularité du duc d’Albe, père de l’ambassadeur. 199
Chapitre xii. — Mariage du duc de Mortemart avec la fille du duc de Beauvilliers. — Mariage du marquis de Roye et de la fille de Ducasse. — Fortune et caractère de Ducasse. — Mariage du duc de Saint-Pierre avec la sœur de Torcy, veuve de Rénel. — Prince de Rohan capitaine des gens d’armes de la garde. — Mort de la duchesse de Mantoue. — Mort de La Rongère. — Mort de Briord. — Mort de Courtin ; ses emplois, son caractère. — Curiosité sur le vêtement des gens de plume et de robe. — Mme de Varangeville. — Étrange vol procuré à Courtin par Fieubet. — Caractère et retraite de Fieubet. — Dispute pour le décanat du conseil entre La Reynie et l’archevêque de Reims, qui le gagne. — Affaire de la quête. — Colère du roi contre les ducs, en particulier contre moi. — Audience que j’eus du roi, dont je sortis content. — Raisons de m’être étendu sur l’affaire de la quête. — Effroi de l’empereur des mécontents. — Fanatiques soutenus par la Hollande et Genève. — Rochegude arrêté. 213
Chapitre xiii. — 1704. — Duchesse de Nemours rappelée. — Mariage de Nangis et de Mlle de La Hoguette. — Mariage du vidame d’Amiens et de Mlle de Lavardin. — Visite du roi, de la reine et des filles de France, etc. ; époque de leur cessation. — Deuils d’enfants et leur cause. — Messages ou envois. — Réception d’un valet de pied envoyé par le roi au duc de Montbazon. — Comte d’Ayen duc par démission de son père. — Mort de Sainte-Mesme. — Mort du baron de Bressé. — Mort de Mme de Boisdauphin. — Mort de Termes et sa cruelle aventure. — Mort de l’infante de Portugal. — Tessé en Italie ; sa bassesse. — Petit combat en Italie. — Conduite de Vendôme. — Flatterie artificieuse de Vaudémont. — Autre action en Italie. — Tessé en Savoie. — La Feuillade en Dauphiné, fait lieutenant général seul. — Grand prieur général d’armée. — Le fils unique de Vaudémont feld-maréchal des armées de l’empereur. — Maréchal de Villeroy et la marquise de Bedmar à Versailles. — Grande sévérité du conseil de guerre de Vienne. — Progrès des mécontents de Hongrie. — Villeroy en Flandre. — Baron Pallavicin. — Mariage du fils aîné de Tallard avec la fille unique de Verdun. — Tallard sur le Rhin ; Coigny sur la Moselle. — Deux cent mille livres d’augmentation de brevet de retenue au maréchal de Boufflers sur sa charge, qui ne sert point. — Adoration de la croix ôtée aux ducs. — Mort du duc d’Aumont ; sa dépouille. — Mort du cardinal Norris. — Mort de Mme de Lyonne ; ses enfants. — Mort et deuil d’un fils de l’électeur de Bavière. — Duchesse de Ventadour gouvernante survivancière des enfants de France. — Maréchal de Châteaurenauld lieutenant général de Bretagne. — Walstein mis en liberté. — Phélypeaux et Vernon échangés. — Mort d’Harlay, conseiller d’État. — Mort de Cohorn. — Villars en Languedoc et Montrevel en Guyenne. — On me fait une opération pour une saignée. — Chamillart m’avoit raccommodé avec le roi ; Maréchal achève. — Avidité mal reçue du comte de Marsan. — Mort du célèbre Bossuet, évêque de Meaux, et du cardinal de Fürstemberg ; leur dépouille. 235
Chapitre xiv. — L’archiduc par l’Angleterre à Lisbonne ; mal secouru. — L’amirante de Castille tombé dans le mépris. — Disgrâce de la princesse des Ursins, rappelée d’Espagne avec ordre de se retirer droit en Italie ; détails raccourcis de son gouvernement. — Motifs qui firent passer Berwick en Espagne et Puységur. — Négligence, impudence et crime d’Orry. — Joug étrange de la princesse des Ursins sur l’abbé d’Estrées, et son plus que surprenant abus. — Princesse des Ursins intercepte et apostille de sa main une lettre de l’abbé d’Estrées au roi. — Abbé d’Estrées obtient son rappel. — Abbé d’Estrées commandeur de l’ordre sur l’exemple de l’abbé des Chastelliers ; quel étoit l’abbé des Chastelliers. — Cardinal d’Estrées abbé de Saint-Germain des Prés. — Le roi d’Espagne à la tête de son armée en Portugal. — Princesse des Ursins chassée ; son courage ; ses mesures. — Son départ vers Bayonne. — Duc de Grammont ambassadeur en Espagne ; son caractère. — Son misérable mariage. — Duc de Grammont déclare son indigne mariage, et, par l’insensé raffinement d’en vouloir faire sa cour, s’attire la colère du roi et de Mme de Maintenon. — Princesse des Ursins insiste sur la permission d’aller à Versailles. — Princesse des Ursins exilée à Toulouse. — Des Pennes, confident de Mme des Ursins, rappelé d’Espagne. — Orry rappelé d’Espagne. — Folle prétention du connétable de Castille. — Conduite du duc de l’Infantado. — Appointements du duc de Grammont. — Franchise des ambassadeurs ; abus qui s’en fait à Venise par Charmont. — Plaintes de la république de Venise ; Charmont protégé. 266
Chapitre xv. — Comte de Toulouse et maréchal de Cœuvres s’embarquent à Brest. — Duc de Mantoue incognito à Paris ; voit le roi à Versailles. — Trente mille livres de pension au cardinal Ottobon. — Cinq cent mille livres de brevet de retenue au duc de Beauvilliers. — La Queue et sa femme, et leur chétive fortune. — Mort de l’abbé Boileau, le prédicateur. — Mort de Mélac. — Mort de Rivaroles. — Mort de la duchesse de Verneuil. — Mort de Grancey. — Quatre cent mille livres de brevet de retenue à La Vrillière. — Troisvilles élu et refusé du roi pour l’Académie ; sa vie et son caractère. — Villars voit Cavalier, un des chefs des fanatiques ; ses demandes ; ce que devint cet aventurier. — Barbezières rendu à Casal. — Manèges de MM. de Vendôme. — Mort du fils unique de Vaudémont. — Mot du premier maréchal de Villeroy sur les ministres. — Complaisance de Tessé qui laisse La Feuillade en chef en Savoie et en Dauphiné, qui devient général d’armée, prend Suse et les vallées. — Phélypeaux salue le roi ; sa conduite, son caractère ; celui de son frère l’évêque de Lodève ; est fait conseiller d’État d’épée. — Le duc de Grammont voit en chemin la princesse des Ursins. — Succès du duc de Berwick. — Comte d’Aguilar premier colonel du régiment des gardes espagnoles. — Mouvements des armées de Flandre et du Rhin. — Combat de Donawerth. — Comte d’Arco commande nos lieutenants généraux et obéit aux maréchaux de France. — Bruges, puis Namur bombardés. — Verceil pris par le duc de Vendôme. — Fanatiques secourus. — Abbé de La Bourlie et La Bourlie son frère ; leur extraction et leur fin misérable. — Augicourt, personnage curieux ; sa mort. — Fortune de Vérac et de Marillac ; mort du premier. — Harley secrétaire d’État d’Angleterre. — Le Blanc intendant d’Auvergne. — Leczinski élu roi de Pologne ; depuis beau-père du roi. — Abbé de Caylus évêque d’Auxerre. — Castel dos Rios part pour le Pérou, où il meurt. — Comte d’Albret en Espagne, attaché à l’électeur de Bavière. — Abbé d’Estrées de retour. — Rebours et Guyet nouveaux intendants des finances. — Mort et caractère de l’abbesse de Fontevrault ; sa nièce lui succède. 277
Chapitre xvi. — Naissance du premier duc de Bretagne. — Progrès des mécontents. — Mesures des alliés pour la défense de l’Allemagne. — Mouvements dans nos armées. — Première faute principale. — Faute du maréchal de Villeroy. — Marche et dispositions des armées. — Bataille d’Hochstedt. — Bon et sage avis de l’électeur méprisé. — Électeur de Bavière passe à Strasbourg, et par Metz à Bruxelles. — Obscurité et rareté des nouvelles d’Allemagne. — Silly, prisonnier, vient rendre compte au roi de la bataille d’Hochstedt. — Digression sur Silly et sa catastrophe. — Fautes de la bataille d’Hochstedt. — Cri public ; consternation, embarras ; contraste des fêtes continuées pour la naissance du duc de Bretagne. 301
Chapitre xvii. — Marche des alliés. — Marlborough feld-maréchal général des armées de l’empereur et de l’empire. — Nos armées en Alsace. — Mort du duc de Montfort ; son caractère. — Sa charge donnée à son frère. — Mort, famille et dépouille du comte de Verue. — Entreprise manquée sur Cadix. — Bataille navale gagnée près de Malaga par le comte de Toulouse. — Faute fatale malgré le comte de Toulouse. — Châteauneuf, ambassadeur en Portugal, arrivé d’Espagne ; son frère, leur fortune, leur caractère. — Orry arrivé à Paris en disgrâce et en péril. — Aubigné bien traité à Madrid. — Berwick rappelé d’Espagne aux instances de la reine ; Tessé nommé pour lui succéder. — Intrigues du mariage du duc de Mantoue, qui refuse Mlle d’Enghien, est refusé de la duchesse de Lesdiguières, et qui, contre le désir du roi et sa propre volonté, épouse fort étrangement Mlle d’Elbœuf, qu’il traite après fort mal 321
Chapitre xviii. — Tracy ; sa catastrophe ; sa mort. — Reineville retrouvé. — Mort de Rigoville. — Mort et conversion de la comtesse d’Auvergne. — Mort et caractère du prince d’Espinoy. — Assassinat, extraction, caractère de Vervins ; singularité de sa fin. — Voyage de Fontainebleau par Sceaux. — Maréchal de Villeroy à la cour, puis à Bruxelles. — Électeur de Bavière à Bruxelles. — Électeur de Cologne à Lille. — Petits exploits de La Feuillade. — Anecdote curieuse. — État brillant de Mme la duchesse de Bourgogne. — Nangis. — Mme de La Vrillière. — Maulevrier et sa femme. — Maulevrier va avec Tessé en Espagne, passe par Toulouse, y voit la princesse des Ursins. — Tessé grand d’Espagne en arrivant à Madrid. — Comte de Toulouse chevalier de la Toison d’Or. — Mort du prince de Montauban ; caractère de sa femme. — Mort du fils du comte de Grignan ; mot impertinent de sa mère. — Mort de Coigny. — Mort de M. de Duras ; sa fortune et son caractère. — Comédies, bienséances. — Ruse d’orgueil de M. de Soubise inutile. — Régiment des gardes arraché par ruse au maréchal de Boufflers pour le duc de Guiche, et le maréchal fait capitaine des gardes du corps. — Duchesse de Guiche. — Tallard gouverneur de la Franche-Comté ; mot salé de M. le duc d’Orléans. — Quarante mille livres de pension au fils enfant du prince de Conti. 345
Chapitre xix. — Siège de Verue par le duc de Vendôme. — Retour de Fontainebleau par Sceaux. — Rouillé sans caractère près l’électeur de Bavière ; son caractère et ses emplois. — Progrès des mécontents. — Ragotzi élu prince de Transylvanie. — Des Alleurs. — Subsides. — La Bavière en proie à l’empereur. — Trèves et Traarbach perdus. — Marlborough en diverses cours d’Allemagne. — Landau rendu au roi des Romains ; Laubanie, aveuglé dedans, récompensé. — Séparation des armées. — Coigny, colonel général des dragons. — Abbé de Pomponne ambassadeur à Venise. — Puysieux ; sa famille, son caractère. — Son adresse le fait chevalier de l’ordre. — Comte de Toulouse, de retour, résolu de perdre Pontchartrain, est arrêté par sa femme. — Caractère de Pontchartrain. — Suites funestes à l’État. — Mort de Caylus ; caractère de sa femme. — Cercles. — Berwick de retour d’Espagne. — Mariage du marquis de Charost et de Mlle Brûlart, depuis duchesse de Luynes et dame d’honneur de la reine. — Mort de Mme de Gamaches. — Mort duc de Gesvres. — Mort du président Payen. — Bouligneux et Wartigny tués devant Verue. — Singularité arrivée à des masques de cire. — Mort de la duchesse d’Aiguillon ; son caractère. — Marquis de Richelieu ; explication de sa prétention de succéder à la dignité d’Aiguillon, rejetée par le roi. — Denonville obtient permission de venir se justifier. — Marlborough passe en Angleterre avec Tallard et les principaux prisonniers. — Villars rappelé de Languedoc, où Berwick va commander. 370
Chapitre xx. — 1705. — Maréchaux de France subitement nommés chevaliers de l’ordre. — Abus et suites de cette promotion. — Bon mot de M. de Lauzun. — Catinat refuse l’ordre faute de pouvoir prouver. — Villars et sa naissance ; fait du duc vérifié. — Remarques sur la cérémonie de l’ordre où les maréchaux de France furent reçus. — Harcourt et Bedmar reçus extraordinairement chevaliers de l’ordre. — Caractère de Bedmar ; ses obligations au roi. — Action devant Verue. — Combat naval et secours jeté dans Gibraltar. — Marlborough grandement reçu en Angleterre. — Tallard et les principaux prisonniers à Nottingham. — Action légère en Italie. — Lautrec tué ; son caractère. — Conduite de Maulevrier à Madrid, et sa faveur. — Adresse étrange de la reine d’Espagne. — Adresse d’Harcourt et de Mme de Maintenon en faveur de Mme des Ursins. — Permission accordée à la princesse des Ursins de venir à la cour. — Réunion d’Harcourt au chancelier et à son fils, et d’eux par lui à la princesse des Ursins. — Politique de la princesse des Ursins. — Attente à la cour de la princesse des Ursins. — Princesse des Ursins à Paris. — Princesse des Ursins à Versailles. 389
Chapitre xxi. — Pension du roi à Mme de Caylus, à condition de quitter le P. de La Tour. — Caractère de ce père. — Mort de Pavillon. — Brevets de retenue à Livry et au comte d’Évreux. — Duc de Tresmes reçu à l’hôtel de ville. — Mariage de Rupelmonde avec une fille d’Alègre. — Caractère et audace de Mme de Rupelmonde ; extraction de son mari, etc. — Duc d’Aumont gagne contre le duc d’Elbœuf une affaire piquante. — Petits exploits de La Feuillade. — Mort de l’électrice de Brandebourg. — Mort de Courtebonne. — Filles de Saint-Cyr. — Mariage de Mlle d’Osmont avec Avrincourt. — Mort de Tressan, évêque du Mans. — Tracasserie entre Saint-Pierre et Nancré pour les Suisses de M. le duc d’Orléans. — Brevet de retenue à Grignan. — Mariage du chevalier de Grignan avec Mlle d’Oraison. — Mariage de Montal avec la sœur de Villacerf, et d’Épinay avec une fille d’O. — Rivas chassé ; Mejorada en sa place. — Ronquillo. — Dégoûts à Madrid du duc de Grammont, qui demande son rappel et à la Toison. — Triomphe éclatant et solide de la princesse des Ursins, assurée de retourner en Espagne. — Amitié de la princesse des Ursins pour Mme de Saint-Simon et pour moi, et ses bons offices. — Duc et duchesse d’Albe à un bal à Marly ; singularités. — Amelot ambassadeur en Espagne ; son caractère. — Orry retourne en Espagne. — Bourg, son caractère, ses aventures, sa chétive fortune. — Melford rappelé à Saint-Germain et déclaré duc. — Middleton se fait catholique. — Mort de Mme du Plessis-Bellière. — Mort, caractère et fortune de Magalotti. — Albergotti et son caractère. — Mort du duc de Choiseul, qui éteint son duché-pairie. — Mort du président de Maisons. — Mort de Mlle de Beaufremont. — Mort de Seissac. — Mort et deuil du duc Maximilien de Bavière. — Mort de Beuvron. — Mort du petit duc de Bretagne ; son deuil. — Longue goutte du roi ; son coucher retranché au public pour toujours. — Mort de Rubantel. — Mort de Breteuil ; Armenonville conseiller d’État. — Mort du fils unique d’Alègre. — Angervilliers intendant du Dauphiné et des armées. — Bouchu ; son caractère ; singularité de ses dernières années. 415
NOTES
I.
Note rectificative remise à M. le duc de Saint-Simon par M. de Chantérac pour établir qu’Uranie de La Cropte-Beauvais était fille légitime de La Cropte-Beauvais et de Charlotte Martel
41
II. Lettre du maréchal de Villars au roi 442
III. Retour de la princesse des Ursins en Espagne 445
Dépêche de Louis IV au duc de Grammont
445
Lettre du duc de Grammont au maréchal de Noailles sur Mme des Ursins
446


FIN DE LA TABLE DES CHAPITRES




Ch. Lahure, imprimeur du Sénat et de la Cour de Cassation, rue de Vaugirard, 9, près de l’Odéon.