Grammaire de l’hébreu biblique/Syntaxe/Temps et modes/Paragraphe 118

Paul Joüon
Institut biblique pontifical (p. 320-326).
§ 118. Forme wayyiqtol (futur inverti).

a La forme wayyiqtol (wayyáqom) se compose du waw énergique (avec vocalisation forte וַ◌ּ et exigence du redoublement § 47 a) et de yiqtol (yáqom) avec ton mileʿel dans la mesure du possible. En la comparant à la forme séparée yiqtol il tuera etc., quant à la place du ton et quant aux sens, on peut dire que c’est un yiqtol inverti. Elle a, par contre, à peu près les mêmes valeurs que la forme qatal, à laquelle elle ajoute surtout l’idée de succession : c’est comme un succédané de qatal.

b Les verbes statifs n’offrent pas de difficulté particulière ; ainsi וַיְהִי, employé au sens statif, équivaut à הָיָה et signifie et erat, et fuit. Employé au sens actif, il équivaut au הָיָה d’action et signifie normalement et evēnit, et factum est ; parfois, par abus, et eveniebat, et fiebat : 1 R 14, 28 ; 2 R 4, 8 b ; 2 Ch 24, 11 ; Nb 10, 35 (§ n) ; cf. § 111 i ; — 1 R 7, 14 וַיִּמָּלֵא et il était rempli (nifal à sens statif).

c A) La forme wayyiqtol, comme la forme qatal des verbes d’action, s’emploie surtout dans la sphère du passé pour une action unique et instantanée : le waw ajoute surtout l’idée de succession[1]. Cette forme est très fréquente dans les récits. Normalement, un récit commence par un qatal (parfait historique) et continue par un wayyiqtol, auquel succèdent, s’il y a lieu, d’autres wayyiqtol, dont la série n’est jamais interrompue sans une raison particulière (§§ d-g). Mais wayyiqtol est devenu d’une façon si marquée le temps narratif qu’on l’emploie même en début de récit, au moins en début relatif[2]. Exemples : Gn 14, 5 sqq. « Et la 14e année, Chodorlahomor vint בָּאet ils battirent וַיַּכּוּ les Refaïm…, 7 et ils revinrent וַיָּשֻׁ֫בוּ… etc. » ; Gn 4, 1 sq. Après un qatal statif Gn 3, 1 « Or le serpent était הָיָה rusé… ; et il dit וַיֹּ֫אמֶר » (donc sans succession proprement dite : emploi large).

d Le sens de succession ressort notamment du fait qu’on évite wayyiqtol et qu’on le remplace par we… qatal quand on ne veut pas exprimer la succession.

1) Ainsi quand la 2e action est antérieure à la 1re : 1 R 22, 23 « Jéhovah a mis נָתַן un esprit de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes et (= car) Jéhovah a décrété ta perte » (la répétition de יהוה est due à la nécessité grammaticale de séparer ו de דִבֶּר, cf. § 166 a).

Le cas est particulièrement fréquent dans les narrations, et alors we… qatal répond à notre plus-que-parfait (cf. § 112 c) : Gn 31, 33b-34 « Et il sortit וַיֵּצֵא de la tente de Léa, et il entra וַיָּבֹא dans la tente de Rachel. 34 Or Rachel avait pris וְרָחֵל לָקְחָה les Terafim et les avait mis וַתְּשִׂמֵם dans le bât du chameau… » (cette dernière action étant postérieure à la précédente, on revient au wayyiqtol)[3] ; 1 S 28, 3 « Or Samuel était mort וּשְׁמוּאֵל מֵת et tout Israël l’avait pleuré וַיִּסְפְּדוּ־לוֹ et l’avait enseveli וַיִּקְבְּרֻ֫הוּ à Rama sa ville. D’autre part Saül avait fait disparaître וְשָׁאוּל הֵסִיר du pays les nécromanciens et les devins » ; 2 S 18, 18 ; 1 R 22, 31 ; 2 R 4, 31 ; 25, 5. Pour exprimer notre plus-que-parfait l’hébreu n’a pas d’autre moyen que d’éviter ainsi le wayyiqtol[4] ; cf. § 166 j.

e 2) On évite aussi wayyiqtol si l’action, bien que réellement postérieure, n’est pas représentée comme telle : 1 R 2, 8 : « Il m’a injurié atrocement le jour de mon départ pour Mahanaïm ; mais il est descendu וְהוּא יָרַד à ma rencontre au Jourdain… » (David ne représente pas la 2e action comme postérieure, mais comme opposée à la première). Opposition de deux sujets : Ex 9, 23 ; 10, 13 ; 2 S 10, 14 ; 1 R 19, 4 ; 2 R 5, 25 ; 9, 11.

f 3) On évite aussi wayyiqtol si la seconde action est simultanée ou représentée comme telle : Gn 1, 5 « Et Dieu appela וַיִּקְרָא la lumière « jour », et les ténèbres il (les) appela « nuit » וְלַח֫שֶׁךְ קָרָא ». Le phénomène est surtout fréquent dans le cas d’une opposition, comme ici. L’inversion dans l’ordre des mots ou chiasme, très usuel en hébreu, amène naturellement we… qatal, comme dans l’exemple cité. Autres exemples : Gn 11, 3 b ; Jug 6, 40 b ; 7, 3 b ; 1 S 15, 34 « Et Samuel s’en alla à Ramatha et Saül montaוְשָׁאוּל עָלָה » (toujours ainsi quand deux personnes se séparent) ; 1 R 13, 5 « Altare quoque scissum est » (Vulg.) ; 1 R 22, 41 (וַיִּמְלֹךְ indiquerait que Josaphat régna après Ochozias) ; Ruth 1, 14 ; 1 Ch 14, 17 ; 2 Ch 20, 18 (cf. § 166 c).

g 4) Dans le cas d’une répétition, l’action peut n’être pas représentée comme postérieure, et alors on n’emploie pas wayyiqtol : 2 S 3, 23 « Joab et toute l’armée… arrivèrent donc » (répétition de v. 22) ; 1 R 20, 19 Egressi sunt ergo (Vulg. ; répétition de v. 17) ; Éz 3, 14 (répétition de v. 12).

En résumé, après un wayyiqtol on évite wayyiqtol quand l’action n’est pas successive ou n’est pas représentée comme telle. Donc le wayyiqtol est éminemment forme de succession. Comparer le weqataltí évité, § 119 d.

h Outre cet emploi principal comme forme de succession temporelle, wayyiqtol se trouve parfois exprimer une consécution (logique) : Gn 12, 19 « Pourquoi as-tu dit qu’elle était ta sœur, de sorte que je l’ai prise וָאֶקַּח pour femme ? ». Encore en proposition interrogative : Gn 31, 27 de sorte que je t’aurais reconduit[5]. En dehors de l’interrogation : Jér 20, 17 ; probt Gn 39, 2 ; Job 2, 3.

i Le wayyiqtol s’emploie aussi pour une conclusion ou une récapitulation : Gn 23, 20 « C’est ainsi que le champ fut assuré à Abraham וַיָּ֫קָם » ; 2, 1 ; Jos 10, 40 ; 1 S 17, 50 ; 30, 3 ; 31, 6 ; 2 S 24, 8 ; Ruth 1, 22. Dans ces exemples on ne peut guère parler de succession.

j Il y a encore moins idée de succession quand le waw a une valeur explicative, p. ex. dans l’explication d’un nom : Ex 2, 10 « Et elle l’appela Moïse, disant וַתֹּ֫אמֶר : parce que je l’ai tiré des eaux » ; 1 S 7, 12. (Dans la même situation on a כִּי אָמַר Gn 16, 13 ; Ex 2, 22 ; ou לֵאמֹר dicendo 1 S 4, 21).

Dans d’autres cas l’explication consiste dans un simple développement (à savoir, nempe), p. ex. dans le développement du verbe à sens général עָשָׂה : 1 R 18, 13 « N’a-t-on pas appris à mon seigneur ce que j’ai fait… comme quoi j’ai caché וָֽאַחְבִּא cent prophètes ? » ; Gn 31, 26 ; 1 S 8, 8 ; 1 R 2, 5. Assez souvent וַיֹּ֫אמֶר introduit un développement, exactement comme לֵאמֹר : Jug 11, 30 « Et il fit un vœu, à savoir… » ; 1 R 21, 4 : « au sujet de la parole qu’avait dite Naboth, à savoir… ».

k L’emploi si fréquent de wayyiqtol dans la narration a amené un usage de plus en plus large et abusif de cette forme. On la trouve assez souvent là où il n’y a aucune idée de succession. Pratiquement on n’interrompt pas la série sans une raison assez forte. Ainsi, bien que les actions de manger et de boire soient considérées comme simultanées (cf. Jér 22, 15 אָכַל וְשָׁתָה en coordination simple), on dira 1 R 19, 6 וַיֹּ֫אכַל וַיֵּשְׁתְּ וַיָּ֫שָׁב וַיִּשְׁכָּ֑ב et il mangea, et il but et il se (re)coucha (non וְהוּא שָׁתָה). Dans Ruth 2, 3 וַיִּ֫קֶר or il arriva que ne comporte aucune idée de succession : c’est une circonstance concomitante ; de même pour וַיֹּ֫אמֶר 1 S 25, 5 ; 2 R 1, 2. On a même וַיֹּ֫אמֶר pour une circonstance logiquement antérieure dans Jug 16, 23 ; 1 S 18, 11. (Dans tous ces cas on pourrait avoir לֵאמֹר).

l L’usage hébreu étant de continuer un temps non-fini (infinitif § 124 q ; et participe § 121 j) par un temps fini avec waw énergique, un wayyiqtol n’implique alors aucune idée de succession, p. ex. Gn 39, 18 כַּֽהֲרִימִי קוֹלִי וָֽאֶקְרָא « quand j’ai élevé la voix et crié » ; 1 R 8, 7 « les chérubins étendaient פֹּֽרְשִׂים leurs ailes… et couvraient וַיָּסֹ֫כּוּ » (sens d’imparfait § n) cf. § 119 g.

m L’usage hébreu étant d’employer à l’apodose un waw énergique, un wayyiqtol n’implique pas alors l’idée de succession (§ 176 b).

n Wayyiqtol pour un imparfait (action fréquentative dans le passé) est assez rare. Cet emploi est anormal et abusif : la forme normale est weqataltí (avec waw énergique ; avec un waw purement coordinatif on a naturellement weyiqtol § 113 e) : Os 2, 15 Elle leur brûlait de l’encens et s’ornait תַּקְטִיר לָהֶם וַתַּ֫עַד (après un yiqtol fréquentatif du passé) ; Gn 37, 7 « et voici que vos gerbes entouraient תְּסֻבֶּ֫ינָה et se prosternaient devant ma gerbe וַתִּשְׁתַּֽחֲוֶ֫יןָ » (même remarque) ; 1 S 14, 52 « Saül voyait-il וְרָאָה un homme vaillant, il se l’attachait וַיַּֽאַסְפֵהוּ » (après un weqataltí fréquentatif ; on attendrait un second weqataltí וַֽאֲסָפוֹ) ; 2 S 15, 2 וַיִּקְרָא il appelait (même remarque ; mais ici l’écrivain passe p.-ê. à un cas particulier) ; Jér 6, 17 (si texte correct ; mais l. הֲקִימֹ֫תִי sans ו, avec LXX) ; Jug 12, 5 וַיֹּֽאמְרוּ (p.-ê. passage à cas particulier) ; Jér 18, 4 « s’il manquait le vase, il le refaisait וְשָׁב וַיַּֽעֲשֵׂ֫הוּ ». Dans 1 S 2, 16 וַיֹּ֫אמֶר entre deux וְאָמַר est étrange[6]. Cet emploi abusif se trouve notamment avec וַיְהִי § b (cf. § 111 i) : Nb 10, 35 (opp. וְהָיָה Ex 33, 8) ; 2 S 15, 2 (opp. וְהָיָה v. 5). — Dans tous ces cas on peut dire que la nuance fréquentative n’est pas formellement exprimée : elle ressort plutôt du contexte.

o Bien que wayyiqtol, comme qatal, s’emploie surtout pour la sphère du passé (§§ c-n), comme qatal aussi, on le trouve parfois pour le présent et même pour l’avenir, mais presque toujours[7] après une forme verbale qui situe préalablement l’action dans le présent ou dans l’avenir.

B) Présent. Au sens d’un présent d’action instantanée, comme qatal (§ 112 f) : Nb 31, 50 וַנַּקְרֵב « en conséquence nous offrons » (sans waw, on aurait הִקְרַ֫בְנוּ). Les cas de ce genre doivent être naturellement très rares, faute d’occasion pour employer le waw. Souvent le wayyiqtol du présent se trouve dans des cas où sans waw on n’aurait pas qatal, mais yiqtol (avec waw coordinatif weyiqtol)[8], à savoir :

p Après un qatal statif à sens de présent (§ 112 a) : Is 3, 16 « Les filles de Sion sont altières גָּֽבְהוּ et marchent וַתֵּלַ֫כְנָה le cou dressé » (suivi de תֵּלַ֫כְנָה elles marchent ; les deux formes ont la même valeur de fréquentatif du présent) ; Ps 16, 9 (si שָׂמַח, comme il est très probable, a ici le sens du présent) ; Ps 45, 8 אָהַ֫בְתָּ צֶּ֫דֶק וַתִּשְׂנָא רֶ֫שַׁע tu aimes la justice et tu hais l’iniquité (wayyiqtol de statif avec sens de présent, comme le qatal). — Après un qatal d’action : Ps 41, 13 תָּמַ֫כְתָּ בִּ֑י וַתַּצִּיבֵ֫נִי « tu me soutiens et tu me places devant ta face à jamais » (pour le qatal cf. § 112 e) ; Job 11, 11 יָדַע … וַיַּרְא il connaît…, et il voit (pour le qatal cf. § 112 a).

q Après un yiqtol à sens de présent (§ 113 c). Cet emploi est rare et la vocalisation du waw est parfois suspecte : Ps 42, 6 וַתֶּֽהֱמִי (cf. v. 12 וּמַה־תֶּֽהֱמִי ; Hab 1, 9-10 (au présent plutôt qu’au futur) ; Job 7, 18 ; 14, 10 ; 34, 24[9] ; 1 S 2, 29 וַתְּכַבֵּד (au présent plutôt qu’au passé). — Comparer weqataltí § 119 q.

r Après un participe à sens de présent (cf. § 121 j) : 2 S 19, 2 הִנֵּה הַמֶּ֫לֶךְ בֹּכֶה וַיִּתְאַבֵּל « voici que le roi se lamente et pleure sur Absalom » (on aurait le même sens avec וְיִת׳[10] ou וּמִת׳) ; 1 S 2, 6 (poét.) וַיָּ֑עַל et il fait remonter (comp., en parall., le participe מְחַיֶּה) ; Is 51, 15 ; Am 5, 8 (pour le qatal cf. § 112 l) ; 9, 5-6 ; Nah 1, 4 ; Ps 18, 33 ; 34, 8 ; Pr 20, 26 ; Job 12, 22-24 ; Is 29, 15 (après participe et weqataltí à sens de présent, § 119 r). — De même après une proposition nominale : Ps 50, 16 ; Pr 30, 25. — Comparer weqataltí § 119 r.

s C) Dans la sphère du futur, wayyiqtol (comme qatal § 112 g-h) est rare. Après un parfait prophétique (§ 112 h) : Is 9, 5 ; Joël 2, 23.

t Conclusion. Comme on le voit, wayyiqtol concorde généralement avec qatal : les deux formes ont surtout la valeur de passé et l’aspect d’action unique et instantanée[11]. Au contraire wayyiqtol diffère radicalement de yiqtol : 1) yiqtol n’a pas, de soi, la valeur temporelle de passé ; 2) le sens temporel principal de yiqtol, à savoir le futur, est très rare dans wayyiqtol ; 3) l’aspect fréquentatif de yiqtol est relativement rare dans wayyiqtol, et abusif.

u L’usage que les écrivains hébreux font de la forme wayyiqtol, et donc du waw énergique, est si large que la force première de la forme se perdit peu à peu et fut de moins en moins sentie. L’abus a usé la forme et a sans doute contribué, avec l’influence de l’araméen, à la faire périr. Wayyiqtol et la forme symétrique, avec waw énergique, weqataltí n’existent plus en néo-hébreu[12].

Sur les cas d’omission anormale de wayyiqtol v. § 119 z.

  1. Cf. Luzzatto, Gramm. ebraica (1853), § 1271 : « La forma futura colla וַ è la forma più usitata pel passato storico, la quale sembra essenzialmente destinata ad esprimere la successione degli avvenimenti, p. es. Gen 1, 3 ».
  2. Et même au début d’un livre ; Jos, Jug, 1 S, 2 S, Ruth, Esth, Néh commencent par וַיְהִי. Commencent encore par un wayyiqtol : Lév, Nb, 2 Rois, Éz, 2 Ch.
  3. Après un qatal à sens de plus-que-parfait on a normalement wayyiqtol, qui exprime seulement la postériorité de l’action par rapport au qatal, p. ex. Gn 26, 18 « les puits qu’ils avaient creusés חָֽפְרוּ au temps d’Abraham et que les Philistins avaient comblés וַיְסַתְּמוּם ».
  4. Il serait donc grammaticalement très anormal qu’un wayyiqtol eût la valeur de notre plus-que-parfait. Cf. König, § 142 ; Driver, § 76 Obs., où sont discutés les principaux exemples qui peuvent faire difficulté, p. ex. Gn 2, 19.
  5. En dehors de la sphère du passé : Is 51, 12 ; Ps 144, 3 ; Job 11, 3 ; mais la vocalisation est suspecte.
  6. Mais comp. 1 S 17, 35 וַיָּ֫קָם au milieu de formes weqataltí (cf. Driver in h. l.) ; p.-ê. pour varier (changement de sujet).
  7. Exemple d’exception : Ps 119, 90 après un passé : כּוֹנַ֫נְתָּ אֶ֫רֶץ וַתַּֽעֲמֹד tu as établi la terre et elle demeure.
  8. On peut donc parfois se demander si le waw est bien vocalisé.
  9. Opposer Job 5, 18 וְיֶחְבָּ֑שׁ (c’est lui qui blesse et qui) panse (on attendrait וַ׳, d’autant qu’ici il y a succession).
  10. Mais après un participe l’usage demande un waw inversif ; וְהִתְאַבֵּל pourrait signifier aussi et il pleure, § 119 r.
  11. Par ex. et il a tué, et il tua s’exprime ainsi : sans idée de succession : après qatal : וְקָטַל ; après wayyiqtol : וְ… קָטַל ; — avec idée de succession : après qatal ou wayyiqtol : וַיִּקְטֹל.
  12. De même dans les dialectes vulgaires de l’arabe le et énergique fa فَ a généralement disparu.