Vie de Mohammed/Combat d’Ohod

Traduction par Adolphe-Noël Desvergers.
Imprimerie royale Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 44-45).

Combat d'Ohod.

Les Koreischites s'étaient rassemblés au nombre de trois mille hommes, parini desquels il y avait sept cents guerriers revêtus de cuirasses et deux cents cavaliers. Hs avaient pour chef Abon-Sofan, fils de Horb, qui était accompagné de sa femme Hend, fille d'Otba; pois une troupe de femmes, au nombre de quime, frappant sur des tambours, versant des larmes sur les guerriers tués à Bed, ot excitant les infidèles

2.00 à combattre les Musulmans. De la Mecque ls allèrent cam- per en face de Médine, à Dhou-Holaïfa (78), où ils arrivèrent le mercredi, quatrième jour de sehewat de la troisième année. L'intention du prophète était de rester dans Médine et de combattre à l'abri de ses murs, dessein qu'approuvait Abd- allah, ls d'Obayy. fils de Saloul le traître; les autres com- pagnons du prophète, au contraire, vodlaient combattre en rase campagne : en consfquenee le prophète sortit de la ville à la tête de mille d'entre ses disciples et alla camper entre Médine et le mont Ohod (79). ce que voyant Abd-allad, fils d'Obayy, fils de Saloul, il se sépars de Jui emmenant le tiers des troupes et disant ; «Il a délèré à l'avis des autres et n été «rebelle à mes conseils; pourquoi nous ferions-nous tuer aiciP Ensuite il rentra dans la ville avec les traîtres qui voulurent le suivre.

Le prophète campa dans nn défilé du mont Ohod, ayant à dos la montagne, et Je combat s'engagea un samodi sept de schewal. Le prophète n'avait plus avec lui que sept cents, hommes, dont cent revêtus de enirasses et seulement deux chevaux, Fan monté par Mohammed, l'autre par Abou-Borda, Mossab, fils d'Omair, de la famille des Benou-Abd-eddar, por. tait l'étendard du prophète. L'aîle droite des infidèles était commandée par Khaled, fils de Walid: Yade geuche par Acrama, fils d'Abou-Djahl: ler étendard était confié aux Be- rou-Abd-eddar. Mohammed plaça à l'arrière-garde ses ar- re chers, au nombre de cinquante.

Lorsque les deux troupes se furent approchées l'une de l'autre, Hend, fille d'Otha, femme d'Abou-Sofan, se tint, ainsi que les autres femmes, derrière les guerriers, frappant toutes sur leurs tambonrs, tandis que Hend s'écriait : a O fils « d'Abd-eddar, défenseurs de vos familles, frappez du tran- « chant de vos glaives.» Hamsa, oncle du prophète, fit en ce jour des prodiges de valeur et tua de sa main Arkih, porte- enseigne des infidèles. Voyant ensuite passer près de Jui Sebba, fils d'Abd-eLOzz2, dont la mère pratiquait à là Mecque la circoncision, il lui dit Jci, fs d'une mère qui circoncit «les femmes ;» puis il Ini porta à Ja tête un coup qui ne lat- icignit pas. Tandis qu'il était ainsi occupé à combattre Sebba. un Abyséin, nommé Wahscki, esclave de Djobair, fils de Motem, de frappa d'une pique et le tua. Ensuite Ebn-Kamia, des Beaou-Laïth, ayant tué Mossab, fils d'Omaïr, porte-en- seigne du prophète, et croyant avoir taé le prophète lui- même, erin aux Koreischites : « J'ai tué Mohammed. » Le prophète, après la mort de Mossab, fils d'Omair, confia son étendard à AK, fs d'Abou-Faleb.


(78) Dhow-floleifa, nommé aussi dans le KitabMfenassik ‘e-Ha, Hassa et Ali Couyoussi (le puits d'Ak), est un villoge entouré d'arhres et de jardins, silué à deux heures de Médine sur la rouig de la Mecque. C'est là que ceux des pèlerins qui suivent le rite de T'imam Schafli, revè tent l'Ibram pour se conformer à l'usage qui fut, ditan , consacré par le prophète. (Voyez Ki. Men. ctladj, p. 148. On lit dans le Mferaçid el. File, p, 204 : Dhou-Hlolaifi est un bourg distant de six où sept milles de Médine, et c'est à le Mycai des habitants de cetle ville. {Voyez sur le sens du mot Mycat, d'Obsson, L. UE, p. 63.)

(79) Le mont Ohod est ainsi nommé d'après Djennabi et le Kitai-Me- rasik el-Hadj, parce qu'à est isolé de toute autre montigné dans la plaine de Médine. dont une distance de six mille pas seulement le sé- pare. On voit la tombe de Hana au bas de le montagne: elle est en. tourée de banes dus à des fondations pieuses, el où les visitants peuvent se reposer nuit et jour. (Voyez Je Kitab.Menasif el. Had, p. 140.) Abou da place cette montagne célèbre au nor de Médine. «Au nord, ditit, «se trouve Je mont Obod, au midi le mont Aïe» {Voyez Remmel arab. De, p.74)