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Tout à coup une chaise de poste parut au bout de la longue avenue de figuiers qui conduisaient de la grande route à la villa Nasi. « C’est Nasi ! s’écria Checchina. — Si c’était Bianca, pensai-je. — Oh ! s’écria Lila, voici madame votre tante elle-même qui vient vous chercher.
Tout à coup une chaise de poste parut au bout de la longue avenue de figuiers qui conduisaient de la grande route à la villa Nasi. « C’est Nasi ! s’écria Checchina. — Si c’était Bianca, pensai-je. — Oh ! s’écria Lila, voici madame votre tante elle-même qui vient vous chercher.


— Je résisterai à ma tante aussi bien qu’à mon cousin, répondit Alezia ; car ils agissent indignement à mon égard. Ils veulent publier ma honte, m’abreuver de chagrins et d’humiliations, afin de me subjuguer. Lélio, cachez-moi, ou protégez-moi. — Ne craignez rien, lui dis-je ; si c’est ainsi qu’on veut agir envers vous, nul n’entrera ici. Je vais recevoir madame votre tante au seuil de la maison, et puisqu’il est trop lard pour vous en faire sortir, je jure que personne n’y pénétrera. »
— Je résisterai à ma tante aussi bien qu’à mon cousin, répondit Alezia ; car ils agissent indignement à mon égard. Ils veulent publier ma honte, m’abreuver de chagrins et d’humiliations, afin de me subjuguer. Lélio, cachez-moi, ou protégez-moi. — Ne craignez rien, lui dis-je ; si c’est ainsi qu’on veut agir envers vous, nul n’entrera ici. Je vais recevoir madame votre tante au seuil de la maison, et puisqu’il est trop tard pour vous en faire sortir, je jure que personne n’y pénétrera. »


Je descendis précipitamment ; je trouvai Cattina qui écoutait aux portes. Je la menaçai de la tuer si elle disait un mot ; puis, songeant qu’aucune crainte n’était assez forte pour l’empêcher de céder au pouvoir de l’argent, je me ravisai, et, retournant sur mes pas, je la pris par le bras, la poussai dans une sorte d’office qui n’avait qu’une lucarne où elle ne pouvait atteindre ; je fermai la porte sur elle à double tour malgré sa colère, je mis la clef dans ma poche, et je courus au-devant de la chaise de poste.
Je descendis précipitamment ; je trouvai Cattina qui écoutait aux portes. Je la menaçai de la tuer si elle disait un mot ; puis, songeant qu’aucune crainte n’était assez forte pour l’empêcher de céder au pouvoir de l’argent, je me ravisai, et, retournant sur mes pas, je la pris par le bras, la poussai dans une sorte d’office qui n’avait qu’une lucarne où elle ne pouvait atteindre ; je fermai la porte sur elle à double tour malgré sa colère, je mis la clef dans ma poche, et je courus au-devant de la chaise de poste.